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RETRO : Rentrée de 3ème trimestre 

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 Au Lycée de Dibombari : La sécurité d’abord

 Situé dans le département du Moungo et dans l’arrondissement de Dibombari, le Lycée de Dibombari, plus vieux établissement du coin a renoué ce 15 Avril 2019,  comme toutes les institutions du pays avec la reprise des classes dans un climat particulier, celui de l’insécurité qui gangrène la région du littoral.

Cette situation a été commentée dans les propos de M. NDEBIA Jean, Proviseur dudit lycée et de monsieur le Sous-préfet. Ils ont sensibilisé les élèves sur la mauvaise compagnie, la consommation des drogues et stupéfiants, les jeux de hasard, le port du téléphone portable et des armes blanches au sein du campus. La ponctualité, les flâneries et l’assiduité n’ont pas été en reste pour leur assurer  des résultats meilleurs en fin d’année.

Au cours des interventions, monsieur le Sous-préfet a, dans un esprit de dissuasion demandé à monsieur le Proviseur de lui faire parvenir la liste des élèves qui ont écopés des jours d’exclusion lors du dernier conseil de discipline (motif jeu de hasard) pour convocation, information et sensibilisation des parents de ces derniers sur leur comportement.

TJR

 carton plein au Lycée Bilingue de Dschang

Comme dans la plus part des établissements du pays, les élèves du Lycée Bilingue de Dschang ont renoué avec le chemin de l’école très tôt ce lundi 15 Avril 2019. C’est avec beaucoup de détermination que le Lycée Bilingue de Dschang a commencé ce 3ème et dernier trimestre de l’année scolaire 2018/2019. Cette détermination a été indiquée dans les propos de M. KAMELA, Proviseur dudit lycée. Il a exhorté les retardataires à se mettre rapidement au travail pour assurer à eux et au Lycée Bilingue de Dschang de bons résultats la fin d’année.

L’un des temps forts de cette cérémonie aura été la présentation de la meilleure judokate de la Fenasco league A. En effet, l’élève NGUETSE Miléna de la classe de 4ème Bilingue a valablement représenté le Lycée Bilingue de Dschang, et même la région de l’Ouest à ce rendez-vous du sport scolaire. Elle a glané deux (02) médailles en Or (une en jeu individuel et une autre en équipe) en Judo, et pour couronner le tout le trophée de Meilleure Judokate de la compétition lui a été décerné. Ceci est la preuve que le Lycée Bilingue de Dschang n’est pas prêt de sortir du panthéon des grands établissements du pays.

  fm (Feudjio moise)

LE ROLE DE DE L’INTELLECTUEL ET DE LA JEUNESSE EN SITUATION DE CRISE: CAS DU CAMEROUN

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À l’occasion d’une formation en Leadership le samedi 06 avril 2019 à la Fondation Friedrich Ebert, j’ai rencontré le Docteur Richard Makon, _PhD en droit, Leader d’opinion, Communicateur compétent, Auteur, Expert-Consultant en Leadership.

Il nous a accordé une interview magnifique.

Fokou Kodjo_

Bonjour Dr Richard Makon, merci de nous accorder cet échange sur quelques sujets qui nous tiennent à coeur concernant notre pays.
Vous êtes un leader et un INTELLECTUEL dont les opinions sont désormais scrutées, attendus du fait de la rigueur de vos analyses et de la justesse de vos points de vue
Le Cameroun est aujourd’hui traversé par différents intégrismes notamment religieux, communautaristes, tribalistes et même une crise de confiance d’une partie du peuple face à l’ordre gouvernant; devant une telle situation, quelle doit être l’attitude de l’INTELLECTUEL?

Merci pour cette question mon très cher. Eh bien, En cas de crise comme c’est le cas dans notre pays aujourd’hui, le rôle de l’intellectuel est essentiel. Celui-ci doit être porteur de lumière car il est porteur de connaissances et les connaissances sont synonymes de lumière.
Comme dans  “l’Odyssée d’Icare”, ici je fais référence à la mythologie grecque,  l’INTELLECTUEL  doit sans cesse  s’élever vers le soleil afin d’illuminer le monde de sa science, une science qui est juste et vise le bien de tous.
En bref, l’intellectuel dans les circonstances de crises, ne peut transmettre que la lumière, il doit proposer des solutions, dire la vérité au pouvoir, à l’opposition et aux autres acteurs sur la scène ; l’intellectuel doit déconstruire et non détruire. Il doit faire une analyse critique des faits et de cette analyse doit jaillir la *lumière qui est l’expression de la vertu.  L’INTELLECTUEL est donc celui-là qui défend les plus faibles face aux puissants; dans notre contexte l’INTELLECTUEL doit constituer un refuge pour les faibles. Son MAITRE-MOT DOIT ETRE LA SCIENCE ET SON SUPPORT LA VÉRITÉ.

