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LES SYNDICATS D’ENSEIGNANTS FACE A LA PANDEMIE DU COVID-19 : REVUE CAMEROUN, SENEGAL, GABON ET AFRIQUE DU SUD

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Cameroun : les enseignant∙e∙s doivent être plus soutenu∙e∙s dans le développement de leurs compétences à délivrer une éducation à distance de qualité

  • Texte par: Education International
  • Publié: 27.04.2020
  • Dernière édition: 27.04.2020

S’il reconnaît que les enseignant∙e∙s se sont déjà vu offrir des formations de développement de compétences en matières e cours à distance avant même le début de la crise du COVID-19, un syndicat de l’éducation camerounais demande aux autorités publiques de garantir que les éducateur∙trice∙s soient mieux formé∙e∙s dans la conception de cours en ligne. Ils souhaitent aussi que l’enseignement et l’apprentissage à distance puisse se faire dans de meilleures conditions, et que tou∙te∙s puissent y avoir accès à travers le pays.

Concernant l’utilisation des technologies de l’information et de la communication au Cameroun en vue, entre autres, de former les enseignants pour les cours en ligne, Roger Kaffo, Secrétaire général du Syndicat National Autonome de l’Enseignement Secondaire (SNAES) et Secrétaire général adjoint de la Fédération des Syndicats de l’Enseignement et de la Recherche – une organisation membre de l’Internationale de l’Éducation et à laquelle le SNAES est affilié –, les qualifie de « marginales ».

Améliorer le développement professionnel des enseignant∙e∙s sur les cours en-ligne

Il note qu’avec certains appuis de partenaires extérieurs, quelques formations ont pu être organisées pour un nombre limité d’enseignant∙e∙s bénéficiaires. L’usage de l’outil informatique par les enseignant∙e∙s s’élargit toutefois dans le cadre de l’autoformation grâce aux salles informatiques qui voient progressivement le jour dans les l’enseignement secondaire, mais pas au primaire.

« Malheureusement, les enseignants qui ont surtout des problèmes de survie individuelle ne considèrent pas vraiment comme prioritaire le développement de leurs compétences professionnelles en lien avec l’utilisation des nouvelles technologies dans l’enseignement, » déplore Kaffo.

Il ajoute aussi que « spécifiquement sur les cours en ligne, il y a un travail énorme à faire sur la confiance des enseignants en eux-mêmes, en leurs capacités à produire des cours au bon niveau pour pouvoir les mettre en ligne. »

De même, il explique que les enseignant∙e∙s reçoivent peu d’exemples de cours à distance qu’ils pourraient préparer lors des inspections, et beaucoup sont alors perdu∙e∙s : « C’est un grand handicap pour la préparation et la mise en ligne des cours. Le SNAES a produit, avec l’appui de trois inspections, un document qui propose une vingtaine de plans de leçons modèle aux enseignants. Ce n’est qu’un début, et cette préoccupation devra se travailler davantage si l’on veut encourager avec succès les enseignants à produire et à mettre en ligne. »

Kaffo insiste aussi sur le fait qu’en cette période de COVID-19, Internet reste très inégalement accessible au Cameroun pour de multiples raisons, notamment : le faible équipement en ordinateurs et autres tablettes électroniques, la faible couverture des zones rurales, le faible débit de la connexion et son coût élevé, la faiblesse du réseau d’électrification et la fréquence élevée des coupures d’énergie.

Les enseignant∙e∙s et leurs syndicats doivent être consultés

Tout en admettant que, dans la mise en place des cours télévisés et radiodiffusés dont les enseignant∙e∙s ont bien été informés par courrier le 31 mars, le gouvernement semble avoir pris en compte ces limitations, il regrette profondément que le ministère de l’Éducation de Base n’ait pas consulté les syndicats d’enseignants, ni des enseignant∙e∙s pour la conception de ces cours. Il souligne : « Je ne crois pas que l’on puisse s’adresser efficacement aux principaux acteurs d’une stratégie si on leur parle implicitement. Il faut les interpeller directement. »

Le SNAES a choisi de remédier à cette lacune en interpellant et en sensibilisant directement les enseignant∙e∙s, et cela suscite de plus en plus un débat au sein e la profession sur la question des cours à mettre, non pas en ligne d’abord, mais à la disposition de leurs élèves, note Kaffo.

Garantir l’égal accès de tou∙te∙s à un enseignement de qualité

Il poursuit : « Pour ce qui est de la mise en œuvre des mesures ainsi prises pour la continuation de l’école en période de COVID-19, on peut constater un effort incontestable pour les classes d’examens, très inégalement réparti en fonction des clivages précédemment évoqués. Et pour les classes intermédiaires, il faut dire que la situation n’est pas reluisante. »

Pour lui, ces questions doivent être adressées au plus vite, pour éviter que s’élargisse le fossé de l’inégalité entre jeunes face à l’accès à l’éducation.

 

Sénégal : un terrible impact attendu sur le système éducatif suite à la crise liée au COVID-19

  • Texte par: Education International
  • Publié: 27.04.2020
  • Dernière édition: 27.04.2020

Les syndicalistes enseignant∙e∙s du Sénégal craignent une aggravation rapide de la crise du coronavirus dans leur pays et prennent les devants afin de garantir la sécurité des éducateur∙trice∙s et étudiant∙e∙s, ainsi qu’une continuité éducative.

« Comme partout à travers le monde, la situation créée par le COVID-19 devient de plus en plus inquiétante au Sénégal. Le nombre d’infectés augmente et les cas dit communautaires – aux sources de contamination inconnues – se développent de jour en jour et constituent un danger. Si leurs moyens sont limités, le professionnalisme et le dévouement du personnel médical sont à saluer », souligne Marième Sakho Dansokho, secrétaire générale du Syndicat des Professeurs du Sénégal (SYPROS) et membre du Bureau exécutif de l’Internationale de l’Éducation.

Une fermeture des établissement scolaires sans concertation avec les syndicats

Depuis l’apparition de la pandémie COVID-19 au Sénégal, le 2 mars, des mesures ont été prises par les autorités publiques et le premier secteur impacté est celui de l’éducation, continue-t-elle : fermeture de tous les établissements scolaires, universitaires et de recherche dès le 16 mars, d’abord jusqu’au 6 avril, ensuite prolongée jusqu’au 4 mai. La reprise des cours dépendra bien sûr de l’évolution de la pandémie dans le pays, indique Sakho Dansokho.

Elle ajoute que « les enseignants étaient en grève lors que la fermeture a été décidée, sans concertation avec les acteurs, peut-être à cause de la surprise COVID-19 et la crainte de sa propagation, mais les syndicats mettent la pression pour que la reprise, si on ne déclare pas l’année invalide, ne se fasse pas sans discussion avec les acteurs, notamment les syndicats. Ces derniers doivent impérativement être inclus dans les débats afin d’assurer une reprise dans les meilleures conditions possibles pour une éducation de qualité. »

Un rôle de veille et d’alerte pour le syndicat

Dans son rôle de veille et d’alerte, son syndicat est en contact avec ses responsables régionaux et locaux, grâce à Internet et aux réseaux sociaux, principalement via un groupe WhatsApp créé pour une information et une interaction rapides.

