Reprise en solde des enseignants suspendus du NOSO: un comptoir juteux pour le préfet du Ngoketunjia ?

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Le 1er février 2022, par une tribune publique (https://demainlafrik.blog4ever.com/ngoketunjia-le-prefet-quetong-anderson-kongeh-veut-fermer-ecoles-colleges-et-lycees) nous alertions l’opinion sur le comportement irresponsable de M. Quetong Anderson Kongeh, préfet du Ngoketunjia vis-à-vis non seulement des enseignants de son unité de commandement mais de l’institution scolaire de cette malheureuse zone de notre pays ensanglantée par une guerre aussi inutile que dévastatrice. Nous disions que « Dans deux arrêtés signés le 24 février et le 7 juillet 2021, Quetong Anderson Kongeh, préfet du département du Ngoketunjia, a ainsi fait suspendre les salaires de deux cents enseignants. Selon des informations de terrain, il aurait établi une liste de près de 1500 enseignants du primaire et du secondaire, autant dire toute la population enseignante de son territoire de commandement, en vue de les faire suspendre de salaires. Cela fera certainement du bien aux finances de la République, et permettra d’allouer un peu plus d’argent à la poursuite de la guerre. Les deux cents enseignants actuellement suspendus ne seraient donc que la première vague d’une série en cours. Un feuilleton qui promet d’être macabre. A l’examen, il apparaît que parmi les suspendus figurent, sans surprise, ceux qui enseignent plus ou moins régulièrement (mais le préfet n’a guère jugé utile de s’embarrasser de considérations aussi dérisoires), ainsi que ceux qui ont été mutés hors du Ngoketunjia récemment (Ils n’avaient qu’à désobéir à l’administration qui a osé les muter sans l’avis du préfet !). »

Le mérite de cette tribune fut de contribuer à limiter le désastre : M. le préfet dut arrêter ses suspensions bien en-deça de l’ampleur qu’il avait programmée. Il faut ici savoir gré à l’administration qui en la circonstance avait saisi le degré d’aberration dans lequel on s’enfonçait et qui avait ordonné au préfet non seulement d’arrêter de suspendre mais de procéder à la reprise en solde des suspendus. Faut-il rappeler que M. le préfet Queton Anderson Kongeh lui-même résidait non pas à Ndop comme il aurait dû, notamment du fait qu’il pouvait bénéficier pour cela d’une protection armée conséquente, mais bel et bien à Bamenda hors du territoire qu’il reprochait aux enseignants de déserter ? Passons. Mais il n’y a jamais de un sans deux, dit l’adage.

Dans le cadre de la mise en œuvre de la procédure instruite de reprise en solde des enseignants qu’il a suspendus pour non présence sur un théâtre de guerre particulièrement sanglant et contrairement à toutes les règles humanitaires (la plus petite protection n’était pas assurée pour ces enseignants et l’inventaire du nombre de ces derniers victimes de cette guerre depuis son déclenchement est assez éloquent), M. le préfet Queton Anderson Kongeh aurait, selon de nombreuses sources y compris des plus crédibles, installé un comptoir à Bamenda à partir duquel il opèrerait un véritable racket, fixant les prix à la tête du client. Pour obtenir de M. le préfet un arrêté de reprise en solde, les enseignants suspendus paieraient de 40 000FCFA jusqu’à 120 000FCFA. Un petit pactole ! Ainsi, le théâtre de la guerre devient-il un terreau fertile à tous genres d’affairismes y compris les plus nauséabonds, au-delà de toute moralité. Il est urgent de commettre une enquête pour établir la vérité derrière ces informations persistantes. Et élever progressivement la République pour que, comme la femme de César, celle-ci soit au-dessus de tout soupçon.

Roger Kaffo Fokou