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mardi, mars 19, 2024
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INVESTIR DANS L’ÉDUCATION PAR UN FINANCEMENT PLUS EFFICACE : LES SYNDICALISTES SE MOBILISENT DANS LE CADRE DE LA CAMPAGNE “LA FORCE DU PUBLIC” AU CAMEROUN.

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Le mercredi 7 février 2024, les experts financiers des cabinets ADIN et du groupe Afroleadership, représentés par Martin Tsounkeu et Joseph Nke, ont animé un atelier sur les stratégies de financement efficace de l’éducation. Cet événement a été organisé par les syndicats des organisations FESER, FECASE et SYNTESPRIC dans le cadre de la campagne internationale “La force du public : ensemble on fait école”, lancée par l’Internationale de l’éducation. L’objectif de cette campagne est de promouvoir un enseignement public inclusif et de qualité pour tous, tout en luttant contre les coupes budgétaires, l’austérité et la privatisation.

L’importance de financer intégralement l’enseignement public et de reconnaitre le rôle crucial des enseignants

Il est urgent de financer intégralement les systèmes d’enseignement public et de s’opposer à la marchandisation de l’instruction et de la formation. L’éducation est un droit fondamental de l’homme et un bien public essentiel. Il est donc impératif que les gouvernements investissent massivement dans ce domaine.Il est également crucial de reconnaître le rôle central des enseignants dans la garantie d’une éducation de qualité. Cela suppose de respecter et d’appliquer leurs droits en tant que travailleurs, de leur fournir des conditions de travail optimales, une charge de travail raisonnable et des salaires compétitifs. Les enseignants doivent être placés au cœur des décisions et leur expertise pédagogique doit être valorisée.

Des outils stratégiques de planification financière à maîtriser

Au cours de cet atelier, les experts ont partagé une réflexion autour de quelques outils de planification financière utilisés par les gouvernements, afin de renforcer les capacités des syndicalistes en leur permettant de mieux comprendre les mécanismes de priorisation des dépenses publiques et d’accréditation budgétaire.

Le Cadre des dépenses à moyen terme (CDMT) est le premier outil stratégique abordé lors de cet atelier. Il permet une planification efficace des dépenses publiques sur plusieurs années. En prenant en compte les objectifs globaux de l’éducation et les besoins réels du système éducatif, le CDMT assure une allocation plus adéquate des ressources financières. Il offre une vision à long terme et contribue à garantir la stabilité des financements alloués à l’éducation.

Dans le contexte camerounais, l’application du CDMT nécessite une analyse minutieuse des dépenses publiques passées et une projection réaliste des besoins futurs. Il est primordial d’établir des références, d’évaluer l’efficacité des programmes actuels et de prévoir les coûts supplémentaires associés à la mise en œuvre de politiques ambitieuses en matière d’éducation. Les syndicats de l’éducation peuvent jouer un rôle actif dans ce processus en apportant leur expertise et en exerçant une pression constructive pour garantir une allocation équitable et adéquate des ressources dans le secteur de l’éducation.

Le deuxième outil, le Cadre du budget à moyen terme (CBMT), il complète cette première approche en intégrant les politiques budgétaires à l’élaboration et à la mise en œuvre des politiques éducatives. Une coordination étroite entre les ministères des Finances et de l’Éducation est essentielle afin de prendre en compte les objectifs éducatifs dès la conception des budgets publics. Le CBMT permet également de mesurer l’impact des dépenses éducatives et d’ajuster les politiques budgétaires en conséquence.

Au Cameroun, il est crucial de renforcer la transparence et la participation dans le processus budgétaire. Les syndicats de l’éducation peuvent jouer un rôle de catalyseurs pour promouvoir ces principes. Ils peuvent exercer une surveillance accrue sur les mécanismes d’allocation budgétaire, s’assurer de la bonne utilisation des montants prévus pour l’éducation, et encourager la participation des citoyens et des acteurs de l’éducation dans la prise de décision budgétaire.

Assainissement de la gouvernance publique :

La question de la gouvernance publique a été rigoureusement abordée lors de cet atelier. À une époque où la corruption et les détournements de fonds publics sont perçus comme des obstacles majeurs à l’efficacité des dépenses publiques, il devient impératif de renforcer les mécanismes de transparence et de redevabilité. Les syndicats, reconnus comme des acteurs clés dans cette lutte contre la corruption, ont un rôle crucial à jouer en exigeant une gestion rigoureuse et transparente des ressources financières allouées à l’éducation.

En vue d’assainir les pratiques, il est essentiel de renforcer les dispositifs de contrôle et d’audit, afin de détecter et d’éliminer tout flux financier illicite. Une collaboration étroite entre les autorités compétentes, la société civile et les syndicats de l’éducation s’avère primordiale pour garantir une gouvernance publique saine et transparente. L’objectif ultime est de créer un environnement dans lequel les ressources allouées à l’éducation sont utilisées de manière optimale, sans déviation ou mauvaise utilisation.

Des Mécanismes innovants de financement de l’éducation :

1. Création d’un fonds spécial dédié au soutien de l’éducation publique : Il s’agit de mettre en place un mécanisme financier spécifique assurant un financement stable et adéquat pour l’éducation publique. Ce fonds pourrait être alimenté par des contributions publiques, des dons philanthropiques ou des partenariats public-privé. L’objectif serait de garantir l’accès universel à une éducation de qualité et de lutter contre les inégalités d’accès à l’éducation.