Il demande aussi à ses membres de :

  • participer à la sensibilisation contre la propagation du virus pour se protéger, protéger ses contacts (enseignant∙e∙s, élèves) et au-delà les populations.
  • maintenir les contacts en ligne, si possible, avec leurs élèves pour éviter qu’ils désapprennent.

Le SYPROS maintient plus que jamais un programme d’acquisition d’ordinateurs au profit de ses membres pour leur développement professionnel, les échanges et la réduction du fossé digital. « Ces outils peuvent être utilisés pour des cours en ligne, en tout cas pour rester en contact avec le syndicat, les collègues et les élèves éventuellement », explique Sakho Dansokho.

Stratégie syndicale post-pandémie

Elle rappelle également que le syndicat a déjà commencé à recueillir les avis de ses membres quant aux stratégies et conditions pour la reprise post-pandémie.

Une réflexion importante a été initiée par le SYPROS sur cette thématique et les questionnements sont nombreux :

  1. Toutes les stratégies mises en place par les autorités de l’éducation (cours en ligne, téléformation) présentent des limites importantes et ne sauraient remplacer les classes. Il existe des problèmes d’accessibilité par la majorité, d’interactivité, de contenus.
    2. Même si l’année scolaire devait reprendre le 4 mai, comment faire avec les infrastructures non adaptées (abris provisoires), avec les milliers d’enfants qui aident les parents dans les champs ?
    3. Comment rattraper le temps perdu pour faits de grève par les enseignant∙e∙s avant l’irruption du COVID-19 et pour cause de pandémie ? Faudrait-il suspendre toutes les revendications des syndicats ?
    4. Comment prendre en compte les enseignant∙e∙s/élèves qui ont pu guérir du COVID-19, mais pourraient bien être stigmatisé∙e∙s ?
    5. Quelles stratégies/dispositions éducatives adopter pour ne laisser personne sur le côté en périodes de catastrophes ?
    6. Le dialogue social doit intervenir, quelles que soient les circonstances. Il en va du respect des acteurs de l’éducation, et, au-delà, de leur engagement et de leur responsabilisation.
    7. Si l’enseignement à distance pouvait être équitable parce qu’accessible à tous et toutes jusque dans les villages, devra-t-il remplacer les classes physiques ? Qu’adviendrait-il alors des personnels de l’éducation ?

« Maintenant comme avant la pandémie, nous mettons tout en œuvre pour assurer que l’éducation reste la priorité et reçoive un financement adéquat, et pour garantir un accès équitable à l’enseignement pour tous et toutes », conclut Sakho Dansokho.

 

Gabon : les éducateur∙trice∙s soutiennent l’initiative gouvernementale pour une continuité pédagogique via l’éducation à distance

  • Texte par: Education International
  • Publié: 23.04.2020
  • Dernière édition: 23.04.2020

S’il∙elle∙s estiment que l’initiative de plateforme XGEST pour l’éducation à distance lancée par le ministère de ‘l’Éducation vaut la peine d’être essayée en période de COVID-19, les enseignant∙e∙s émettent de fortes réserves quant au fait que tous les élèves puissent y accèder. Il∙Elle∙s insistent donc pour un réaménagement de l’année scolaire dès que la situation reviendra à la normale.

Les cours à distance ont démarré le mardi 14 avril suite à la suspension par les autorités publiques des cours sur toute l’étendue du territoire national, en vue de préserver élèves et enseignant∙e∙s des risques d’une propagation certaine, rapide et généralisée du COVID-19 en milieu scolaire. La décision a été prise après des rencontres d’information et d’explications entre les ministres chargés de l’éducation et les partenaires sociaux, à savoir les syndicats d’enseignants et les fédérations des associations des parents d’élèves). L’objectif est de maintenir les élèves en activité et garder le lien avec les familles. Cette phase pilote va concerner dans un premier temps les élèves des classes d’examens, à savoir la 5e année du primaire (CM2), les élèves de 3e et terminale pour le secondaire.

Le Syndicat de l’Éducation Nationale (SENA) a donné son accord de principe en dépit des insuffisances et de limites identifiées.

« Puisqu’il est question d’occuper les élèves en activité durant la période de confinement et la pandémie du COVID-19, nous ne trouvons pas d’inconvénient à essayer cette méthode de travail, tout en étant conscient que tout le public concerné ne sera pas atteint », a indiqué Fridolin Mve Messa, secrétaire général du SENA.

Il insiste en expliquant que cette expérience du ministère concernant l’enseignement à la maison vaut d’être essayée, mais ne doit pas permettre de valider une année scolaire, seulement garder son but de maintenir les élèves dans l’activité pédagogique. Pour Mve Messa, « les élèves qui ne bénéficient pas de de ces enseignements à distance ne doivent pas être pénalisés lorsque les cours vont reprendre dans les établissements scolaires ».

Le SENA a ainsi émis des réserves : tous les foyers n’ont pas de radio ni de télévision, tous les élèves ne disposent pas d’un outil informatique et toutes les villes ne sont pas connectées à Internet.

Pour ce qui est des canaux et supports de communication à mobiliser pour l’enseignement à distance, Mve Messa cite, dans une lettre adressée aux enseignant∙e∙s et aux membres du SENA en date du 16 avril :

  • La télévision et la radio ;
  • Le réseau internet avec la plateforme du Ministère de l’Education Nationale (XGEST) ;
  • La téléphonie mobile par la création des groupes WhatsApp par établissement et par classe ;
  • La poste pour les supports physiques ; et
  • Le déplacement des personnes (enseignants ou parents d’élèves).

Il rappelle par ailleurs que la démarche ministérielle s’inscrit dans la logique des principes directeurs définis par l’Internationale de l’Éducation sur la pandémie du COVID-19, notamment dans les principes 4, 5 et 6.

Il ajoute que le SENA « estime que le réaménagement du calendrier scolaire reste la seule alternative possible après la sortie de cette crise sanitaire, demande au Ministre d’amorcer la réflexion sur la question avec les différentes composantes, tout comme il lui demande de prendre en compte ses remarques et observations sur l’enseignement à distance ».

Pour plus de sécurité et de prudence, au moment de la reprise effective des cours après le passage de la COVID-19, le SENA exhorte par ailleurs le gouvernement à prendre toutes les mesures nécessaires de prévention continue afin de protéger élèves et enseignant∙e∙s en installant des points d’eau et la mise à disposition de gels hydro alcooliques. Le syndicat invite enfin ses membres au confinement et à l’observation des mesures barrières.

 

Afrique du Sud : des mesures sont prises par un syndicat pour assurer la santé et la sécurité des enseignant·e·s et des étudiant·e·s

  • Texte par: Education International
  • Publié: 22.04.2020
  • Dernière édition: 27.04.2020

Confronté à la pandémie du COVID-19 en Afrique du Sud, le South African Democratic Teachers’ Union redouble d’efforts pour maintenir le contact avec les membres du syndicat, assurer la sécurité des enseignant·e·s et des étudiant·e·s face au virus et améliorer l’accès à l’enseignement et à l’apprentissage à distance.

