Discours prononcé par FOKOU KODJO/SECRETAIRE DEPARTEMENTAL
DU SNAES-NOUN
Monsieur le Préfet du Département du Noun ;
Monsieur le Sous-Préfet de l’Arrondissement de Foumban ;
Monsieur le Maire de la Commune de Foumban ;
Sa Majesté le Sultan-Sénateur, Roi des Bamoun ;
Mesdames et Messieurs les Autorités Politiques, Judiciaires, Religieuses et
Traditionnelles ;
Messieurs les Délégués Départementaux chargés de l’encadrement des jeunes ;
Camarades Secrétaires Généraux des syndicats ici représentés ;
Mesdames et Messieurs les Chefs d’Etablissements ;
Chers enseignant(e)s ;
Camarades syndicalistes ;
Chers invités ;
C’est au nom des syndicats d’enseignants représentés dans le Noun qu’il m’échoit l’honneur une fois de plus en cette année 2018, de prendre la parole devant vous en ce jour de célébration de la Journée Mondiale des Enseignants.
Permettez-moi, au nom de ces différentes organisations, de vous souhaiter une chaleureuse bienvenue sur cette place des fêtes de Foumban.
En cette année, la Journée Mondiale des Enseignant(e)s coïncide avec deux évènements majeurs qui fondent le droit à l’éducation dans le monde. En effet, l’année 2018 marque le 70e anniversaire de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme adoptée par l’ONU le 10 décembre 1948 et dont l’article 26 reconnait l’éducation comme un droit fondamental pour tout être humain. Ce vendredi 05 octobre 2018 nous permet également de commémorer le 52e anniversaire de la signature de la Recommandation OIT/UNESCO concernant la condition du personnel enseignant de 1966, qui définit les droits et les devoirs des enseignants, les normes de leur formation initiale et continue, de leur recrutement et de leur emploi, ainsi que les conditions de l’enseignement et de l’apprentissage. En effet, c’est au cours de la conférence intergouvernementale spéciale sur la condition du personnel enseignant tenue à Paris le 5 octobre 1966, que fut adoptée cette recommandation qui reconnait « le rôle essentiel des enseignants dans le progrès de l’éducation, l’importance de leur contribution au développement de la personnalité humaine et de la société moderne », tout comme la nécessité « d’assurer aux enseignants une condition qui soit à la mesure de ce rôle ». Pour compléter la Recommandation de 1966, la Recommandation concernant la condition du personnel enseignant de l’enseignement supérieur a été adoptée en 1997 et concerne le personnel enseignant et les chercheurs de l’enseignement supérieur.
Avec l’adoption de l’Objectif du Développement Durable (ODD) 4 relatif à l’éducation, et sa cible 4.c, qui souligne la place décisive qu’occupent les enseignants dans la réalisation de l’Agenda Éducation 2030, la Journée mondiale des enseignants est devenue l’occasion de dresser le bilan des résultats obtenus et de réfléchir aux moyens de lever les obstacles à la promotion de la profession enseignante. L’UNESCO et les institutions coorganisatrices de la Journée Mondiale des Enseignants (OIT, UNICEF, PNUD et IE) dédient également cette journée à la célébration d’un engagement moral intergouvernemental unique, seul instrument normatif international concernant les enseignants, tout comme, elle réaffirme sa volonté d’être au plus près des enseignants dans leurs luttes pour la valorisation de leur profession. Les enseignants sont donc appelés ce jour à rappeler à leurs gouvernements respectifs, les engagements de ces derniers et à exiger d’eux l’aménagement des conditions nécessaires à leur plein épanouissement dans l’accomplissement de leur lourde mission. Ainsi, avec ou sans pagne, mais surtout avec beaucoup de dignité, la réflexion, la mobilisation et, partout où cela s’avère nécessaire, la revendication doit être de mise.
