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Journée mondiale des personnels de soutien à l’éducation 2021

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L’Internationale de l’Éducation a établi la date du 16 mai comme une journée de reconnaissance des personnels de soutien à l’éducation (PSE). Cette journée, consacrée aux droits et au statut de ces travailleur∙euse∙s de l’éducation, a permis d’attirer l’attention de la communauté internationale sur le rôle essentiel joué par les PSE.

La crise du coronavirus a suscité la reconnaissance et le respect envers les travailleur∙euse∙s en première ligne qui ont pris des risques et travaillé sans relâche pour protéger la santé et assurer des services vitaux au milieu d’une pandémie mortelle. Parmi les travailleur∙euse∙s qui ont vu leur rôle et leur contribution placé∙e∙s sous les feux de la rampe et valorisé∙e∙s comme jamais auparavant, on trouve, notamment, les personnels de soutien à l’éducation (PSE). Il n’est, toutefois, pas certain que ce soutien se poursuive après la fin de la crise sanitaire.

Les PSE et la pandémie

Les PSE avaient peu de visibilité aux yeux du grand public avant la pandémie. Pourtant, les enseignant∙e∙s, les élèves et leurs familles ont toujours fait appel à leurs services. Quiconque est en contact avec les PSE dans les salles de classe, l’administration, les cantines, les bibliothèques scolaires, le nettoyage et la sécurité, l’entretien, le transport ou d’autres services scolaires, sait à quel point il∙elle∙s sont essentiel∙le∙s au bon fonctionnement des écoles et à une éducation de qualité.

Si les PSE ont toujours été essentiels à la création d’environnements d’apprentissage positifs et sûrs, ainsi qu’au bon fonctionnement des institutions éducatives, leurs contributions n’ont pas toujours été appréciées à leur juste valeur, y compris au sein des systèmes éducatifs. De fait, il arrive trop souvent qu’ils n’aient pas accès à une formation et à un développement de carrière de qualité, et qu’ils ne soient pas, non plus, consultés sur les enjeux qui ont une incidence sur leur profession.

Quand les écoles ont dû fermer leurs portes un peu partout dans le monde, ce sont les PSE qui ont distribué des repas aux élèves et aux familles, qui ont assuré la propreté et la sécurité des installations scolaires et qui ont travaillé inlassablement pour préserver la santé mentale des élèves. Ce sont aussi eux qui ont distribué les livres, installé les bornes WiFi et apporté leur soutien aux élèves dans le besoin.

Malheureusement, la vague de reconnaissance publique à l’égard des travailleur∙euse∙s en première ligne s’est rarement traduite par une amélioration de leur rémunération ou de leurs conditions de travail. Dans certains pays, des primes ont été instaurées à titre provisoire.

Cependant, un grand nombre de PSE ont continué à être surmenés et sous-payés. Certains avaient peu ou pas de sécurité d’emploi et travaillaient sous contrats précaires. Et dans certains pays, ils ont été mis à pied sans indemnisation lorsque les écoles et les universités ont dû fermer leurs portes.

Les PSE et la reprise

Dans une période postpandémique, la reprise dépendra des dépenses publiques supplémentaires affectées à la relance de l’économie et aux services publics qui ont été mis à rude épreuve par les crises sanitaire, économique et autres. Lorsque ces dépenses dépassent les budgets nationaux, il convient de faire preuve de solidarité pour faire avancer le monde ensemble.

De même que la disponibilité universelle des vaccins est indispensable à une reprise sanitaire mondiale, la solidarité internationale est la clé d’une reprise sociale et économique durable.

À mesure que les écoles reprennent les cours en présentiel, la disponibilité des PSE en nombre suffisant et dotés des outils nécessaires pour maintenir des niveaux d’assainissement appropriés est la clé d’une réouverture réussie.

Malheureusement, de nombreux gouvernements prévoient déjà des budgets stables ou réduits pour les services publics. Si d’aucuns reconnaissent la nécessité de stimuler les industries qui ont été touchées par la pandémie, ils semblent ignorer les contributions cruciales que l’éducation et les autres services publics apportent à la reprise, notamment sur le plan social et économique.

La privatisation et les partenariats public-privé (PPP) ont souvent été adoptés par les gouvernements en période d’austérité, bien qu’ils ne réduisent pas les coûts et n’améliorent pas la qualité. Dans le secteur de l’éducation, la privatisation, la commercialisation et les PPP ont pris de nombreuses formes : écoles privées et à but lucratif ; dépendance accrue à l’égard des entreprises privées en matière de politique ou de programmes d’études ; ou encore en ce qui concerne la conception et le fonctionnement des systèmes standardisés de test et d’évaluation. Les entreprises privées ont assumé certaines responsabilités en matière d’éducation, notamment par le biais de partenariats avec des entreprises EdTech, qui visent à la numérisation de l’enseignement. S’agissant des services d’éducation assurés par les PSE, cela s’est souvent traduit par la sous-traitance des prestations.

Les PSE et la privatisation

Durant la période d’austérité qui a suivi la crise économique et financière de 2008-2009, certains systèmes éducatifs ont sous-traité des services tels que restauration, transport, nettoyage et sécurité. Cette privatisation a souvent été encouragée par les institutions financières internationales, notamment la Banque mondiale.

Les entreprises privées qui fournissent ces services peuvent être locales, nationales ou multinationales. À titre d’exemple, la société française Sodexo gère des cantines et d’autres services alimentaires dans les secteurs privé et public. Selon son rapport annuel 2020, 19 % de ses revenus provenaient des écoles et des universités (pourcentage réduit cette année-là en raison des fermetures liées à la COVID).

Même lorsqu’ils travaillent pour des prestataires privés, les PSE continuent de faire partie intégrante de la communauté scolaire. Cette relation peut toutefois devenir plus ténue du fait de la sous-traitance.

En fonction des lois et pratiques nationales, les PSE peuvent ou non être en mesure de transférer leur emploi dans des entreprises privées. Les travailleur∙euse∙s des PSE peuvent ou non être couvert∙e∙s par les conventions collectives. Les conventions intégrant les PSE se concentrent surtout dans les secteurs de la restauration, des transports, du nettoyage et autres, plutôt que dans celui de l’éducation. Dans de nombreux cas, leurs liens avec les écoles peuvent être rompus s’il∙elle∙s sont réaffecté∙e∙s à un autre établissement.

Selon le secrétaire général de l’Internationale de l’Éducation, David Edwards, « pour les PSE, tout comme pour les travailleurs et travailleuses des autres secteurs de l’éducation, la reprise après la pandémie présente des opportunités mais aussi des dangers. Stimuler l’investissement dans les PSE peut contribuer à améliorer la portée et la qualité de l’éducation.

Les gouvernements doivent comprendre qu’une éducation de qualité nécessite des investissements. La sous-traitance de leurs responsabilités en matière d’enseignement public peut sembler être une solution économique, mais il ne s’agit pas d’un bon investissement. »

Pour favoriser des environnements d’apprentissage positifs et sûrs et garantir le bon fonctionnement des établissements éducatifs pour tou∙te∙s les élèves, il faut que les PSE soient soutenus, adéquatement rémunérés et indemnisés et habilités à défendre leur profession et leurs élèves.

