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mardi, décembre 24, 2024
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Harcèlement à l’ENIEG DE KRIBI: la direction exige des enseignants pour palier à son déficit d’équipements des épreuves saisies et imprimées

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Le climat professionnel à l’Ecole Normale des Instituteurs de l’Enseignement Général (ENIEG) de Kribi s’est brusquement tendu cette semaine, et cette fois-ci ni du fait d’OTS, ni de celui des syndicats d’enseignants, mais curieusement de l’administration de l’établissement. Alors que la difficile sortie des semaines tendues de grève permettait de profiter d’une paix précaire – une paix des braves en somme – entre les enseignants en colère et les pouvoirs publics dans la perspective d’une tenue éventuellement sans anicroche des examens certificatifs de la session 2022, la direction de cet établissement vient de briser le calme par un ultimatum retentissant :

« Bonjour à tous et excellent dimanche.Juste rappeler au personnel enseignant de l’ENIEG de KRIBI que la date butoire du dépôt de vos épreuves au service des études et stages est fixée au mercredi,18 mai 2022 à 12h 00. Passé ce délai, tout enseignant qui ne l’aura pas fait se chargera lui-même de la multiplication, que ce soit pour le capiemp blanc (finissants) ou pour la 6eme séquence (non finissants). Excellente journée. »

A priori, ce texte n’exige pas expréssément que les épreuves soient saisies. Seulement des enseignants consciencieux ont voulu déposer la copie numérique de leurs épreuves et se sont vus opposer une fin de non recevoir. Il faut peut-être rappeler que le corps enseignant est l’un des rares de la fonction publique pour qui il n’est généralement pas prévu une dotation de matériel de travail et à qui les chefs de structures donnent à peine un stylo à bille bleu ou rouge en début d’année scolaire alors même que le travail se fait mieux sur ordinateur aujourd’hui. On s’attendrait à ce que le minimum d’un tel équipement soit disponible sur place dans les établissements, à l’ère du numérique, pour permettre aux enseignants de saisir leurs documents d’enseignement et d’évaluation. A l’ENIEG de Kribi, il n’y a pas de machine même pour la reprographie des épreuves. Le nouveau directeur avait promis à son installation au premier trimestre que dès le 2ème trimestre, toutes les épreuves d’évaluation des élèves devaient être reproduites à l’ENIEG. Hélas ! Rendu en fin d’année, la situation n’a pas évolué et le même calvaire continue. Absence de budget de fonctionnement ? Conséquence d’une mauvaise liste de priorités ? En tous les cas, il est aberrant de croire que ce que l’établissement ne peut acquérir puisse l’être par les enseignants, et exiger de ceux-ci des épreuves saisies et imprimées, c’est, encore une fois, les violenter au risque de d’en faire un personnel qui, à un moment donné, aura trop supporté.

La Rédaction

FORUM NATIONAL DE L’EDUCATION : Le gros mensonge d’Etat qui risque d’embraser les examens de fin d’année scolaire 2022.

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Le 02 Décembre 2016, répondant à la pression socioprofessionnelle exercée par les syndicats de l’éducation qui demandaient entre autres revendications d’honorer au cahier de charges du comité Ad hoc de 2012, le gouvernement de la république du Cameroun représenté par le Ministre des Enseignements Secondaires, le Ministre de l’Education de Base, le Ministre de l’Enseignement Supérieur et le Secrétaire Général des Services du Premier Ministère, avait convenu que : « Le Forum National de l’Education se tiendra en 2017 ». Aujourd’hui encore, 6 ans après cette promesse, 4 ans après que les syndicats aient bouclé les travaux préparatoires et malgré la crise majeure que connait le secteur éducatif actuellement, le Gouvernement s’obstine à garder le silence sur cette principale réclamation du SNAES et des autres syndicats de l’éducation.

Nous sommes rendus à une décennie depuis la confection du cahier de charge du comité ad hoc et à une demie décennie depuis 2017.  Ce qu’on peut désormais appeler « LE GROS MENSONGE » du gouvernement au sujet de la réforme de l’éducation reste nauséeux au sein de la communauté éducative tant on sait le volume d’encre, de salive et de sang qui a coulé pendant plus de 24 ans, pour voir seulement appliquer par défaut aujourd’hui, le statut particulier de l’enseignant signé depuis 2000.

Le 09 Mars 2022 encore, le PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE instruisait le gouvernement de « poursuivre le dialogue social engagé avec les syndicats des enseignants, à l’effet de rechercher de manière concrète, des solutions appropriées aux préoccupations visant à améliorer la situation des enseignants ». Il est un secret de polichinelle de dire que pour améliorer cette situation il faut impérativement redonner à l’école toute sa pertinence et tout son prestige. Pour y arriver, Il s’agit bien évidement de régler les questions soulevées par les travaux préliminaires des syndicats en 2019 à savoir :

  • Les Questions de portée générale telles que la vision/politique générale, la pertinence et l’efficacité du système éducatif, l’accès et l’équité, la gouvernance et pilotage du système et la place des parents et celle de la communauté éducative.
  • Les questions de Financement de l’éducation telles que le niveau d’infrastructure et d’équipement souhaité, la gratuité de l’éducation dans les cycles primaire et fondamental, le manuel scolaire, les nouveaux mécanismes ainsi que le niveau de financement public de l’éducation.
  • Les questions sur les Conditions de vie et de travail des enseignants telles que le recrutement et la formation initiale et continue des enseignants, la rémunération et les compléments de rémunération, les conditions ordinaires et exceptionnelles de travail (en Zone d’Education Prioritaire), la gestion des carrières (insertion professionnelle, profil et conditions de promotion, règles de mutation…), l’ordre social avec incidences financières (risque, accident, maladie, décès etc.…)
  • Les Questions spécifiques aux sous-systèmes anglophone et francophone telles que les programmes de formation ( la politique d’orientation, les filières, le niveaux de spécialisation et matières, la place de l’éducation sociale et financière et des life skills, la place et le type de bilinguisme…), les filières innovantes, les approches pédagogiques, le système d’évaluation certificative, le temps scolaire et activités d’épanouissement, l’orientation scolaire et la Formation professionnelle/apprentissage…
  • Les Questions liées aux textes de lois en matière d’éducation telles que les Vides juridiques, l’obsolescence de certains textes et la non application de textes existants.

