31.2 C
Yaounde
vendredi, mars 14, 2025
Home Blog Page 13

Programme d’analyse des systèmes éducatifs de la CONFEMEN (PASEC): Quel est l’Etat des lieux en 2019?

0

 

La présente évaluation, dénommée « PASEC2019 », correspond au deuxième cycle d’évaluations internationales du PASEC. Cette évaluation s’illustre d’abord par l’évolution du nombre de pays qui est passé de 10 à 14. En effet, outre les 10 pays de 2014, se sont ajoutés quatre autres pays : Gabon, Guinée, Madagascar et République Démocratique du Congo. L’évaluation PASEC2019 est ensuite marquée par une innovation à travers l’intégration d’une enquête sur les connaissances disciplinaires et professionnelles en langue d’enseignement et mathématiques des enseignants* du primaire. Les constations issues de cette enquête sont présentés dans l’optique de contribuer à l’élaboration de programmes ciblés de formations initiale et continue des enseignants du primaire en vue d’améliorer, à terme, la qualité des acquis scolaires. Téléchargez le document intégral de cette évaluation et lisez-le (Cf. pdf)

E-COMMERCE À L’OMC : L’ÉTAU SE RESSERRE SUR LES PAYS EN DÉVELOPPEMENT

0

Cédric Leterme

Lancées officiellement en janvier 2019, les négociations controversées sur l’e-commerce à l’OMC continuent d’avancer, malgré la pandémie. En décembre 2020, les négociateurs se sont mis d’accord sur un texte consolidé dont le contenu a fuité. Celui-ci confirme les craintes initiales : les pays du Sud ont beaucoup à perdre et pas grand-chose à gagner dans la poursuite de ces négociations.

Alors que l’OMC vient d’élire sa première femme et la première africaine au poste de directeur général [1], beaucoup d’observateurs insistent sur l’ampleur et la diversité des défis qui l’attendent. Parmi ceux-ci, les négociations controversées sur l’e-commerce [2] – lancées officiellement en janvier 2019 en marge du Forum économique mondial de Davos par un groupe de septante-six pays (rejoints depuis lors par une dizaine d’États supplémentaires) – figurent en bonne place.

Ces négociations portent en effet sur la régulation d’une économie et de technologies numériques devenues encore plus centrales dans nos existences à la faveur de la pandémie. Et à mesure que les enjeux croissent, les risques augmentent également, en particulier pour les États et les populations les plus marginalisés.

ABSENCE DE BASE JURIDIQUE

Rappelons d’abord que l’existence même de ces négociations continue de poser problème d’un point de vue juridique, puisque normalement, toute nouvelle négociation à l’OMC doit bénéficier de l’accord de l’ensemble de ses 164 États membres. Or, ce n’est pas le cas de cette « initiative stratégique conjointe » sur l’e-commerce, à laquelle continuent de s’opposer des États comme l’Inde ou l’Afrique du Sud. Au total, ce sont ainsi septante-huit États membres de l’OMC – tous des pays en développement – qui refusent toujours de participer. Outre l’absence de base légale claire, c’est donc aussi, et surtout, la question de la légitimité de ces négociations qui est posée. D’autant plus qu’à l’inverse, c’est l’ensemble des pays développés qui participent et surtout qui tirent les discussions. Comme le rapporte notamment Rashmi Banga, de la CNUCED : « Sur les 43 pays en développement membres de [l’initiative], 30 pays n’ont soumis aucune proposition sur aucun des sujets de négociation » [3]

Cette situation se traduit par un contenu qui se révèle très largement défavorable aux pays du Sud, du moins à en juger par le texte consolidé sur lequel les négociateurs se sont mis d’accord en décembre dernier. Certes, ce texte ne fait pour l’heure que compiler les différentes propositions soumises par les participants, mais il permet de mesurer l’état d’avancement des discussions et surtout de situer le cadre dans lequel celles-ci s’inscrivent. Et le moins que l’on puisse dire c’est qu’il pose plusieurs problèmes aux pays du Sud.