 

EXAMENS TRUFFES DE FAUTES GRAVES : ne serait-ce pas le petit bout d’un immense iceberg totalement immergé ?

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Après de nouvelles bavures insolites, une nième chasse aux sorcières est lancée. Plus les années passent, plus les frasques autour de l’organisation des examens s’accumulent. Après des erreurs récurrentes sur le fond, sur la forme et les fraudes à répétition dues aux fuites des épreuves ces dernières années, voici maintenant des « fautes » sur la structure même de l’épreuve et sur l’approche pédagogique qui sous-tend l’évaluation certificative. Ce qui est dénoncé ici, c’est qu’après 7 ans de scolarisation au secondaire sous le modèle de l’APC, les candidats au baccalauréat de la session 2021 ont été soumis à des épreuves conçues pour une pédagogie par objectif « dite » désormais obsolète. Cette fois encore, au lieu de se poser les bonnes questions, la communauté éducative se limite à se demander : « à qui la faute ? »

Sur ce point spécifique, rien de plus simple ! Pas besoin d’être Sherlock Holmes pour établir les responsabilités. Devant ce mirage, il suffit juste de regarder soit du côté technique, soit du côté opérationnel de l’organisation des examens. En effet, les responsabilités techniques relatives aux épreuves d’examens sont à mettre à l’actif des Inspections de pédagogie conformément à l’article 8 du décret N°2012/267 du 11 Juin 2012 portant organisation du MINESEC, et les responsabilités opérationnelles au conseil des examens de l’Office du Baccalauréat du Cameroun, conformément à l’article 28 du décret N°2018/606 du 18 octobre 2018 portant réorganisation de l’OBC (pour cette fois, les Animateurs Pédagogiques sont hors de cause, ils ne sont plus nommés dans les établissements scolaires du Cameroun depuis quelques années). La réponse à la question de savoir si la banque des épreuves a été mise à jour conformément au changement de paradigme devrait rendre un verdict clair et sans appel à cette recherche de responsables. Si la réponse est oui, alors les responsabilités sont techniques, sinon, elles sont opérationnelles. Mais, de toutes les façons, la redevabilité (descendante et ascendante) face à cette situation incombe au MINESEC, Pr NALOVA. Que ce soit un acte de sabotage ou pas, les « faits » sont là ! Mais au lieu de se limiter à cela, il serait peut-être plus important de remarquer que l’Education dans notre pays est en train d’achever le processus de pourrissement de notre société qui désormais touche même le “Saint graal”.

« Une épreuve calquée sur le modèle de la PPO, devrait être du pain bénit pour les candidats ! »

Revenons au problème en question, lequel est-il ? Essayons d’analyser objectivement la question en expliquant la situation qui fait problème. Les motifs qui ont justifié le changement de paradigme qui a pris effet dans les enseignements secondaires dès 2014, qui se traduit par la migration de la Pédagogie Par Objectif (PPO), anciennement pratiquée avec une Approche Par Objectif (APO), pour la Pédagogie de l’Intégration (PI) pratiquée avec une Approche Par les Compétences (APC), étaient entre autres que :  les savoirs étaient fragmentés et donc non mobilisables par les apprenants, ils étaient principalement réduits au bas niveau dans la classification cognitiviste (déclaratifs et procéduraux), ils étaient décontextualisés et n’étaient pas enregistrés dans la mémoire à long terme de façon structurée (en schème ou en schémas mentaux), le taux d’échec était élevé et enfin et sans être exhaustif, l’éducation était incapable de former des citoyens compétents, capables de soutenir le développement du pays soit en créant de l’emploi, soit en répondant aux exigences du marché de l’emploi. Au niveau macro, disons que le motif était de répondre par cette réorientation pédagogique, aux manquements du système éducatif tant sur son efficacité interne qu’externe.

Alors, la pédagogie a décidé de s’employer à couvrir à la fois le champ des savoirs, des savoir-faire et des savoirs-être, en s’employant à construire à l’école des reflexes d’experts, des schémas mentaux, et des schèmes d’actions plus connues sous le nom de compétences. Il s’agissait d’ajouter une dimension à ce qui existait déjà : l’utilisation des ressources internes et externes (conceptions : savoirs, connaissances, méthodes, informations, façon de réfléchir, reflexes, culture…) pour résoudre un problème donné avec succès.  Durant toute la durée de la mise en place de cette pédagogie, les parents et la communauté éducative sont restés sourds aux multiples alertes qui insistaient sur la difficulté de sa mise en œuvre. La communauté éducative n’a pas su que plusieurs enseignants n’évaluaient pas suivant cette méthode, et que cette méthode jusqu’à présent n’est toujours pas en vigueur dans les Ecoles normales Supérieures, instance en charge de la formation des enseignants. Il faut même dire que les enseignants qui s’essayaient dans la nouvelle approche voyaient les élèves se soustraire à la partie dite intégration, partie qui traduisait pourtant l’innovation pédagogique, à tel point que les élèves s’adonnaient systématiquement à l’autre partie de l’épreuve, ressemblant aux épreuves du modèle PPO. Comme pour dire que la mayonnaise n’avait pas encore pris. Ceci traduit donc deux choses : la première c’est que l’innovation pédagogique requiert des candidats, la maitrise des ressources (PPO) et d’aller au-delà de ces ressources en les intégrants dans la résolution des problèmes ; la deuxième, c’est qu’une épreuve calquée sur le modèle de la PPO, devrait être du pain bénit pour les candidats ! C’est comme si les standards d’examen prévoyaient de décrire comment utiliser un véhicule dans une situation avec la consigne de se servir des mécanismes utiles à cet effet, mais à la place, il est seulement demandé de décrire ces mécanismes ! Le problème n’est donc pas que les élèves ont été piégés, le problème est qu’ils ont tout perdu en terme de niveau, le problème est que la réforme ne fonctionne pas. S’il y a deux leçons à en tirer, celle-ci est bien la première.

La deuxième leçon à tirer de cette cacophonie, c’est qu’il faut cesser de résumer le système éducatif à quatre jours, ceux de l’examen certificatif. Dans aucun pays sérieux, on n’étalonne les compétences d’un élève à partir d’une prestation ponctuelle. C’est à cause de cela que la communauté éducative pense que les classes d’examens ont plus d‘importance que les classes intermédiaires, et que les efforts des enseignants ne se résument qu’à la prestation des élèves à ces examens dont les paramètres sont indépendants de tout leur travail. Tout repose donc sur une poignée de personnes : les Inspecteurs et les membres de la commission d’examen (OBC). La formation des élèves ne concoure plus qu’à un diplôme obtenu après mémorisation (bachotage) et restitution. Quels que soient la qualité ou la validité des évaluations en classe, les recommandations des professeurs, les exercices d’application, les nécessités d’accompagnement psychopédagogique, ce sont les quatre jours des examens et le diplôme qui comptent. Comme je le disais plus haut, dans aucun pays sérieux, on n’étalonne les compétences d’un élève à partir d’une prestation ponctuelle. A titre d’exemple, pour l’Albi, l’équivalent du Baccalauréat en Allemagne, les 67% de la note finale proviennent des deux dernières années de scolarité et 33% proviennent d’un examen terminal passé en fin d’année. Pour la Maturita italienne, les lycéens présentent chacun un mémoire qui compte pour 30%, le contrôle continue compte pour 25% et une composition finale qui compte pour 45%. Au canada et aux États-Unis, c’est la « graduation » qui prévaut respectivement pour le Diplôme d’Etude collégial et le Hight School Diploma, durant tout leur cursus, les élèves valident des crédits comme pour la licence au Cameroun.