     A ces questions d’ordre structurel viennent se greffer l’urgence de régler le problème de la violence scolaire qui ne fait que prendre des proportions de plus en plus inquiétantes dans un contexte conjoncturel déjà très tendu. Faudrait-il fermer l’école publique avec des grèves successives et interminables d’années en années jusqu’à ce que le gouvernement réagisse de manière globale ? Cela serait faire le jeu de la marchandisation de l’éducation ! A coup sûr, ce serait une bien grande erreur.  Alors, après avoir mené des grèves pendant une bonne partie de l’année 2022, les syndicats des enseignants pourraient bien mener une ultime bataille en jetant leur dévolu sur les examens officiels de la session 2022, ce cache misère derrière lequel le pays dissimule tous les malaises profonds de son système éducatif.

Visiblement le gouvernement aime à se faire peur, que couterait-il de respecter ses engagements pour le bien de sa propre stratégie de développement ?

                                                                                                                                Roland ASSOAH

Rédacteur SNAES

GROSSESSES EN MILIEU SCOLAIRE : Les dispositions de la nouvelle circulaire de la Ministre seraient-elles un passe-droit pour les grossesses en milieu scolaire ?

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La Ministre des enseignements secondaires vient de signer la circulaire N° 02/22/C/MINESEC / CAB du 22 Avril 2022 portant modalités de gestion des cas de grossesse des élèves dans les établissements scolaires publics et privés d’enseignement secondaire.  On peut y lire qu’elle instruit à toute la chaine administrative et pédagogique de « permettre, le cas échéant l’élève dûment reconnue enceinte de poursuivre les activités scolaires jusqu’à la 26ème semaine de grossesse, période à laquelle elle peut demander à être mise en congé de maternité ». Elle prescrit d’appliquer les mêmes mesures à l’encontre de l’élève auteur de la grossesse.

 Quand on sait l’effet des groupes paires, du conformisme et du laisser-aller sur les adolescents et les préadolescents, cette mesure n’est pas très bien accueillie parmi les enseignants sur le terrain. Certains en arrivent même à se demander pourquoi devrait-on continuer à exclure les fumeurs de stupéfiant et autres délinquants et criminels juvéniles puisque disent-ils, ils ont autant besoin d’être protégé contre « la déperdition scolaire qui porte en faux aux orientations du gouvernement en matière du maintien scolaire de tous les élèves sans discrimination et la lutte contre l’exclusion des couches sociales vulnérables ». Raison avancée dans la circulaire pour justifier la nouvelle orientation éducative prise par le MINESEC.

Pour comprendre la difficulté des enseignants à avaler cette pilule qu’ils assimilent à du cyanure pour l’école et l’éducation, plusieurs raisons peuvent être revisitées :

  1. L’effet de l’exposition simple : Il est bien connu depuis 1968 grâce à Robert  Zajonc que l’effet de simple exposition est un type de biais cognitif qui se caractérise par une augmentation de la probabilité d’avoir un sentiment positif envers quelqu’un ou quelque chose par la simple exposition répétée à cette personne ou cet objet. En d’autres termes plus on est exposé à un stimulus comme des relations coupables qui produisent des grossesses en toute impunité, et plus il est probable qu’on les  adopte comme norme ou idéaux à suivre et même qu’on s’y adonne.
  2. Le principe réglementaire d’interdiction des relations coupables en milieu scolaire : il est de coutume dans la praxis éducative d’établir une règlementation scolaire qui sanctionne les relations coupables qui souvent sont mises en évidence avec les grossesses. Le décret présidentiel N°2001/041 portant organisation des établissements scolaires en son article 15 confère d’ailleurs au conseil d’établissement la charge d’adopter un règlement intérieur pour l’école, et pour beaucoup actuellement, ils sanctionnent effectivement les relations coupables. La communauté éducative devrait-elle changer ses aspirations sur la base d’une circulaire ?
  3. L’éducation à la sexualité et à son corps : À quoi servirait-il encore d’inculquer aux élèves les notions comme l’abstinence, la contraception et la planification sexuelle et familiale ?  Si à l’école les élèves porteuses de grossesses et leurs partenaires sexuels sont acceptés quel que soit l’âge, et même dès l’apparition des premières menstruations. Ne dit-on pas souvent que la meilleure leçon est celle des exemples ?
  4. La nécessité d’adapter pour les adolescentes encore immatures des programmes scolaires arrimés aux contraintes psychosociales et sanitaires de la grossesse

Plusieurs études ont montré que la maternité précoce a des conséquences sanitaires et psychologiques et même sociales négatives (Lawlor et Shaw; 2002, et OMS). Pour pallier à ces conséquences, un aménagement spécial s’impose pour arrimer les besoins de la grossesse au développement de l’adolescente-mère. Pour l’instant, l’école camerounaise selon beaucoup d’enseignants n’est pas taillée pour une telle différentiation pédagogique ou didactique.  Pour réussir à s’en sortir, les jeunes mères ont donc besoin comme le corrobore l’étude de Camil Bouchard en 1989, de s’inscrire à des programmes scolaires sur mesure et où elles peuvent garder une forte motivation.