UNE PORTÉE CONSIDÉRABLE

Premier élément problématique, la portée même des négociations, dont on voit à nouveau qu’elles dépassent largement la simple régulation du e-commerce, pour englober l’économie numérique dans son ensemble. L’intitulé et le contenu mêmes des six sections qui composent le document permettent déjà de s’en rendre compte : « Favoriser le commerce électronique » (Enabling electronic commerce) ; « Ouverture et commerce électronique » (Openness and electronic commerce) ; « Confiance et commerce électronique » (Trust and electronic commerce) ; « Enjeux transversaux » (Cross-cutting issues) ; « Télécommunications » ; et « Accès aux marchés » (Market access).

Mais il faut également y ajouter le flou qui entoure des notions, pourtant centrales, comme les « produits numériques » ou encore les « transmissions électroniques ». La clause de non-discrimination dans le traitement des « produits numériques » (B.1. (1)), par exemple, n’a pas du tout la même portée selon que ces derniers sont considérés comme des biens ou des services [4]. Et de la même manière, l’enjeu de la suppression des droits de douane sur les « transmissions électroniques » (B.3.) n’est pas le même selon que l’on considère que ces transmissions incluent ou non le contenu qui est transmis. Dans ce second cas de figure (soutenu entre autres par le Japon, les États-Unis et l’Union européenne), les pertes pourraient en effet être colossales pour les pays du Sud à mesure que la numérisation concerne des pans croissants de l’économie.

DES OBLIGATIONS PROBLÉMATIQUES POUR LES PAYS DU SUD

Deuxième problème, l’immense majorité des propositions auraient pour conséquence d’imposer des obligations particulièrement lourdes pour les pays du Sud. D’abord, parce qu’elles les priveraient des marges de manœuvre politiques et réglementaires dont les pays industrialisés ont pourtant largement bénéficié pour développer leurs propres économie et industrie numériques. Comme l’explique à nouveau Banga : « Les pays en développement ont besoin d’au moins le même espace politique et réglementaire pour construire leur infrastructure numérique et leur économie numérique que celui dont disposaient les pays développés au début de leur progression numérique. À l’époque, les pays développés ont bénéficié de la souplesse nécessaire pour développer leur infrastructure de données, offrir des incitations à leurs jeunes entreprises numériques, stocker et traiter localement leurs données et inciter leurs entreprises à construire des centres de données »[5].

Or, toutes ces possibilités disparaîtraient ou se retrouveraient largement contraintes par les différentes propositions présentes dans le texte. Sur la question ultra-sensible de la libre circulation des données à travers les frontières (B.2. (1)), par exemple, une exception pourrait bien être prévue pour des mesures visant à atteindre des « objectifs légitimes de politique publique ». Toutefois, comme toujours à l’OMC, l’interprétation de cette exception risque d’être particulièrement restrictive, notamment parce que ces mesures ne devront pas être appliquées d’une manière « arbitraire ou conduisant à une discrimination injustifiable ou constituant une restriction déguisée au commerce », ou encore parce qu’elles ne pourront pas « imposer des restrictions au transfert d’informations supérieures à ce qui est nécessaire ou requis pour atteindre l’objectif de politique publique ».

DES AVANTAGES DISPROPORTIONNÉS POUR LES PAYS DU NORD

C’est d’autant plus problématique que les avantages liés à ces nouvelles obligations bénéficieraient de manière disproportionnée aux pays et aux entreprises numériques des pays les plus industrialisés. La protection des codes sources (C.3. (1)), par exemple, reviendrait à interdire les transferts de technologie en faveur des pays du Sud, alors même qu’il s’agit d’un outil crucial pour leur développement. De son côté, l’interdiction des mesures de localisation des données (B.2. (2) et (3)) bénéficierait inévitablement aux pays qui concentrent déjà, à l’heure actuelle, l’écrasante majorité des centres de données (data centers) sur leur propre sol [5]. Et la suppression des droits de douane sur les transmissions électroniques (B.3.), de même que les propositions en matière d’accès aux marchés (Section F), profiteront d’abord et avant tout aux pays qui sont des exportateurs nets des biens et services concernés, c’est-à-dire, une fois encore, les pays industrialisés.