Nos examens du CEP au Bac, sont malheureusement encore établis sur un système qui dépend de beaucoup trop de variables aléatoires, indépendantes de l’apprentissage des élèves et du travail des enseignants, mais, qui dépendent des voeux des politiques de résultats et des personnes en charge de leur organisation. D’après les enquêtes menées par le Programme International d’Echange : « évaluer en tenant compte des performances obtenues tout au long d’un cycle est plus juste, plus gratifiant, plus intelligent que le bachotage, moins stressant et moins aléatoire en ce qui concerne les notes et l’environnement de composition ». Même la France créatrice du baccalauréat, depuis la réforme de 2018, le compose à 40% en contrôle continue, de premières et terminale, et le reste sur cinq matières dont l’oral. Il faut rappeler que le brevet quant à lui est organisé sur 800 points dont 400 en contrôle continue et 400 sur cinq épreuves finales, dont l’oral occupe 25%. La formation scolaire devrait donc avoir à tous ses niveaux, au moins la même valeur que celle qu’on attribue aux évaluations certificatives. Une épreuve donnée à un élève pendant le trimestre lors d’une évaluation sommative vaut bien une épreuve d’examen ! Pourquoi donc la différence dans son accompagnement et son traitement ?

Finalement, ce problème apparent sur les épreuves s’avère être révélateur d’une mauvaise mise en œuvre de la réforme des APC et d’une organisation obsolète des examens, qui dénuent l’école de toute sa dynamique formatrice. Peut-être que c’est l’heure pour les enseignants de se réveiller et de prendre en main leur action sur la société, car par cet imbroglio, notre travail est saboté, et nous sommes les premiers à en souffrir, parce que malheureusement dans notre pays, c’est par les examens que le pouls de l’efficacité de l’éducation est pris. Ce référencement est certes faussé, mais les élèves, la communauté éducative et toute la société y sont conditionnés, c’est pour cela que depuis cette maladresse sur les épreuves, la presse et tous les médias comme pour exprimer la sanction de la société, ont allumé un grand bûcher pour le corps enseignant.  C’est justement parce que les examens ont cette forme que tous les détracteurs de l’éducation savent bien où frapper pour faire mal. Mais où cherchons-nous les responsabilités ? Alors même qu’un manager (Ministre, Directeur…) ne peut pas constituer une équipe compétente grâce à son pouvoir discrétionnaire, car à la place, c’est la politique et les réseaux sulfureux qui décident. Il est de notoriété publique dans notre pays que le profil de carrière et la compétence ne sont pas des critères qui déterminent l’accès à l’aptitude à des responsabilités. Comment alors croire qu’un manager puisse être garant du travail que son équipe rend ?  Comment croire que le travail sera correctement effectué selon son leadership ? Comment attendre alors de la compétence et de la loyauté dans le service ? Les fuites et les fautes dans les examens !  Pour des intérêts personnels, des individus sont prêts à couler tout un pays. En effet, l’éducation est le dernier rempart de la société face à la déchéance complète. Malheureusement, voici l’organisation des examens, qui était pour beaucoup une fierté nationale, qui lui aussi est en train de sonner le glas pour notre société. Rappelons-nous au passage que les syndicats ont attirés l’attention de l’Etat depuis 2016 sur la nécessité de réorganiser notre système éducatif, et que depuis lors l’organisation d’un Forum National de l’Education préparée par les syndicats et le MINESUP, est suspendue par faute de moyen, moins de 1 milliard, tandis que 250 milliards sont engloutis dans la construction d’un stade inachevé en mi 2021, pour une compétition qui devait avoir lieu en 2019, et que 180 milliards pour la pandémie COVID 19 ont été mal gérés. C’est certainement aux enseignants de donner un coup de défibrillateur à cette société qui s’aliène.

Allons-nous continuer d’essayer de soigner la tumeur cancéreuse dont est victime notre société avec du spray pour fourmis ? Allons-nous une fois de plus essayez d’agir sur les effets d’un problème sérieux au lieu de le faire sur ses origines ? Faire de la politique de l’autruche ? Ces couacs sur les épreuves d’examens ne sont que l’arbre qui cache la forêt ! Pourquoi insister avec ce système de certification vulnérable, vétuste et inopérant ? Seuls les idiots ne changent pas ! Le sommes-nous tous ?

 

 

MANUEL SCOLAIRE AU CAMEROUN : rencontre d’experts à la FES Yaoundé pour envisager un cahier des charges pour les producteurs

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Le 19 avril 2021 s’est retrouvée à la Fondation Friedrich Ebert de Yaoundé l’équipe des experts sélectionnés par le SNAES dans le cadre du deuxième volet du projet sur la crise du manuel scolaire au Cameroun.

Ce projet, élaboré et mis en exécution par le Syndicat National Autonome de l’Enseignement Secondaire en partenariat avec la Fondation Friedrich Ebert et Stiftung du Cameroun et d’Afrique centrale, a démarré en 2019 par un travail de recherche sur les causes de la crise du manuel scolaire au Cameroun. Avaient alors pris part à cette première étape du projet les enseignants-chercheurs des universités de Dschang, Yaoundé 1, Douala, Maroua et Bamenda. Les travaux de recherche évalués scientifiquement avaient fait l’objet d’une publication dédicacée à l’hôtel Djeuga Palace de Yaoundé en décembre 2020. Cet ouvrage, intitulé Le manuel scolaire au Cameroun : enjeux, diagnostic et esquisses de solutions pour une politique sectorielle, connaît un remarquable succès auprès du public.

Le 19 avril dernier a donc été l’occasion du lancement de la deuxième phase de cet important chantier. Le manuel scolaire met en effet en œuvre dans le cadre de sa production jusqu’à sa mise à disposition dans les salles de classes une chaine de spécialistes. Chaque segment de ce processus doit être managé qualitativement pour que le résultat final escompté puisse être atteint. Qui produit le manuel scolaire camerounais aujourd’hui et sur la base de quel cahier de charges ? Le SNAES et la Fondation Friedrich Ebert de Yaoundé veulent creuser cette importante question, parce que de sa réponse dépend la possibilité ou non de mettre en œuvre un processus qui accouche d’un manuel scolaire de qualité.