Dans un pays qui vise l’émergence en 2035, l’éducation doit être comme le pense le SNAES, un levier pour accéder au développement durable avec une jeunesse bien formée et en bonne santé pour offrir le meilleur d’elle-même. La lutte contre les grossesses précoces en milieu scolaire présenterait donc sans doute une meilleure orientation dans la politique éducative par rapport au choix actuellement fait.  Au nom de la remédiation de la déperdition de la jeune fille, la circulaire de la Ministre semble bien ouvrir une boite de pandore contenant des difficultés auxquelles le système éducatif ne semble pas tout à fait prêt de digérer et les enseignants encore moins.

                                               Roland ASSOAH

Rédacteur / SNAES

LUTTE CONTRE LES PRATIQUES HONTEUSES AUX EXAMENS : ces actions syndicales qui ont eu raison des agissements peu recommandables du chef de sous-centre du lycée de Ngoumou.

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FRAUDES AUX EXAMENS OFFICIELS 2021

Pour avoir « mal géré la répartition des frais de délibérations des examinateurs créant ainsi des remous pendant les délibérations », le chef de sous-centre du lycée de Ngoumou s’est vu entre autres fraudeurs, sanctionné d’un « retrait de confiance pour les sessions 2022, 2023 et 2024 + lettre d’observation », peut-on lire dans la décision  N°734/21/D/MINESEC/OBC/D/DIVEX/ CEESG du 16 Décembre 2021  portant sanction des enseignants coupables de fraude aux examens organisés par l’Office du Baccalauréat pour le compte de la session 2021.

En fait, cette sanction fait partie d’une vague de sanctions touchant 21 travailleurs de l’éducation allant des simples membres à un chef de sous-centre, en passant par des chefs de salles de correction ou de surveillance, une examinatrice des pratiques, des teneurs de PV physiques ou numériques, un Auxiliaire au Chargé de Mission (ACM), un Chef de Secrétariat et un Principal. Si la sanction semble être la même pour tous à savoir : un retrait de confiance de 3 ans assorti d’une lettre d’observation, les motifs de mise en cause de fraude quant à eux vont de la complicité de fraude à la distraction des frais d’examens en passant par le rançonnement des candidats ou d’examinateurs, et la soustraction de copie par légèreté.

Il faut dire que l’essentiel de ces fraudes révélées à l’instar de celle de Ngoumou, s’est fait grâce à la veille et à la détermination de certains enseignants corporatistes sur le terrain qui pensent encore que le travail bien fait et la transparence dans la gestion des affaires sont des valeurs cardinales gages du développement. Comment comprendre que l’ACM au lycée bilingue de Bertoua puisse instituer en toute liberté un commerce relatif au paiement des correcteurs moyennant un pourcentage ? Et bien plus encore, avec la complicité du Chef de Secrétariat, procéder au monnayage dans le remplacement des correcteurs ?  Ou encore, comment le Chef du sous-centre de Ngoumou peut-il décider d’ignorer les prescriptions des différents mémentos et manifestes pour retrancher des sommes dues aux enseignants, une frauduleuse rétribution ? Ce genre de pratiques sont monnaie courante dans le paysage éducatif et si elles ne sont pas dénoncées, elles continueront à pourrir son environnement; car comme on le dit : « pas pris, pas coupable ».

En cette veille d’examens, voilà donc un vaste chantier qui attend ces milliers d’enseignants nouvellement syndiqués dans les rangs du SNAES et dans les autres organisations syndicales sérieuses relatif à la session d’examen de 2022. Car ceci est un pan du travail de veille pour tous les corporatistes. Avec l’activité des syndicalistes de la Méfou et Akono, l’Inspecteur Régional de la DRES Centre, spécialisé en Lettre Classiques missionné en qualité de chef de sous-centre a fait les frais de l’efficacité syndicale. Avec cette démonstration de potentiel d’assainissement des examens officiels par le Syndicat, le MINESEC devrait faire le choix d’accentuer le partenariat avec leurs cellules de veille pour obtenir une meilleure organisation des futures échéances d’examens officiels.

                                                                                                                                Roland ASSOAH

Rédacteur / SNAES

DE LA RECLAMATION A LA CYBERCRIMINALITE  : Quand des enseignants se transforment en bourreaux pour leurs propres collègues.

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GREVE DES ENSEIGNANTS

« Tout fait quelconque de l’homme qui cause à autrui un dommage, oblige celui par la faute duquel il est arrivé, à le réparer »

Article 1382 du Code Civil Camerounais.

Nul n’est censé ignorer la loi. Pourtant, depuis le début du mouvement de protestation des enseignants, nombreux sont-ils à ignorer la loi et pire encore, à l’enfreindre allègrement. Pour certains d’entre eux, le sacrifice d’une frange de la corporation vaut bien les fins escomptées. Le paradoxe le plus total dans cette situation c’est qu’ils réclament leurs droits professionnels en foulant au pied la dignité humaine et au passage tous les droits fondamentaux. Le procédé est simple : utiliser les données nominatives de tous les collègues qui ont des convictions ou des opinions divergentes pour les jeter à une sorte de « vindicte collective ». Ce procédé tendancieux et malicieux a fini par devenir le mode opératoire de ces enseignants qui se revendiquent chevaliers de la justice mais qui dans les faits, ont fini par se muer en véritables défenseurs de la pensée unique.

