Le traditionnel débat bimestriel de la Fondation Friedrich Ebert de Yaoundé s’est tenu ce vendredi 02 décembre 2022 au lieu-dit. Il portait sur le thème « Quel Cameroun en 2023 ? Enjeux, défis et perspectives. » Un exercice clinique de légistes et de spécialistes de la prospective.
Sur le panel et autour de la camarade Kaptché Désirée du SNAES opérant comme modératrice de l’exercice, un sociologue, le Pr Claude ABE, un économiste homme politique, le Dr KAKDEU Louis Marie, une femme politique, Mme Anne féconde NOAH et un universitaire juriste, le Dr Richard Makon. Le tableau des enjeux et des défis sociaux, économiques et politques présenté a paru bien sombre et sans espoir. L’inorganisation des forces sociales face à la misère, l’absence de vision économique, en tout cas de mesures susceptibles d’inverser le schéma catastrophe en cours, le déficit d’engagement politique des citoyens, tout semble indiquer que rien ne sera à même de modifier la trajectoire d’un pouvoir déterminé à se conserver contre les intérêts du pays et de la majorité. Pour le Dr Makon, seul une intervention de l’armée pourrait modifier le scénario écrit.
Les débats ont permis de relever le déclasssement de l’ancienne classe moyenne et donc le risque d’un possible basculement du pays dans l’instabilité et le chaos. La tendance des acteurs politiques à se défausser sur le citoyen pourrait se lire comme une volonté de masquer les faiblesses et insuffisances de leurs propres stratégies politiques, et notamment leur incapacité actuelle à transfromer le citoyen en militant. Au-delà du scénario du putsch décrit comme le plus probable par le Dr Makon, il a été évoqué celui du chaos qui ne peut se disqualifier tout à fait.Cet exercice de Cassandre s’est achevé bien au-delà de 17h.
Roger KAFFO