2. Mise en place d’une taxe spécifique à l’éducation : Cette mesure consiste à introduire une taxe dédiée exclusivement au financement de l’éducation. De nombreux pays dans le monde ont déjà adopté cette approche, tel que le Brésil avec la “taxe sur les transactions financières” ou l’Argentine avec la “taxe sur les boissons sucrées”. Ces exemples concrets peuvent inspirer les syndicalistes à promouvoir l’instauration d’une telle taxe au Cameroun, afin de générer des ressources supplémentaires pour financer l’éducation publique.

3. Exploitation du contenu local des contrats miniers pour le financement de l’éducation : Dans un pays comme le Cameroun, qui dispose de ressources minières importantes, il est essentiel de considérer des mécanismes permettant de tirer profit de l’exploitation de ces ressources au bénéfice de l’éducation. Les syndicalistes peuvent prendre part activement aux débats sur la législation minière, en veillant à ce que les contrats miniers incluent des dispositions spécifiques visant à allouer une part des revenus miniers à l’éducation publique.

Il est important de souligner que ces propositions ne constituent qu’un aperçu des solutions potentielles prodiguées par les experts pour assurer un financement adéquat de l’éducation. Leur mise en œuvre requerra la mobilisation des syndicats, des pouvoirs publics et de la société civile.

L’atelier sur les stratégies de financement efficace de l’éducation a permis de mettre en lumière des pistes concrètes pour améliorer la gouvernance publique et trouver des mécanismes innovants de financement de l’éducation au Cameroun. Le Cadre des dépenses à moyen terme et le cadre du budget à moyen terme offrent des outils précieux pour planifier et allouer efficacement les ressources financières. Cependant, l’assainissement de la gouvernance publique reste un défi majeur qui requiert l’engagement de toutes les parties prenantes. Les syndicats de l’éducation peuvent jouer un rôle central dans ce processus en utilisant leur voix collective pour promouvoir l’équité, la transparence et l’efficacité des dépenses publiques en matière d’éducation. De plus, en explorant des mécanismes de financement novateurs et en encourageant la participation de tous les acteurs de la société, nous pourrons progresser vers un système éducatif inclusif et de qualité pour tous les citoyens du Cameroun.

Roland ASSOAH / SNAES

S.O.S LYCÉE D’ÉLIG-ESSONO À YAOUNDÉ 1ER: UN ETABLISSEMENT EN PÉRIL ! LES TRAVAUX DE TERRASSEMENT METTENT EN PÉRIL L’AVENIR DES ÉLÈVES

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Dans les couloirs du lycée de Yaoundé 1er Élig-Essono, l’angoisse prévaut avec une intensité tangible. Après des mois de souffrances et des plaintes ininterrompues, la communauté éducative se sent désemparée, ne sachant plus à qui exprimer avec véhémence son cri de détresse et obtenir une assistance nécessaire. Les travaux de terrassement, conduits par des particuliers à proximité immédiate du lycée, ont engendré des conséquences dévastatrices, arrachant aux élèves la possibilité d’accéder à quatre précieuses salles de classe. Ainsi, la qualité même de l’éducation, pierre angulaire de cet établissement, se trouve sur le point de s’effondrer si des mesures immédiates ne sont pas prises.

Depuis que les premiers coups des pioches ont retenti, les élèves se sont retrouvés confrontés à un défi sans précédent. La direction du lycée d’Élig-Essono, confrontée à une limitation évidente de ressources financières, s’attèle avec vigueur à trouver des solutions de fortune. L’évacuation des eaux stagnantes provenant des marécages qui peu à peu engloutissent ces deux bâtiments sinistrés est désormais une priorité incontournable, obligeant le personnel à réorganiser sans cesse l’emploi du temps des cours, exploitant chaque faille afin de prévenir une inondation irrémédiable et les préjudices qui en découleraient. Une gymnastique salvatrice, certes, mais néanmoins précaire.

travaux à proximité du lycée.

Dans cette course haletante contre la montre, l’urgence s’impose à tous les niveaux. Non seulement l’éducation des élèves se trouve en péril, mais également leur intégrité physique. Les bâtiments, qui sont régulièrement submergés lors de cette danse macabre, semblent inexorablement s’enfoncer dans le sol, signe d’une détérioration structurelle latente qui laisse présager une menace constante d’effondrement, mettant ainsi en jeu la vie même de ces jeunes apprenants. Les pouvoirs publics doivent agir avec efficacité et célérité pour réguler cette situation qui compromet l’intégrité de l’éducation et la santé des élèves et de tous les personnels d’encadrement.

Cette détresse incommensurable de la communauté éducative ne semble pas avoir jusqu’ici atteint les hautes sphères de l’administration du territoire ni de l’éducation. L’éducation, pilier sacré de notre société, ne peut être négligée. Les pertes potentielles, tant au niveau humain qu’économique, le cas échéant, seraient d’une ampleur peu commune. La réputation du lycée d’Élig-Essono, en tant qu’institution d’excellence, est clairement menacée par l’inaction persistante. Les responsables politiques ainsi que le Ministère des Enseignements Secondaires doivent prendre conscience du danger imminent qui plane et investir les ressources nécessaires pour sauver ce véritable sanctuaire éducatif.