Dans tout le pays, la divulgation des données nominatives des enseignants qui refusent de s’aligner à la cause ou à la procédure édictée par certaines tendances de la revendication est monnaie courante. Les exemples sont légions : un enseignant du côté du Lycée de Nkoabang qui faisait cours en plein mouvement de craie morte est pris en photo puis ses coordonnées annexées à son image ont été diffusées dans le but de porter atteinte à sa considération ; plus récemment encore, ce sont les enseignants d’Education Physiques et Sportives qui en ont fait les frais un peu partout dans le pays. Il faut noter que si parmi ces bourreaux certains le font en connaissance de cause, il est à déplorer que d’autres le font juste pour s’aligner au dictat conformiste. Il est bon de nous rappeler ce que dit la loi dans ce cas, car malgré tout, même si nous ne pensons plus être dans un pays de droit, nous devons nous rappeler que le motif du mouvement de protestation des enseignants s’inscrit dans le sillage d’un appel au respect des lois et règlements du Cameroun.

DURA LEX, SET LEX

Pour avoir un ordre d’idée, selon l’article 74 alinéa 8 de la loi n°2010/012 du 21 décembre 2010 relative à la cyber sécurité et la cybercriminalité au Cameroun : “Est puni d’un emprisonnement de six (06) mois à deux (02) ans et d’une amende de 5.000.000 (cinq millions) à 50.000.000 (cinquante millions) F CFA, ou de l’une de ces deux peines seulement, le fait de divulguer des données nominatives portant atteinte à la considération de la victime”. Ou encore selon l’alinéa 5 du même article : « Est puni d’un emprisonnement d’un (01) ans à quatre (04) ans et d’une amende de 2.000.000 (deux millions) à 10.000.000 (dix millions) F CFA ou de l’une de ces deux peines seulement, celui qui met, fait mettre en ligne, conserve ou fait conserver en mémoire informatisée, sans l’accord exprès de l’intéressé, des données nominatives qui, directement ou indirectement, font apparaître ses origines tribales, ses opinions politiques, religieuses, ses appartenances syndicales ou ses mœurs. » ceci vaut bien pour les enseignants dits de champ, pour les responsables de l’administration scolaire que pour tous les autres citoyens.

Mais qu’est-ce qu’une donnée nominative ?

Pour mieux comprendre ces extraits de loi, il est utile de revenir sur la notion de données nominatives qui indique selon la loi française où elle a été empruntée : toute information relative à une personne physique identifiée ou pouvant être identifiée, directement ou indirectement, par référence à un numéro d’identification ou à un ou plusieurs éléments qui lui sont propres.

En tout état de cause, bafouer le droit d’image et les données à caractère personnel d’un collègue pour le priver de “son droit à la liberté de pensée, de conscience, de son droit à la liberté de changer de conviction ainsi que de la manifester seule ou en commun, tant en public qu’en privé, par l’enseignement1, est une infraction criminelle lourde de conséquence.

Le prétexte de revendiquer l’application de termes contractuels salariaux vaut-il celui de bafouer les droits fondamentaux humains ? Le droit à un travail décent nous dispense-t-il de respecter le “droit d’autrui de ne pas être inquiété pour ses opinions”1 ?

1 extrait de la déclaration universelle des droits de l’homme

Roland ASSOAH 

Rédacteur/SNAES

REPRISE DU TROISIÈME TRIMESTRE AU CAMEROUN : les établissements d’enseignement secondaire sont perturbés par la grève des enseignants.

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L’ambiance des jours de grève s’est de nouveau emparée des lycées et collèges du pays. Depuis le lundi 25 mars 2022, l’école peine à retrouver son chemin. L’effectivité de la rentrée n’est pas au rendez-vous.

Le mot d’ordre de grève lancé par le SNAES et d’autres collectifs en fin de semaine dernière invitait les enseignants à n’effectuer aucune activité pédagogique tout au long de la semaine. On peut noter sur le terrain que cet appel est largement suivi et que dans une démonstration de maturité, les enseignants présents sur le campus y restent jusqu’à la fin de la journée. De leur côté, les élèves nombreux et sans encadrement sont condamnés à vadrouiller dans l’enceinte des établissements, sous le regard impuissant de leurs enseignants et des membres de l’administration scolaire. Ces élèves, pris sous le coup de la monotonie de ces espaces qui affichent grand leur béance, finissent par vider les lieux. On observe alors la fermeture des établissements avant 15h30, l’heure normale de clôture. Cette masse désœuvrée se déverse ensuite dans les quartiers à des heures inhabituelles, sous le regard médusé de la communauté éducative qui prend ainsi le pouls du malaise sédimenté pendant longtemps dans les couloirs de l’école.

La programmation des évaluations a également meublé l’actualité des établissements scolaires. C’est ainsi qu’au lycée bilingue de Nylon Brazzaville, le proviseur appuyé par certains enseignants vacataires et les surveillants de secteur est au four et au moulin. Avec ses lieutenants, ils se relaient dans les surveillances des épreuves, en l’absence des enseignants, engagés dans la grève.

Les autorités administratives ne sont pas en reste en cette rentrée mouvementée. Certains administrateurs civils ont effectué des visites dans certains établissements à l’effet de toucher du doigt la réalité sur le terrain. C’est le cas du lycée bilingue de Nylon Brazzaville et du lycée technique de Ngoumou. Au lycée bilingue de Kobdombo par contre, deux gendarmes ont fait une descente sur les lieux, certainement sur instruction de leur hiérarchie.