En Afrique du Sud, les écoles, les universités, les établissements d’enseignement et de formation techniques et professionnels et les établissements d’enseignement préscolaire ont été fermés avant que le confinement ne soit imposé par le gouvernement le 26 mars.

Maintenir le contact avec les membres

Depuis lors, le South African Democratic Teachers’ Union (SADTU – Syndicat démocratique sud-africain des enseignants) s’est activement engagé auprès de ses membres. « Nous utilisons notre système SMS pour envoyer à nos membres des informations précises sur la pandémie afin de lutter contre la désinformation et les fausses nouvelles », a expliqué Mugwena Maluleke, secrétaire général du SADTU.

Son syndicat utilise également ses comptes sur les médias sociaux pour publier les nouvelles quotidiennes des autorités sanitaires nationales afin d’aider les enseignant·e·s. Et il a créé un groupe de communicateur∙trice∙s sur une plateforme de messagerie populaire pour envoyer des enquêtes sur l’éducation et les problèmes liés aux virus.

Une équipe syndicale se consacrant au COVID-19 reçoit également des informations sur la pandémie et les partage avec les membres via des messages quotidiens. « L’équipe de la plateforme d’information travaille dur et utilise les outils WhatsApp disponibles pour rester en contact avec les dirigeants et dirigeantes des succursales et des régions », souligne Maluleke.

Dialogue permanent

Le SADTU est également en contact avec la ministre de l’Éducation, Angie Motshekga, pour la conseiller au sujet des besoins des enseignant·e·s et de la planification de la réouverture après le confinement.

« Nous avons expliqué ce qu’il fallait mettre en place à la ministre », a déclaré Maluleke. « Par exemple, nous devons nous attaquer aux classes surpeuplées. En effet, nous avons besoin de plus de classes ou de classes mobiles qui pourraient alors accueillir plus d’apprenants, de manière à ne pas avoir 40 étudiants dans une classe. »

Le syndicat de l’éducation se penche également sur des questions de santé et de sécurité comme la disponibilité de masques, de produits désinfectants et d’eau.

Maluleke est catégorique : l’Afrique du Sud ne peut pas risquer une situation où « environ 15 millions de nos élèves se retrouvent dans des écoles avec des enseignants et enseignantes qui ne disposent pas d’un équipement de protection individuelle adéquat ».

Il a ajouté que « sur une base quotidienne », le syndicat partage les hashtags #StayAtHome et #WashHandsWithSoap sur ses plateformes de médias sociaux. « Nous fournissons aux enseignants et aux élèves des statistiques précises pour garantir leur sécurité ».

Et les dirigeant·e·s syndicaux·ales appellent, envoient des messages et soutiennent les membres victimes du COVID-19, a ajouté le dirigeant du SADTU. « Nous réactivons l’équipe de soutien syndicale que nous avons utilisée pour les conseils en ligne concernant le VIH/SIDA. Nous avons en outre établi un partenariat avec une compagnie d’assurances afin de mettre en place un centre d’appel pour un soutien supplémentaire dans le cadre du programme de bien-être des affiliés du SADTU tout au long de l’année, associé à la clinique mobile du syndicat. »

Accès à l’enseignement et à l’apprentissage en ligne

Toutes les ressources disponibles, ainsi que les leçons quotidiennes à la télévision et à la radio, sont également publiées quotidiennement sur les comptes de médias sociaux du SADTU pour les étudiant·e·s pouvant y accéder. De plus, les membres du SADTU communiquent avec leurs étudiant·e·s via une plateforme de messagerie populaire.

« Les data coûtent cher, mais les enseignants improvisent », a reconnu Maluleke. Cependant, il a également reconnu que le syndicat « avait du mal à atteindre les étudiants dans les zones rurales et les zones d’habitation informelle, en raison de la pauvreté et des mauvaises infrastructures. Des efforts sont faits pour les atteindre par le biais des stations de radio locales. »

Et de conclure : « Les enseignants et les étudiants sud-africains sont chez eux, et nous faisons tout notre possible en tant qu’organisation pour garantir qu’ils ont accès à l’enseignement et à l’apprentissage. C’est, en effet, le moment de la compassion. Et le moment de la solidarité. Nous sommes donc solidaires de toute la population mondiale et faisons de notre mieux pour interrompre efficacement la propagation de ce virus. »

La Lettre hebdomadaire du SNAES 6 sur le Covid-19

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Image Fraternité Matin

Camarades, collègues,

Notre pays entre dans sa 8e semaine de Covid-19 si mes comptes sont bons. Près de 1500 testés positifs, mais aussi, et c’est un soulagement, près de la moitié des cas guéris et sortis de quarantaine ou d’unités de prise en charge, moins d’une centaine de décédés. Pour l’instant, le pays n’est pas débordé et les digues mises en place, si rudimentaires paraissent-elles, semblent tenir. Il faut s’en réjouir mais sans triomphalisme irresponsable. Le risque de démobiliser une population qui a du mal, faute d’accompagnement, à respecter les mesures barrière est trop grand. Malgré les apparences, nous sommes dans une situation précaire d’infrastructures et d’équipements et nous ne pourrions pas faire face à une véritable montée en puissance de la contamination.  Or cette  montée en puissance ne peut pas encore être écartée au stade actuel.

En effet, nombreux sont encore les Camerounais qui ne respectent aucune des mesures édictées par le Gouvernement. Certains par insouciance blâmable, beaucoup faute de moyens. Les masques sont difficilement trouvables en pharmacie et dans la rue. Et quand on en trouve, ils sont au-dessus du budget journalier du Camerounais ordinaire. Rappelons que plus de 8 millions de nos compatriotes vivent avec moins de 1000FCFA par jours. Il est donc temps de déployer véritablement les mesures d’accompagnement annoncées, pour pouvoir exiger l’application rigoureuse des mesures barrières édictées. Il est aussi temps de passer à un dépistage de plus grande ampleur, pour avoir une idée plus précise de la cinétique de la propagation de la maladie. De trop nombreuses personnes, qui se sentent dans un état suspect, continuent à être repoussées par les unités de prise en charge. Nous ne devons pas nous laisser aller à une situation où nous aurons à dépister plus de morts ou de moribonds que de vivants.

Sur le front de l’école qui s’ouvre bientôt si les dates sont maintenues, de nombreuses inconnues persistent. L’une d’entre elles porte sur la forme que prendront les évaluations d’éducation physique et sportive aux examens officiels. Qui en décide ? Le ministère des sports et de l’éducation physique a-t-il son mot à dire sur la question et l’a-t-il déjà dit ? Les incertitudes sur la situation virologique des jeunes par rapport à ce virus – naturellement épargnés ? asymptomatiques ? contagieux ou pas ? jusqu’à quel âge ? – obligent à beaucoup de prudence de la part des décideurs. On sait qu’il existe une épreuve écrite et des épreuves pratiques d’EPS. En fonction de la réalité de la pandémie  au moment de l’évaluation, il faudra peut-être choisir entre les deux types d’épreuves. Et ne serait-ce que pour cela, il est grand temps d’informer les élèves de cette éventualité si on l’estime envisageable. Le déroulement des autres épreuves aux examens officiels ne se fera pas non plus sans problèmes.