Et le rôle de la jeunesse en situation de crise?

Dans les situations de crise, le rôle de la jeunesse doit être décisif. Selon  Mve Ondo ” Chaque jeunesse est une nouvelle génération “_ et aucune jeunesse ne doit être condamnée pour les fautes de ses parents.  Frantz Fanon le disait  ” chaque génération doit dans une relative opacité, découvrir sa mission, l’accomplir ou la trahir” ceci dit, la mission actuelle de la jeunesse camerounaise est lourde de sens: CONSTRUIRE L’UNITÉ DU PEUPLE ET DE NOTRE SOCIÉTÉ AU DELÀ DE TOUS LES PARTICULARISMES.

Voilà donc décliné l’impérieux devoir qui est celui de la jeunesse aujourd’hui, c’est d’abord elle qui est victime des enrôlements dans les groupes armés, c’est encore elle qui combat dans l’armée régulière, c’est toujours elle qui souffre le plus des conséquences des différents maux de notre société./br
Les parents ont lamentablement échoué, il revient donc à la jeunesse de construire des synergies interpartisanes et transpartisanes pour construire cette NATION. Les jeunes ne seront pas excusés s’ils ne réussissent à cette mission. Voilà le défi que doit relever la jeunesse camerounaise d’aujourd’hui mais seulement, on doit se poser une question essentielle actuellement,  est-ce que cette jeunesse est en CAPACITÉ de relever ce défi? bien évidemment non à l’état actuel, il est donc impératif de  capaciter notre jeunesse,  elle doit être formée au  LEADERSHIP, aux principes révolutionnaires et au sens du sacrifice commun.
Dans un contexte extraordinaire, notre jeunesse doit cesser d’être une jeunesse ordinaire pour constituer une communauté de changement, pour cela il faut lui donner les outils de la revendication, les outils de la révolution et pour cela, elle doit travailler afin d’être en mesure d’avoir des dispositions pour.

Docteur, quelles sont les grilles de lecture qui peuvent permettre au commun des Camerounais de comprendre ce qui est aujourd’hui appelée la crise anglophone au Cameroun ?

La crise anglophone est premièrement, une crise de Leadership, deuxièmement, une crise de la gouvernance politique, et troisièmement, une crise historico-identitaire.
Parlant de la crise de leadership, il faut remarquer qu’ici des leaders ne sont pas nés pour fédérer les populations vers un objectif commun de vivre ensemble.  L’ordre gouvernant, les partis politiques, les associations n’ont pas réussi à dépasser leurs oppositions, leurs divergences pour comprendre l’intérêt supérieur de la Nation;
Tout le monde demeure dans le sectarisme, l’individualisme, ce qui ne peut nullement faciliter la construction d’une Nation.

La crise anglophone traduit également le déficit de l’ordre gouvernant actuel.  Il n’a pas su construire le consensus et le compromis politiques où tout le monde doit désormais faire des concessions.
Enfin, la crise anglophone est une crise historico-identitaire dans la mesure où notre parcours historique en tant que Nation n’a pas été pacifié, la mémoire collective n’a pas été constituée. Les Bassa continuent de penser le Cameroun en tant que Bassa, les Beti, les Ntumu, les Peuls où les Bamiléké ne le pensent pas différemment. Il n’y a donc pas une communauté de vie, ni de destin et cela fait en sorte que l’identité camerounaise soit fragmentée. Ainsi, nous devons passer de  l’ipséité à l’altérité; l’ipséité étant ce que je suis, individuel, distinct des autres; l’altérité, c’est ce que je suis par rapport aux autres. C’est donc cette attitude à intégrer l’autre dans son projet qui permet de construire une identité commune.
Chaque communauté camerounaise fonctionne comme si elle n’avait ni de  liens, ni de liants avec les autres. Chacune d’elle jusqu’ici, est restée de son côté. Il faut donc construire un en commun  qui permet de bâtir une mémoire communautaire, une identité nationale.