Pour ce nouveau volet, des experts, enseignants-chercheurs des universités de Yaoundé 1, Douala et Bamenda, des ENS de Yaoundé et de Maroua, se sont donc retrouvés à la FES le 19 avril 2021. Cette rencontre a permis de présenter le contexte et la justification du projet, ses objectifs, les résultats qui en seront attendus. Les experts en ont également profité pour identifier les déterminants de la qualité d’un manuel scolaire, et après un passage en revue des thèmes de recherche et des profils correspondants, les tâches ont été réparties, un agenda pour les prochaines étapes adopté.

Image 2 : vue du panel de la dédicace du précédent ouvrage sur le Manuel scolaire au Cameroun

GAROUA: franc succès d’étape pour la caravane de formation du leadership intermédiaire du SNAES

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Lancé le vendredi 21 mai 2021, l’atelier de développement des capacités du leadership intermédiaire du SNAES dans la région du Nord s’est achevé le dimanche 23 mai 2021 au New Town Palace hôtel de Garoua sur un franc succès. Y ont participé les responsables des sections d’arrondissements et de départements de la Bénoué, du Mayo Louti, du Mayo Rey et du Faro. Soit quelques 23 cadres du SNAES.

A l’ouverture de l’atelier, le partenaire du SNAES dans cette importante opération, la Fondation Friedrich Ebert de Yaoundé, par la voix d’un de ses responsables de programme, M. Norman Taku, a souligné le fait que la Fondation allemande est une institution sociale libérale qui appuie les acteurs politiques et de la société civile dans le combat pour la défense des droits civils, politiques et syndicaux. Au Cameroun depuis des années, elle appuie la société politique et la société civile, notamment les syndicats. Il a rappelé le rôle central qui est celui de l’école et d’une éducation de qualité pour la transformation positive des sociétés, et encouragé les enseignants à prendre au sérieux leur rôle auprès des jeunes. Le SG du SNAES a rappelé la qualité et la diversité du partenariat qui lie son organisation et la Fondation Friedrich Ebert, et invité les participants à saisir l’opportunité ainsi offerte pour s’outiller en vue d’une future autonomie d’action. Il a insisté sur l’importance de l’idéologie dans l’action et rappelé que le SNAES est déterminé à implémenter sur le terrain le syndicalisme de développement adopté lors de son congrès de 2007.

Structuré en 3 grandes parties, l’atelier s’est attelé à mettre à la disposition des participants pour appropriation des outils idéologiques (analyse de l’histoire du syndicalisme au niveau global et local, le pouvoir syndical et sa construction, l’éducation et son avenir, le syndicalisme au service du développement), des outils juridiques et syndicaux d’action syndicale, et des outils techniques (organisation d’un syndicat, financement syndical, le suivi-évaluation et ses instruments…).

L’atelier a aussi été l’occasion d’installer officiellement le Bureau régional du SNAES dans la région du Nord, ainsi que le point focal du Comité des femmes syndicalistes du SNAES dans la région. L’événement a fermé ses portes le dimanche 23 mai 2021 par la remise des certificats de participation.

 

Quand l’école devient dangereuse !

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L’école est par essence un lieu sacré où élèves et enseignants se sentent ou devraient se sentir accueillis et protégés ; où les valeurs morales sociétales devraient frapper à l’œil au premier abord car c’est le moule de la société. C’est là que naissent et que sont façonnés les grands esprits qui bâtissent ou qui sont susceptibles de bâtir la société selon qu’ils y ont été bien encadrés ou pas. Il y a donc un lien intime entre l’école et la société. Lien dont le politique à la responsabilité mais aussi le droit d’entretenir dans le bon sens car l’inverse produirait à coup sûr le chaos.

Or l’école camerounaise depuis près d’une décennie s’enlise dans une vague  d’indiscipline, de désordre et de violence caractérisée par des élèves chaque jour un peu plus audacieux ; des enseignants qui cèdent à la frustration et à la peur ; une administration qui hésite et qui tâtonne et un Etat en manque de vrai repère. Mais ça, ce n’est peut-être pas le plus effrayant. Ce qui blesse, c’est l’avenir de l’école qui découle de toutes ces dérives. Un regard dans un avenir proche et surtout lointain de notre école donne froid dans le dos.

Quand on regarde nos jeunes apprenants se transformer en flâneurs, toxicomanes, agresseurs, pornographes, assassins par la magie d’un effet d’entrainement particulièrement nocif et d’une forme d’héroïsme foncièrement malsain ;

Quand on pense à la conséquence de la désinvolture totale d’une minorité d’élèves qui sape de manière profonde et définitive la qualité de l’éducation d’une majorité écrasante de notre jeunesse qui n’aspire qu’à passer par le moule de l’école pour devenir de véritables acteurs de production et de promotion  du développement ;

Quand on jette un coup d’œil dans le rétroviseur pour se rendre compte du degré effrayant de la détérioration de la qualité des enseignements en dix ans seulement ;

Quand on se projette sur ce que cette jeunesse produira comme type de société dans quinze à vingt ans, ça fait frémir, ça fait gémir, ça donne envie de crier mais surtout d’agir.

Le danger est tellement réel et imminent qu’il est presque impossible de faire autrement que d’agir pour stopper le saignement. Oui, notre école saigne et se meurt. Et nous avons le devoir, la responsabilité – en tant que personne, enseignant et syndicaliste – de penser notre stratégie et d’agir pour arrêter ou tout au moins freiner l’élan de la détérioration exponentielle que connait notre société.

Agir ! Oui ! Mais comment ?

Parmi les conventions fondamentales de l’OIT figure une qui traite expressément de violence et de harcèlement : c’est la convention N°190 adoptée en juin 2019. Commencez donc par vous imprégner objectivement de cet outil juridique. Sondez tous les angles de cette convention pour voir ce qu’elle a de bénéfique pour la société en général, le travailleur et l’enseignant en particulier. Puis, rejoignez-moi sur le site www.snaes.org pour un débat sérieux et une réflexion profonde sur les implications de cette convention. Je vous y attends !!!

 

NGAOUNDERE: la tournée de développement des capacités du leadership intermédiaire du SNAES dans le grand nord boucle sa première étape

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Du 14 au 16 mai 2021, à l’hôtel Transcam de Ngaoundéré, s’est déroulé l’atelier de développement des capacités du leadership du SNAES dans la région de l’Adamaoua. Ont pris part à cet atelier une trentaine de camarades responsables des sections d’arrondissements (SA) et des sections départementales (SD) du SNAES dans la région. L’atelier s’est organisé avec l’appui de notre partenaire, la Fondation Friedrich Ebert et Stiftung du Cameroun et d’Afrique Centrale.

Au cours des trois journées qui ont été consacrées à cet atelier, les participants ont été familiarisés avec les outils idéologiques (1ère journée), les outils juridiques (2e journée) et les outils techniques (3e journée) de l’action syndicale.

