Pour cette rentrée scolaire, le réseau du SNAES dans le septentrion a pris le pouls dans trois départements : le Faro et Déo, la Vina et la Bénoué.
Les écoles du département du Faro et Déo, comme toutes les autres du pays où les conditions le permettent, ont ouvert leurs portes aux jeunes éducables dès ce lundi 02 Septembre. Ici, les petits plats ont été mis dans les grands pour accueillir toutes la communauté éducative. Seul bémol, l’engouement des élèves pour l’instant reste faible. Dans le Faro et Déo, malgré toutes les dispositions prises par les professionnels de l’éducation, les statistiques du premier jour de la rentrée expriment un taux de présence des élèves de 52% par rapport aux effectifs attendus. Il faut noter que ce début d’année scolaire, comme la précédente, est marquée par des affectations massives des enseignants du département : 36 départs pour 2 arrivées seulement. Cette hémorragie qui a sérieusement bouleversé les emplois de temps augure encore plus d’effort de la part du personnel enseignant déjà saturé, pour arriver à couvrir les curricula.
En plus de ces quelques problèmes il faut ajouter celui des incertitudes relatives à la digitalisation des frais exigibles, au retard dans la mise à disposition des programmes de la classe de première et la mise en œuvre des changements dans les calendriers. Heureusement le moral des enseignants semble ne pas pouvoir tomber plus bas.
Dans la région de l’Adamaoua, notamment dans les départements de la Vina et du Faro et Déo, nous avons interrogé quelques enseignants, il ressort de ces interviews que pour Monsieur Ali, personnel administratif dans un établissement du département de la Vina, les impressions vis-à-vis de ce débutd’année scolaire sont bonnes, car depuis plus d’une semaine, lui et ses collègues mettent un point d’honneur à ce que la rentrée se déroule dans les bonnes conditions. Heureusement pour eux ces efforts n’ont pas été vains. L’efficacité de ces efforts assure-t-il, pourrait être amplifiée si l’établissement pouvait bénéficierd’un environnement plus sécurisé grâce à la construction d’une clôture dont la carence expose l’établissement aux inconvénients liés à la promiscuité avec les domiciles environnants. Quant à ses attentes et ses résolutions, il espère une collaboration plus franche entre ses collègues de champs et l’administration pour susciter un dévouement sans faille et une assiduité plus grande des élèves et améliorer le taux de réussite.
Pour ce qui est des innovations, Monsieur René, enseignant dans un établissement du Faro et Déo pense que le paiement digital comme toutes les innovations présente des difficultés d’amorçage ; il compte sur la hiérarchie pour venir à bout en apportant les réajustements qui s’imposent pour son efficience. Selon lui, le reversement des frais par les recours à la banque plutôt qu’au trésor public devrait juguler les difficultés liées à l’unicité des caisses et permettre aux établissements scolaires d’avoir un accès plus facile aux liquidités. En ce qui concerne le nouveau calendrier, il salue le retour à l’ancienne école par un allègement significatif au niveau du travail administratif et la plus grande marge de manœuvre laissée à la pédagogie, et enfin, pour les difficultés liées aux curricula des classes de premières, il pense que le retard qu’ils ont accusé est inquiétant mais il reste convaincu que la communauté sera bientôt fixée. Comme mesure palliative, les staffs administratifs exhortent les enseignants à s’approprier les curricula mis à disposition par l’IGE et à mettre à profit tout le temps qu’ils peuvent pour les exploiter et finaliser leurs projets pédagogiques et autres documents didactiques.
Dans le nord, c’est auprès des élèves du lycée bilingue de Garoua et du lycée classique et moderne de Garoua que nous avons recueillis les impressions pour la rentrée.
Pour Hakassou, élève en classe de Upper sixth au lycée bilingue et Maimouna, élève en classe de 4ème Espagnol au lycée classique, le démarrage est jugé bon. Ils espèrent avoir plus de bonnes notes cette année. Pour ce qui est de la digitalisation du paiement, ils en sont satisfaits parce que de leur point de vue, elle facilite les choses. Ils sont très enthousiastes de reprendre les cours et espèrent que l’année scolaire se déroulera dans les meilleures conditions possibles.
Les espoirs pour cette année sont entre autres que l’insécurité des enlèvements qui a eu cours l’année scolaire dernière dans l’Adamaoua soit jugulée et que les écoles des régions du nord et sud-ouest s’ouvrent et permettent aux enfants de renouer avec les apprentissages dans la sérénité. Mais au regard du contexte politique, ces espoirs ont-ils quelque chance de ses concrétiser ?
Ainsi va la rentrée scolaire dans quelques établissements du septentrion.

 

 ASSOAH ETOGA Roland