Le thème de la journée mondiale des enseignant(e)s 2017 est «Le droit à l’éducation, c’est aussi le droit à un personnel enseignant qualifié». Ce thème a été choisi cette année pour rappeler aux gouvernements du monde entier et à la communauté internationale, que le droit à l’éducation ne peut s’exercer sans le droit à un personnel enseignant formé et qualifié. On estime aujourd’hui à environ 264 millions le nombre d’enfants et de jeunes à qui notre humanité a refusé le droit à l’éducation et le déficit du personnel enseignant qualifié ne peut être détaché des raisons justifiant cette situation honteuse. Au Cameroun les chiffres officiels estiment chaque année à 100 000 le nombre d’enfants en âge d’être scolarisés et qui ne peuvent jouir de ce droit fondamental.
Les enseignants sont indispensables pour une éducation de qualité or de nombreuses classes à travers le monde sont aujourd’hui encadrées par des personnes qui n’ont reçu aucune formation pédagogique requise. Il n’est nullement question pour nous de jeter l’odieux anathème sur les milliers d’enseignants vacataires ou de les vouer aux gémonies. Le faire serait oublier le génie de l’homme, l’autodidactie ou encore l’absolu pouvoir d’une vocation qui a prédestiné beaucoup de ces collègues à l’enseignement. Au prix d’énormes
sacrifices, ces enseignants-vacataires participent chaque jour à faire sortir de 5 millions d’enfants d’ici et d’ailleurs de l’obscure ignorance, et par conséquent les gouvernements du monde entier sont appelés à leur assurer des conditions psychopédagogiques, déontologiques ou matérielles nécessaires, afin d’optimiser leur rendement. Ceci passe par un recrutement et une intégration dans la fonction publique, l’octroi des bourses de formation, une sécurité sociale, une formation continue ou des recyclages devenus un luxe dans notre pays.
D’après les statistiques de l’UNESCO, « 85% des enseignants du primaire dans le monde n’ont reçu aucune formation pédagogique. Ce chiffre cache d’importantes disparités régionales car en Afrique Subsaharienne, seuls 64% des enseignants du primaire sont formés contre 71% en Asie ». Dans notre pays, la situation n’est guère plus enviable car selon le Document de Stratégie du Secteur de l’Education et de la Formation qui est la boussole de l’Etat en matière de politique d’éducation nationale, seuls 67,01% d’enseignants sont formés au primaire. Au secondaire, la moyenne d’enseignants formés est de 45 % en Afrique contre 41, 04% au Cameroun. Dans les faits, qui mieux que l’ancien Ministre des Enseignements Secondaires pour nous indiquer le déficit énorme d’enseignants qualifiés dans l’éducation secondaire au Cameroun, ce qui à défaut des statistiques fiables sur le sujet, nous permet de faire des projections sur le nombre d’enseignants non formés dans nos lycées et collèges publics au Cameroun.
C’est ainsi que répondant à une question du sénateur Alioum Alhadji Hamadou sur le déficit d’enseignants dans la région de l’Extrême-Nord devant le Sénat, le ministre Ngallè Bibehe affirmait « Les écoles normales ne produisent qu’environ 5000 enseignants par an soit 1/10e des besoins réels… il faut 6 donc en moyenne 10 ans à ce rythme et dans une condition qu’aucun enseignant ne doit décéder, ni aller en retraite ou être détaché dans un autre ministère pour résorber le déficit ».
Ce récit laisse clairement entendre qu’il y a aujourd’hui un déficit d’environ 50 milles enseignants dans le secondaire, déficit comblé nécessairement en partie ou totalement par les vacataires dont le rôle nous le disons, est louable et indispensable dans l’atteinte des objectifs mondiaux de l’Education mais un rôle que l’Etat a le devoir d’affiner par une formation et un recyclage continus. Si à ces vacataires l’on ajoute les 17651 maitres des parents du primaire, (chiffres officiels) et ceux du préscolaire privé non qualifiés pour la plupart, l’on franchira probablement la barre fatidique de 100 milles enseignants non qualifiés au Cameroun.