Au rang des outils idéologiques, l’atelier a passé en revue l’histoire et l’évolution du mouvement syndical global depuis les hanses du XIe siècle en passant par les corporations et compagnonnages jusqu’à la naissance de l’internationale ouvrière au XIXe siècle. Il s’est aussi penché sur le concept de syndicalisme de développement pour examiner les meilleurs moyens de le mettre en œuvre sur le terrain, afin de toujours allier réclamations et revendications de meilleures conditions de vie et de travail à la promotion des obligations professionnelles orientée vers la production d’un citoyen de demain outillé pour être un véritable agent de développement.

Dans le processus d’examen des outils juridiques, l’atelier a passé en revue les conventions fondamentales et les conventions de gouvernance de l’OIT, ratifiées ou non, notamment les conventions 87 et 98, mais également les plus récentes comme la convention 190 sur la violence et le harcèlement au travail et sa recommandation 206.

Autour de la problématique de la ratification de la C190 par le Cameroun, un vif débat a surgi sur certaines dispositions de celle-ci, notamment celles concernant la distinction entre les notions de sexe (femme/homme) et de genre (féminin/masculin) qui constitue une nette évolution au regard de la déclaration de Philadelphie qui, elle, se limite au sexe, et de l’exigence de la prise en compte, de la protection et d’une certaine manière de la promotion du genre. La question du genre avec ses déclinaisons actuelles – celle-ci déborde le féminin et le masculin (conception de l’OMS) pour ouvrir sur les bisexuels, les transgenres, etc., même si la C190 n’est pas explicite sur ce point – a cristallisé les débats et suscité une courte présentation sollicitée et obtenue par M. Norman Taku, Responsable de programmes à la Fondation Friedrich Ebert de Yaoundé, sur la perception que les Africains ont du concept de genre et de la liaison de celui-ci à l’homosexualité et à la sodomie, perception qu’il estime dans sa présentation  fondée non sur la science mais sur les préjugés. Ce point de vue n’a pas convaincu grand monde parmi les participants et, s’il a ouvert un débat, il s’est surtout agi d’un débat tendu. Et les participants ont exigé que le SNAES se prononce officiellement sur la ratification de la C190 et sur la question de l’homosexualité.

Au chapitre des outils techniques, l’atelier a permis d’examiner les modes et processus d’organisation d’un syndicat, de son financement, de son fonctionnement optimal. L’atelier s’est achevé le dimanche 16 mai 2021 à 17h30 par la remise des certificats de participation et la prise des photos de famille.

La Rédaction

Au Sénégal, un traitement avec de l’hydroxychloroquine : “On ne suit pas aveuglément l’OMS”

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Covid

Alors que l’OMS a déconseillé l’hydroxychloroquine comme traitement préventif de la maladie liée au Covid-19, le chef du service des maladies infectieuses de l’Hôpital de Fann à Dakar n’a jamais cessé de l’utiliser, en association avec une autre molécule : l’azithromycine. Pour “Marianne”, le chercheur dévoile les premiers résultats de son étude rétrospective.

En France, l’hydroxychloroquine (*) a été comme éclipsée depuis l’avis défavorable de l’OMS en octobre dernier pour son utilisation comme traitement pour les malades atteints du Covid-19. Malgré la mauvaise presse internationale, le Sénégal poursuit son traitement à base d’hydroxychloroquine, associé à une autre molécule : l’azithromycine. Une utilisation sans discontinuer depuis le 19 mars 2020 qui a permis au docteur Moussa Seydi, chef du service des maladies infectieuses de l’hôpital Fann à Dakar et professeur titulaire de la chaire d’infectiologie de l’université Cheikh Anta Diop, d’établir plusieurs analyses sur son efficacité au fil des mois.

Tout comme la dernière étude de l’OMS parue en octobre dernier, Moussa Seydi est arrivé à la conclusion que l’utilisation de l’hydroxychloroquine seule ne permettait pas d’avoir des effets sur l’état des malades. Au terme d’une étude menée sur près de 1 000 patients, l’infectiologue sénégalais assure néanmoins que l’association des deux molécules, azithromycine et hydroxychloroquine, est bénéfique pour soigner les malades dans un état peu sévère. Son étude, menée en étroite collaboration avec l’Institut Pasteur de Dakar et son directeur, le Dr Amadou Alpha Sall, vient d’être soumise pour une publication dans une revue scientifique.

Jusqu’ici, le Sénégal enregistre officiellement 39 664 contaminations et 1 087 décès depuis le début de la pandémie. Inspiré par les travaux de l’infectiologue marseillais, Didier Raoult, le docteur Moussa Seydi est devenu une référence en matière de lutte contre le coronavirus dans son pays. Entretien.

Marianne : Quelle est la situation épidémique au Sénégal ? L’état des hôpitaux ?

Moussa Seydi : On observe une baisse constante du nombre de nouveaux cas, du nombre cas graves ainsi que des décès. À l’hôpital Fann, où nous recevons le plus grand nombre de cas sévères, seule la moitié des lits réservés au Covid sont occupés.

Comment l’expliquer ?

C’est multifactoriel. D’après moi il y a des facteurs que l’on peut qualifier de certains, d’autres de probables et d’autres encore qui restent inconnus. D’abord, il est certain que le confinement, même s’il n’est pas très strict au Sénégal, ainsi que le début de la vaccination ont contribué à cette baisse. Nous avons vacciné en priorité les sujets les plus à risque, les personnes âgées et les personnes avec des comorbidités. Plus de 60 % des cas sont recensés à Dakar et à Thiès et c’est là où l’on vaccine. Aussi, probablement, que le facteur climatique joue dans cette baisse. Avec le froid qui s’en va et on constate que le nombre de cas diminue. Mais rien n’est sûr quant à cette théorie. C’est simplement une possibilité, peut-être conjuguée à autre chose. Pour les facteurs inconnus, on sait que toutes les épidémies suivent une évolution, que l’on fasse quelque chose ou pas.

Il y a un an, vous disiez auprès de Marianne observer de bons résultats avec la mise en place d’un traitement à l’hydroxychloroquine associé à l’azithromycine, inspiré de celui du Pr Raoult. Qu’en est-il aujourd’hui ?

Nous continuons de l’utiliser. Depuis, et nous avons fait plusieurs analyses intermédiaires qui nous permettent de dire que ce traitement est bénéfique. La dernière que nous avons faite a porté sur pratiquement 1 000 patients. 926 pour être exacte. Dans ce contexte international où les avis et les résultats sur cette association divergent, il est très important pour nous de réaliser ces analyses intermédiaires par rapport à nos méthodes.

Je précise que nous avons choisi d’évaluer le statut clinique des patients au 15e jour, c’est-à-dire après deux semaines d’hospitalisation. Nous avons ensuite comparé le statut clinique des patients qui ont pris l’association hydroxychloroquine/azithromycine et les patients qui n’ont pas pris ce traitement. Nous avons constaté une proportion plus importante de patients qui sont sortis, soit guéris, parmi les patients qui ont pris le traitement.

“C’était une urgence, une question de santé publique. On ne pouvait pas rester sans rien faire.”