Comble du cynisme, les rares dispositions qui pourraient bénéficier davantage aux pays du Sud ne sont même pas formulées en tant qu’engagement contraignant. C’est le cas, par exemple, des dispositions mises en avant par la Chine et l’Indonésie en matière d’assistance technique et de renforcement des capacités (capacity building) (D.3.), un domaine pourtant clé pour les pays dont le développement numérique est encore embryonnaire, ce qui pourrait notamment se traduire par des coûts de mise en conformité élevés. Or, ici, le texte se contente d’établir qu’une aide pourrait leur être accordée, selon le bon vouloir des autres États membres. Et de la même manière, alors qu’en matière d’accès aux marchés (Section F), les trois modes d’importation des services [6] dans lesquels les pays du nord sont des exportateurs nets doivent faire l’objet d’engagements contraignants, ce n’est pas le cas du 4e mode qui est pourtant traditionnellement un « intérêt offensif des pays en développement » [7]…

HYPOCRISIE DES GRANDES PUISSANCES NUMÉRIQUES

L’état actuel du texte en négociation confirme donc largement les craintes et les risques qui pèsent sur les pays du Sud dans ces discussions autour du « e-commerce ». Plus largement, il témoigne également de la schizophrénie (ou peut-être simplement de l’hypocrisie) qui caractérise les positions d’acteurs centraux comme les États-Unis, l’Union européenne, et même la Chine. Chacun d’entre eux s’est en effet illustré, ces derniers mois, par des initiatives visant à mieux encadrer le pouvoir démesuré des géants du numérique [8]. Or, les positions qu’ils défendent en parallèle dans le cadre de l’OMC vont très largement à l’encontre de cet objectif, notamment en ce qui concerne la capacité des pays du Sud à se protéger contre les dérives du secteur.

Le cas de la Chine est un peu particulier, puisqu’en tant que pays en développement au sein de l’OMC, et surtout en tant que promoteur de la « souveraineté numérique » [9], Pékin s’oppose aux propositions occidentales en matière de libre-circulation des données ou de protection des codes sources, par exemple. Les oppositions étaient d’ailleurs particulièrement tranchées avec l’administration Trump [10] et il faudra voir dans quelle mesure la nouvelle administration Biden permettra ou non de rapprocher les points de vue.

Mais en parallèle, la Chine est également devenue une puissance numérique de premier plan [11], qui n’hésite pas à mettre en avant ses propres intérêts dans ces négociations, y compris au détriment des pays du Sud. C’est ainsi, par exemple, que Pékin a soumis une proposition particulièrement inquiétante en matière de services de paiements électroniques (A.1. (5)) – un domaine dans lequel les entreprises numériques chinoises sont à la pointe. Celle-ci imposerait en effet aux États membres de traiter les entreprises de services de paiement électronique comme toute autre entreprise de services similaire, mais aussi de leur donner le droit d’établir ou d’étendre leur présence commerciale, y compris à travers des fusions et acquisitions. Concrètement, pour les nombreux pays du Sud qui ne disposent pas d’entreprises nationales dans ce secteur hautement sensible [12], cela impliquerait de voir leur capacité de régulation et d’encadrement de ces activités singulièrement limitée…

PROCHAINE ÉTAPE : LA MC12

Dans ce contexte, tous les regards se tournent maintenant vers la prochaine conférence ministérielle de l’OMC (MC12), initialement prévue en juin dernier à Astana, mais qui a dû être reportée en raison de la pandémie. Comme l’explique Banga, bien que ces négociations se poursuivent formellement en dehors du cadre de l’OMC, puisqu’elles ne font pas l’objet d’un mandat de négociations en bonne et due forme, « il pourrait y avoir des efforts visant à parachuter le résultat de ces négociations à l’OMC lors des réunions ministérielles ». Mais pour la chercheuse de l’ONU, cette perspective serait catastrophique pour les pays du Sud : « cela serait extrêmement préjudiciable aux intérêts des pays en développement, notamment en ce qui concerne leurs efforts d’industrialisation numérique. Ces règles s’accompagnent de coûts économiques et fiscaux élevés pour les pays en développement. Non seulement les pays en développement perdront des recettes tarifaires substantielles, mais ils devront également supporter des coûts élevés de mise en conformité avec ces règles, tout en faisant face à l’affaiblissement de la compétitivité commerciale dans leurs secteurs d’exportation traditionnels en raison de la numérisation croissante » [13].

VOIR EN LIGNE E-commerce à l’OMC : l’étau se resserre sur les pays en développement

NOTES

[1] À ce propos, lire : Leterme C. (2021), « Une Africaine à la tête de l’OMC : tout changer pour que rien ne change ? », CETRI : https://www.cetri.be/Une-Africaine-a-la-tete-de-l-OMC.

