Fraudes massives aux examens officiels 2025 : Le Professeur Jacques Evouna Dénonce une Réforme Avortée et Appelle à une Reprise en Main Souveraine.

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Fraudes massives aux examens officiels 2025 : Le Professeur Jacques Evouna Dénonce une Réforme Avortée et Appelle à une Reprise en Main Souveraine.

Le système éducatif camerounais traverse une crise systémique sans précédent, marquée par une fraude généralisée, une dégradation qualitative des enseignements et une désorientation profonde des apprenants. Pour l’analyste Jacques Evouna, ces symptômes alarmants ne sont pas le fruit du hasard mais la conséquence directe d’une réforme curriculaire importée et mal maîtrisée, notamment l’Approche Par Compétences (APC). Il lance un appel pressant aux pouvoirs publics pour une reprise en main urgente et souveraine, seule voie possible pour sauver l’avenir de la jeunesse et du pays.

Dans une analyse rigoureuse et sans concession, le Professeur Jacques Evouna dresse un diagnostic sévère de l’état actuel de l’éducation au Cameroun. Il soutient que la situation alarmante actuelle est la conséquence directe des « dangers inhérents à une réforme curriculaire mimétique », celle inspirée par l’Approche Par Compétences. Selon lui, cette approche, imposée sans adaptation rigoureuse au contexte socioculturel et institutionnel camerounais, a engendré les maux qui minent aujourd’hui le système : fraudes endémiques, polémiques incessantes sur la nature des sujets d’examen, et une déconnexion croissante entre les enseignants, les apprenants et les savoirs fondamentaux.

L’analyse de Jacques Evouna met en lumière une « conjonction pernicieuse de facteurs systémiques ». La faillite n’est pas seulement pédagogique, elle est avant tout structurelle et institutionnelle. Il pointe du doigt l’interventionnisme d’une « bureaucratie pédagogique souvent incompétente » qui impose des directives sans concertation ni expertise locale. À cela s’ajoute la « négligence chronique de la formation initiale et continue des formateurs », laissant les enseignants démunis et livrés à eux-mêmes. En excluant les praticiens des processus décisionnels, les politiques éducatives se sont déconnectées de la réalité du terrain, créant un fossé abyssal entre les ambitions affichées et la pratique en classe. Le profil inadéquat de certains inspecteurs pédagogiques, incapables d’accompagner efficacement cette mutation, a achevé de paralyser le système.

Les conséquences de cette désorganisation sont dramatiques. Le « tribut que cette désorganisation fait payer à notre jeunesse est exorbitant », prévient le professeur. Chaque élève désorienté et chaque enseignant démotivé représentent une génération sacrifiée, compromettant le capital humain, ressource la plus précieuse de la nation. Pour Jacques Evouna, ignorer cette réalité revient à hypothéquer la souveraineté même du Cameroun, en laissant des modèles étrangers, inadaptés et déconnectés, dicter les orientations éducatives nationales.

Avec une rare lucidité, il dénonce également la complicité interne, fustigeant « l’attitude carriériste et cynique de certains fonctionnaires — enseignants, inspecteurs pédagogiques et bureaucrates ». Ces derniers, par intérêt personnel ou par crainte de perdre leurs privilèges, ont choisi de « travestir la vérité sur la situation préoccupante de cette réforme avortée », masquant l’ampleur des dysfonctionnements à travers des rapports biaisés et une complaisance coupable. Ce comportement opportuniste a, selon lui, retardé les mesures correctives indispensables, au détriment des générations actuelles et futures.

Face à ce constat, Jacques Evouna appelle à une action politique forte : il est impératif que les pouvoirs publics reprennent la main sur la gouvernance du système éducatif. Il ne s’agit pas d’un simple contrôle administratif, mais d’une « véritable refondation stratégique, pilotée par des Camerounais qui possèdent une connaissance intime de notre société, de nos valeurs, de nos défis et de nos aspirations ». La reconstruction doit s’articuler autour d’une vision endogène, avec des mesures concrètes :

  1. Réhabiliter la formation des formateurs et des enseignants avec des programmes rigoureux, contextualisés et continus.
  2. Instaurer un dialogue constructif et permanent entre tous les acteurs pour restaurer la confiance et l’adhésion collective.
  3. Revoir la sélection et la formation des inspecteurs pédagogiques pour en faire des accompagnateurs compétents et bienveillants.
  4. Faire de la lutte contre la fraude une priorité nationale avec des mécanismes transparents et rigoureux.

En conclusion, le Professeur Jacques Evouna martèle qu’il commence « à se faire tard ». La prise de conscience de l’ampleur de la crise doit être immédiate et suivie d’une action déterminée. Confier la reconstruction d’un système éducatif solide, adapté et souverain à des Camerounais engagés, compétents et visionnaires n’est pas une option, mais une nécessité impérieuse pour redonner à la nation la maîtrise de son destin. Le temps de l’action est venu, et il ne saurait être différé davantage.

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