Roland ASSOAH / SNAES

LES AFLATEEN D’ÉLIG-ESSONO EN ACTION : UN AVENIR PROMETTEUR DANS LA LUTTE CONTRE LA CRISE DE VALEUR

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La crise des valeurs qui secoue notre société signifie-t-elle que celle-ci est inévitablement vouée à un destin sombre ? Les élèves du club Aflatoun du lycée d’Élig-Essono prouvent le contraire avec leur caractère unique et leur engagement exemplaire. Dans un système éducatif camerounais en difficulté, ces jeunes se sont imposés comme des acteurs d’un changement inattendu, suscitant émotion et curiosité au sein du campus scolaire.

Grâce à leur entreprise sociale, les AFLATEEN ont franchi une nouvelle étape en captivant l’attention de tous par leur ingéniosité et leur détermination. Après une minutieuse planification et l’obtention de conseils avisés de Surveillants Généraux et de Censeurs, ils ont élaboré des stratégies de sensibilisation visant à toucher leurs camarades.

Un souffle d’émotion a parcouru les couloirs de l’établissement ce jeudi 11 janvier 2024. Les élèves ont été saisis par des affiches percutantes exprimant la gravité du retard, non seulement sur le plan scolaire, mais également dans tous les aspects de la vie. Ces images, soigneusement sélectionnées par les AFLATEEN, marquent le début d’une aventure extraordinaire.

Affiche de sensibilisation contre le retard. Club AFLATEEN du lycée d’Élig-Essono

Ce n’est cependant qu’un début prometteur d’une série d’actions à venir ! La quatrième phase, prévue pour la semaine du 22 janvier 2024, s’annonce comme une véritable descente aux enfers pour le fléau du retard. Armés de leur expertise, les AFLATEEN se glisseront en petites équipes dans les salles de classe. Leur objectif : partager leurs méthodes, leurs stratégies et leurs conseils afin d’éradiquer ce mal pernicieux qui a aussi gangrené leur école.

Affiche de sensibilisation.

Le lycée de Yaoundé 1er Élig-Essono, situé dans la région du Centre au Cameroun, vibre désormais au rythme des actions extraordinaires de ces jeunes prodiges. Le caractère unique de ces élèves et la pertinence de l’approche éducative qu’ils mettent en pratique au sein de leur Club d’Éducation Sociale Financière et Entrepreneuriale, sont la preuve indéniable qu’une réponse appropriée peut contribuer à résorber certains problèmes et combler certaines lacunes de notre système éducatif.

Nous suivons avec intérêt les progrès de ces élèves qui portent sur leurs épaules l’espoir d’un avenir meilleur. Leur détermination à combattre le fléau du retard témoigne d’un engagement sans limites pour renverser cette crise éducative qui paralyse davantage notre société. Face à une réalité alarmante, la flamme de l’espoir brille plus que jamais dans les murs du lycée d’Élig-Essono.

Restez connectés pour suivre l’épopée de ces jeunes acteurs du changement qui, par leurs actions, nourrissent notre curiosité et repoussent les frontières de ce qui est considéré comme impossible.

Roland ASSOAH / SNAES.

SCANDALE AU LYCÉE DE BOUMNYEBEL : LE SNAES_CENTRE DEMANDE À LA DRES L’OUVERTURE D’UNE ENQUÊTE POUR DES PRATIQUES FRAUDULEUSES INTOLÉRABLES.

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Récemment, une affaire choquante a éclaté au Lycée de Boumnyebel, déclenchant une vague d’indignation générale. Une escroquerie bouleversante de grande ampleur impliquant l’Association des Parents d’Élèves (APE) et le Proviseur a été révélée dans une correspondance du Syndicat National Autonome de l’Enseignement Secondaire (SNAES). Cette lettre, portant la référence N°003/L/SNAES/BN/BR_C du 14 Décembre 2023 et reçue par les services de la DRES Centre le 15 décembre 2023, expose des pratiques illégales choquantes. Les conséquences de ces actes scandaleux sont particulièrement préoccupantes, car elles compromettent l’accès à l’éducation pour les couches les plus défavorisées. Afin de préserver l’intégrité et la transparence, il est primordial que le Ministère des Enseignements Secondaires (MINESEC) diligente une enquête approfondie sur cette affaire sans aucun délai.

Un complot dévoilé : Frais indus et mépris de la loi

Une autre correspondance, émanant de la Section d’Établissement SNAES du lycée de Boumnyebel et adressée au Président du conseil d’établissement, met en lumière un complot machiavélique visant à extorquer de l’argent aux élèves par le biais de frais indus. Les preuves accablantes, jointes à cette correspondance, dévoilent que l’Association des Parents d’Élèves se livre impunément à des pratiques frauduleuses, avec la complicité notoire du Proviseur.

Des sommes exorbitantes sont exigées des élèves, allant de 39 300 FCFA pour les classes de 6è à 63 500 FCFA pour les Terminales, englobant des frais d’inscription, d’APEE et d’examen. Ces montants supplémentaires, calculés approximativement, se situent entre 6 600 et 15 600 FCFA par élève. Une violation flagrante de la circulaire N°11/21/C/MINESEC/CAB du 27 Juin 2011, qui interdit expressément la perception de frais illégaux lors des inscriptions, ainsi que du décret Présidentiel N° 2001/041 du 19 Février 2001 portant organisation des établissements scolaires publics.