En cours de déconfinement, le pays ne sera pas encore à l’abri d’une rechute, d’une seconde vague, à moins que d’ici là, le protocole annoncé par le MINSANTE mais non dévoilé n’ait permis de mettre en place un déconfinement général. L’Afrique propose d’ailleurs de nombreux protocoles de soins produits sur le continent auxquels nous devrions nous intéresser. Dans l’hypothèse pessimiste, il faudra pour les examens officiels 2020 plus de salles de composition, plus de surveillants de salles et de secteurs, plus de procédures. Les surveillances exposeront les candidats et les enseignants à tous les risques, les corrections peut-être davantage en raison de la difficulté à décontaminer le matériel de composition. La décontamination des sites de composition et de correction devra être très stricte, les procédures soigneusement étudiées pour limiter les contacts et les possibilités de transmission de virus. Les enseignants et leurs organisations, les parents d’élèves et leurs organisations devront, ensemble ou séparément, veiller à ce qu’aucune négligence ne mette en danger ni les candidats, ni les surveillants et les correcteurs.

Camarades, collègues,

Beaucoup d’entre vous se sont battus ces derniers temps pour adapter vos cours et les mettre à la disposition de vos élèves. Nous voulons vous encourager à continuer cet important travail. Après le Covid-19, ce mode d’enseignement pourrait se développer davantage et il faut d’ores et déjà s’y préparer.

La crise sociale que nous redoutions dans le secteur de l’éducation se met progressivement en place. D’abord dans le secteur public où de nombreux établissements n’ont pas payé les primes de rendement des enseignants. Certains grands lycées de Douala sont sur cette ligne et nous les invitons à régulariser ces situations qui portent sur des montants assez dérisoires. Toujours dans le secteur public qui emploie beaucoup de vacataires et un personnel d’appoint en nombre important, il est de plus en plus question de payer des fractions de salaire, avec l’appui écrit de certaines hiérarchies intermédiaires. Il est souhaitable que la haute hiérarchie du secteur sorte de son silence et donne le cap à suivre dans ces matières.

Dans le secteur privé de l’éducation, il faut rappeler qu’au moment de l’entrée en confinement de l’école, tous les élèves avaient déjà payé leurs frais de scolarité. Les salaires de leurs enseignants ne devraient donc pas souffrir de quoi que ce soit. Or ce n’est pas ce que nous constatons sur le terrain. Ici aussi, des instructions claires et fermes, édictées au niveau approprié, doivent être données.

Enfin, le monde ne va pas s’arrêter avec le Covid-19. Les Palmes Académiques 2020 seront bel et bien attribuées. Peut-être permettront-elles même de célébrer la victoire de notre école sur cette pandémie. La sixième promotion des chevaliers est déjà lancée pour tous ceux qui enseignent effectivement depuis au moins 15 années. Cette année, les chevaliers de la promotion 2015 entrent en compétition pour le graal d’officiers des Palmes Académiques. Pendant ces 5 années de chevalerie, ont-ils dormi sur leurs lauriers ou ont-ils quêté permanemment la performance ? Leurs dossiers sont attendus, et le verdict sera connu le 05 octobre 2020 Journée Mondiale des Enseignant-e-s si le Covid-19 le permet.

D’ici là, camarades, collègues, sauvez des esprits et des vies. Voilà ce que le SNAES avait à vous dire cette semaine.

Un pour tous, tous pour un !

Le Secrétaire Général

 

 

Once an educator, always an educator! Let’s take the challenge

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The latest news on the situation of the Corona Virus Disease 19 pandemic in our country reveals that we have reached the phase of contamination whereby everyone in the street may be a potential bearer of the disease. In other words, the disease is said to be all over the place in more than five regions of our country. If we had been concerned from the day the very first case was discovered, it is now our utmost duty to bring a positive impact in our close environment so as to end up impacting the entire society. There is a saying that goes in my village “sweep your compound and the entire village shall be clean”. The time has come for us to question our commitment to the development of this country. Let no one say he/she can’t do anything for there is always something you can do. Search deep down in you and ask yourself what you can do to bring your own stone to this building. Yes of course it is a building or more realistically a re-building of our fatherland. Behold nothing is too small to do in times of war and crises. Remember, the omission of a comma may change the meaning of a sentence. What more of a simple gesture you may do to help your neighbor comply to the government and WHO measures. A little survey in my area reveals that in a sample of ten people, two do not even believe that this disease is in our country, two think it is God’s punishment for those who have brought this country to its present condition and those two keep on going to churches, organizing night vigils and other spiritual activities based on faith in groups. Three are very conscious of the danger and they are so stressed up that they need to be comforted in one way or the other. They need all the gadgets prescribed and more so they need psychological assistance.The remaining three believe it is better they die trying to feed and take care of their families than to sit back and watch them all die of hunger before they join them. It may be different in your various vicinities; you may decide to use a bias sampling technique and focus on the members of your extended family; or you may just take a close look at your neighbors. One never knows. This survey did not take me an hour since it was at random; neither did it ask me a penny. I just wore my mask and my gloves in an evening and walked on 500 meters. Now if I want to help someone during this time of crisis, I know who need my help around me and more importantly what type of assistance they need. What am I saying in a nutshell. The COVID19 pandemic is a challenge to all but a bigger one to us educators. We are all at the war front but the society is watching us committed teachers. Bear in mind that your effort may not even be appreciated. Some people would even deny your help or ridicule you. Never mind for nothing good comes easy

Stay safe and save our country

Desirée KAPTCHE DEFFO

La Lettre hebdomadaire du SNAES 5 sur le Covid-19 : Tous pour un retour en classe préparé et bien accompagné le 1 er juin

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Camarades, Collègues,
Au cours de sa plus récente prise de parole, le Premier Ministre a, dans les mesures
nouvelles qu’il a annoncées, envisagé le début du déconfinement des Camerounais.
Au-delà du prolongement du confinement de 15 jours supplémentaires, d’un
confinement qui a du mal à se mettre véritablement en place en raison de la quasi
absence des mesures d’accompagnement, la fixation de la reprise des classes au 1 er
juin 2020 indique clairement cette date comme celle d’un déconfinement
d’envergure. Du pré-scolaire au Supérieur, il s’agira au bas mot d’une masse
déconfinée de 6 à 7 millions de personnes. Elle viendra s’ajouter à la foule ordinaire
de tous les mal confinés qui encombrent quotidiennement l’espace public.

Rouvrir nos campus et nos salles de classes aux jeunes, élèves et étudiants, ne peut
être qu’une bonne chose pour l’avenir de ces derniers et du pays. Cela doit se faire
évidemment dans le souci strict de continuer à « sauver des vies ».

Nous avons raté, c’est utile de le rappeler, la première étape de la riposte contre le
Covid-19 avec la fermeture tardive de nos frontières aériennes et terrestres. Cela
nous vaut d’être aujourd’hui le pays le plus touché par le Covid-19 en Afrique
subsaharienne après l’Afrique du Sud. Nous n’aurons pas le droit de rater notre
déconfinement, quand les conditions de le faire seront effectivement réunies.