Nous avons fait ce que l’on appelle une analyse multivariée. Elle est préférable à l’analyse univariée. Je m’explique : si vous faites une analyse univariée en comparant des patients qui ont pris et d’autres qui n’ont pas pris le traitement, il se peut que les patients qui ont pris soient les moins sévèrement touchés. Or, on sait que le traitement fonctionne moins bien, voire pas, chez les patients gravement atteints. Selon comment vous tournez votre étude, vous pouvez dire que le traitement fonctionne très bien (si vous donnez l’association des deux molécules à des patients peu touchés). Ou bien, vous pouvez dire que ça ne marche pas du tout (si vous le donnez à des patients trop sévèrement atteints).

C’est pourquoi, pour éviter ce biais, nous avons choisi l’analyse multivariée qui fait que nous avons dans notre cohorte autant de malades sévères et moins sévères mais aussi des personnes non malades. À travers cette analyse multivariée, le résultat reste constant : l’association de l’hydroxychloroquine et de l’azithromycine pour soigner est bénéfique.

Pouvez-vous rappeler ce qu’est le traitement à l’hydroxychloroquine ? Et pourquoi l’avez-vous choisi au départ ?

C’est un traitement utilisé contre le paludisme, mais en réalité c’est aussi une molécule qui a une bonne action dans le cadre d’autres pathologies chroniques comme le lupus. Je tiens par ailleurs à préciser que nous n’avons pas inventé ce traitement. Il est basé sur celui du professeur Didier Raoult. La seule chose que j’ai modifiée dans le traitement est la manière de donner l’azithromycine aux patients.

J’ai choisi au départ, en mars 2020, d’utiliser cette combinaison thérapeutique après lecture d’articles scientifiques sur l’effet de l’hydroxychloroquine et de l’azithromycine ainsi qu’après avoir étudié les analyses préliminaires du Professeur Raoult. Par ailleurs, ces molécules étaient connues en Afrique, pas très coûteuses et accessibles rapidement. C’était une urgence, une question de santé publique. On ne pouvait pas rester sans rien faire. Dès les premières études, nous avons remarqué que l’azithromycine associée à l’hydroxychloroquine faisait mieux que l’absence de traitement ou que l’hydroxychloroquine seule.

Vous savez, certains pays utilisent l’ivermectine (notamment en France, N.D.L.R.). Aux États-Unis, ils utilisent le Remdesivir. Mais aucun de ces traitements n’est actuellement validé par l’OMS. Chaque pays doit prendre ses propres décisions en attendant qu’un processus plus fluide et vérifié soit trouvé de façon plus globale.

En octobre dernier, l’OMS indiquait que le traitement à l’hydroxychloroquine apparaît comme “avoir peu ou pas d’effet sur les patients hospitalisés, que ce soit en termes de mortalité, de mise sous respirateur ou de durée d’hospitalisation”. L’institution va même jusqu’à déconseiller son utilisation. Une conclusion livrée au terme de six essais contrôlés et randomisés réunissant près de 6 000 participants. N’avez-vous pas l’impression d’être à contre-courant ?

L’OMS est une institution prestigieuse et respectable. Je ne fais pas partie de ceux qui lui jettent la pierre. Il se trouve que je suis un scientifique, et le scientifique n’a pas d’états d’âme. Il se base sur des faits et prend ses responsabilités. En faisant mon travail je trouve des résultats éloquents et ils comptent davantage que les recommandations de l’OMS.

“Je ne connais pas personnellement Didier Raoult. Mais je sais que c’est un grand scientifique.”

Par ailleurs, je voudrais préciser que je ne suis pas en contradiction avec l’OMS. Parce que dans son étude, l’OMS n’a étudié que la prise de l’hydroxychloroquine à une posologie inférieure (dosage et fréquence de prise d’un médicament) à celle que j’utilise. De plus, nous parlons de l’efficacité de l’association azithromycine/hydroxychloroquine, ce que l’OMS n’a jamais étudié. Moi-même, dans mes analyses rétrospectives, je dis que l’utilisation de l’hydroxychloroquine seule, je ne l’ai pas trouvé efficace.

Je crois que nous devons appréhender ce que dit l’OMS avec beaucoup de lucidité. Les scientifiques de l’OMS méritent qu’on leur fasse confiance mais on ne doit pas les suivre aveuglément. Il est arrivé qu’elle revienne sur des recommandations.

Observez-vous des effets secondaires cardiaques significativement plus fréquents chez les personnes ayant reçu le traitement ? C’est notamment ce que dit une analyse portant sur plus de 50 ans de données de la base de pharmacovigilance de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), menée par des chercheurs français et américains.

On a constaté des effets secondaires, mais bénins, qui ont tous disparu sans qu’il y ait de traitement supplémentaire, notamment des diarrhées.

Je tiens tout de même à préciser que nous avons commencé une étude dans laquelle nous faisons un électrocardiogramme très poussé par rapport à ce que l’on fait actuellement. Cela va nous permettre d’insister sur les effets cardiovasculaires de cette association. On a eu à constater quelques cas de troubles du rythme cardiaque, qui ont cessé sans traitement, ainsi que quelques cas de palpitations cardiaques. Globalement le traitement est bien supporté.

Début avril, Didier Raoult était en visite au Sénégal, où le président Macky Sall lui a remis la haute distinction de “la dignité de commandeur dans l’ordre national du Lion”. Comment avez-vous accueilli cette visite ?

Je ne connais pas personnellement Didier Raoult. Mais je sais que c’est un grand scientifique, un grand infectiologue. Il a énormément apporté à l’infectiologie et au Sénégal. Nous n’avons pas pu nous rencontrer lorsqu’il est venu, par un concours de circonstances. Il mérite absolument la distinction que le chef de l’État lui a accordée. J’en suis très content.

Comment expliquer que l’utilisation de l’hydroxychloroquine soit moins controversée au Sénégal ? Et plus largement en Afrique puisque le Maroc, l’Algérie ou encore la Côte d’Ivoire l’utilisent toujours.

Je n’ai pas d’explications. Seulement au Sénégal, il y a deux choses à dire. La première du côté politique. Nous, scientifiques, ne sommes pas soumis à l’influence du politique. Le président nous donne entière liberté. Il nous écoute respectueusement et prend en considération ce que l’on dit.

“Si le monde entier trouve un résultat et que moi je trouve autre chose et que c’est convaincant, je ne vais pas arrêter pour autant.”

Vous pensez qu’il s’agit de l’inverse en France et plus largement en Occident ?

Je ne sais pas. Je parle de ce que je connais au Sénégal. Je ne peux pas commenter dans les autres pays car je ne connais pas leur réalité. Ce que je peux témoigner ici, c’est qu’au Sénégal, nous n’avons pas d’état d’âme par rapport aux résultats des études. Si le monde entier trouve un résultat et que moi je trouve autre chose et que c’est convaincant, je ne vais pas arrêter pour autant. Si demain, les études que l’on mène disent que cette association n’est pas efficace, alors on arrêtera. Autre fait, cette molécule est largement utilisée au Sénégal, les gens se posent donc moins de questions.

