À partir de cette année scolaire 2023-2024, les Proviseurs et les Associations des Parents d’Élèves (APE) sont attendus sur le respect à la lettre de la loi. Les enseignants vacataires et les autres personnels d’appoint, bien souvent victimes du mépris de classe, devraient tout au moins percevoir un salaire mensuel minimum net de 60 000 FCFA à la faveur du décret 2023/00338 signé le 21 Mars 2023 par le Premier Ministre, fixant le Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti (SMIG) au Cameroun.
Il faut le rappeler, au chapelet des traitements inhumains et indécents infligés aux personnels d’appoint caractérisés par un travail au noir, illégal et sans aucune réglementation, plusieurs chefs d’établissements scolaires publics de la cité capitale ont décidé comme de commun accord, par manipulation des décisions des APE, d’instituer une sorte de joug cabalistique consistant à plafonner les salaires des personnels d’appoint, et ceci, quelle que soit la contribution des parents au budget de l’APE. Pour ces derniers, cinquante mille francs CFA (50 000 FCFA) correspondraient à la rétribution standard que mériteraient ces personnels malgré le fait qu’ils travaillent bien souvent plus que certains personnels fonctionnaires qui paradoxalement ont des salaires d’un montant de quatre à sept fois plus élevés. Pire encore, d’après des révélations de certains d’entre-eux, ils auraient même adopté ce montant dérisoire pour échapper à l’obligation de déclarer ces travailleurs à la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale, affirmant ainsi leurs velléités esclavagistes à leur retirer la possibilité d’avoir une sécurité sociale. Quoi qu’il en soit, si ces travailleurs ont toujours eu la réglementation en leur défaveur, cette fois, grâce au décret cité en sus, ils ne sont ni rangés dans la catégorie des agents de l’Etat relevant du Code du Travail dont le SMIG est de 41 850 FCFA, ni dans la catégorie des travailleurs du secteur agricole et assimilé dont le SMIG est de 45 000 FCFA, mais bien dans la dernière catégorie (autres secteurs d’activités) dont le SMIG a été fixé à 60 000 FCFA.
Tout est donc clair, les chefs d’établissements n’ont donc plus aucune excuse pour ne pas augmenter les salaires des personnels d’appoint, d’autant plus qu’à cause de l’inflation galopante, tous les secteurs d’activités ont dû être boosté. Il est à souhaiter qu’un peu d’humanité gagne aussi bien les Cœurs des Proviseurs que celui du Ministre du Travail et de la Prévoyance Sociale, pour qu’ils fassent respecter la loi en vu de contribuer à faire de la profession des ces personnels d’appoint, un travail un peu plus décent.
Roland ASSOAH
SNAES