Le tableau n’est pas partout le même. Dans certains établissements, il nous est revenu que les cours se déroulaient normalement, sans perturbation majeure. Cette observation a été faite dans les centres urbains, notamment le lycée de Mballa2, le lycée de Ngoa-Ekéllé et le lycée d’Elig-Essono, pour ne citer que ces cas dans la ville de Yaoundé. Les épreuves pratiques d’éducation physique et sportive comptant pour le baccalauréat de l’enseignement secondaire général se sont déroulés dans certains centre d’examens, d’autres étant d’après nos sources, en attente de programmation.

Dans dautres établissements, les enseignants pourtant disposés à poursuivre leurs cours ont fait face au laxisme de leurs élèves, ces derniers préférant rouler les mécaniques. Au lycée bilingue d’Ayos par exemple, certains enseignants ont évolué dans leurs programmes tandis que d’autres ont fait face à la désertion des élèves. Dans cet établissement, un enseignant avec lequel nous avons échangé nous a décrit l’ambiance délétère qui prévaut depuis la fin du deuxième trimestre et les résultats catastrophiques qui en ont découlé avant de rajouter : “nous avons l’impression que ces élèves grèvent plus que nous.”

Plus que jamais le gouvernement est interpellé pour trouver des solutions durables pour une sortie de crise. Rappelons à toutes fins utiles que les revendications des enseignants du secteur public au Cameroun peuvent être regroupées en deux points : le paiement de la dette due et la tenue d’un forum national de l’éducation.

YONGUI HEUBO Patrick William, correspondant centre.

EDUCATION DANS LE GRAND NORD CAMEROUN : Une bombe à retardement

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Depuis des décennies, le Grand Nord accuse un énorme retard sur le plan éducatif par rapport à d’autres régions. Nous ne pouvons pas dire que cela n’émeut personne, au contraire. Le gouvernement camerounais a certes fait des efforts en construisant des écoles dans ces parties du pays, en revanche l’existence de ces établissements scolaires ne constitue pas une potion magique qui pourra résoudre tous les problèmes de sous-éducation chronique de cette partie du pays. Conscient de cet état de choses, les structures en charge de l’éducation et même la communauté éducative essayent de trouver des mesures palliatives, mais malheureusement pour traiter ce cancer, on utilise le paracétamol sachant pertinemment que c’est une thérapie inappropriée.  

En réalité, en tant que professeur de français dans l’extrême Nord du pays, je me suis rendu compte que tout est mis en œuvre de manière inconsciente ou consciente si je peux le dire ainsi pour que cette partie du pays demeure dans la sous-éducation. L’élite ou le politique de ce côté se préoccupe de tout sauf de l’avenir de la jeunesse sur le plan éducatif. La sous-éducation est déjà une norme et cela ne cause plus aucun problème ; on vit au jour le jour, tant qu’un individu peut avoir quelque chose à se mettre sous la dent, le tour est joué, et on attend le jour suivant. Les questions que nous nous posons sont celles de savoir : quel avenir est réservé à cette jeunesse ? Eprouvons-nous du plaisir sur le fait que le grand Nord soit toujours classé dernier lors des résultats des examens officiels ?

Le mal est très profond, et en tant qu’enseignant dans cette partie du pays, le constat pour moi est clair : les intellectuels et les responsables des différentes délégations en charge de l’éducation ont adopté une politique à l’effet de « l’épée de Damoclès ». En effet, il est question ici d’une politique basée sur le népotisme consistant à faire évoluer les élèves n’ayant véritablement aucun de niveau sous le fallacieux prétexte de vouloir rattraper les autres régions (centre, sud, ouest, etc.) qui sont plus stables sur le plan éducatif. Ils oublient ou nient complètement le fait que ces régions où l’éducation a prospéré ont eu à faire un travail de fond sans complaisance aucune pour atteindre ce niveau d’instruction auquel nous donnerons une mention « passable ». La prolifération des établissements scolaires publics et privés y est un atout, la disponibilité d’enseignants et la dispensation des enseignements de meilleure qualité dans ces régions ne sont plus à démontrer (il est vrai qu’aujourd’hui, avec l’Approche par Compétences, le niveau des élèves sur le plan national a considérablement baissé). Alors que dans le grand Nord, le contexte est complètement différent : le retard éducationnel y est lié à l’histoire du Cameroun tout entier.Le grand Nord est resté renfermé sur lui-même, sans véritable ouverture aux autres régions ; ce qui peut être l’une des causes profondes de ce grand retard.Ceci n’est pas ce qui nous intéresse en premier chef ; en revanche, la méthode mise sur pied pour sortir de cette situation précaire nous préoccupe. Connaissant déjà tous ces problèmes qui plombent l’éducation dans cette partie septentrionale du pays, notre analyse va s’étendre sur les points suivants : la promotion collective mal appliquée dans le primaire et la clochardisation/infantilisation des enseignants.

  1. LA PROMOTION COLLECTIVE MAL APPLIQUEE DANS LES ECOLES PRIMAIRES

La promotion collective telle qu’elle est appliquée dans le grand Nord et dans d’autres régions de notre pays n’aide pas à relever le niveau de ceux qui ont la chance d’aller à l’école mais plutôt à les enliser davantage dans l’ignorance ou la sous-éducation. Les enseignants et vacataires exerçant de ce côté, face aux difficultés qu’ils rencontrent sur le terrain, ne parviennent pas à fonder une bonne base chez les apprenants et les font réussir même s’ils n’ont pas de niveau. L’essentiel, c’est d’aller en classe supérieure. Tout ceci est dû au fait que les élèves ont de réelles difficultés à comprendre ou à s’exprimer en français ou en anglais ; ce qui rend complexe le processus enseignement/ apprentissage.