Une injustice insupportable : Accès à l’éducation compromis pour les plus démunis

Outre la violation flagrante des lois, cette fraude constitue une entrave majeure à l’accès à l’éducation pour les familles les plus démunies. En effet, ces pratiques illégales impliquent des surcoûts injustifiables qui aggraveront sans aucun doute les difficultés rencontrées par celles et ceux déjà confrontés à des contraintes financières importantes.

Il est regrettable que cette situation se perpétue avec la complicité de certains membres de l’Association des Parents d’Élèves et du Proviseur, portant ainsi atteinte au droit fondamental à l’éducation pour tous les enfants du pays.

Appel à l’action : Éclairez ces pratiques et sanctionnez les responsables

Face à ces agissements inadmissibles, il est primordial que les autorités compétentes prennent des mesures immédiates et exemplaires. Le Ministère des Enseignements Secondaires (MINESEC) doit, sans délai, ouvrir une enquête approfondie afin de faire toute la lumière sur cette affaire de corruption à grande échelle.

Nous exhortons les instances politiques chargées de veiller à la justice et à l’intégrité de notre système éducatif à se montrer fermes face à ces pratiques frauduleuses. Il est temps de mettre fin à l’impunité et d’agir pour le bien-être de nos élèves et de leurs familles.

Roland ASSOAH, SNAES.

GRÈVE DES ENSEIGNANTS : AVANCÉES NOTABLES DU COREC AUTOUR DES CONVERGENCES ET DES DIVERGENCES VIS-À-VIS DU DISCOURS PRÉSIDENTIEL.

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Le Collectif des Organisations des Enseignants du Cameroun (COREC) a tenu une réunion de travail le 06 janvier 2024 pour discuter des points majeurs concernant la situation des enseignants dans le pays. Au cœur de ces discussions se trouvaient l’analyse du discours du Chef de l’État et les modalités de préparation du Forum National de l’Éducation (FNE) ainsi que du Statut Spécial des enseignants. Le COREC a souligné à la fois les points de divergence et de convergence avec les propos du Président, témoignant ainsi de son ambition à trouver des solutions aux problèmes cruciaux auxquels font face les enseignants du Cameroun.


Points de divergence


La lecture et l’analyse du discours du Chef de l’État ont révélé certains points de divergence entre le COREC et le gouvernement. Le Président a exprimé sa volonté de prendre des mesures fermes à l’encontre d’une frange d’enseignants qu’il estime responsables de la perturbation du système éducatif. Pourtant, le COREC estime que de telles mesures sont mal dirigées, car elles ne prennent pas en compte les véritables problèmes auxquels les enseignants sont confrontés. Selon le collectif, la grève qui paralyse le secteur de l’éducation est la conséquence directe de l’absence de résolution des problèmes des enseignants.


Points de convergence


Néanmoins, malgré ces divergences, le COREC se félicite des points de convergence clairement énoncés dans le discours du Chef de l’État. Tout d’abord, le Président a reconnu l’efficacité et l’impact de la grève sur le système éducatif. Il s’est également engagé à garantir la qualité de l’éducation en face de ce qu’il qualifie d’éducation de moindre qualité. De plus, il a affirmé le rôle primordial des syndicats dans le processus de construction d’un système éducatif solide. Le Président a également souligné que les enseignants ne bénéficient pas des conditions appropriées pour exercer leur noble métier. Enfin, il a donné instruction au gouvernement de poursuivre un dialogue constructif afin de prendre en compte les préoccupations légitimes des enseignants.


La volonté du gouvernement mise à l’épreuve


Le COREC, tout en prenant acte de la volonté du Chef de l’État de favoriser un dialogue constructif avec les organisations d’enseignants, reste cependant perplexe quant à la bonne foi du gouvernement à honorer ses engagements. Il convient donc de rester prudent quant aux actions concrètes qui seront prises dans les prochaines semaines pour traduire les paroles du Président en actes.


Un plan de travail pour l’avenir


Cependant, le COREC ne reste pas les bras croisés et se prépare activement pour le Forum National de l’Éducation ainsi que pour l’élaboration du Statut Spécial des enseignants. L’objectif principal du COREC est de fournir aux enseignants les conditions adéquates pour exercer leur noble métier. Le collectif appelle donc tous les enseignants à observer une trêve, permettant ainsi au COREC de préparer sereinement les équipes qui le représenteront lors de ces importantes assises.
Les assises du COREC marquent une étape essentielle dans le dialogue entre les enseignants et le gouvernement camerounais. Malgré les points de divergence, les points de convergence sont encourageants et témoignent de la volonté du Président d’améliorer les conditions des enseignants. Maintenant, il revient au gouvernement de démontrer sa bonne foi en honorant ses engagements et en adoptant des mesures concrètes pour résoudre les problèmes actuels. Le COREC reste déterminé à défendre les intérêts des enseignants et continuera à œuvrer pour l’amélioration du système éducatif au Cameroun.

Roland ASSOAH, SNAES.

Revendications des enseignants : le front de classe s’étoffe.

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Revendications des enseignants : le front de classe s’étoffe.

C’est désormais un fait. La synergie d’action tant demandée par les enseignants pour revendiquer efficacement de meilleures conditions de vie et de travail est depuis le 21 décembre 2023, une réalité.

