Publié le 23/08/2022 à 10:27 par Marianne
Selon « The Guardian », vingt-sept personnes ont été sanctionnées par les autorités chinoises après la publication d’illustrations d’enfants jugées non conformes dans un manuel scolaire de mathématiques. Devenus viraux sur les réseaux sociaux en mai dernier, ces dessins ont poussé le ministère chinois de l’Éducation à lancer une enquête nationale sur le sujet.
Les dessins avaient fait le tour des réseaux sociaux chinois. Vingt-sept personnes ont été lourdement sanctionnées par la Chine pour avoir publié des illustrations d’enfants qualifiées de « laides », « obscènes » et « anti-Chine » et qui ne « reflétaient pas correctement l’image ensoleillée des enfants chinois » dans un manuel scolaire de mathématiques, rapporte ce mardi 23 août le quotidien britannique The Guardian.
Dans l’empire du Milieu, l’affaire a éclaté au mois de mai dernier après qu’un enseignant a relayé ces dessins sur le réseau social Weibo (l’équivalent chinois de Twitter) en mai dernier. On peut notamment y voir des enfants aux visages déformés et aux pantalons bombés, des photos de garçons saisissant les jupes des filles et au moins un dessin d’enfant avec un tatouage apparent sur la jambe. L’ouvrage a été publié il y a près d’une décennie.
So this is top trending on Weibo today: an elementary schoolbook published by the People’s Education Press has attracted the attention of netizens for being “tragically ugly” and overall super weird. Judge for yourself: https://t.co/jcUm8QHtGepic.twitter.com/40cxUJEp8w
— Manya Koetse (@manyapan) May 26, 2022
Alors que la polémique n’a cessé d’enfler jusqu’au début de l’été, Pékin a décidé de prononcer la mise à pied de plusieurs responsables de la publication du manuel incriminé. Parmi les 27 personnes sanctionnées, Huang Qiang, le président de la maison d’édition People’s Education Press, qui a publié cet ouvrage, a reçu un sérieux avertissement ainsi qu’un blâme tandis que Guo Ge, l’éditeur responsable de ces parutions, a été démis de ses fonctions. Deux autres personnes ont subi le même sort et 17 autres ont écopé de sanctions disciplinaires non détaillées par le ministère de l’Éducation chinois.
En Chine, si certains internautes se sont dits « amusés » par ces illustrations de la discorde, d’autres les ont fustigées, y voyant un discrédit et une « annihilation culturelle » du pays. Cités plusieurs milliards de fois sur les plateformes, ces dessins ont poussé le Parti communiste et les autorités éducatives chinoises à annoncer une révision de tous les manuels scolaires, « pour s’assurer qu’ils respectent la bonne direction politique et l’orientation des valeurs ».
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De son côté, l’éditeur a annoncé, dès le mois de juin, avoir embauché de nouveaux dessinateurs pour remplacer l’ensemble des illustrations jugées déplacées et préparer une réédition des ouvrages pour le prochain semestre. En mai dernier, ce même éditeur avait en outre été accusé d’être « pro américain » par des internautes chinois.