Merci Dr pour cette belle leçon sur la construction du vivre-ensemble au Cameroun. Mais seulement, la crise anglophone qui vous a donné l’occasion de nous faire cette leçon, comment on en sort actuellement ?

Dialogue; Consensus; Compromis.
La paix ne peut arriver que si l’on se parle, que si l’on se comprend.
Toute crise ne s’achève que là où elle n’aurait jamais dû commencer, c’est-à-dire  autour d’une table. C’est une vérité historique. Prenons le cas des guerres mondiales ou même plus proche de nous, le cas du conflit de Bakassi, malgré le verdict de la Cour Internationale Justice, nous avons eu Greentree.

MERCI Dr pour votre disponibilité

 

Interview sur le Forum National de l’Education

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9e SESSION DU COMITE INTERMINISTERIEL SUR LES PREOCCUPATIONS DES ENSEIGNANTS : les travaux de terrain du forum national de l’éducation confiés aux syndicats

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Les travaux de la 9e session du Comité interministériel chargé d’examiner et de proposer des solutions aux préoccupations soulevées par les syndicats des enseignants se sont tenus ce mercredi 19 décembre 2018 sous la présidence de M. Jacques FAME NDONGO, ministre de l’enseignement supérieur qu’entouraient M. Zacharie PEREVET, ministre de l’emploi et de la formation professionnelle, M. Boniface BAYAOLA, Secrétaire d’Etat auprès du MINESEC, le Conseiller Technique et un chargé des missions du Premier ministère, des représentants du MINEDUB, du MINFI, du MINFOPRA, du MINSEP, du MINTSS, du MINJEC, ainsi que les responsables des principaux syndicats des enseignants. L’ordre du jour portait essentiellement sur la mise en œuvre du Forum national de l’éducation, notamment la collecte des données y relatives en vue de l’organisation de l’événement au plan national : outils, méthodologie, équipes, chronogramme de collecte et séminaire d’imprégnation à organiser. Les divers documents relatifs à chacun de ces aspects ont été lus, analysés et adoptés.

Contrairement à ce qui avait été proposé antérieurement, la Primature a préféré faire confiance aux syndicats pour ce qui est de cette étape cruciale de collecte des données sur le terrain, un travail qui va conduire les équipes au plus près des parties prenantes toutes sensibilités comprises, dans toutes les régions, tous les départements et arrondissements du pays. Les informations recueillies à tous ces niveaux seront intégralement remontées au niveau national qui seul aura compétence pour discriminer. C’est dire que c’est important pour chaque maillon concerné de donner son avis sur toutes les questions qui concernent l’éducation, puisqu’il s’agit, dans les mois à venir, de dessiner le paysage que l’on souhaite donner à l’éducation dans notre pays pour les 50 prochaines années.

Les cahiers de collecte de données, comme l’on pourra s’en apercevoir sur le terrain, couvrent tous les ordres d’enseignement (public et privé), tous les types (professionnel, technique ou général),  tous les niveaux (préscolaire, primaire, secondaire, supérieur). Toutes les questions concernant l’éducation sont aussi concernées : questions de portée générale (vision, pertinence et efficacité du système, accès et équité, gouvernance et pilotage, place de la communauté éducative), Financement de l’éducation (Niveau d’infrastructure et d’équipement souhaité, gratuité de l’éducation, manuels scolaires, mécanismes et niveau de financement public, nouveaux mécanismes de financement), conditions de vie et de travail des enseignants (recrutement et formation initiale et continue, rémunération et compléments de rémunération, conditions ordinaires et exceptionnelles de travail, gestion des carrières, questions d’ordre social à incidence financière), questions spécifiques aux sous-systèmes anglophone et francophone (approche comparée, programmes de formation, filières classiques et innovantes, approches pédagogiques, système d’évaluation certificative, temps scolaire et activités d’épanouissement, orientation scolaire, formation professionnelle et apprentissage), questions liées aux textes (vides juridiques, obsolescence des textes, non application de textes existants).

A l’issue de la session, il a été adopté que la collecte, confiée aux syndicats d’enseignants, se fera sur une approche inclusive dans les 58 départements et les 336 arrondissements lors de la première moitié de l’année 2019.

