RENTREE SCOLAIRE 2019-2020 : le Lycée bilingue de Dschang bien au rendez-vous

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Ce lundi 02 septembre 2019, le Lycée bilingue de Dschang a retrouvé son ambiance studieuse habituelle presque comme s’il se glissait dans un vêtement de tous les jours. Elèves, enseignants, staff administratif, personnels d’appoint, personne n’a, semble-t-il, manqué à l’appel en ce jour de rentrée scolaire.
Installé de plus en plus confortablement sur le flanc d’une des nombreuses collines qui surplombent la ville de Dschang, face aux installations qui marquent les confins nord-est du domaine de l’Université de céans, l’établissement vit retiré dans cette périphérie judicieusement éloignée du tohu-bohu du centre ville. Là, au-dessus d’un lac dont la surface ressemble chaque jour un peu plus à une peau de chagrin, à l’ombre frémissante et fraîche des pins et des cyprès, il a su trouver les ressources pour s’imposer comme l’un des meilleurs mais aussi des plus beaux lycées de la région.
Pour cette journée de reprise des classes, le Lycée bilingue de Dschang a pris soin de faire sa toilette des grands jours pour accueillir sa couvée 2019-2020 : pelouses tondues de près, massifs floraux soigneusement taillés, allées ratissées, tout semble apprêté pour impressionner favorablement les anciens élèves de retour des grandes vacances aussi bien que les nouveaux découvrant ce cadre agréable dans lequel ils vont affûter leurs armes pour les grandes batailles de la vie.
Derrière ce décor flatteur, les problèmes ne manquent pourtant pas. La situation des caisses, en raison des cafouillages de la digitalisation des paiements lancée une année plus tôt, fait planer incertitude et inquiétude sur ce campus : sera-t-il possible de ne pas recourir aux maigres perfusions de la caisse de l’Association des parents d’élèves cette année ? Nul ne le sait. La proximité de la crise anglophone fait aussi peser sur l’établissement son lot de soucis : les demandes de recrutement de nouveaux élèves continuent d’affluer, les effectifs dans les classes franchissent le point de rupture. De nombreuses salles de classe ressemblent de plus en plus à des amphithéâtres, et il faut pourtant continuer à recruter, à trouver dans ces salles surmenées un petit bout de place pour ces jeunes déplacés que la crise jette par les routes et dans la nature. Ici au moins, ils peuvent avoir un recoin dans une salle de classe, et un enseignant devant eux. Mais ceux qui sont restés là-bas, qui n’ont pu ou voulu échapper à l’enfer : qu’adviendra-t-il d’eux ? S’ils en réchappent et quand la délinquance et le crime les aura recrutés, la république aura-t-elle de la compassion et une solution de récupération pour eux ?

Roger Kaffo Fokou