En outre, nous avons un manque criard d’enseignants du côté du grand Nord. Dans les villages environnant la ville de Maroua, plusieurs établissements sont en sous-effectif parlant de maitres d’écoles primaires. Parfois dans tout un établissement on ne retrouve qu’un directeur qui enseigne de la SIL au CM2. Nous parlons bien là de la pédagogie ; un directeur est-il un extraterrestre pour gérer toute une école primaire seul et réussir la formation de ses écoliers ? Nous répondons naturellement par la négative. Plus tard, lorsque le directeur se sent acculé ou dans l’incapacité de continuer dans cette pédagogie suicidaire, il est contraint de recruter des individus dans le village qui ne maitrisent absolument rien de la pédagogie ; ils se battent à leur niveau pour dispenser des cours. Régulièrement cela se fait en langue maternelle sous prétexte que les apprenants ne comprennent pas la langue française, ce qui est bel et bien une réalité. Alors, est-ce parce que les élèves ont des difficultés avec la langue française qu’il faut dispenser les cours en langue maternelle ?

En effet, ce qui caractérise cette pédagogie suicidaire, c’est la course aux statistiques pour rivaliser médiocrement avec les autres régions et pour donner l’impression qu’on fait un excellent travail pour sortir la région de la précarité sur le plan éducatif. On fait donc réussir le maximum d’élèves en leur attribuant des notes fantaisistes qui n’ont rien à voir avec leur performance ou leur niveau. Résultat, au secondaire, particulièrement au sous-cycled’observation, les élèves ayant obtenu leur certificat d’études primaires sont incapables dans la quasi-totalité de lire ou de produire de manière profane un texte. Alors comment ont-ils fait pour obtenir ce diplôme ? Pas besoin pour répondre d’une boule de cristal : c’est juste le résultat d’une formation ou d’une pratique pédagogique biaisée.

Nous nous demandons quel est le projet de ce type de formation, est-ce un plan institué pour sacrifier des générations dans le grand Nord ? Est-ce une satisfaction pour les élites et intellectuelles du septentrion de voir leur région s’enliser dans cet état d’obscurantisme inqualifiable ?

Evoluons dans le décryptage. Toujours dans le grand Nord,lors des concours d’entrée en 6ème et 1ère année et même les examens officiels, c’est toujours le culte du pourcentage de réussite. Les délégations régionales en charge de l’éducation donnent des recommandations aux chefs d’établissement sur le nombre d’élèves à recruter lors de ces concours. Cependant, pour ne pas contester les ordres de la hiérarchie, lesdits chefs d’établissement font des mains et des pieds pour répondre aux exigences de la hiérarchie ; ce qui les amènent à recruter à un pourcentage élevé les élèves n’ayant pas le niveau du CE1 : ils ne savent ni lire, ni écrire. Le pire est que cette pédagogie suicidaire ne s’arrête pas à ce niveau. Le même processus continue au secondaire. Parfois on s’appuie sur des alibis selon lesquels : « tous les élèves ont droit à l’éducation » ; « au grand Nord, les enfants n’aiment pas l’école, alors, pour que les établissements ne se vident pas, il faut qu’ils réussissent ». Un énorme caprice en faveur des élèves mal formés dès la base qui est le primaire. On se dit vouloir résoudre un problème d’analphabétisme chronique qui sévit dans la région du grand Nord, pourtant on ne ménage pas des efforts pour assécher davantage un cours d’eau qui est déjà dans une zone aride. Si un pédagogue, face à une difficulté dans le processus enseignement/ apprentissage se réfère aux méthodes anti pédagogiques pour résoudre un problème d’apprentissage, il y a lieu de s’inquiéter. Ce qui est encore déplorable dans cette affaire, c’est le fait qu’on veuille contraindre certains enseignants à participer à ce génocide de l’éducation en zone septentrionale. D’une manière sournoise ou implicite, la hiérarchie de l’établissement amène les enseignants à comprendre et appliquer les principes de cette tradition qui voudrait qu’on fasse réussir à tous les prix les élèves qui ont un niveau douteux.

  1. LA CLOCHARDISATION ET L’INFANTILISATION DES ENSEIGNANTS : CEUX QUI DÉTIENNENT LA BOUSSOLE D’UN PAYS

En effet, la clochardisation et l’infantilisation du corps enseignant dans notre pays sont relatives au traitement indigne de l’enseignant camerounais. Mauvais traitements liés aux problèmes salariaux et actes de carrière, à l’environnement éducatif qui devient de plus en plus dangereux car l’enseignant a été dépossédé de son autorité. L’enseignant camerounais est le seul fonctionnaire qui finit sa formation à l’école et commence le travail sans le moindre sou. Supposé être indépendant financièrement dès la sortie de l’école, il se retrouve en train de quémander les frais de transport pour aller au travail à ses parents déjà époumonés à cause de multiples difficultés de la vie. Six mois après, on lui donne une avance de salaire communément appelé les 2/3. Cette modique somme lui permettra de s’épanouir un tout petit peu pour celui qui n’a pas encore de charges familiales. Après ces 2/3, les espoirs sont nourris en se disant que le complément de salaire sera imminent ; malheureusement, il devra attendre quatre ans et plus pour voir son salaire complet. Là, ce n’est que le complément de salaire, on ne parle pas des avancements et autres actes de carrière dont la non application est devenue une norme. Parfois pour avoir l’effet financier de ses avancements, il faut s’abonner à quelques réseaux mafieux où tu rachètes ton dû avec ton propre argent. A cette clochardisation s’ajoute l’intimidation de l’enseignant par sa propre hiérarchie : il est abandonné à lui-même, il est poignardé par des élèves délinquants, molesté par certains parents d’élèves disant que l’enseignant n’a aucune autorité sur leurs enfants chéris. Il en est de même des indemnités des examens officiels, il travaille pour être payé après un an.Voilà l’environnement dans lequel l’enseignant camerounais travaille. Avec des conditions de travail aussi précaires, la hiérarchie attend un résultat positif. En réalité, l’enseignant est un travailleur et citoyen étrange qui ne dispose que de devoirs mais jamais de droits.