La portée de ce travail pourrait toutefois être limitée par au moins deux facteurs : la modicité des moyens alloués aux syndicats pour couvrir chaque mètre carré du territoire national, les difficultés que ne manqueront pas de faire surgir les zones de guerre qui sont pour certaines encore extrêmement chaudes. Si ces deux handicaps sont bien pris en compte, nul doute que le succès qui serait alors attendu de cette étape permette de faire du forum en perspective une véritable plate forme pour penser et construire l’avenir du pays.

La Rédaction

Préscolaire au Cameroun, l’Ecole dite Maternelle en France va-t-elle enfin changer de nom au pays de Voltaire ?

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Article publié le jeudi 22 novembre 2018 sur UNSA Education

 

En fait, il y a belle lurette que le regard porté sur l’enseignement préscolaire a changé un peu partout, même si ici et là le nom a continué à faire de la résistance. Retour sur un événement mené par plusieurs organisations professionnelles, pour analyser, partager et entrer en prospective autour de l’école Maternelle. Le Forum de la Maternelle a tenu ses promesses en faisant échanger les acteurs éducatifs, notamment enseignant∙e∙s , ATSEM, formateurs, et en nourrissant leurs expériences des mots de la recherche. Il s’est achevé sur l’invitation à voter pour changer son nom.

Un samedi où se sont mobilisés ceux qui entendent prendre la parole, partager les réalités de leurs métiers au service de l’apprentissage dès la petite enfance. La journée s’est rythmée de conférences et d’ateliers de retours sur pratiques sur des thématiques de contenus d’apprentissages le matin, et de questions éducatives et transversales l’après-midi (coéducation et place des parents, coéducation et place des animateurs de périscolaires, projets culturels, …).

Chacun∙e a été invitée à inventer un nouveau nom pour cette école « Maternelle ». Au 21ème siècle et suivant l’évolution des rôles des pères et mères autour de l’enfant, pourquoi garder un archaïsme faisant croire que seules les femmes peuvent s’occuper des plus petits futurs citoyens ? Un symbole ? Certes ! Un combat anecdotique ? Pas tant que ça….Une idée de changement à faire infuser pour que ce symbole participe à la reconnaissance des professionnel∙les, femmes et hommes qui prennent très au sérieux cette école première en construisant des compétences professionnelles expertes et exigeantes. Et également pour que les enfants se construisent dès le plus jeune âge dans des groupes mixtes, encadrés par des équipes mixtes. Et enfin, pour que les jeunes enseignants stagiaires ou en début de carrière ne se sentent pas illégitimes, en tant que jeunes hommes,  à investir pleinement une mission d’enseignement dans une école de la petite enfance. Principe que l’on peut appliquer aussi, aux hommes qui choisissent le métier d’ATSEM (agents territoriaux spécialisés des écoles maternelles), qui bat des records de féminisation.

Palmarès de la votation en ligne :
1. Ecole préélémentaire
2. Ecole de la petite enfance
3. Ecole première

 

MINTSS : Les problèmes des enseignants au cœur de la 19e session du CCSDS

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Pour le compte de sa 19e session, le Comité de concertation et de suivi du dialogue social (CCSDS) s’est réuni au ministère du travail et de la sécurité sociale ce mercredi 12 décembre 2019 sous la présidence effective de M. Grégoire OWONA, responsable de ce département. L’ordre du jour a porté sur le suivi des résolutions de la dernière session et la scrutation du climat social.

Au-delà de la contestation du classement syndical sur la base des résultats de la dernière élection sociale qui a surtout préoccupé les syndicats des travailleurs, le SNAES a  rappelé que  la plate forme du CCSDS fait bien de donner un espace d’examen des problèmes des enseignants, mais y apporte peu de solutions au fil du temps. Ainsi le problème du travail non décent qui touche le tiers des personnels en service au MINESEC et au MINEDUB (personnels d’appoint, maîtres des parents, vacataires) est resté jusqu’ici sans suite. Il en est de même de celui du blocage de la signature de la convention collective des personnels de l’enseignement privé par les promoteurs de cet ordre d’enseignement. Représentant pas moins de 33% de l’ensemble de l’éducation, le secteur privé de l’éducation est ainsi devenu au fil des ans une zone de non droit où les promoteurs, en véritables capitalistes, pratique une loi d’airain du  travail, au mépris de toute les règles du travail décent et des conventions internationales ratifiées par le Cameroun.

