L’école est par essence un lieu sacré où élèves et enseignants se sentent ou devraient se sentir accueillis et protégés ; où les valeurs morales sociétales devraient frapper à l’œil au premier abord car c’est le moule de la société. C’est là que naissent et que sont façonnés les grands esprits qui bâtissent ou qui sont susceptibles de bâtir la société selon qu’ils y ont été bien encadrés ou pas. Il y a donc un lien intime entre l’école et la société. Lien dont le politique à la responsabilité mais aussi le droit d’entretenir dans le bon sens car l’inverse produirait à coup sûr le chaos.
Or l’école camerounaise depuis près d’une décennie s’enlise dans une vague d’indiscipline, de désordre et de violence caractérisée par des élèves chaque jour un peu plus audacieux ; des enseignants qui cèdent à la frustration et à la peur ; une administration qui hésite et qui tâtonne et un Etat en manque de vrai repère. Mais ça, ce n’est peut-être pas le plus effrayant. Ce qui blesse, c’est l’avenir de l’école qui découle de toutes ces dérives. Un regard dans un avenir proche et surtout lointain de notre école donne froid dans le dos.
Quand on regarde nos jeunes apprenants se transformer en flâneurs, toxicomanes, agresseurs, pornographes, assassins par la magie d’un effet d’entrainement particulièrement nocif et d’une forme d’héroïsme foncièrement malsain ;
Quand on pense à la conséquence de la désinvolture totale d’une minorité d’élèves qui sape de manière profonde et définitive la qualité de l’éducation d’une majorité écrasante de notre jeunesse qui n’aspire qu’à passer par le moule de l’école pour devenir de véritables acteurs de production et de promotion du développement ;
Quand on jette un coup d’œil dans le rétroviseur pour se rendre compte du degré effrayant de la détérioration de la qualité des enseignements en dix ans seulement ;
Quand on se projette sur ce que cette jeunesse produira comme type de société dans quinze à vingt ans, ça fait frémir, ça fait gémir, ça donne envie de crier mais surtout d’agir.
Le danger est tellement réel et imminent qu’il est presque impossible de faire autrement que d’agir pour stopper le saignement. Oui, notre école saigne et se meurt. Et nous avons le devoir, la responsabilité – en tant que personne, enseignant et syndicaliste – de penser notre stratégie et d’agir pour arrêter ou tout au moins freiner l’élan de la détérioration exponentielle que connait notre société.
Agir ! Oui ! Mais comment ?
Parmi les conventions fondamentales de l’OIT figure une qui traite expressément de violence et de harcèlement : c’est la convention N°190 adoptée en juin 2019. Commencez donc par vous imprégner objectivement de cet outil juridique. Sondez tous les angles de cette convention pour voir ce qu’elle a de bénéfique pour la société en général, le travailleur et l’enseignant en particulier. Puis, rejoignez-moi sur le site www.snaes.org pour un débat sérieux et une réflexion profonde sur les implications de cette convention. Je vous y attends !!!