[2] Sur l’origine et les enjeux de ces négociations, lire : Leterme C. (2019), « Bataille autour des données numériques », Le Monde diplomatique, novembre 2019.

[3] Banga R. (2021), « Joint Statement Initiative on E-Commerce (JSI) : Economic and Fiscal Implications for the South », UNCTAD Research Paper, n°58, Février 2021.

[4] Les biens et les services font l’objet de deux accords différents au sein de l’OMC, et les pays en développement disposent notamment de plus de flexibilité dans leurs engagements en matière de libéralisation des services. Or, la numérisation brouille de plus en plus la frontière entre ces deux catégories (une montre connectée, par exemple, est à la fois un bien et un service). Les discussions sur l’e-commerce pourraient donc être une manière détournée de remettre en cause certains des rares acquis des pays en développement au sein de l’OMC.

[5] D’après les calculs de la CNUCED, 80% des centres de données sont aujourd’hui situés dans les pays développés, dont 40% sur le seul territoire des États-Unis… (Cf. CNUCED (2019), Rapport sur l’économie numérique 2019, Genève, CNUCED).

[6] Les engagements de libéralisation des services sont différents selon leur mode d’importation. Le mode 1 désigne les « fournitures transfrontières », le mode 2 la « consommation à l’étranger », le mode 3 la « présence commerciale » et le mode 4 le « mouvement temporaire de personnes physiques ».

[7] Banga (2021), « Joint Statement… », op. cit., p. 19.

[8] Aux États-Unis, on peut citer l’enquête récente du comité anti-trust du Congrès qui a appelé à envisager le démantèlement des monopoles numériques ou encore les procès historiques lancés contre Google et Facebook ; en Europe on peut citer les discussions en cours autour du « Digital Services Act » et du « Digital Markets Act ; et enfin, en Chine, les autorités ont également lancé des enquêtes anti-trust tout en annonçant un durcissement de la réglementation visant notamment des géants comme Alibaba ou Tencent.

[9] À ce propos, lire : Leterme C. (2021), « Vers un internet chinois en Afrique ? Pas si vite… », CETRI : https://www.cetri.be/Vers-un-Internet-chinois-en.

[10] À ce propos, lire : Leterme C. (2020), « Tik Tok ou l’escalade dans la « Guerre froide numérique » », CETRI : https://www.cetri.be/Tik-Tok-ou-l-escalade-dans-la.

[11] Sur l’essor chinois en général et sur ses conséquences pour les pays du Sud, lire : « Chine : l’autre superpuissance », Alternatives Sud, vol. XXVIII, n°1, 2021 (à paraître), Louvain-la-Neuve/Paris, CETRI/Syllepse.

[12] Tellement sensible que la Chine elle-même a décidé d’y mettre de l’ordre, en s’attaquant notamment à l’un des poids lourds du secteur, Ant Financial (une spin-off du groupe Alibaba), qu’elle accusait de mettre en péril la stabilité financière du pays…

[13] Banga (2021), « Joint Statement… », op. cit., p. 24.

Education à la citoyenneté et Education sociale et financière et entrepreneuriale

0

En partenariat, le SNAES et Zenü Network forment une cinquantaine d’enseignants des 10 départements du Centre

Au cours de deux ateliers organisés au Centre Jean XXIII de Yaoundé, le premier les 23, 24 et 25 février 2021, le second les 09, 10 et 11 mars 2021, Zenü Network et le SNAES, agissant en partenariat dans le cadre du programme CitizenSchool, ont formé une cinquantaine de superviseurs pour les clubs d’éducation sociale, financière et à l’entreprenariat et d’éducation citoyenne et à l’intégration nationale (CECIN-Aflateen) pour les collèges et lycées des 10 départements de la région du centre.

Ces formations ont permis de développer les capacités des enseignants d’abord dans la mise en œuvre de l’apprentissage centré sur l’apprenant, l’utilisation des méthodes d’apprentissage dynamique, tout un arsenal destiné à leur permettre de se sentir désormais à l’aise dans les approches par compétences (APC). Dans ce sens, ces formations constituent une contribution majeure de ces deux organisations dans la formation continue des enseignants du secondaire en vue de leur remise à niveau constant, leur arrimage aux nouvelles technologies de l’éducation. Au cours des trois dernières années, cette opération a permis de former près de 800 enseignants du secondaire dans 06 de nos régions sur 10.