L’UNESCO estime 69 millions le nombre de nouveaux enseignants qui doit être recruté à travers le monde d’ici 2030 afin de réaliser les objectifs de l’Agenda Education 2030 pour un enseignement primaire et secondaire universel. Mais ce déficit ajouté à d’autres défis auxquels l’éducation doit faire face notamment le manque d’infrastructures, le sous financement de l’éducation, la marchandisation à outrance de l’éducation, les effectifs pléthoriques ou les guerres, sont autant dedonnées qui risquent entraver l’atteinte des objectifs de cet agenda dans notre pays.
Henri Roland Villarceaux le disait en son temps, l’école, « demeure le creuset où fermentent toutes les imaginations que la science éclaire de sa flamme de vie » et comme un demiurge, l’enseignant est celui qui a été chargé par la société de fabriquer, de créer à l’image de Dieu des femmes et des hommes socialement adaptés, économiquement préparés et psychologiquement à point pour affronter les multiples défis de la pauvreté, des famines, du chômage et surtout de la guerre. Pour ce dernier point, il faut relever que les extrémismes tribalo-communautaristes et religieux qui ont exacerbé dans notre pays ces dernières années deux grandes crises sur les fronts Extrême-Nord, Nord-ouest et Sud-Ouest, ne sont nullement détachables des problèmes d’éducation que rencontre notre pays. Ces zones considérées par l’Etat comme des zones d’éducation prioritaire n’ont pas toujours reçu l’attention nécessaire pour faire reculer l’ignorance, terreau fertile pour tous les extrémismes ; ces deux importantes zones sont pratiquement devenues par la force des affrontements initiés par de groupes armés, des déserts éducatifs où les enfants, mus par la volonté de savoir, ce qui est un droit fondamental, font l’objet désormais des attaques parmi les plus barbares de la part des bandes criminelles. C’est aussi l’occasion de signaler que de nombreux enseignants victimes de violence à divers degrés dans ces zones en conflit, ont pratiquement tous été abandonnés à leur sort sans aucune assistance. Si l’Etat a un impératif de souveraineté qui l’oblige à faire fonctionner l’administration publique sur tout le territoire à travers la présence de ses agents, assurer leur sécurité et celle de tous les citoyens est également un impératif.
La situation étant présentée, quel diagnostic pouvons-nous faire des différents manquements qui ont contribué dans notre pays a accentué aujourd’hui le déficit devenu pharaonique en termes d’enseignants qualifiés dans le système éducatif ? La réponse se trouve malheureusement dans ces nouvelles interrogations que nous ne saurons à nous seuls résoudre. Ainsi, Mr le Préfet, Mr 8
le Sous-Préfet, Mr le Maire, sa Majesté le Sultan-sénateur, autorités judiciaires,
politiques, religieuses et traditionnelles, messieurs les délégués :
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- Est-il possible aujourd’hui de garantir aux jeunes camerounais le droit àl’éducation si l’enseignant ce « jardinier des intelligences » aux dires de Victor Hugo, ce dieu chargé de mouler et de fabriquer cette conscience nationale est faillible parce qu’il n’a pas reçu la formation nécessaire pour affronter les défis à lui confiés par la société ?
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- Comment peut-on avoir un personnel qualifié satisfaisant dans un pays où le système éducatif est sous financé ?? Seulement 14% du budget national, pour des engagements internationaux de 22% pour une moyenne africaine de 18%.
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- Comment garantir à notre jeunesse le droit à une éducation de qualité si certains des enseignants formés et supposés qualifiés ont fait du vice leur leitmotiv: absentéisme, tricherie, paresse, maladies imaginaires, monnayage des notes ou encore la pédophilie sont leur devise.