D’ici le 1 er juin 2020, en toute transparence, il faudra montrer aux Camerounais ,
chiffres à l’appui, que la cinétique du Covid-19 au Cameroun a permis d’atteindre le pic ou le plateau de la pandémie, et que le pays a amorcé la phase de la décrue. A
cette étape-là, le déconfinement, même partiel, exigera la généralisation des
masques et des tests de dépistage, tout au moins pour la population scolaire et
estudiantine concernée par la reprise d’activités le 1 er juin. Et il restera à bien penser
pour la mettre efficacement en œuvre la distanciation sociale dans les classes et les
amphithéâtres aux effectifs pléthoriques.

Il ne faut pas en effet que la reprise des classes le 1 er juin expose plus que
nécessaire les élèves et étudiants, les enseignants et autres encadreurs, ni les
parents d’élèves et étudiants. On imagine aisément ce qu’un vecteur de 6 millions
d’individus pourrait causer comme dégâts dans une population d’une vingtaine de
millions d’âmes. En l’absence de l’assurance évidente que l’Etat a rempli
convenablement son obligation de moyens dans le cadre d’une sortie bien gérée du
confinement, les enseignants, surtout ceux d’un certain âge qui font notoirement
partie de la population à risques, auront la faculté de faire valoir leur droit de retrait.
Ils le décideront au vu du dispositif d’accueil dans chaque établissement scolaire ou
universitaire : postes de lavage de mains, solutions hydro alcooliques, disponibilité
des masques, réaménagement des effectifs par classe, etc.

Nous ne pouvons pas ne pas insister ici sur les examens officiels 2020. Sous
d’autres cieux, la réflexion autour de ceux-ci est déjà bouclée et les futurs candidats
savent depuis longtemps à quoi s’en tenir. Il est plus que temps que les élèves et les
enseignants camerounais sachent ce qui attend chacune de ces deux catégories au
cours de cette session. Y aura-t-il des changements autres que ceux concernant le
calendrier ? On imagine mal que la pandémie en cours, qui ne sera pas épuisée à
brève échéance, ne puisse pas avoir un impact sur l’organisation et le déroulement
desdits examens.

Camarades, collègues,

A vous particulièrement, nous voulons le dire et répéter : notre mission à l’heure du
Covid-19 est plus que jamais d’éduquer, non seulement pour continuer à former des
esprits, mais aussi pour sauver des vies. Nous devons être des exemples de respect
des mesures de lutte contre la propagation du Covid-19. Les gens autour de nous ne
portent-ils pas systématiquement le masque, négligent-ils le lavage des mains et la
distanciation sociale ? Montrons le bon exemple, à nous-mêmes d’abord, ensuite aux
autres. Il y a toujours, partout où nous passons, au moins un de nos élèves
d’aujourd’hui ou d’hier qui nous voit passer, et qui peut copier sur nous. Nous le
savons très bien, on n’enseigne vraiment que ce que l’on est ; le reste, l’élève ou
l’étudiant-e peut l’apprendre tout-e seul-e. Voilà ce que le SNAES avait à vous dire
cette semaine.

 

Un pour tous, tous pour un !

Le Secrétaire Général

La Lettre hebdomadaire du SNAES : Des masques et des mesures d’accompagnement pour tous !

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Image Cameroon Tribune

Le Cameroun est sur le point de franchir la barre des 1000 cas positifs au Covid-19. Et le dépistage n’est pourtant jusqu’ici fait que marginalement. Mathématiquement, il pourrait donc y avoir cinq à dix fois plus de cas positifs, un grand nombre étant asymptomatiques. La vigilance doit être d’autant accrue. Le dépistage aussi.

Le dernier train de mesures gouvernementales va un peu plus dans le bon sens. Il faut pour cela encourager le Chef du Gouvernement. Il peut et doit cependant mieux faire. Ces mesures d’accompagnement dont il remet l’annonce à plus tard constituent pourtant le moyen le plus efficace de s’assurer le respect des autres mesures édictées.

Le port du masque commence à se généraliser mais le masque ne doit pas devenir un simple laissez-passer pour se débarrasser du gendarme ou du policier. Il doit pouvoir être changé, jeté à la poubelle ou reconditionné pour une nouvelle utilisation sans risque s’il y a lieu. Il faudra donc à chaque Camerounais plusieurs masques, autant dire un budget masques. Beaucoup n’auront pas ce budget, nous le savons tous.

La distanciation sociale va aussi demander un minimum d’organisation et de contraintes, notamment sur les marchés ouverts : écart entre les étaux et les comptoirs, écart entre les acheteurs. Les exécutifs municipaux doivent se pencher sur l’organisation de nos marchés et ne pas penser que c’est impossible d’y obtenir l’application de la distanciation sociale. Dans les espaces marchands fermés, le respect de cette distanciation sociale et du lavage des mains doit être fermement confié aux gérants.

Notre économie pourrait sortir de cette crise en lambeaux. Cela aura pour conséquence une explosion du chômage. Un chômage plus important que celui qui prévaut déjà actuellement ne maquerait pas de déliter la société. Les mesures du gouvernement dans ce domaine ne sont toujours connues. Cela ne rassure personne, surtout pas les investisseurs, qui pourraient commencer à lorgner du côté des marchés mieux protégés ou mieux pourvus d’opportunités, où les gouvernements ont apprêté des ressources de relance conséquentes.

Dans le secteur de l’éducation, les promoteurs de l’enseignement privé n’ont pas obéi massivement aux injonctions sur le paiement des salaires de Mars. Qu’en sera-t-il en Avril ? Une crise sociale s’installe donc déjà dans ce sous-secteur. Il est encore temps de la circonscrire en prenant des mesures fermes et bien accompagnées, au besoin discutées avec les représentants de ces promoteurs.

Les cours télévisés sont bel et bien en place à la CRTV. Pendant qu’ils se dispensent, les enfants sont qui au marché du coin, qui à la plantation, qui sur le terrain de jeux du voisinage. Les uns parce que personne n’est à la maison pour les contraindre à les suivre, d’autres parce que la vie est plus dure en temps de confinement et qu’il faut des bras supplémentaires pour la gagner, d’autres enfin parce qu’il n’y a pas d’écran de télévision à la maison, ou pas d’électricité dans le secteur. Ces questions doivent être adressées au plus vite, pour éviter que s’élargisse le fossé de l’inégalité face à l’éducation entre les jeunes. Des propositions existent : il faut les examiner et mettre en œuvre celles qui présentent les meilleures chances de combler le gap.

Les enseignants, quant à eux, ne doivent pas simplement se sentir en congé. Ils n’ont pas besoin d’un texte officiel du ministre ou du Premier Ministre pour mettre leurs cours dûment préparés à la disposition de leurs élèves. Naturellement les chefs d’établissements doivent rendre matériellement et techniquement possible cette mise à disposition. Cela fait partie de l’effort individuel que chaque enseignant doit consentir comme citoyen pour contribuer à la victoire sur le Covid-19 dans notre pays.