En second lieu, ces formations abordent les activités susceptibles de permettre aux apprenants de développer des compétences de citoyenneté active et responsable, d’épargne et de dépense réfléchies, de planification et de budgétisation, d’élaboration et de réalisation de petites entreprises sociales ou financières.

Ce programme s’inscrit dans le cadre du partenariat signé en 2015 entre le MINESEC et Aflatoun international, une ONG basée à Amsterdam aux Pays-Bas, et qui contribue à la mise en œuvre de l’éducation sociale et financière dans plus de 120 pays dans le monde.

La Rédaction

BURKINA FASO : DE L’EDUCATION PRIVEE A LA PRIVATISATION DE L’EDUCATION

0

L’enseignement privé au Burkina est un partenaire incontournable de l’État burkinabé dans ses missions d’éducation et de formation. Depuis trois décennies, tous les niveaux de l’enseignement sont animés par des promoteurs privés : des personnes physiques, des confessions religieuses, des associations, des ONG (Organisations Non Gouvernementales). Tous ont un objectif : « apporter la culture à tous les enfants burkinabé» et tous se disant institutions à but non lucratif.
Mais le développement de l’enseignement privé burkinabé interpelle par son extrême propagation, la diversification de ses offres de formations et par ses pratiques cupides qui mettent à mal le système éducatif. En effet, certains acteurs font fi du cahier des charges et exercent dans une désinvolture totale. Le profit est le mot d’ordre des investisseurs de l’enseignement privé. (lire l’article très édifiant de Théodul Sankara)

Peut-on introduire l’éducation sociale et financière au pré-scolaire ?

0

Madame Samah Tinka, Directrice de la prématernelle au Ministère de l’éducation nationale du Togo est très affirmative sur le sujet : « Il faut éveiller chez les enfants l’esprit d’entreprenariat… »

 

MARCHANDISATION/PRIVATISATION DE L’EDUCATION AU CAMEROUN : ETAT DES LIEUX DES DONNEES DISPONIBLES.

0

 

  • PRIVATISATION DE L’EDUCATION
  1. Quel est l’état des lieux concernant la privatisation dans votre pays ?

Il est variable en fonction des niveaux d’enseignement :

  • Au préscolaire, il est très élevé : 58,4% des établissements sont privés
  • Au primaire, il est encore relativement faible : 22,54%
  • Au secondaire il atteint déjà le tiers, avec 31,65% d’établissements privés, 28,01% des effectifs d’élèves

(Annuaire statistique du Cameroun 2015)

  • Au supérieur, il est déjà très élevé : 31 universités et IPES sur 43, soit 72,09%

(https://www.4icu.org/top-universities-africa/  et https://www.whed.net/home.php )

  1. Quels sont les lois existantes régissant l’enseignement privé
  • La loi 2004/022 du 22 juillet 2004 fixant les règles relatives à l’organisation et au fonctionnement de l’enseignement privé au Cameroun
  • La loi du 16 avril 2001 portant orientation de l’enseignement supérieur,
  • Le décret n° 2001/832/PM du 19 septembre 2001 fixant les règles communes applicables aux institutions privées d’enseignement supérieur.
  1. Quels types de privatisation de l’éducation ont lieux dans votre pays ?
  • Les établissements privés à but lucratif, laïcs ou confessionnels
  • Les établissements communautaires ou de parents
  1. Quels types d’acteurs privés opèrent dans l’éducation dans votre pays ?
  • Communautés religieuses
  • Associations des Parents d’élèves
  • Grandes entreprises/chaines d’écoles
  • Chaines internationales comme Enko Education qui organisent un baccalauréat international en liaison avec une institution basée en Suisse et ayant des établissements dans de nombreux pays africains (Mozambique, Côte-d’ivoire, Afrique du Sud), Maarif Schools of Cameroon (Ecole internationale turque) entre autres.

 

– Y a-t-il des grandes entreprises/chaînes d’écoles à but lucratif qui opèrent dans l’éducation dans votre pays ? Si oui, lesquelles  ?

Oui, ce sont les écoles internationales comme Enko Education, Maarif Schools, écoles américaines, françaises, universités américaines, etc.

– Quels enjeux présente la privatisation de l’éducation dans votre pays ?