Cette rentrée académique 2018-2019 est également fortement impactée par la gestion calamiteuse de la digitalisation des recouvrements des frais exigibles des élèves de l’enseignement secondaire public. Les principaux opérateurs partenaires du MINESEC dans le cadre de cette opération, MTN, Express Union, Campost et Orange Cameroun, reversent les ressources collectées dans la caisse unique du ministère des finances, dans des conditions assez floues qui font que depuis septembre, faute d’une clé de répartition desdits fonds, il a été impossible au MINFI de rétrocéder aux établissements l’argent auquel ces derniers ont droit. Il n’est pas impossible que pour la première fois depuis des années, les enseignants échappent au ridicule de la menue monnaie qu’on leur lance chaque fin de trimestre en guise de primes de rendement. Même quand lesdits fonds seront mandatés dans les comptes des établissements, il est à craindre que les décaissements ne soient pas des plus aisés. Déjà sur le terrain nombre de DDES et de chefs d’établissements se plaignent des difficultés auxquelles ils doivent faire face pour toucher les maigres sommes qui figurent aujourd’hui sur les cartés distribués aux établissements comme crédits de fonctionnement.

A côté de cela, il faut ajouter le dossier désormais brûlant de la confiscation des indemnités d’Animateur pédagogique (AP). Il faut se le rappeler, conformément au décret N°2012/267 du 11 juin 2012 portant organisation du Ministère des Enseignements Secondaires, les AP sont chefs de service adjoint de l’administration centrale. A ce titre, ils ont droit à un acte de nomination et à des indemnités correspondantes. Depuis près de 10 ans, ils n’ont reçu ni l’un ni l’autre. Au cours d’une réunion avec l’administration centrale du MINESEC, interpellés sur la question, ces messieurs/dames qui touchent pourtant leurs indemnités à eux ont estimé qu’un problème insoluble de procédure rendait impossible l’application d’un décret pour des collaborateurs qui, eux, se battent depuis des années pour assurer les délicates tâches de pédagogie sans lesquelles la haute administration serait condamnée à la cécité au plan pédagogique. Mais trop tirée, la corde, quelle que soit sa résistance, finit par casser.

Comme l’on peut s’en apercevoir, les germes du conflit s’amoncellent sur le terrain de l’éducation au fil des jours et des saisons.

La Rédaction

AFLATOUN-CAMEROUN : Atelier d’intégration de l’éducation sociale, financière et entrepreneuriale dans les curricula de l’enseignement secondaire général ce 10 et 11 décembre 2018 à Yaoundé

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Les lundi et mardi 10 et 11 décembre 2018 à Meumi Palace Hôtel à Bastos Yaoundé, dans le cadre de la convention de partenariat signée en 2015 entre le MINESEC et Aflatoun International, ONG basée à Amsterdam aux Pays-Bas, s’est tenu un atelier d’approfondissement du processus d’intégration des contenus d’éducation sociale et financière (ESFE) dans les curricula de l’enseignement secondaire général du Cameroun. En sa qualité de partenaire camerounais de mise en œuvre de ladite convention, le Syndicat National Autonome de l’Enseignement Secondaire (SNAES) a assuré le bon déroulement dudit atelier. Venus exprès d’Amsterdam, M. Hassan Mahtat, Chief of National Policies à Aflatoun International et Mohamadou Badiaga, Francophone Africa programme manager ont assuré la facilitation de l’atelier. Les ICG LALE, Sciences et Sciences Humaines ainsi que leurs chefs de sections y ont participé activement.

La première journée de l’atelier a consisté en une session d’orientation qui a permis de revoir les fondamentaux de l’ESFE tels qu’élaborés et mis en œuvre à travers le monde (plus de 110 pays sur tous les continents) par Aflatoun International : le programme avec ses éléments de base, les outils de la méthodologie centrée sur l’apprenant (APC en d’autres termes) et le réseau. La deuxième journée a permis aux experts de la pédagogie de travailler sur la matrice d’intégration (élaborée au cours d’un précédent atelier en 2016) et ainsi d’esquisser une première répartition des contenus dans les disciplines des trois inspections générales. Sur la base de cette esquisse, ils vont à présent élaborer un guide de l’enseignant sur lequel des équipes s’appuieront pour descendre dans les régions préparer les inspecteurs et les enseignants à introduire les jeunes du secondaire général à l’éducation sociale et financière, laquelle fait désormais partie comme on le sait des compétences dites du XXIe siècle inscrites dans les ODD en vue de l’agenda 2030 adopté à Inchéon.