Plus récemment en France, un traitement à base d’Ivermectine (un antiparasitaire) connaît un regain d’intérêt. Qu’en pensez-vous ? L’utilisez-vous ?

Non, parce que malheureusement on n’a pas pu débuter d’étude par rapport à ce traitement. Mais on travaille avec des collègues français pour commencer des travaux justement. La prise de ce traitement est encore plus simple que l’association azithromycine/hydroxychloroquine. Ce serait idéal si cela marche puisque ce serait accessible au plus grand nombre. Mais je ne veux pas trop m’avancer car je ne travaille pas encore sur son efficacité. En outre, il faut souligner que la molécule n’est pas non plus reconnue par l’OMS.

Le Sénégal a débuté sa campagne de vaccination mi-février, principalement avec des doses d’AstraZeneca ainsi que du sérum chinois, Sinopharm. Le pays a-t-il suffisamment accès aux vaccins d’après vous ?

Non. Nous avons un nombre de doses bien faible par rapport à la demande, même s’il est à noter que nous avons eu la chance d’avoir démarré la vaccination tôt. C’est bien sûr une question de moyens. Toutefois, je crois que la solidarité internationale seule ne pourra pas suffire pour garantir le nombre de vaccins dont on a besoin. Il est évident que nous devons mettre des moyens pour acheter des vaccins par nous-mêmes, ce que le Sénégal a commencé à faire.

En juillet 2020, l’OMS a suivi le Comité directeur international de l’essai clinique Solidarity d’interrompre les volets d’un essai destinés à tester l’hydroxychloroquine et l’association lopinavir/ritonavir. Les résultats provisoires ont montré « que l’hydroxychloroquine et le lopinavir/ritonavir n’entraînent que peu ou pas de réduction de la mortalité des patients atteints de COVID-19 hospitalisés, par comparaison aux soins standard », écrit l’OMS dans son communiqué.

 

VIOLENCE, STUPEFIANTS, PORNOGRAPHIE A L’ECOLE: qu’est-ce qui a manqué et que penser de la gestion actuelle?

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Depuis quelques années, nous égrenons comme un chapelet maléfique la liste des maux qui accablent chaque jour un peu plus le milieu scolaire. Et cette liste ne cesse de s’allonger en même temps que les incidents qui s’y rapportent se généralisent : un proviseur assassiné à Foumban ; un surveillant général dans le coma à Foumbot, le crâne presque fendu à la machette ; un enseignant poignardé à mort à Yaoundé Nkolbissong ; un élève assassiné à Douala Deido ; un lycée incendié dans l’extrême-nord, etc., et chaque fois par des élèves ! Nos établissements scolaires sont devenus des hauts-lieux du crime ordinaire d’abord, puis progressivement du crime organisé : le trafic et la consommation de stupéfiants s’y installe, et les élèves ont leurs réseaux de dealers qui couvrent des villes entières, supervisés par des caïds aussi durs que ceux des films américains. La pornographie fait les choux gras de la presse ces derniers temps à cause de Kribi, mais elle n’est ni nouvelle, ni localisée, de même que la pédophilie dont on parle moins alors qu’elle est déjà une plaie purulente.

En face, étonnement d’abord, culpabilité à peine avouée ensuite, impuissance plus ou moins déguisée enfin. Ceux qui ont en charge l’éducation de la jeunesse ont du mal à regarder l’opinion et à se regarder. Sous nos yeux, l’espace scolaire est devenu une véritable déchetterie. Et ce n’est qu’à ce moment qu’on s’en émeut. L’étape suivante, qui est déjà là, est celle de la peur, qui peut devenir terreur. Parlant de son fils Néron dans Britannicus de Racine, Agrippine dit cette phrase magnifique : « S’il cesse d’avoir peur de moi, je devrai bientôt avoir peur de lui. » Ces enfants qui commencent à ne plus avoir peur de nous, nous devrions bientôt avoir peur d’eux. Est-ce cela que nous voulons ? Que nous avons voulu ? Sinon, qu’est-ce qui a manqué ? D’autre part, sommes-nous en train de gérer cette situation nouvelle efficacement ?

  1.   Ce qui a manqué ou foiré dans la mise en musique de l’éducation

Pour identifier ce qui a manqué, il faut caractériser pour bien les comprendre l’éducation et l’école. Eduquer, c’est orienter, donner une direction. Autrefois, en tout cas jusqu’au XIXe siècle, c’était élever, c’est-à-dire donner de la hauteur, de la dignité, du raffinement par la culture, de la majesté. « On ne naît pas homme, on le devient. », disait Erasme comme Tertullien avant lui. Eduquer, c’est donc élever un « petit animal » au rang d’humain, c’est humaniser. Comment s’y prendre efficacement ? Donnons la parole à Thycidide dans La Guerre du Péloponèse : « N’imaginez pas qu’un être humain puisse être très différent d’un autre. La vérité, c’est que l’avantage reste à celui qui a été formé à la plus rude école. » Qu’est-ce que c’est qu’une rude école ? On peut se risquer à la définir comme une école de la discipline. Pourquoi ?

Jusqu’au XVIIe siècle, le mot discipline désignait encore un instrument de châtiment : un fouet. On donnait ou se donnait la discipline, en d’autres termes, on donnait le fouet ou se fouettait. Puis discipline a désigné une direction morale, une influence. On pouvait alors être sous la discipline de quelqu’un. Ainsi, les diverses branches de la connaissance sont devenues des disciplines, chacune avec des règles strictes qu’il ne faut pas transgresser. Dans ce cadre disciplinaire-là, l’enseignant est devenu le maître, celui qui, grâce à la maîtrise d’une discipline donnée, peut influencer positivement l’élève, c’est-à-dire le discipliner.

Le problème de notre école, c’est qu’on s’y trompe depuis toujours sur le statut des acteurs. Ainsi, le maître de la discipline, le « discipline master » comme on l’appelle, y est le surveillant général, qui, curieusement, n’a pas de disciple à influencer. La plupart du temps, il n’est que le bourreau, le garde-prisonnier, au sens le moins péjoratif possible. Et l’importance disproportionnée accordé à ce personnage explique pourquoi nos établissements scolaires sont en train de devenir des prisons de haute sécurité : hauts murs d’enceinte hérissés de tessons ou barbelés, caméras de surveillance, pléthore de surveillants généraux et de surveillants de secteurs.

Parallèlement à l’hypertrophie de la fonction de surveillance, une hypotrophie de celle de discipline véritable s’est installée. L’enseignant véritable doit être maître d’une discipline, au point de l’incarner aux yeux de ses disciples. C’est dans ce sens qu’on dit que l’on n’enseigne pas ce qu’on sait, mais ce que l’on est. Depuis des lustres, non seulement on ne s’est plus assuré que seuls les meilleurs d’une discipline deviennent des enseignants, mais en plus on s’est ingénié à faire entrer dans le corps un maximum de gens qui ne maîtrisent rien, par népotisme, corruption, tribalisme, régionalisme mal compris… des candidats aux rabais à qui l’on donne des formations initiales au rabais et presque pas de formations continues. Puis on a fini par franchir le pas : désormais, n’importe qui peut enseigner et ce sont les parents qui recrutent et paient.