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- Comment avoir un personnel enseignant qualifié disponible lorsque les concours lancés pour les recrutements dans les Ecoles Normales recrutent par an à moins d’une centaine de candidats par filières malgré la multiplication de ces écoles et le besoin sans cesse croissant dans nos établissements ?
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- Comment avoir un personnel qualifié dans le système éducatif lorsque demilliers d’enseignants formés dans les écoles normales d’instituteurs se retrouvent plus sur des moto-taxis ou dans des call-box parce que abandonnés à eux-mêmes sur le bas-côté de la République ou encore entre les mains de véreux fondateurs qui ne leur garantissent aucun épanouissement dans le métier ?
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- Comment la situation serait-elle différente lorsque des commerçants d’un autre genre qui ont fait un pied-de-nez à l’Etat, choisissent délibérément pour certains de recruter un personnel tout-venant au détriment du personnel qualifié au prétexte que celui-ci leur couterait plus cher ?
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- Comment le droit à l’éducation peut-il s’affirmer lorsque les lycées, collèges et écoles créés par l’Etat sont abandonnés entièrement entre les mains inexpertes des parents à travers les APEE ? Lorsqu’un personnel volontaire et engagé et recruté par des parents peut passer plusieurs années sans recevoir la visite dans sa classe d’un inspecteur ? moi qui vous parle, au bout de 11 ans de services cumulés au privé et au public, je n’ai jamais eu le privilège de recevoir dans ma salle de classe la visite d’un formateur des formateurs qu’est l’inspecteur.
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- Comment le droit à un personnel qualifié peut –il s’appliquer à tous les petits Camerounais lorsqu’à coups d’espèces sonnantes et trébuchantes, tous les enseignants de l’arrière-pays peuvent déserter et se faire affecter à Douala et Yaoundé ?
Lorsque toutes les places à l’entrée des écoles normales sont désormais et systématiquement mises aux enchères « publiques » ouvrant ainsi la porte à tous les médiocres, ce qui déteint automatiquement sur la qualité de l’enseignement
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- Lorsque la rémunération modique du personnel enseignant provoque somme toute logiquement un exode massif vers des horizons plus reluisants que sont les autres ministères.
- Etc…
C’est pourquoi chers collègues, cet appel s’adresse d’abord à nous,enseignants. A nous tous quels que soient nos grades et fonctions dans l’enseignement. Un appel à dénoncer la forte marchandisation que l’on observe de
nos jours dans nos écoles, lycées et collèges. Des directeurs d’écoles et de collèges sont devenus comme cela de véritables entrepreneurs qui investissent dans l’accession aux postes et se rétribuent de façon éhontée sur le dos des pauvres parents. Cette situation est une véritable gangrène portant atteinte au droit fondamental qu’est l’éducation dans notre pays. Les prix des places parfois connus de tous et tant pis pour les familles modestes dont les enfants sont tout simplement exclus du système. Combien de Fleming, d’Einstein, de Modibo Diarra, d’Ernest Simo ou d’Arthur Zang a-t-on exclu du système éducatif par notre forte propension à la cupidité !!! Nous dénonçons également dans le Noun la mauvaise habitude qu’ont certains chefs d’établissements d’introduire dans la chaine des concours et examens certificatifs des personnes inexpertes et étrangères au milieu éducatif juste par népotisme, par cupidité ou par sectarisme ceci au détriment des textes en vigueur. A côté des mauvaises pratiques qui
semblent faire corps dans le système éducatif dans le Noun, relevons également pour le saluer les bonnes pratiques de certains chefs d’établissements qui se distinguent par leur souci régulier d’améliorer les conditions matérielles de leurs enseignants en général et particulièrement les vacataires et les maitres des parents. C’est ainsi que nous avons enregistré des cas de revalorisation des salaires au Lycée technique et Lycée Bilingue de Foumban ou encore au du lycée Bilingue de Foumbot. Monsieur les proviseurs, recevez humblement les félicitations SNAES par ma voix. L’adage est connu de tous « Qui dit merci en redemande », vous avez fait des efforts mais ils restent insuffisants pour l’épanouissement des collègues vacataires. C’est l’occasion pour nous d’appeler d’autres chefs d’établissements d’œuvrer sans cesse à l’amélioration des conditions de vie de l’enseignant vacataire ou celles du maitre des parents car comme le disait Montaigne « Tout homme porte en lui la forme entière de l’humaine condition ». A monsieur le Proviseur du Lycée Bilingue Sultan Njoya de Njoya de Foumban, recevez à la suite de sa majesté le Sultan-Sénateur nosencouragements particuliers dans vos efforts titanesques de redressement et d’assainissement de ce Lycée. Peu à peu, cet établissement longtemps pillé,négligé et martyrisé par certains de vos prédécesseurs retrouve fière allure. Vous
nous avez promis à votre installation vouloir étudier la possibilité d’immatriculer
votre personnel d’appui à la sécurité sociale, nous continuons à croire en vous et
à ce projet qui à coup sûr fera des émules inédites au Cameroun.