Dans les mois qui suivent, un intense programme de formation et d’installation des clubs Aflateen à travers le pays va se dérouler. A termes, les jeunes Camerounais se verront dotés de compétences susceptibles de leur faciliter l’insertion dans le monde hyper financiarisé du XXIe.

La Rédaction

ENSEIGNEMENTS SECONDAIRES MENOUA : Le DDES Laurent KENFACK sur le terrain au Lycée bilingue de Dschang

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Deuxième à partir de la gauche, M. Kenfack Laurent, DDES/Menoua

Ce matin 06 décembre 2018, M. Laurent Kenfack, DDES de la Menoua accompagné de son équipe a fait une brève halte au Lycée Bilingue de Dschang. Dans la salle des professeurs de cet établissement devenu depuis quelques années (Depuis en fait le passage de Mme Mezazem Madeleine comme proviseur) un des établissements de référence du secondaire public, le DDES de la Menoua a réuni tous les personnels administratifs. L’atmosphère initialement circonspecte, en raison sans doute des interrogations des uns et des autres, s’est vite éclaircie lorsque M. Kenfack a pris la parole.

Dans le mot de circonstance qu’il a prononcé, le DDES/Menoua n’a eu en effet que du bien à dire de la qualité du travail par laquelle le Lycée bilingue de Dschang s’est fait connaître au cours des dix dernières années, se hissant au panthéon des meilleurs établissements de la région et du pays, en termes aussi bien de travail que de propreté. Félicitant les dites performances, le DDES de la Menoua a tenu à rappeler qu’il est plus facile d’arriver au sommet que de s’y maintenir. Non seulement le Lycée bilingue doit se battre pour se maintenir, a-t-il exhorté, mais il doit si possible améliorer ses marques, et pour cela, il recommande la synergie de tous les personnels, administratifs, techniques, enseignants, pour maintenir un campus discipliné, calme, silencieux. Il s’est surtout félicité d’avoir trouvé à son arrivée une situation exemplaire et a suggéré quelques pistes pour maintenir le cap. Ainsi, en dépit des effectifs difficiles en section anglophone pour les raisons bien connues de tous, de la pénurie des salles de classes pour manager les spécialités anglophones sans faire sortir les élèves des classes, conseille-t-il de tailler avec soin les emplois de temps, d’aménager des couloirs surveillés pour lutter contre le vadrouillage intempestif sur le campus. Concernant la discipline en général, le DDES/Menoua a rappelé que beaucoup de nos élèves sont devenus de grands délinquants et que cela doit être pris en considération dans l’élaboration et la gestion de la discipline. Des élèves de CONODIC (établissement privé catholique de la place), classe de première, sortis en catimini des cours, sont allés révèle-t-il, équipés de pinces-monseigneurs, scies et marteaux, braquer le domicile d’un chef d’établissement public du département et y sont tombés dans les filets des forces de maintien de l’ordre. Face à ce type de délinquance, M. Kenfack  a insisté sur la nécessité d’user de détecteurs de métaux aux entrées du lycée, de faire des descentes inopinées de contrôle systématique dans les salles de classe.

Prenant la parole après lui, M. Kamela le proviseur de céans a révélé que le programme esquissé par le DDES est déjà en application au sein de son lycée et qu’il va s’assurer qu’il soit maintenu et intensifié. La visite s’est achevée par de chaleureuses poignées de mains entre le DDES et ses collaborateurs de l’administration du Lycée bilingue de Dschang.

La Rédaction

INTERVIEW DU CAMARADE KAMDEM KAMDEM MARTIN, A snaes.org

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Entre 2004 et aujourd’hui le SNAES a traversé un très long désert et aurait pu mourir. Mais il y a eu des camarades et leurs équipes qui ont fait des sacrifices énormes pour garder le flambeau. L’un d’eux est le camarade KAMDEM KAMDEM MARTIN, ancien SR du SNAES pour le Nord-Ouest, qui a été une figure du rayonnement du SNAES dans une région où le syndicat avait du mal à se faire entendre. Nous lui avons tendu notre micro

Snaes.org: Bonjour camarade, et merci de te confier à notre site d’information. Pour commencer, peux-tu nous parler de toi ? Qui es-tu, tes parcours, tes préférences littéraires, musicales, politiques, philosophiques, idéologiques ? Comment tu te définis en tant qu’individu, etc.