En effet, ce mal-être qui colle à la peau du corps enseignant et qui s’enlise impacte directement sur son rendement sur le terrain, crée des frustrations ; la motivation suffoque peu à peu en lui jusqu’à ce qu’elle se dissipe complètement. Et c’est l’éducation toute entière qui en prend un coup. Avec ces conditions de travail qui n’honorent pas le corps enseignant, pensons-nous réellement qu’il soit capable de mobiliser des ressources pour résoudre ce problème d’analphabétisme qui prévaut presque fatalement dans le grand Nord ?

En tant qu’enseignant, nous craignons cette situation alarmante. Chaque jour, chaque semaine, chaque mois et chaque année, le nombre d’enseignants indignés s’accroit et les conséquences sont visibles sur le terrain. Pour l’instant, on peut encore stopper le développement de ce cancer. L’éducation est l’avenir d’un pays et nous parlons de l’émergence du Cameroun à l’horizon 2035 ; paradoxalement les efforts sont faits pour bâtir une société de cancres, en assassinant l’éducation. Pourrons-nous atteindre cette émergence en fragilisant ou en sacrifiant le secteur éducatif ?

Les mots employés dans cet article ne pourraient certainement pas démontrer à quel point cette situation est critique, mais sachons que nous sommes entre le marteau et l’enclume ; et si rien n’est fait de manière urgente pour revaloriser l’enseignant en le mettant dans des conditions de travail idoines et décentes, si rien n’est fait par les pouvoirs publics pour placer l’éducation comme priorité, nous aurons une société anarchique.

Une personnalité illustre disait : « si vous voulez détruire un pays, il suffit de détruire son système éducatif et d’y généraliser la corruption ». Cela est irréfutable, pas besoin d’une arme nucléaire pour détruire une nation, il suffit juste de fragiliser son éducation et le tour est joué.L’importance de l’éducation est un secret de polichinelle pour une nation, pas besoin de philosopher dessus, l’éducation est une fondation sur laquelle repose tout un pays. Voilà pourquoi, nous au SNAES (Syndicat National Autonome de l’Enseignement Secondaire) avons décidé d’orienter notre bataille dans ce sens ; il s’agit de militer pour que les droits des enseignants soient rétablis, mais aussi de mener des actions salvatrices en faveur de l’éducation de notre pays qui est en phase d’agonie. L’éducation doit rester ce précieux sésame, lorsqu’on a tout perdu.

En somme, voilà la situation actuelle de l’éducation dans la partie septentrionale du Cameroun. A cet effet, le gouvernement et particulièrement les élites et intellectuels du septentrion doivent revenir à de meilleurs sentiments et se pencher urgemment sur la question critique de l’éducation dans cette partie du pays, car le développement commence par la pensée.

DESIRE ELA, SA DU SNAES àPETTE DEPUIS MAROUA

LYCEE DE DIBOMBARI : Fin Trimestre balle au pieds

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Au lycée de Dibombari dans le Moungo sud, le jour de départ en congés de pâques, l’établissement était plongé dans une ambiance festive. En effet, la remise des bulletins et tableaux d’honneur y a été suivie par un match de football opposant la classe la mieux disciplinée du lycée, la Première D coaché par son professeur principal Mme Kouenga, au personnel du Lycée coaché par “senior” Ngouanfouo, ceci sous le regard avisé de Mme le Proviseur Mme Nomo Eteme Edith.

Après le coup d’envoi donné par Mme le Proviseur, les enseignants se sont rués à l’attaque telle des buffles enragés, pressant la défense adverse, les jouant en demi-camp, faisant oublier que leur moyenne d’âge sur le terrain était dans la quarantaine. Sous la pression, l’équipe d’en face était obligée de jouer des balles longues pour prendre à revers la défense des “profs”, ce qui leur a réussi à la vingt deuxième minutes de jeu. Menés 1-0, les enseignants n’ont pas baissé la pression, ce qui a poussé les élèves à commettre une faute dans la surface de réparation : le penalty sifflé par l’arbitre ne sera pas transformé et le score restera en faveur des élèves à la fin de la première mi-temps.

L’ambiance pendant la pause était celle de la célébration de la victoire par les élèves chahutant leurs enseignants, ayant déjà  vendu la peau de l’ours sans l’avoir tué, oubliant les propos du sélectionneur des lions indomptables bien avisé qui disait « Quand tu sais que tu es en danger, tu n’es plus en danger. Quand tu ne sais pas que tu es en danger, c’est là où tu es en danger. C’est de ça qu’il s’agit ». Après la reprise, ayant gardé la même pression sur la défense, il n’a fallu que 7min à l’équipe des enseignants pour égaliser puis mener au score grâce aux buts du collègue Wandja qui a ainsi fait oublier le penalty raté à la première période. Le score demeurera inchangé  jusqu’au coup de sifflet final mais aurait pu être aggravé si l’arbitre n’avait refusé un troisième but aux enseignants.