L’idée a fait son chemin depuis 2021 et aujourd’hui, elle s’est cristallisée en une organisation sur laquelle il faut désormais compter : le C.OR.E.C (Collectif des Organisations des Enseignants du Cameroun). Depuis cette annonce, les groupes d’enseignants disséminés sur la toile bruissent d’un enthousiasme saisissant. Il faut dire que cette annonce était attendue depuis longtemps et que les enseignants frémissaient d’impatience dans l’étroit couloir de cet heureux aboutissement.

Réunis à Yaoundé après des nombreuses tractions dont les prémisses remontent à 2021, les leaders des organisations d’enseignants en première ligne des revendications des enseignants se sont enfin donné la main. L’Intersyndicale, le SECA et OTS ont décidé de travailler ensemble pour donner plus d’amplitude aux actions sur le terrain. L’adage populaire qui proclame qu’il vaut mieux tard que jamais prend ici tout son sens.

Le C.OR.E.C ainsi sorti des fonts baptismaux se veut un cadre consensuel de collaboration et d’échanges pour porter les réclamations et les revendications des enseignants dont les plus saillantes sont le Forum National de l’Éducation (FNE) et le Statut Spécial des enseignants.

Au terme des travaux intenses qui ont conduit à la création du Collectif des Organisations des Enseignants du Cameroun, les leaders ont publié un communiqué conjoint pour informer l’opinion en vue des projections à venir.

Les enseignants qui, dans leur immense majorité, ne tarissent pas d’éloges après la formalisation de cette mutualisation des forces, sont invités à rester en alerte pour les prochaines communications.

YONGUI HEUBO Patrick William, Rédacteur SNAES

Actes de Violence au Lycée Bilingue de Mbalmayo Oyack: intimidation et séquestration font leur lit.

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Actes de Violence au Lycée Bilingue de Mbalmayo Oyack: intimidation et séquestration font leur lit.

On savait  déjà que l’école était victime des agressions extérieures et intérieures de toutes sortes, mais on se disait que même si les élèves y avaient cédé, les soldats moulés aux valeurs pédagogiques et humanistes se serraient les coudes et veillaient au grain pour limiter la progression de la violence. Désormais, il faut aussi compter parmi ses adeptes certains “maîtres” de la pédagogie qui se sont laissés séduire par les sirènes mécréantes de la violence au point de s’y prêter et d’en faire un hymne à la norme,  comme pour quasiment adopter la violence dans la praxis administrative au Cameroun. En tout cas tel semble déjà être le cas au lycée Bilingue de Mbalmayo Oyack où souffle un vent de terreur.

Pour le cas du lycée bilingue de Mbalmayo Oyack, Monsieur Mbala Romiald, rien de moins que le Proviseur de cet établissement, a choisi de sacrifier ses attributs administratifs sur l’autel de la violence, faisant ainsi de cet établissement un milieu insécure pour ses collègues, notamment les femmes qu’il terrorise jusqu’ici dans l’impunité totale. Les garde-chiourmes sont passés à l’action.

Que s’est-il donc passé dans cet établissement ?

La réponse à cette question réside dans une plainte d’une enseignante et militante du SNAES, adressée au Secrétaire Départemental du SNAES pour le Nyong-et-So’o (SD) avec copie au Secrétaire Régional du SNAES pour le Centre (SR-centre) et au Secrétaire Général (SG). Le contenu est effarant et témoigne de l’ambiance délétère qui prévaut dans cet établissement.

En effet, en date du 30 novembre 2023, la camarade Gaëlle est convoquée dans le bureau du proviseur pour avoir publié quelques jours auparavant dans le forum WhatsApp du lycée bilingue de Mbalmayo Oyack, le communiqué public N°110/23/C/MINESEC/SG/DRH/SDSP signé de la ministre des enseignements secondaires, Madame Nalova Lyonga. Cette dernière invitait les enseignants “absents de la cartographie des postes de travail et percevant les indemnités de sujétion, à bien vouloir justifier leurs positions d’activité“.

Pendant près de deux heures de séquestration ponctuées de harcèlement et de cuisinage virulents, la camarade Gaëlle va subir les assauts verbaux de son Proviseur colorés à la fois d’outrage, de calomnie et de mépris devant certains collègues médusés. C’est ainsi que, sous le choc d’un stress particulièrement violent, – ses antécédents médicaux étaient pourtant bien connus de son bourreau – sa résistance va céder et elle va s’écrouler. Plutôt que de solliciter l’assistance du personnel spécialisé pourtant présent à l’établissement, le Proviseur va non seulement ignorer les appels à l’aide de la victime mais, plus grave, il va l’enfermer dans son bureau. Ce n’est que longtemps plus tard qu’elle sera conduite dans une formation sanitaire de la place pour y recevoir des soins appropriés.

La camarade Gaëlle, victime de cette séquestration inédite qui aurait pu lui coûter la vie, se tournera alors vers sa hiérarchie syndicale à qui elle adressera le 4 décembre 2023, une plainte outrée dont le contenu laisse sans voix. Dans la foulée, le SR-centre saisira à son tour Madame le Délégué Régional des Enseignements Secondaires pour le Centre par la correspondance N°00102/L/SNAES/BN/BR-C/2023 datée du 5 décembre 2023 pour relayer ce cas de violence, de séquestration et de mise en danger de la vie d’une enseignante de son ressort de compétence. 

