Après un recours gracieux préalable (enregistrée à l’OBC sous le n° 5675) resté sans réponse, une dizaine de syndicats de l’éducation haussent le ton face à l’inertie de l’Office du Baccalauréat du Cameroun.
L’Office du Baccalauréat du Cameroun (OBC) est au cœur d’une tempête grandissante. Non pas un, ni deux, mais une dizaine de syndicats de l’éducation, face à l’absence de réaction suite à un recours gracieux préalable déposé le 30 décembre 2024, ont décidé de passer à la vitesse supérieure. Le 24 janvier 2025, une mise en demeure (n° 289) a été déposée sur le bureau du Directeur Général de l’OBC, pointant du doigt des manquements graves et répétés de l’institution.
Des enseignants engagés, mais non rémunérés
Les enseignants, qui ont participé activement aux opérations liées aux examens officiels de l’OBC en occupant diverses fonctions essentielles telles que correcteurs, membres de secrétariats, chefs de salle, surveillants, etc., se retrouvent aujourd’hui sans la rémunération qui leur est due. Malgré leur implication et leur dévouement qui ont été déterminants pour la bonne tenue de ces examens, l’OBC manque à ses obligations de paiement.
Des conditions de travail inacceptables
Outre le non-paiement des indemnités, les enseignants dénoncent des conditions de travail déplorables. Les montants des indemnités de vacations sont dérisoires et n’ont pas été revalorisés depuis de nombreuses années. Les membres des secrétariats effectuent des journées de travail interminables dans des conditions de stress intense, pour une indemnité journalière de 500 FCFA, tandis que les surveillants perçoivent une indemnité horaire dérisoire, en moyenne 375 FCFA de l’heure.
L’argent des parents, où va-t-il ?
Le SNAES s’interroge sur l’utilisation des fonds collectés auprès des parents d’élèves. Selon leurs estimations, basées sur les frais d’examen et la contribution fiscale pour l’enseignement secondaire général, les parents auraient contribué à hauteur de 4,77 milliards de FCFA pour les examens du baccalauréat et du probatoire. Or, le coût des corrections ne représenterait qu’une infime partie de ces frais : environ 21,54 % pour le baccalauréat, soit un peu moins de 380 millions de FCFA, et environ 17,52 % pour le probatoire, soit un peu moins de 370 millions de FCFA. Où va le reste de cet argent ?
Manque de transparence et opacité
Les syndicats de l’éducation pointent également du doigt le manque de transparence de l’OBC dans sa gestion financière et dénoncent l’opacité des textes réglementant la rémunération des enseignants pour les examens. Cette situation contribue à l’iniquité du système de rémunération et alimente le sentiment d’injustice parmi les enseignants.
L’urgence d’une réaction responsable
Face à la gravité de la situation, la dizaine de syndicats de l’éducation exige une réaction rapide et responsable de la part de l’OBC. Ils appellent au paiement immédiat et intégral des indemnités de vacations dues aux enseignants, à la revalorisation des indemnités et à l’amélioration des conditions de travail. Les syndicats demandent également la mise en place d’un mécanisme transparent de suivi et de contrôle du paiement des indemnités afin de prévenir tout retard ou manquement à l’avenir.
L’appel au dialogue social
Les syndicats de l’éducation insistent sur la nécessité d’un dialogue social constructif avec l’OBC afin de trouver des solutions pérennes aux problèmes soulevés. Faute de quoi, ils n’excluent pas la possibilité d’actions de protestation plus fermes, allant jusqu’au boycott des examens officiels.
L’avenir de l’éducation en jeu
Cette mise en demeure est un appel à la responsabilité. L’OBC doit prendre conscience de l’importance de la situation et agir en conséquence. L’avenir de l’éducation au Cameroun est en jeu. Les enseignants, piliers de notre système éducatif, méritent respect et considération.
Roland ASSOAH / S.G. Exécutif du SNAES