De nombreux enjeux : celui de l’égal accès à l’éducation, celui de légal accès aux filières innovantes, celui de l’accès à une éducation de meilleure qualité dans un contexte de clochardisation de l’enseignement public.

  1. Qu’il y a-t-il d’urgent à faire selon vous pour répondre aux enjeux de la privatisation de l’éducation ?
  • La législation doit être modifiée pour faire du droit à l’éducation un droit véritablement opposable à l’Etat ;
  • Le niveau du financement de l’éducation doit être revu (en pourcentage du budget mais surtout du PIB et devenir une conditionnalité contraignante vis-à-vis des Etats

 

  • MARCHANDISATION DE L’EDUCATION
  1. Quel est l’état des lieux concernant la marchandisation de l’éducation dans votre pays ?

Le secteur marchand de l’éducation est en constante progression, au niveau du nombre des établissements privés à but lucratif (privés laïcs comme confessionnels) à tous les niveaux comme vu ci-dessus, avec des pics dans le préscolaire et le supérieur, au niveau de la progression des frais de scolarité exigés qui atteignent plusieurs centaines de mille francs au préscolaire et au primaire et dépassent souvent le million au secondaire et au supérieur (ces frais sont de 2 350 000 à Enko La Gaieté situé à Bastos Yaoundé). Il touche et donc verrouille l’accès des plus démunies aux filières les plus innovantes ou les plus prometteuses (médecine, formations d’ingénieurs, etc.), et devient de ce fait un moyen de reproduction sociale de l’élite politique et marchande. Elle touche même le secteur public de l’éducation par l’introduction dans ce secteur de nombreux frais  obligatoires qui en renchérissent le coût et en restreignent l’accès.

  1. Quels types de marchandisation de l’éducation ont lieux dans votre pays ?
  • L’autorisation et la promotion du secteur privé marchand de l’éducation ;
  • La mise en place progressive d’un secteur public marchand dans les universités d’Etat sous l’appellation de filières professionnalisantes ;
  • L’appel à une contribution de plus en plus élevée des ménages pour suppléer à la réduction continue du financement public du secteur public de l’éducation (contribution des associations des parents d’élèves, frais informatiques, frais de laboratoires, carnets médicaux vendus…)
  1. Quels enjeux présentent la marchandisation de l’éducation dans votre pays ?
  • L’accès à l’éducation se restreint de plus en plus ;
  • L’accès à des filières innovantes ou prometteuses devient une sélection par l’argent
  • La qualité de l’enseignement public se dégrade continûment, ce qui pousse la demande d’éducation vers le secteur privé à but lucratif
  • A la longue, une fracture sociale est en train de se mettre en place à travers une reproduction sociale au profit des diverses élites.
  1. Qu’y a-t-il d’urgent à faire selon vous pour répondre aux enjeux la marchandisation de l’éducation ?
  • Construire un véritable plaidoyer pour l’éducation publique, et pour cela, une étude scientifique pour mettre en lumière le degré de marchandisation du secteur de l’éducation et les conséquences de celle-ci pourrait permettre d’augmenter l’efficacité d’un tel plaidoyer.

 

  • EDUCATION PUBLIQUE
  1. Quel est l’état des lieux concernant l’éducation publique dans votre pays ?

Elle reste majoritaire notamment dans le primaire et le secondaire mais cette position risque de se dégrader progressivement face à la concurrence du privé à but lucratif qui monte en puissance. L’éducation publique est aussi marquée par la diminution constante de son financement réel, au-delà des chiffres affichés dans les budgets qui ne sont pas souvent réalisés. Et ce déficit de financement impacte la qualité de l’éducation publique négativement.

  1. Quels sont les grands enjeux concernant l’éducation publique dans votre pays ?

Comme dit plus haut, il s’agit de la démocratisation de l’accès aux savoirs et aux formations, de l’égalité des chances, toutes choses comprises de plus en plus par la restriction de l’accès à l’éducation, de la sélection par l’argent pour l’accès aux filières innovantes et d’avenir, et finalement de la fracture sociale qui s’organise par le biais de l’éducation.

  1. Quels rapports existent-ils entre l’éducation publique, la privatisation et marchandisation de l’éducation ?

La baisse du financement public de l’éducation entraine la dégradation de la qualité de l’éducation publique, la baisse de son attractivité, et en proportion inverse, l’augmentation de l’attractivité du secteur privé qui du fait de la demande la hausse de la demande dont il est l’objet (loi de l’offre et de la demande), se développe davantage et se renchérissant.

