La Lettre hebdomadaire du SNAES 5 sur le Covid-19 : Tous pour un retour en classe préparé et bien accompagné le 1 er juin

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Camarades, Collègues,
Au cours de sa plus récente prise de parole, le Premier Ministre a, dans les mesures
nouvelles qu’il a annoncées, envisagé le début du déconfinement des Camerounais.
Au-delà du prolongement du confinement de 15 jours supplémentaires, d’un
confinement qui a du mal à se mettre véritablement en place en raison de la quasi
absence des mesures d’accompagnement, la fixation de la reprise des classes au 1 er
juin 2020 indique clairement cette date comme celle d’un déconfinement
d’envergure. Du pré-scolaire au Supérieur, il s’agira au bas mot d’une masse
déconfinée de 6 à 7 millions de personnes. Elle viendra s’ajouter à la foule ordinaire
de tous les mal confinés qui encombrent quotidiennement l’espace public.

Rouvrir nos campus et nos salles de classes aux jeunes, élèves et étudiants, ne peut
être qu’une bonne chose pour l’avenir de ces derniers et du pays. Cela doit se faire
évidemment dans le souci strict de continuer à « sauver des vies ».

Nous avons raté, c’est utile de le rappeler, la première étape de la riposte contre le
Covid-19 avec la fermeture tardive de nos frontières aériennes et terrestres. Cela
nous vaut d’être aujourd’hui le pays le plus touché par le Covid-19 en Afrique
subsaharienne après l’Afrique du Sud. Nous n’aurons pas le droit de rater notre
déconfinement, quand les conditions de le faire seront effectivement réunies.

D’ici le 1 er juin 2020, en toute transparence, il faudra montrer aux Camerounais ,
chiffres à l’appui, que la cinétique du Covid-19 au Cameroun a permis d’atteindre le pic ou le plateau de la pandémie, et que le pays a amorcé la phase de la décrue. A
cette étape-là, le déconfinement, même partiel, exigera la généralisation des
masques et des tests de dépistage, tout au moins pour la population scolaire et
estudiantine concernée par la reprise d’activités le 1 er juin. Et il restera à bien penser
pour la mettre efficacement en œuvre la distanciation sociale dans les classes et les
amphithéâtres aux effectifs pléthoriques.

Il ne faut pas en effet que la reprise des classes le 1 er juin expose plus que
nécessaire les élèves et étudiants, les enseignants et autres encadreurs, ni les
parents d’élèves et étudiants. On imagine aisément ce qu’un vecteur de 6 millions
d’individus pourrait causer comme dégâts dans une population d’une vingtaine de
millions d’âmes. En l’absence de l’assurance évidente que l’Etat a rempli
convenablement son obligation de moyens dans le cadre d’une sortie bien gérée du
confinement, les enseignants, surtout ceux d’un certain âge qui font notoirement
partie de la population à risques, auront la faculté de faire valoir leur droit de retrait.
Ils le décideront au vu du dispositif d’accueil dans chaque établissement scolaire ou
universitaire : postes de lavage de mains, solutions hydro alcooliques, disponibilité
des masques, réaménagement des effectifs par classe, etc.

Nous ne pouvons pas ne pas insister ici sur les examens officiels 2020. Sous
d’autres cieux, la réflexion autour de ceux-ci est déjà bouclée et les futurs candidats
savent depuis longtemps à quoi s’en tenir. Il est plus que temps que les élèves et les
enseignants camerounais sachent ce qui attend chacune de ces deux catégories au
cours de cette session. Y aura-t-il des changements autres que ceux concernant le
calendrier ? On imagine mal que la pandémie en cours, qui ne sera pas épuisée à
brève échéance, ne puisse pas avoir un impact sur l’organisation et le déroulement
desdits examens.

Camarades, collègues,

A vous particulièrement, nous voulons le dire et répéter : notre mission à l’heure du
Covid-19 est plus que jamais d’éduquer, non seulement pour continuer à former des
esprits, mais aussi pour sauver des vies. Nous devons être des exemples de respect
des mesures de lutte contre la propagation du Covid-19. Les gens autour de nous ne
portent-ils pas systématiquement le masque, négligent-ils le lavage des mains et la
distanciation sociale ? Montrons le bon exemple, à nous-mêmes d’abord, ensuite aux
autres. Il y a toujours, partout où nous passons, au moins un de nos élèves
d’aujourd’hui ou d’hier qui nous voit passer, et qui peut copier sur nous. Nous le
savons très bien, on n’enseigne vraiment que ce que l’on est ; le reste, l’élève ou
l’étudiant-e peut l’apprendre tout-e seul-e. Voilà ce que le SNAES avait à vous dire
cette semaine.

 

Un pour tous, tous pour un !

Le Secrétaire Général