Les enseignants ont félicité leurs élèves pour leur discipline sur le terrain, ce qui n’a fait que confirmer la qualité disciplinaire de cette classe car, malgré le très haut degré d’engagement, l’équipe de la croix rouge conduite par des infirmiers de l’hôpital de district de Dibombari n’a pas été sollicitée, aucun joueur n’étant sorti sur une civière, ni n’a eu besoin d’une assistance médicale.

L’après match s’est prolongé et certains n’ont retrouvé le chez eux que vers les 23h. Que la fête était belle ! vivement que le sport fasse partie de nos habitudes surtout pour les personnels avoisinant la quarantaine et au-delà.

Lycée bilingue d’application de Yaoundé: l’école reprend les commandes.

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La suspension temporaire de la grève par les syndicats et les collectifs d’enseignants a permis aux lycées et collèges de prendre un nouveau souffle. Le lycée bilingue d’application de Yaoundé n’est pas en reste. En effet depuis lundi dernier, l’établissement retrouve peu à peu ses couleurs. Les élèves sont présents dans les salles de classes tout comme les enseignants. Les stagiaires, nombreux dans l’établissement, profitent de cette atmosphère renouvelée pour étoffer leurs connaissances en alliant la théorie reçue à l’école normale à la pratique sur le terrain. Les activités ont effectivement repris pour le plus grand bonheur de tous.

Outre la mobilisation de tous les protagonistes qui se donnent à fond pour sauver ce qui peut encore l’être de cette fin de trimestre, on observe les enseignants déferler par vague vers la salle informatique du lycée, à l’effet d’introduire leurs notes dans la plateforme dédiée à cet effet. L’objectif étant à terme de produire à date les bulletins qui seront remis aux apprenants le 8 avril prochain.

De son côté, l’administration du lycée s’est réunie pour faire l’état des lieux et projeter les bases d’une fin de trimestre sans heurts. Les enseignants s’attendent bien évidemment aux mesures que l’administration prendra. Il sera sans doute question de l’organisation des cours de rattrapage pour résorber le déficit des leçons non faites et ainsi mieux préparer les élèves notamment ceux qui affronteront les examens officiels dont l’horizon est désormais à portée de main.

Éliane Gansop, correspondante-centre.

Suspension de la grève des enseignants : reprise des cours à plusieurs vitesses dans les établissements d’enseignement secondaire du Cameroun

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La journée du lundi 28 mars 2022 marquait la reprise effective des activités d’enseignement-apprentissage et des évaluations dans les lycées et collèges du secteur public, après la suspension temporaire des différents mots d’ordre de grève par les syndicats d’une part et les collectifs d’enseignants d’autre part.

Le premier indicateur de cette relance des activités après une interruption de cinq semaines était l’effectif des élèves et des enseignants au rassemblement, une cérémonie traditionnelle qui permet de planter le décor de la semaine. Alors que dans certains établissements la cour qui accueille cet important événement hebdomadaire avait fière allure du fait du nombre de protagonistes ayant noirci ces places, dans d’autres par contre, une certaine timidité a été observée. Ici, que ce soit côté enseignants ou côté élèves, la ferveur habituelle des ambiances du lundi par temps d’accalmie n’était pas au rendez-vous. Cependant dans l’ensemble, nous pouvons affirmer sur la base des recoupements faits sur toute l’étendue du territoire en général et dans la région du Centre en particulier, que le retour à l’école prôné par les syndicats et les collectifs d’enseignants  a été suivi dans l’immense majorité des cas. La rupture avec le désert auquel les établissements étaient contraints depuis quelques temps a donné à voir un embellissement certain du paysage scolaire.

Le second indicateur tournait autour de la reprise des enseignements et des évaluations dans les salles de classe . Il faut dire que ces activités n’avaient pas été totalement abandonnés par les enseignants pendant la grève, quoique de nombreux apprenants en étaient sevrés. Ce lundi, l’observation générale renseignait sur le retour progressif à la normale. Alors que dans certains établissements les cours avaient repris, dans d’autres les élèves ont parfois été contraints à l’oisiveté les semaines précédentes. c’est le lieu de préciser que certains collègues n’ayant pas compris la nécessité d’une suspension stratégique de la grève, ont décidé unilatéralement de la poursuivre. ce qui pourrait expliquer les différents visages qu’ont présentés les établissements pris individuellement.

Le troisième indicateur de ce nouveau départ est le dépôt des notes pour l’établissement des bulletins pour le compte du deuxième trimestre de l’année scolaire en cours. Le spectacle donné par les enseignants a permis de montrer le niveau élevé de maturité des personnels dans la quasi totalité des établissements. Les maîtres du savoir se sont montrés dignes de leur rang en se soumettant volontiers à l’épreuve du report des notes ou en les déposant chez les censeurs désignés à cet effet. Il nous est revenu que de nombreux membres de l’administration dans les lycées et collèges étaient surpris de cette diligence qu’aucun d’entre eux n’aurait pu prédire. Cette démonstration de responsabilité et de discipline dont les enseignants ont fait montre traduit à suffire le degré d’appropriation par ces derniers du mot d’ordre de débrayage administratif initié par l’intersyndicale.

De ce qui précède, il n’y a pas de doute que la vitesse de croisière sera bientôt atteinte. Tous les indicateurs dominés par le vert témoignent de cette tendance majoritairement partagée qui va certainement niveler les extrêmes. Le gouvernement est ici interpellé à plus d’un titre pour ce qui est du respect scrupuleux de l’échéancier de règlement rédigé par ses propres soins, sans oublier la publication dans les brefs délais de la date de tenue du forum national de l’éducation.

Patrick William YONGUI HEUBO, correspondant-centre.

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