Quand le chef hiérarchique, fût-t-il proviseur, sensé garantir la sécurité et la protection de ses collaborateurs, esquive ses attributions pour s’ériger en bourreau, il y a lieu de s’inquiéter et de tirer la sonnette d’alarme afin d’éclairer ces comportements rébarbatifs, rédhibitoires et préjudiciables. Quand la collaboration semble à ce point rendue impossible parce que le responsable en chef d’une structure brocarderait ses collaborateurs en les reléguant au stade d’observateurs passifs, il de ient impératif d’enquêter pour établir les faits et sanctionner s’il y a lieu, et ainsi éviter une spirale qui pourraient mener à une conflagration des espaces scolaires.

Le lycée bilingue de Mbalmayo Oyack n’est certainement pas un cas isolé. Certains Proviseurs ont décidément fait de leur fonction un levier de domination et d’avillissement de leurs collègues reclus dans le poison du silence.  Cette hydre dont l’un des visages les plus hideux dicte sa loi dans le département du Nyong-et-So’o doit être stoppée dans sa fulgurante progression, surtout en cette période tumultueuse où les enseignants extériorisent leur ras-le-bol. Autant les mauvais anges sont chassés du ciel et les mauvaises graines jetées au feu, autant les vecteurs de la pollution de l’environnement scolaire doivent être tenus en laisse, à l’isolement.

Parce que la violence très souvent appelle la violence et qu’autour de cette avalanche d’actes barbares rode la mort, il est question d’agir maintenant avant que le pire n’arrive. La loi garantit bien aux fonctionnaires le droit à la santé et à la protection. Il ne nous reste plus qu’à souhaiter que ce type d’écart ne trouve aucun assentiment dans les services centraux et autres services déconcentrés du ministère des Enseignements Secondaires, avec pour fin de les étouffer ou de les laisser sans suite.

Affaire à suivre.

YONGUI HEUBO Patrick William, Rédacteur SNAES

École numérique : “On voudrait une société d’esclaves qu’on ne s’y prendrait pas autrement”

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École numérique : "On voudrait une société d’esclaves qu’on ne s’y prendrait pas autrement"

Tribune, Par Camille Dejardin, Publié le 16/03/2023, Marianne  

À Lannion, dans les Côtes-d’Armor, les élèves pourront bientôt utiliser leur smartphone en cours, notamment pour les contrôles, grâce à une innovation mise en place par l’entreprise ModCo. Professeure agrégée de philosophie et docteure en sciences politiques, Camille Dejardin explique dans une tribune en quoi ce nouveau pas de l’école numérique est problématique, selon elle.

Dans Le Meilleur des mondes, l’orientation est précoce. Les bébés Deltas, destinés à devenir d’obéissants travailleurs, ont des préférences tranchées avant de savoir marcher : on leur montre des livres, des fleurs, puis une salve de décharges électriques s’emploie à les en dégoûter. Shocking ! Nul besoin d’une telle violence dans le monde meilleur 2.0 : il suffit de les en tenir éloignés. Tout en leur mettant entre les mains, à la place, de chatoyants écrans leur répondant au doigt et à l’œil, et en ouvrant grand les fenêtres des institutions éducatives aux vents dominants de l’air du temps.

À LIRE AUSSI : “L’Éducation nationale renforce la dépendance au numérique”

On se flattera de « bienveillance » mais le dressage et le tri sont pourtant les mêmes. Car, sous le vernis ludique et accessible dont se pare le projet d’« École numérique », partie prenante d’une numérisation plus générale de toute la société, c’est bien l’enfermement dans l’immédiateté, l’inféodation générale à des technologies générant des profits privés et l’incapacitation irrémédiable des esprits que l’on instaure. Comment croire, tout bien considéré, qu’« utiliser le smartphone [en classe] peut être vertueux » ?

IDÉOLOGIE DANGEREUSE

Cela fait déjà plusieurs années que le B.Y.O.D. – Bring your own device, en bon français le recours des professeurs au matériel informatique et à la connexion personnelle des élèves en classe pour leur « mise en activité » voire leur évaluation – s’est installé dans le secondaire. Par idéologie, d’une part – la fameuse injonction à « éduquer au numérique » et à « s’ouvrir résolument au monde contemporain » (plusieurs variantes possibles) en exploitant les « outils de demain » qui font les addictions d’aujourd’hui. Par facilité et opportunisme, d’autre part, pour des enseignants et plus généralement une institution pressurée dont le matériel est toujours en retard sur celui du grand public… et chez qui l’évaluation par QCM, rapide et « non discriminante » pour des élèves dont l’illettrisme est désormais normalisé, est fortement encouragée. Après Pronote, Moodle, Kahoot et autres Pearltrees, aujourd’hui, c’est l’entreprise ModCo qui promet « un environnement sain et sécurisé dédié aux usages et ressources pédagogiques » pour « responsabiliser et non plus interdire ». Quel mal à cela ?