C’est aussi l’occasion de féliciter Monsieur le Délégué Départemental des Enseignements Secondaires du Noun, Monsieur le Sous-Préfet del’Arrondissement de Kouoptamo qui se sont particulièrement impliqués aux côtés des enseignants vacataires respectivement des CETIC de Kouoptamo ou de la Vallée du Chi afin qu’ils recouvrent en partie ou entièrement leurs droits spoliés par les chefs d’établissements véreux.
Chers collègues, les différentes interrogations ou ce diagnostic sont aussi un appel à la prise de conscience, à l’engagement, à l’union. La prise en compte de nos responsabilités mais également de nos droits oubliés. Engagement à exceller mais aussi à nous battre debout pour que cette excellence soit reconnue à sa juste valeur. C’est pourquoi nous saluons tous les valeureux récipiendaires des Palmes académiques de ce jour. Nous demandons en même temps que celles-ci soient dorénavant prises en compte pour leur promotion. Nous voulons cependant préciser que c’est à l’aune de la valeur que nous, enseignants, accorderons aux enseignants que nous sommes, que la société fixera la liberté qu’elle nous accorde. Mettons la barre très haute, consentons les sacrifices qu’il faut pour l’y maintenir. Ayons le courage de rejoindre les syndicats. Tout autre choix, quoi qu’on dise pour le justifier, ne peut être que fuite en avant et lâcheté. Donc, rejoignons en masse les syndicats et exigeons :
Que les textes transmis au Président de la République dans le cadre des dernières négociations soient signés ;
• Que le processus de mise en œuvre de la convention collective de l’enseignement privé soit mené à son terme ;
• Que des négociations franches soient engagées avec les syndicats sur les innombrables maux qui continuent de miner la profession d’enseignant ;
• Que le forum sur l’éducation promis à la communauté éducative 2015 soit organisé pour remettre de l’ordre dans notre système éducatif.
Chers collègues, l’enjeu de notre nécessaire engagement n’est pas seulement de sauver notre profession, il s’agit de sauver l’éducation, c’est un devoir car comme le dit Jean Marc Ela, nous devons oser « aller contre les idées reçues qui dépossèdent l’homme de sa propre responsabilité devant son existence ».
Sauver l’éducation, c’est sauver la paix véritable, celle qui repose sur la justice et fonde le socle du développement durable et de l’intégration nationale.
Syndiquons-nous !!!
Nous ne pouvons terminer notre propos sans appeler tous ceux des citoyens inscrits sur les listes électorales, d’aller massivement dimanche prochain, accomplir dans le strict respect des lois républicaines leur devoir de vote. A cette occasion, tous les autres maillons de la chaine électorale doivent garantir l’intégrité et la transparence du processus.
Vive la Journée Mondiale des Enseignants.
Vive le Cameroun uni.
Je vous remercie.