Après le scandale du faux calendrier de fin d’année scolaire récent, il est temps d’envisager les perspectives d’une véritable fin d’année scolaire au Cameroun, surtout dans le primaire et le secondaire où les cours en ligne ne peuvent pas fonctionner de manière viable, et où les cours télévisés n’impactent qu’une proportion relative de la cible scolaire escomptée. Nous sommes dans la mondialisation et notre jeunesse doit, elle aussi, pouvoir accéder, aussi également que possible, aux circuits internationaux de formation.

Voilà ce que le SNAES avait à vous dire cette semaine.

Un pour tous, tous pour un !

Roger KAFFO FOKOU, SG du SNAES

 

La Lettre du SNAES sur l’école en confinement.

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Quelques propositions pour maintenir au travail les élèves en temps de confinement

Dans le souci de contribuer au prochain déconfinement réussi de notre école, le SNAES n’a cessé de sensibiliser la communauté éducative à s’impliquer dans la réflexion autour de l’école et à faire des propositions. C’est pour le corps enseignant à la fois un droit et un devoir. Cette sensibilisation porte de plus en plus des fruits puisque nous obtenons des retours très intéressants. Les plus pertinents de ceux-ci seront portés à la connaissance de la communauté éducative au fur et à mesure.

Pour compléter les actions prises par les ministères en charge de l’éducation et en cours d’implémentation, voici ce que nous ont proposé cette semaine les enseignants.

Au niveau opérationnel dans les établissements :

  1. Que les enseignants achèvent chacun-e la préparation de ses cours et fassent la saisie électronique de ceux-ci. Le support électronique ainsi obtenu doit être mis à la disposition du chef d’établissement.
  2. Le chef d’établissement se chargera, en ce qui le concerne, de multiplier ces cours en supports papiers en fonction du nombre d’élèves cibles.
  3. Les élèves seront conviés à venir les retirer sur un calendrier soigneusement élaboré pour éviter les déplacements en trop grands nombres.

NB : Cette approche a l’avantage de prendre en compte les zones de pauvreté et les zones rurales hors des réseaux internet et d’électricité.

  1. Chaque enseignant est ensuite invité à mettre en ligne sur une plateforme Whatsapp ou autres la version électronique de son cours achevé.

Au niveau stratégique (administration centrale)

Le ministère pourrait :

  1. mettre sur une plateforme des cours audio enregistrés en mode enseignement, c’est-à-dire avec des explications.
  2. mettre également sur plateforme électronique des cours audiovisuels.

Ainsi, les élèves qui ont reçu des cours élaborés par leurs enseignant-e-s pourront :

  • S’améliorer en venant sur ces plateformes ;
  • Disposer de ces ressources en permanence.

Le SNAES espère vous revenir bientôt avec de nouvelles propositions. Pour s’en assurer, il vous invite à lui faire parvenir vos contributions.

Un pour tous, tous pour un !

Image RKF

Covid-19 : les règles pour fabriquer des masques “maison”

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Changement de doctrine. Sans être encore obligatoire en France, le port du masque “alternatif” pour tous est désormais recommandé. D’où la déferlante de “tutos” pour expliquer comment les fabriquer chez soi avec les moyens du bord. Passage en revue des règles indispensables à respecter pour les confectionner.

En papier ou en tissu, en forme canard ou accordéon, les patrons de couture pour se fabriquer son propre masque grand public “alternatif” pour éviter la propagation du Covid-19 ont envahi le net. Face à la nouvelle recommandation de l’Académie nationale de médecine le 3 avril de s’en équiper pour sortir, bon nombre de Français ont ressorti leur machine à coudre du placard ou pris du fil et une aiguille pour s’en confectionner. Une précaution d’autant plus opportune que plusieurs pays ont décrété l’obligation d’en porter, comme Taïwan, l’Italie ou encore la Slovaquie. Les réseaux sociaux publient donc en masse des “tutos”. Une généralisation qui ” pourrait avoir un impact sur la courbe de contamination, estime Marie-Paule Kieny, directrice de recherche à l’Inserm. Mais il ne faudrait pas que leurs porteurs, se croyant protégés, relâchent les indispensables gestes barrière, ce qui aurait l’effet inverse de celui recherché.” D’autant que leur efficacité n’est pas totalement démontrée contre le Covid. Aucune étude en population générale n’a encore été menée et les masques en tissu n’ont été testés que sur la grippe saisonnière. Une étude  publiée en 2015 dans la revue médicale BMJ Open a même conclu que les masques en tissu “pouvaient entraîner un risque accru d’infection à cause de leur mauvaise filtration” mais l’essai avait été mené dans un établissement de soins.

Pour aider chacun dans la confection de son masque artisanal, l’Association de normalisation (Afnor) a publié un guide s’appuyant sur 150 experts, et notamment la Direction générale de l’armement (DGA), la Société  française d’hygiène hospitalière et la société française des sciences de la stérilisation. Ces dispositifs ne sont cependant pas homologués. Et s’ils sont surtout  efficaces pour empêcher les projections – et donc protéger les personnes dans l’entourage du porteur du masque – leur port “permet de constituer une barrière de protection contre une éventuelle pénétration virale dans la zone bouche et nez de son utilisateur ou d’une personne se trouvant à proximité“, estime l’Afnor. A condition de suivre quelques règles.

Quel tissu choisir ?

Il faut utiliser des étoffes “serrées” telles que de la viscose ou du polyester, et en superposer deux ou trois couches afin d’empêcher 70% de la projection de particules d’au moins 3 microns. A titre de comparaison, les masques FFP2 recommandés pour les soignants filtrent 94% des particules jusqu’à 0,6 micron. Rappelons que le virus a une taille par lui-même de 0,1 micron, mais que c’est la taille des gouttelettes qui assurent son transport qui importe. Les tissus doivent être non irritants et souples pour s’appliquer autour du visage et assurer l’étanchéité. “Les tissus non tissés sont ceux qui protègent le mieux, précise Patrice François, professeur au service d’évaluation médicale au CHU de Grenoble. Les serviettes de bain fines en microfibre sont par exemple efficaces.”

Faut-il les renforcer avec des filtres ?

Certains tutos préconisent de renforcer les masques à l’intérieur avec du papier filtrant tels les sacs à aspirateurs ou les filtres à café. Une pratique que l’Afnor ne recommande pas. Sur son site, l’agence indique : “malgré leur bonne capacité filtrante, ces types de filtres ne répondent pas à l’exigence en terme d’ innocuité de l’air inhalé. En effet, ces matériaux sont susceptibles de libérer dans l’air des substances irritantes pouvant causer un risque d’allergie (en particulier de crises d’asthme grave) et/ou de toxicité. De plus, ces types de filtres ne présentent pas de bons résultats en termes de respirabilité. Cette configuration ne permet peut-être pas d’avoir un masque lavable en fonction des matériaux envisagés.”

Peut-on utiliser des serviettes en papier ?

Oui car elles présentent l’avantage de ne pas être tissées. Elles sont plus efficaces que certains tissus avec trame. Mieux vaut mettre plusieurs serviettes l’une sur l’autre ou opter pour la forme pliée, comme le montre dans son tuto le Pr Daniel Garin, médecin du travail et professeur agrégé à l’Hôpital d’instruction des armées du Val-de-Grâce. De plus, une étude publiée le 2 avril dans le Lancet montre que c’est sur le papier imprimé et le papier de soie que le virus résiste le moins longtemps (3h contre 2 jours sur du coton).