« Il s’agit bien d’un désastre sanitaire et cognitif de mieux en mieux documenté. »

D’abord, une évidence : faire du smartphone personnel un outil du cours ou de l’examen pour tous, c’est supposer que chaque élève en possède un… ou contribuer à contraindre les derniers réfractaires. C’est promouvoir une société où la prolongation de chaque individu par un objet technique marchand à la connectivité permanente ne relève plus vraiment du choix. Le droit à la déconnexion mais aussi celui à la non-standardisation en prennent un coup. Mais c’est en outre cautionner que l’école prenne le relais du temps libre et de la famille sans la surexposition des enfants aux écrans dès leur plus jeune âge – celle-là même que l’on déplore alors que chaque innovation l’encourage. Signe des temps et de la « dissonance cognitive » généralisée : le même journal, Le Parisien, est capable de titrer une interview « Écran en classe : “Utiliser le smartphone peut être vertueux” » le 9 mars 2023, quand il titrait « Surexposition des enfants aux écrans : l’Assemblée adopte des mesures de prévention » la veille, le 8 mars, en rapportant que les enfants de moins de deux ans passent déjà en moyenne plus de trois heures par jour devant un écran !

À LIRE AUSSI : Camille Dejardin : “L’école, ce n’est pas McDonald’s”

Car il s’agit bien d’un désastre sanitaire et cognitif de mieux en mieux documenté, comme a pu le dénoncer il y a peu le collectif CoLINE, fondé par des parents d’élèves. Au total, c’est participer à une atmosphère de stimulation perpétuelle, uniformisée et faussement « interactive », et déposséder un peu plus chaque élève de l’imagination et des capacités de mémorisation, de raisonnement et donc d’esprit critique que favorise notamment l’expression manuscrite, dont toutes les études soulignent les bienfaits.

UNE VICTOIRE CONTRE L’ÉCOLE

Aussi devrait-on voir la numérisation de l’école pour ce qu’elle est : une victoire… pour la grande offensive contre l’école publique – et, plus largement, contre toute institution et toute chose commune – que l’on privatise ainsi implicitement, en déléguant ses fonctions à des outils individualisés et marchands, comme on le fait dans le même temps explicitement, par la destruction du statut de professeur ou l’approfondissement budgétaire et managérial de « l’autonomie des établissements ». Le dernier rapport du Conseil supérieur des programmes recommandant la suppression des concours de recrutement des enseignants confirme, s’il en était besoin, que l’objectif est bien de « mettre des adultes devant les classes » (avant leur remplacement rêvé par Chat GPT, sans doute), sans considération de savoir ou de compétence et, donc, sans statut ni reconnaissance. Une victoire par abrutissement, inhibant jusqu’aux possibilités d’émergence d’une contestation étayée.

« On voudrait une société d’esclaves qu’on ne s’y prendrait pas autrement. »

Une anecdote symptomatique parmi tant d’autres : alors que commencent ce lundi 20 mars les épreuves de spécialités du baccalauréat né de la dernière réforme, qui ne doit son maintien cahin-caha qu’à d’heureuses diversions conjoncturelles (le Covid, d’abord, et aujourd’hui la réforme des retraites), le ministre de l’Éducation nationale a annoncé ce mardi 14 mars sur Twitter une modification de l’emploi du temps de toutes les classes de terminale de France le vendredi 17, soit en organisant des révisions en interne, soit en annulant les cours des élèves – deux mesures au choix bien sûr justifiées par un « souci d’égalité », a fortiori quand certains lycées étrangers et d’outre-mer ont déjà passé leurs épreuves (on manque de mots). Par-delà l’improvisation, le non-sens organisationnel et pédagogique et le mépris du réel auquel son prédécesseur les avait habitués, à charge pour tous les « rouages » de l’institution de « s’adapter » au pied levé. Et de garder un œil sur son fil Twitter au cas où d’autres mesures seraient finement anticipées, sait-on jamais…

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Greffés à la machine, les hommes deviennent « pilotables » comme des choses. Les dystopies classiques représentaient un ordre implacable s’imposant par l’embrigadement brutal, la peur et la répression, « hypnopédie » centralisée ou « télécran » austère à l’appui. Mais la véritable aliénation n’est-elle pas celle qui se fait gratifiante et que l’on réclame de soi-même comme un divertissement, une simplification ou un confort chéris ? On voudrait une société d’esclaves qu’on ne s’y prendrait pas autrement.

GRÈVE DES ENSEIGNANTS : LES SYNDICATS METTENT LES ÉCOLES EN BERNE POUR SOUTENIR LE PROCESSUS D’ÉMERGENCE DU CAMEROUN.

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Dans la longue attente des actes organiques du Forum National de l’éducation promis par l’état du Cameroun à maintes occurrences dont la première date d’il ya 11 ans et la dernière de plus d’un mois, les acteurs du SNAES membres de l’intersyndicale ont décidé dans une grève dure lancée du 14 au 20 Novembre 2023 inclu, d’implémenter la première phase d’une grève que seules l’intersyndicale ou la Présidence pourront arrêter.

Plaidoyer des Membres du SNAES.

En effet, les milliers d’enseignants membres du SNAES sur l’ensemble du territoire mènent un plaidoyer intensif de l’Extrême-Nord au Sud pour une réforme réussie de l’éducation. Vingt-et-huit ans après les derniers états généraux de l’éducation dont la plupart des recommandations sont restées lettres mortes, les syndicats de l’éducation, après avoir maintes fois tiré la sonnette d’alarme sur la décrépitude continuelle de l’école ont démontré qu’avec les multiples tentatives de réformes partielles et non holistiques qui ont fini par toutes échouer, la profession enseignante n’est plus à même de répondre aux nombreux défis actuels d’émergence et de développement du Cameroun. Les enseignants affiliés au SNAES montent donc au créneau en application stricte des consignes de grève rendues publiques par le Secrétaire Général Roger Kaffo le 13 Novembre 2023. Ces consignes sont les suivantes :

1- Du Mardi 14 au Lundi 20 Novembre 2023 : Suspendre toute activité pédagogique

APRÈS LE 20 NOVEMBRE 2023

2- Suspendre toute forme d’évaluation

3- Suspendre la confection et la remise de tous les documents pédagogiques

4- Ne porter aucune note en instance dans les carnets et bulletins de notes des élèves

À LA RENTRÉE DU 2È TRIMESTRE EN JANVIER 2024

5- Arrêter les cours les deux premières semaines de la rentrée du deuxième trimestre (prévue le 02 Janvier 2024).