  1. Qu’il y a-t-il d’urgent à faire selon vous pour répondre aux enjeux de l’éducation publique ?

Il faut des actions fortes, des plaidoyers argumentés, mais aussi des actions syndicales classiques, et donc, la faiblesse générale des syndicats est l’une des causes de l »impuissance des sociétés face à la dégradation de l’éducation publique.

 

  • EDUCATION ET LA PANDEMIE LIEE A LA COVID-19
  1. Quelle appréciation faites-vous de la gestion du secteur éducatif marqué par la pandémie liée au Covid-19 dans votre pays ?
  • Faible suivi du respect des mesures barrières ;
  • Faible financement des kits anti-covid (masques, gels, termoflashes, savons, eau coulantes, tests, etc.)
  • E-learning inadapté aux différents contextes d’éducation du pays
  1. Avez- vous noté des situations de marchandisation de l’éducation ? si oui, lesquelles ?

Certains établissements privés en ont profité pour augmenter les coûts de scolarisation pour compenser la diminution d’effectifs imposée en raison de l’impératif de distanciation physique/sociale. Ainsi, dans un établissement privé, les frais de scolarité sont passés de 280 000 à 350 000 FCFA.

  1. Avez- vous noté des impacts de la pandémie du covid-19 en termes d’inégalités ? si oui, lesquelles ?
  • Inégalité d’accès à l’éducation du fait de l’augmentation des coûts d’éducation
  • Inégalité d’accès au télé-enseignement en raison de la non disponibilité du matériel de réception, de la faible ou absence de couverture du réseau internet…
  1. Avez-vous mené des actions en la matière ? si oui, lesquelles ?

Des actions de sensibilisation du gouvernement sur les médias audio et télévisuels, par voie de communiqués écrits.

 

: What do we name “social enterprise” and “financial enterprise” and why do we think it’s necessary to teach these to all our students?

0

Mr Eric NFOR, English language teacher, Regional pedagogic Inspector:The concepts of social and financial education are central as some of concepts that we want to bring up to train learners… The training of children on how to bring up financial enterprises is also very cardinal”

Série sur « Les compétences du XXIe siècle : faire de l’éducation sociale, financière et entrepreneuriale un outil de formation au développement durable »

0

Qu’est-ce l’Education sociale et financière ? En quoi peut-elle changer les jeunes qui vont à l’école et comment peut-elle impacter notre société ? Robert Johlio, enseignant chevronné, Inspecteur Coordonnateur de pédagogie, écrivain, nous en parle : « En inculquant aux élèves des notions de gestion financière, ils apprennent à épargner et à s’offrir eux-mêmes, sans attendre des parents ou de la société, quelques matériels essentiels pour leurs apprentissage… »

Privatisation/marchandisation de l’éducation : l’Etat ne veille pas à la qualité des infrastructures

0

L’Etat ne peut pas assumer seul le financement de l’éducation et est obligé d’en concéder une fraction au secteur privé, mais sous contrôle strict. Assure-t-il ce contrôle ? Assurément pas : nous avons de belles lois… mais elles ne sont guère appliquées de l’avis de l’Honorable SM TEIGNI NDETIO, Sénateur au Parlement. Nos enfants sont éduqués dans des baraques et les parlementaires montent rarement aux créneaux pour ferrailler sur la question.

ETAT DE L’EDUCATION AU CAMEROUN : UN PARLEMENTAIRE LIVRE SON DIAGNOSTIC… SANS COMPLAISANCE !

0

Selon L’honorable NJUME Peter Amban, « nous avons un système éducatif très faible ; notre système éducatif a échoué… il ne donne pas le travail… » Et l’honorable NJUME a été enseignant de classe, administrateur scolaire, avant de devenir élu du peuple. Il sait donc de quoi il parle. L’une des recommandations du Grand dialogue national était d’organiser un forum national de l’éducation. Ce dossier oublié ne traduit-il pas le manque d’intérêt des gouvernants pour les questions de l’éducation ? Il faut écouter l’Honorable NJUME pour se faire une opinion… 

Nous suivre

671FansLike
0FollowersFollow
0SubscribersSubscribe