Quelle forme donner au masque ?

La forme a peu d’importance à condition que le tissu recouvre bien le bas du visage, du nez jusqu’au menton pour protéger les muqueuses. L’Afnor fournit d’ailleurs deux types de patron : masques “bec de canard” et à plis. Quant aux attaches, il est possible de recourir à des élastiques ou à des liens qui se nouent. Faute de pouvoir mettre une réglette métallique au niveau du nez comme sur les masques chirurgicaux, des lunettes peuvent faciliter le maintien du masque et peuvent également protéger en partie la muqueuse des yeux.

Comment le laver ?

Si le masque est en tissu, il convient de le laver après chaque usage à 60° pendant 30 minutes, avec un cycle complet de machine. L’Afnor précise que la lessive habituelle convient parfaitement mais que “l’utilisation d’adoucissant n’est pas préconisée“. Si le masque est en papier, il faut le jeter après chaque utilisation dans la poubelle grise, et non le bac jaune pour éviter tout risque d’infection pour les personnes en charge du tri sélectif.

Peut-on utiliser une visière en plexiglas ?

Un intercalaire transparent ajusté sur des lunettes, une bouteille en plastique découpée… certains tutos préconisent ce genre de protection. D’après l’Institut national de recherche et de de sécurité (INRS), “les visières ou écrans faciaux ne sont pas des équipements de protection respiratoire mais des équipements de protection des yeux et du visage”. S’ils peuvent épargner aux porteurs les grosses gouttelettes émises immédiatement après une toux par une personne située à proximité et face à l’écran, ils ne permettent pas d’éviter les particules restant en suspension. Ils n’ont donc pas l’efficacité des masques de protection respiratoire.

Quelles précautions d’usage ?

Le maniement doit se faire avec vigilance. “Le masque n’exonère à aucun moment des gestes barrière”, résume Rim Chaouy, responsable de pôle santé et sécurité au travail d’Afnor et pilote du projet. Autrement dit, il est indispensable de se laver les mains avant de le mettre et après l’avoir enlevé. Une fois ajusté, il ne faut plus le toucher, ni le rabattre sur son front ou son menton pour fumer une cigarette ou grignoter quelque chose… Enfin, il sera plus efficace sur une peau nue.

La Lettre hebdomadaire du SNAES: Quid des examens officiels 2020 ?

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Camarades, collègues,

La spirale du Covid-19 s’amplifie dans notre pays: 730 cas testés positifs, 10 morts, 5 régions touchées à savoir le Centre, le Littoral, l’Ouest, le Sud-Ouest et le Sud. La grogne sociale se profile également à l’horizon. L’alerte lancée par les transporteurs a pu être contenue. Gérée comme d’habitude, c’est-à-dire dans l’artifice et la rouerie, cette crise sociale émergente pourrait déboucher sur une crise populaire que personne ne souhaite. Il est préférable, pour le Gouvernement de la République, de résoudre véritablement les problèmes au fur et à mesure qu’ils se posent plutôt que de céder à l’habituelle tentation de la procrastination.

Au chapitre de la réaction, il faut encourager quelques exécutifs municipaux qui ont commencé à mobiliser leurs troupes. Ils doivent aller plus loin dans ce qu’ils ont entamé : organiser les couturiers de leurs communes pour fabriquer des masques, les experts pour produire des solutions et gels hydro alcooliques ; aménager en urgence les points d’eau, des espaces d’hospitalisation sécurisés, veiller à ce que le personnel soignant soit équipé de matériels de protection, mobiliser la police nationale et la police municipale là où il en existe une pour veiller à l’application stricte des mesures édictées. Tout ceci doit prendre la priorité sur la plupart des autres dépenses municipales. Quand un médecin en exercice meurt parce qu’il n’a pu obtenir un lit dans la ville où il exerce, cela montre au commun des Camerounais la tragédie vers laquelle on le dirige.

En ce qui concerne l’école, on peut dire que ça y est ! Des mesures sont prises. Les cours diffusés à la CRTV vont malheureusement renforcer l’inégalité des jeunes devant l’école : les pauvres, ceux qui ne disposent pas de supports de réception, les ruraux des zones non desservies par les réseaux d’énergie et de télécommunication sont d’office laissés-pour-compte. Les classes intermédiaires préparent déjà les échecs de demain. Le format des examens sera-t-il maintenu ? Ailleurs, la fiabilité des évaluations internes permet de contourner les difficultés d’une école confinée en période d’examens officiels. Ici chez nous, une telle option pourrait exiger des arbitrages difficiles à réaliser en toute objectivité. Mais, une fois de plus, tout se pense et se décide à Yaoundé, à la Primature, dans les cabinets ministériels.

Depuis le début de la crise du Covid-19 en effet, les partenaires de l’éducation n’ont pas une seule fois été consultés. Cette gestion verticale à laquelle nos institutions se sont habituées, cet entre-soi administratif si commode  en temps normal, cette unilatéralité confortable est-elle ce qu’il y a de plus efficace en période de crise ? Les résultats a posteriori en permettront l’évaluation.

Quant à vous, enseignant-e-s, commencez par prendre soin de vous : restez chez vous, ne sortez qu’en cas de nécessité et en portant un masque, lavez-vous les mains, n’oubliez pas votre solution ou gel hydro alcoolique, respectez la distanciation sociale ; enseignez autour de vous, mobilisez vos élèves par divers moyens, ils vous écouteront mieux que quiconque d’autres. Sachez que vous avez tous vos droits de participation au débat sur l’école confinée pour cause de Covid-19 et à l’élaboration des solutions aux problèmes qui en découlent. Les dégâts éventuels, vous le savez bien, on vous demandera de les réparer le moment venu. Engagez-vous donc pour les minimiser. Voici ce que le SNAES avait à vous dire cette semaine.

Image Camer.be

Un pour tous, tous pour un !

La crise scolaire est déjà là !

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Camarades, collègues,

Notre pays entre dans la phase 2 de l’épidémie du Covid-19 : 284 cas confirmés positifs et de plus en plus de morts. Le plan national de riposte reste cependant d’une limpidité approximative. Jusqu’ici, au lieu de mesures, on ne nous a proposé que des demi-mesures. Le semi-confinement qui est conseillé, même pas imposé, aux Camerounais peut-il marcher ? L’expérience de pays qui ont précédé le nôtre dans la pandémie nous oblige à répondre par la négative. La crise sociale qui se profile à l’horizon est-elle en train d’être anticipée ? Il est évident, là aussi, que non : les mesures d’accompagnement qui auraient pu être les indicateurs de cette anticipation sont encore attendues. Qui va payer les factures des confinés à domicile, dans les hôtels, quand et comment ? Qui va payer les salaires des confinés, des personnels mis en congés techniques, sur quelle base et sur quels fonds ? Quel est le montant initial du fonds de lutte annoncé et sinon comment estimer l’ambition de ce fonds ? En dehors des dons de tests et matériels reçus d’un bienfaiteur chinois, quelles sont les commandes de l’Etat en prévision d’une montée en puissance de la pandémie ? Les perspectives, comme on peut le voir, ne sont pas à l’optimisme.