Autant dire que la fin du premier trimestre sera fortement perturbée par cette grève qui suscite une adhésion nationale. Il peut même paraitre ironique de constater qu’après les dépenses moins pertinentes et quasi-futiles à hauteur des milliers de milliards sur le capital physique dont le plus retentissant est le scandale du Stade Paul Biya d’Olembé, ce soit encore les enseignants qui manifestent pour que leur métier soutienne effectivement le développement conformément à la politique de la SND 30.

Le SNAES est dans la droite ligne de sa philosophie, le syndicalisme de développement, et contribue donc inlassablement à œuvrer à faire de l’éducation le véritable levier de développement au Cameroun. Ceci passe par un Forum National de l’Éducation, cadre idéal pour redonner à l’enseignant toute la dignité et la décence qu’il mérite et toutes les conditions de travail possible afin de faire de l’école cette usine censée construire le capital humain et des citoyens aptes à soutenir un développement durable.

Les enseignants du Cameroun ne veulent plus que l’école conduise systématiquement à la médiocrité; la réforme de l’éducation est donc désormais pour eux inéluctable. Pour la concrétiser, ils sont prêts à mettre l’école en berne jusqu’au bout. Les politiques n’ont juste qu’à tenir leurs propres engagements.

Roland ASSOAH / SNAES

Négociations dans le secteur de l’éducation : la longue attente du concret qui remet le feu aux poudres.

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Négociations dans le secteur de l’éducation : la longue attente du concret qui remet le feu aux poudres.

Pour combien de temps encore ! Depuis le début de l’année scolaire 2023-2024, l’école est sous les feux des projecteurs. Les enseignants du primaire et du secondaire crient leur ras-le-bol. Ils réclament le paiement de la dette qui s’est accumulée au fil des ans en raison de l’incurie et même du cynisme du gouvernement. Ils réclament l’automatisation des actes des carrières sans laquelle le cercle vicieux de la dette se reconstituera inexorablement. Ils revendiquent  la revalorisation radicale du statut particulier aujourd’hui dépassé pour que l’enseignant retrouve le feu sacré et se positionne véritablement comme garant de la qualité de l’éducation tel que prescrit par la loi N° 98/004 du 14 avril 1998 portant orientation de l’éducation au Cameroun. Ils revendiquent le Forum National de l’Éducation (FNE) pour faire de l’école le véritable levier du développement de notre pays et ainsi barrer la route à l’analphabétisme dont les tentacules s’allongent dans l’indifférence totale.

Les multiples rencontres multipartites gouvernement-syndicats organisées dès le lendemain du préavis  de grève de l’Intersyndicale le 18 septembre 2023, n’ont abouti qu’à des ententes dont la matérialisation concrète traine à dévoiler ses couleurs. Le gouvernement s’est d’ailleurs lavé les mains, s’en remettant aux actions de la présidence de la République pour l’implémentation des points sur lesquels il a donné son accord de principe. Un accord qui ne vaut donc pas grand-chose en l’absence de l’aval écrit du Président de la République. Nous en sommes donc là. L’attente s’allonge et crispe l’atmosphère avec en toile de fond, le spectre des engagements passés pris et jamais tenus par le gouvernement.

 Les enseignants ne lâcheront rien. Si par le passé ils ont fait sans contrepartie confiance au gouvernement, ce dernier doit désormais le mériter. Une lecture du rapport général des États Généraux de l’Éducation tenus en 1995 laisse songeur sur la réelle volonté du gouvernement à s’engager véritablement sur les voies de la réhabilitation de l’école sans qu’une pression ne l’y amène. Pour preuve : des travaux d’une hauteur himalayenne et d’une profondeur abyssale, effectués pendant 6 jours à Yaoundé et ayant mobilisés les finances publiques, ont été condamnés à la moisissure dans les tiroirs pendant 28 ans. C’est un scandale. C’est révoltant.

C’est dans cette ambiance hautement volatile, où la jeunesse souffre énormément de l’absence d’encadrement des enseignants obligés de réclamer leurs dus longtemps gelés et de revendiquer de meilleures conditions pour l’épanouissement de l’école, que la communauté éducative attend le message du président de la République. Et ce lundi 13 novembre 2023, cela fera un mois jour pour jour que le Gouvernement et les syndicats se seront entendus sur les solutions acceptables des parties. Un mois pour examiner des documents déjà apprêtés par l’une des plus hautes administrations du pays, les services du Premier Ministre ! Si la poudre s’enflamme à nouveau, ce ne sera sûrement plus la faute aux syndicats.

Monsieur le président de la République, vous avez la parole.

YONGUI HEUBO Patrick William, Rédacteur SNAES

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