PASSATION DE SERVICE AU LYCEE D’ENSEIGNEMENT GENERAL DE SA’A.

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A partir de la N3, une bretelle bitumée en direction de l’Est mène dans la petite ville de Sa’a, qui bénéficie d’un Lycée technique dans sa périphérie ouest, et d’un lycée d’enseignement général dans sa périphérie est ; un isolement propice à l’éducation. La ville de Sa’a s’est beaucoup étendue puisqu’il y a trente ans c’était juste un grand village.

Situé au sommet d’une côte, le Lycée d’enseignement général accuse un âge avancé dans sa partie haute avec de vieux bâtiments aux toitures devenues bistres ; par endroits, cette couleur de rouille est brisée par quelques tâches brillantes de nouvelles tôles, signe d’une certaine préparation de la rentrée.

 

Dans sa partie basse, le Lycée s’est doté de nouveaux bâtiments éclatants, certainement pour répondre à l’explosion démographique. Le terrain de sport collectif sépare les vieux des nouveaux bâtiments. La note discordante sur les infrastructures est le mur d’enceinte effondré sur trois gros espaces de sa façade principale, alors qu’il n’est âgé que deux ans. Il est clair que le  constructeur a raté la fondation. La couche d’humus étant profonde dans la zone équatoriale, il fallait enfoncer suffisamment la fondation de mur de 2 mètres de profondeur. L’entrepreneur va-t-il reprendre cet ouvrage déjà réceptionné ? Cet incident n’est pas seulement une perte financière, mais crée aussi un problème de discipline ; les SS auront du mal à empêcher les récalcitrants de fuir les cours et le taux de réussite de 60% aux examens officiels est menacé.

Nous sommes le 10 septembre 2019, deuxième semaine de l’année scolaire 2019/2020. C’est jour de passation de service technique au lycée d’enseignement général de Sa’a, localité de la lékié, région du Centre. Après un an en poste, la Proviseure sortante, Mme ABENA, passe le relais à la Proviseure entrante, Mme SOCPA Jeannette, qui vient du Lycée de Nylon Brazzaville à Douala.

La propreté générale et le balissage de l’allée centrale qui mène au bâtiment Martin Luther King (Provisorat) révèlent que le Lycée attend un hôte de marque, le DDES venant de Monatélé pour installer le nouveau Proviseur. L’arrivée du DDES à 16h30 est bien tardive, alors que les élèves avaient été congédiés, mais pas les professeurs. Un groupe de parents, une forte délégation de Douala d’où vient le nouveau Proviseur et quelques amis venant de Yaoundé ont tenu à ne pas rater l’évènement. A huis clos, le DDES préside la signature des documents dans le cabinet du Proviseur. La partie solennelle de la prise de service se passe dans la grande salle du bâtiment Nelson Mandela. En effet tous les bâtiments du Lycée ont été baptisés des noms des immortels, accompagnés du portrait et d’une citation de chacun (Martin Luther King, Nelson Mandela, René Descartes, Cheik Anta Diop, Mahatma Gandhi, Engelbert Mveng, Martien Towa, Aimé Césaire….) ; une belle manière de montrer aux apprenants la voie à suivre.

C’est un jour après la rentrée des élèves que le MINESEC a nommé les chefs d’établissements scolaires. On dirait qu’il fallait laisser les proviseurs préparer la rentrée sans savoir s’ils seraient mutés, relevés ou appelés à d’autres fonctions. Une certaine logique aurait voulu que ceux-ci soient nommés en août afin de prendre en main les établissements qu’ils doivent diriger. Mais depuis quelques années, ils sont nommés après la rentrée, et cela n’a créé aucun problème à notre connaissance. En tout cas, les administrations scolaires fonctionnant selon la même législation, le problème ne devrait être que celui de l’adaption du nouveau dirigeant dans un nouveau milieu. Maintenant on lui passe le témoin sans troubler le train en marche.

Maurice ZEBAZE, le 10 septembre 2019.