A l’heure du bilan de la gestion de cette crise sanitaire qui sera devenue entre temps une crise sociale et économique, la responsabilité principale sera celle de l’Etat, de ceux qui ont en charge la gestion de l’Etat. Cependant, cela ne nous exonèrera pas  de nos responsabilités collectives et individuelles, en tant que citoyens, membres d’une profession, d’une famille. Je voudrais justement ici m’adresser à vous comme enseignant-e-s.

Camarades, collègues,

Au-delà de la crise sanitaire que le Covid-19 installe, des crises sociale et économique qui en découleront, il faut d’ores et déjà affronter une crise scolaire en cours de développement. Comme toujours dans notre pays où l’éducation est au fond de la liste des priorités, peu de personnes s’occupent, et cela se voit dans la plupart des médias, du destin qui est en train d’être celui de l’école camerounaise cette année. Quels sont les taux de couverture des programmes et enseignements à l’heure du confinement de nos élèves et étudiants ? Quand les cours auront-ils quelques chances d’être repris ? Ailleurs, l’infrastructure numérique plus développée permet de limiter les dégâts. Abandonnés à eux-mêmes, nos enfants et notamment les plus jeunes, seront-ils à même de se remettre dans les conditions qu’il faudra, le moment venu, pour relever les durs défis d’une année scolaire perturbée ? Que leur propose-t-on pour se préparer à faire face efficacement à ces épreuves à venir ?

J’invite les enseignants à prendre ce débat en main et à proposer, sur tous les supports à leur portée. Je souhaite aussi que les médias mainstream s’occupent davantage, sur leurs plateaux, de la crise scolaire qui se met en place, et qu’ils stimulent la réflexion de tous ceux qui peuvent contribuer à proposer des voies. Ne l’oublions pas, il y a eu un avant Covid-19, il y aura un après. Et cet après se fera avec notre jeunesse. Ce n’est donc pas elle qui devrait être la plus grande victime camerounaise de la pandémie du Covid-19. Voici ce que le SNAES avait à vous dire cette semaine.

Un pour tous, tous pour un !

MANU DIBANGO : par-delà sa mort, une indiscutable belle vie, sur tous les plans

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culturebene.com

Dans un de ses romans les plus touchants, La Forêt perdue, Maurice Genevoix rapporte les paroles d’un conteur faisant un éloge sobre et magnifique d’une créature de Dieu exceptionnelle: « Que j’y songe, je crois l’entendre encore. Il me parlait d’un cerf de la forêt. “On ne sait pas l’âge qu’il avait, disait-il. Il est mort de sa belle mort”. » Ces paroles, à quelques nuances près, et je ne saurais dire pourquoi, me font penser à Manu Dibango. Je ne l’ai jamais rencontré personnellement, manque de bol comme l’on dit, mais aussi, cela me donne plus de liberté pour parler de lui aujourd’hui.

J’étais encore très jeune alors qu’il était déjà une superstar mondiale. En 1972, lorsque les oreilles collées au poste à transistor que notre maître du cours moyen avait allumé pour ses élèves, mes camarades et moi vibrions au rythme de la coupe d’Afrique des nations, « Soul Makossa » faisait déjà danser toute la planète. De ce temps, je n’ai pas cessé de suivre au gré des reportages médias les pas de ce géant arpenter les plus grandes scènes musicales du monde. Le cerf dont parle le conteur de Maurice Genevoix n’avait pas d’âge connu. Ce n’est apparemment pas le cas d’Emmanuel Dibango. Mais que sait-on réellement de ce qu’on croit savoir ? Manu Dibango n’a jamais, de mon point de vue, porté aucun âge apparent. Qui aurait sérieusement pu lui donner 86 ans au moment de son décès ? Ressemblait-il vraiment aux hommes de 86 ans que nous connaissons autour de nous ? Qui peut dire combien de temps il aurait pu vivre encore s’il avait pu mourir de sa belle mort ? En tout cas, à défaut de mourir de sa belle mort, on peut affirmer avec force qu’il a vécu sa belle vie.

En effet, on peut dire que Manu Dibango a vécu une vie « belle » au sens le plus esthétique du terme, mais pas seulement. C’était indiscutablement un bel homme, et il l’est resté jusqu’au dernier souffle, une grâce que peu de gens ont reçue. Cela lui permettait de porter élégamment n’importe quels tissus, et du coup il a pu décomplexer les tissus africains dans toutes les arènes musicales du monde, comme a su le faire dans l’espace politique Nelson Mandela, cet autre esprit des cimes. Manu Dibango a aussi eu la chance d’avoir au plus haut point le don de la musique, l’art qui de tous, rapproche le plus l’homme des dieux. Parce que la musique, la grande musique je veux dire, plus qu’une chimie, est une véritable alchimie, un pouvoir divin. Beaucoup de musiciens ne peuvent pas aller au-delà de la chimie, seuls les plus grands parviennent à l’alchimie musicale, et transfigurent de simples notes pour en faire de véritables hymnes. La beauté, la vraie, cependant transcende toujours l’esthétique.

Notre époque capitaliste ultralibérale nous a appris que la beauté pouvait n’être que conventionnelle, et a choisi le marché pour en être l’arbitre. Ainsi s’est organisé un naufrage prémédité, auquel heureusement tout n’a pas succombé. Platon le disait avec raison, « le beau est la splendeur du vrai », et le vrai est inséparable du bien. Le bien suprême est forcément moral, au sens le plus élevé de ce terme. Comment séparer l’art de la morale dans ces conditions ? On comprend pourquoi tant de gens n’ont que du bien à dire de Manu Dibango. Il a bercé des milliards de personnes de ses notes magiques ; il a pris la main à d’innombrables personnes qu’il a aidées à trouver leurs voies sur les pistes du monde de la musique ; il a inspiré des milliers de gens qui ne l’ont rencontré que par l’oreille et beaucoup d’entre eux sont devenus meilleurs grâce à cela ; il a été la fierté de millions de Camerounais et d’Africains qui ont vu en lui leur humanité s’élever à la condition humaine la plus sublime. Il avait ce sens du rire si particulier à lui, parfaitement inimitable, derrière lequel perçait une humilité évidente mais discrète, si peu commune aux hommes et femmes de sa stature. C’est peut-être cette timidité qui explique que la voix puissante de Manu Dibango se soit presque confinée au monde de la musique.

Je ne puis m’empêcher de remarquer qu’il aurait pu s’investir efficacement dans de nombreuses causes contre ces maux qui condamnent sur notre planète de nombreuses catégories de citoyens du monde et bientôt la planète entière. Qui aurait eu l’outrecuidance de ne pas prêter attention à une cause portée par Manu Dibango ? Mais il a tant donné en musique qu’on peut bien lui pardonner de s’y être confiné : 60 ans de carrière, plus 40 albums produits !

Alors, peu importe qu’il ne soit pas mort de sa belle mort, l’essentiel n’est-il pas qu’il ait vécu sa belle vie ?

Roger Kaffo Fokou

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