Actes de Violence au Lycée Bilingue de Mbalmayo Oyack: intimidation et séquestration font leur lit.

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Actes de Violence au Lycée Bilingue de Mbalmayo Oyack: intimidation et séquestration font leur lit.

On savait  déjà que l’école était victime des agressions extérieures et intérieures de toutes sortes, mais on se disait que même si les élèves y avaient cédé, les soldats moulés aux valeurs pédagogiques et humanistes se serraient les coudes et veillaient au grain pour limiter la progression de la violence. Désormais, il faut aussi compter parmi ses adeptes certains “maîtres” de la pédagogie qui se sont laissés séduire par les sirènes mécréantes de la violence au point de s’y prêter et d’en faire un hymne à la norme,  comme pour quasiment adopter la violence dans la praxis administrative au Cameroun. En tout cas tel semble déjà être le cas au lycée Bilingue de Mbalmayo Oyack où souffle un vent de terreur.

Pour le cas du lycée bilingue de Mbalmayo Oyack, Monsieur Mbala Romiald, rien de moins que le Proviseur de cet établissement, a choisi de sacrifier ses attributs administratifs sur l’autel de la violence, faisant ainsi de cet établissement un milieu insécure pour ses collègues, notamment les femmes qu’il terrorise jusqu’ici dans l’impunité totale. Les garde-chiourmes sont passés à l’action.

Que s’est-il donc passé dans cet établissement ?

La réponse à cette question réside dans une plainte d’une enseignante et militante du SNAES, adressée au Secrétaire Départemental du SNAES pour le Nyong-et-So’o (SD) avec copie au Secrétaire Régional du SNAES pour le Centre (SR-centre) et au Secrétaire Général (SG). Le contenu est effarant et témoigne de l’ambiance délétère qui prévaut dans cet établissement.

En effet, en date du 30 novembre 2023, la camarade Gaëlle est convoquée dans le bureau du proviseur pour avoir publié quelques jours auparavant dans le forum WhatsApp du lycée bilingue de Mbalmayo Oyack, le communiqué public N°110/23/C/MINESEC/SG/DRH/SDSP signé de la ministre des enseignements secondaires, Madame Nalova Lyonga. Cette dernière invitait les enseignants “absents de la cartographie des postes de travail et percevant les indemnités de sujétion, à bien vouloir justifier leurs positions d’activité“.

Pendant près de deux heures de séquestration ponctuées de harcèlement et de cuisinage virulents, la camarade Gaëlle va subir les assauts verbaux de son Proviseur colorés à la fois d’outrage, de calomnie et de mépris devant certains collègues médusés. C’est ainsi que, sous le choc d’un stress particulièrement violent, – ses antécédents médicaux étaient pourtant bien connus de son bourreau – sa résistance va céder et elle va s’écrouler. Plutôt que de solliciter l’assistance du personnel spécialisé pourtant présent à l’établissement, le Proviseur va non seulement ignorer les appels à l’aide de la victime mais, plus grave, il va l’enfermer dans son bureau. Ce n’est que longtemps plus tard qu’elle sera conduite dans une formation sanitaire de la place pour y recevoir des soins appropriés.

La camarade Gaëlle, victime de cette séquestration inédite qui aurait pu lui coûter la vie, se tournera alors vers sa hiérarchie syndicale à qui elle adressera le 4 décembre 2023, une plainte outrée dont le contenu laisse sans voix. Dans la foulée, le SR-centre saisira à son tour Madame le Délégué Régional des Enseignements Secondaires pour le Centre par la correspondance N°00102/L/SNAES/BN/BR-C/2023 datée du 5 décembre 2023 pour relayer ce cas de violence, de séquestration et de mise en danger de la vie d’une enseignante de son ressort de compétence. 

Quand le chef hiérarchique, fût-t-il proviseur, sensé garantir la sécurité et la protection de ses collaborateurs, esquive ses attributions pour s’ériger en bourreau, il y a lieu de s’inquiéter et de tirer la sonnette d’alarme afin d’éclairer ces comportements rébarbatifs, rédhibitoires et préjudiciables. Quand la collaboration semble à ce point rendue impossible parce que le responsable en chef d’une structure brocarderait ses collaborateurs en les reléguant au stade d’observateurs passifs, il de ient impératif d’enquêter pour établir les faits et sanctionner s’il y a lieu, et ainsi éviter une spirale qui pourraient mener à une conflagration des espaces scolaires.

Le lycée bilingue de Mbalmayo Oyack n’est certainement pas un cas isolé. Certains Proviseurs ont décidément fait de leur fonction un levier de domination et d’avillissement de leurs collègues reclus dans le poison du silence.  Cette hydre dont l’un des visages les plus hideux dicte sa loi dans le département du Nyong-et-So’o doit être stoppée dans sa fulgurante progression, surtout en cette période tumultueuse où les enseignants extériorisent leur ras-le-bol. Autant les mauvais anges sont chassés du ciel et les mauvaises graines jetées au feu, autant les vecteurs de la pollution de l’environnement scolaire doivent être tenus en laisse, à l’isolement.

Parce que la violence très souvent appelle la violence et qu’autour de cette avalanche d’actes barbares rode la mort, il est question d’agir maintenant avant que le pire n’arrive. La loi garantit bien aux fonctionnaires le droit à la santé et à la protection. Il ne nous reste plus qu’à souhaiter que ce type d’écart ne trouve aucun assentiment dans les services centraux et autres services déconcentrés du ministère des Enseignements Secondaires, avec pour fin de les étouffer ou de les laisser sans suite.

Affaire à suivre.

YONGUI HEUBO Patrick William, Rédacteur SNAES