Les lampions se sont éteints le 5 octobre dernier sur près d’une semaine de manifestions organisées à l’occasion de la Journée Mondiale de l’Enseignant dans l’arrondissement de Foumban, par ailleurs chef-lieu du département du Noun.
Dès le vendredi 28 septembre, les membres du SNAES sont allés à la rencontre du nouveau Délégué Départemental des Enseignements Secondaires (DDES) pour le Noun. Comme il est de coutume dans ces circonstances de prise de contact, nous avons tenu à lui transmettre nos félicitations ainsi que celles de la hiérarchie syndicale pour la confiance placée en lui par le MINESEC. De nombreux autres sujets vont meubler les échanges entre les représentants du SNAES et le DDES/NOUN. Entre autres, la situation des enseignants vacataires, celle du personnel de la délégation et surtout l’organisation de la JME/2019 dans la ville de Foumban. Au bout d’un échange courtois et fructueux, le principe d’un discours syndical sera maintenu tout comme le DDES va accepter de parrainer la soirée de réflexion du 4 octobre organisée par le SNAES au Lycée Classique de Foumban.
Le vendredi 4 octobre 2019 s’ouvre dès 6h par une marche sportive menée par le DDES dans les artères de la cité des arts. La soirée de réflexion organisée par le SNAES va effectivement débuter à 15h précises dans la mythique salle de la Réunification du Cameroun, sise au campus du Lycée Classique de Foumban, ceci en présence de Monsieur le Proviseur dudit établissement, représentant le DDES empêché. Les échanges de la table-ronde vont porter sur deux thèmes. Une leçon introductive intitulée « Inconséquence du financement de l’éducation nationale au Cameroun : état des lieux et corollaires » et présentée par le camarade SD du Noun. De l’exposé du Camarade SD, l’on retient que le Cameroun est loin de satisfaire à ses engagements internationaux de 22% du budget national à consacrer au financement de l’éducation. Bien plus, depuis 2011 où le Cameroun a franchi le seuil de 16% du budget consacrés à l’éducation, la courbe ne cesse de baisser d’année en année et se situe autour de 13% en 2019 pour une moyenne africaine de 18%. Cette situation de sous financement de l’éducation est un handicap important pour la chaine éducative avec un impact regrettable sur le traitement salarial du corps enseignant, les infrastructures, le confort scolaire et une forte « pressurisation » des parents.
Le plat de résistance de la soirée a porté sur le thème principal de la JME 2019 « jeunes enseignant(e)s : l’avenir de la profession ». Dans un exposé magistral comme le SNAES/Noun en a l’habitude en de telles circonstances, les camarades DjiotsaTsague et Djoko Kouam vont partager avec l’assistance les graves conditions qui menacent aujourd’hui la profession enseignante au Cameroun et dans le monde. Contrats inadaptés, salaires indécents, violence sur le personnel enseignant, que des droits oubliés qui fondent aujourd’hui le mal-être de la profession, poussant de nombreux professionnels à surfer vers de nouveaux horizons. Cette soirée va s’achever autour de 17h par des échanges fructueux, critiques et très constructifs sur les deux thèmes.
Le troisième acte de cette célébration va s’observer le samedi 5 octobre à la place des fêtes de Foumban où le discours des syndicats, sera longuement applaudi par une assistance conquise. Après ce discours du SD, le Préfet du département de Noun, Monsieur Boyomo Donatien reprendra la parole pour présenter les efforts de l’Etat en matière d’éducation au Cameroun mais surtout, le Préfet va conquérir l’assistance après un discours rassurant sur la sécurité des enseignants dans les campus du département du Noun, ceci devant la multiplication des actes d’agression sur les enseignants dans de nombreux établissements scolaires. C’est sur cette note d’espoir que la célébration de la JME 2019 va s’achever dans la ville Foumban.
Patrick KODJO