Dans cet univers scolaire où les véritables maîtres de la discipline sont devenus rares, les nouveaux maîtres s’en sortent-ils ? Pas du tout, et pour cause. Toute une législation a été mise en place pour leur ligoter les mains : plus de châtiments corporels, humiliants, plus de ci, plus de ça… La judiciarisation de l’espace scolaire suit de près celle de l’espace social. Et là, c’est le parent qui est en cause. Il n’est pas seulement en train de cesser d’être le partenaire/l’adjuvant de l’école, il en devient peu à peu l’hypothèque. Vous n’avez pas le droit de fouiller un enfant sans mandat, de confisquer un outil fût-il dangereux (pour le corps ou la morale), sans vous exposer à un éventuel procès intenté par le parent, un procès que vous avez plus de chance de perdre que de gagner. Et voilà comment, l’impunité s’installant, le disciple d’hier est en train de devenir aujourd’hui le maître, non pas de la discipline, mais de l’indiscipline.

2.   Que penser de la gestion actuelle de l’indiscipline scolaire

Aujourd’hui, face à la recrudescence d’une indiscipline de plus en plus violente et perverse, on sensibilise, on punit les cas les plus graves, c’est-à-dire ceux qui font du bruit, qui font irruption dans l’espace médiatique, et par là, troublent les bonnes consciences. On va peut-être augmenter les effectifs de la surveillance, construire des murs là où il n’y en a pas encore. On va certainement renforcer l’arsenal disciplinaire et le durcir un peu plus.

On continue ainsi à regarder du côté où l’on a chuté, refusant de considérer le lieu de la glissade. C’est une gestion court-termiste dont l’impact sera forcément limité. Ces mesures ne sont pas mauvaises en elles-mêmes : elles sont surtout insuffisantes à produire l’effet souhaité. Il y a des choses fondamentales à remettre en place, même si cela doit prendre du temps : le rétablissement de l’autorité disciplinaire légitime de l’enseignant, et la révision de la législation qui prévaut aujourd’hui en milieu scolaire. Enfin, peut-être faudrait-il commencer à songer à une école des parents, ou à défaut, à une législation de la parentalité responsable.

L’enseignant doit retrouver son autorité auprès de ses disciples. Comme l’écrit Franck Ferrand, « Quelles que soient les références retenues, l’autorité est décrite comme une relation entre des parties d’inégal statut ». L’étymologie latine « auctoritas » renvoie à garantie, exemple, modèle, influence, qui impose la confiance. Elle fonde l’autorité sur l’aptitude à incarner un archétype (exemple) et à inspirer confiance. On est dans le schéma de l’autorité charismatique de Max Weber qui dans le cas de l’enseignant doit être une autorité morale et intellectuelle. Il faut donc revoir tout le processus par lequel l’on devient enseignant, et progressivement mais fermement refaire de ce corps ce qu’il n’aurait jamais cessé d’être : un corps d’élite.

L’autorité rationnelle légitime à l’école doit également être restaurée. L’école n’est pas un camp de vacances et une législation appropriée et non inopportune doit y permettre de discipliner les apprenants sans encourir à chaque action des risques judiciaires. Il ne s’agit pas de retourner aux excès d’une certaine époque, mais de trouver un véritable compromis qui permet d’éviter le laxisme et l’impuissance qui découlent de la législation et des pratiques actuelles.

Enfin, le parent d’enfant doit s’impliquer ou être impliqué dans l’acte d’éducation, et cesser de considérer l’école comme un débarras. S’il n’est pas aisé de mettre en place une école des parents, il peut être plus facile d’établir une législation de la parentalité responsable qui soit suffisamment contraignante pour amener le parent à assumer ses responsabilités d’éducateur pour ses enfants. En cas de défaillance avérée, il y aurait des moyens légaux de le sanctionner.

Conclusion

L’indiscipline à l’école n’est pas un phénomène nouveau ni une fatalité, mais elle s’amplifie et se radicalise. Elle emprunte aussi de nouvelles formes, s’organise de plus en plus, et pourrait échapper à tout contrôle à terme. C’est la conséquence d’une dérive qui a vu le véritable maître de la discipline, l’enseignant, relégué au second plan, et la fonction de répression, la surveillance, propulsée au premier plan. Mais il ne s’est agi que d’une pseudo fonction de surveillance puisque toute une législation, mise en place, garantit la quasi impunité à la plupart des délinquants scolaires. Pour que la terreur qui se profile à l’horizon ne se matérialise pas, et que l’éducation vraie, celle qui discipline, reprenne ses droits, il faut au moins remplir une triple condition : restaurer l’autorité de l’enseignant, revoir la législation applicable à l’école, et établir un code de la parentalité responsable.

 

COURS EN LIGNE : UN COUT QUI PEUT ALLER DE 40 000FCFA A PLUS DE 472000 FCFA PAR FAMILLE…!

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Les cours en ligne ont un coût qui peut aller à plus de 472000 FCFA par famille…!

En effet, n’oublions pas de dire aux parents d’utiliser des forfaits conséquents pour les études de leurs enfants.

Sur zoom, il faut un débit moyen de 1,5 Mbps ou plus. Pour une Heure de cours prévoir entre 0,5 Go et 1,62 Go. Si vous avez en moyenne 4 enfants (taux de natalité au Cameroun 4,5+) pour deux heures d’étude chacun par jour, il faut prévoir un débit de 6Mbps (3G+) et un volume entre 4Go et 13 Go par jour. Les forfaits internet disponibles qui répondent à cette consommation sont:

MTN : 49 500 FCFA pour 4 Go par jour pendant 30 jours avec le forfait giga data et 207 360 FCFA pour 13Go par jour pendant 30 jours avec le forfait streaming. Orange: 50 400 FCFA pour 4 Go par jour pendant 30 jours avec le forfait giga et 236 000 pour 13 Go par jour pendant 30 jours avec le forfait one shot d’Orange. Camtel : 20 000 FCFA pour 4,5 Go par jour pendant 30 jours et 60 000 FCFA pour 13,5 Go par jour pendant 30 jours avec le forfait Fako XL. Pour ce qui est de YouTube, (ressources en ligne du MINESEC) Prévoir un peu moins.

Les parents doivent donc prévoir une bourse allant de 40 000 FCFA s’ils ont le réseau camtel 3G+ à 472 000 FCFA s’ils choisissent le forfait one shot d’Orange. Il faut dire que même si les parents ont le réseau disponible, l’addition sera salée avec ces cours en ligne. À ceci s’ajoutent les frais des terminaux : tablettes et PC. Sans réseau 3G+ toutes ces dépenses ne serviraient à rien. A bon entendeur salut !

ASSOAH E. Roland

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