Kamdem : Merci camarade de me faire cet honneur, être inviter à m’exprimer aux Camerounais en général et aux enseignants en particulier, par le site d’information du Snaes. C’est un exercice très difficile que de parler de soi-même. J’espère que vous ne serez pas déçus. Je suis de parents originaires de Batié, dans le département des Hauts-plateaux, Région de l’Ouest. Je suis né à Great-Soppo à Buea, Région du Sud-Ouest, il y a de cela 61 ans. J’ai fait mes études primaires à l’école francophone, au camp militaire de Buea. En 1971 je suis entré au Lycée Fédéral Bilingue de Molyko, à Buea. Ayant repris la classe de Terminale C, j’en suis reparti en 1979 nanti de ce que nous étions fiers de brandir, le Bacc. de NdamNjoya.J’ai poursuivi mes études à l’Université du Cameroun, c’était l’unique Université à l’époque. Y étant je me suis inscrit en faculté de science, au département de physique/chimie. Après une année dans cette faculté, j’ai réussi le concours d’entrée à l’école normale supérieure de Yaoundé, au département de Physique,chimie et technologie. C’est par un concours de circonstance que je devenu enseignant. En effet j’étais parmi la minorité à qui on avait refusé la bourse, à l’université de Yaoundé. J’ai été acteur  de théâtre du CM2 à l’obtention de mon baccalauréat. Sur le plan sportif, j’ai fait le football, le volleyball, le judo. J’ai été champion du Sud-Ouest dans ma catégorie en judo ; j’ai été le capitaine de l’équipe provinciale de volleyball, de 1976 à 1979. Pour ce qui est de mes préférences littéraires, je lisais tout ce qui me tombait entre les mains, beaucoup plus les œuvres littéraires et philosophiques que scientifiques. J’aimais surtout lire Jean Paul Sartre, Jean Baptiste Poquelin, Voltaire. Je parle pas des œuvres au programme. Mes préférences musicales : J’aime danser le rock and roll, le bikutsi, le makossa (particulièrement Nkotti François), j’aime écouter Eboa Lotin. J’aime danser du benskin, le bottle dance. Bref j’aime la musique camerounaise. Je n’ai jamais adhéré à un parti politique. En fait je suis un penseur libre, j’ai horreur d’être mené par le bout du nez, comme je l’observe souvent dans les partis politiques, les leaders ont tendance à se comporter en gourou.

Snaes.org :Est-ce qu’il y a des choses dans ton enfance, ton éducation, qui expliquent le parcours et les choix que tu as faitpar la suite ? Comment es-tu devenu l’homme que tu as été et que tu es aujourd’hui ?

Kamdem : J’ai perdu mes parents très tôt. En réalité je n’ai connu ni mon père, ni ma mère. J’ai été élevé par un cousin, réparateur de montre. Financièrement nous avions des difficultés énormes. Lorsque j’arrive en faculté en 1979, je savais que ma bourse devrait me permettre d’arrondir les angles. Malheureusement on ne m’en a pas donné. Ne pouvant pas tenir à Yaoundé sans argent, je mangeais grâce à un camarade de classe qui m’achetait chaque mois, un carnet de billets de restaurant, 10 billets à consommer en un mois, à raison d’un repas tous les trois jours. C’est ainsi que j’ai trouvé que faire l’entrée à l’ENS était une opportunité à saisir, parce que la bourse y était automatique. Voilà comment je me suis retrouvé dans l’enseignement.

Snaes.org : Quand et comment découvres-tu le syndicalisme et qu’est-ce qui te décide à t’y jeter ?

Kamdem : A force de lecture, j’ai aimé la lutte pour la justice. C’est ainsi que étant vice-président de la coopérative scolaire au lycée, j’ai organisé ma première grève, pour réclamer que l’administration du lycée remette à la coopérative le million de francs que nous avons gagné, pour l’agriculture, 1er prix Amadou Ahidjo. Comme conséquence ils m’ont refusé le poste de maitre d’internat l’année d’après. Mais j’étais satisfait d’avoir obtenu ce que nous revendiquions. Lorsqu’en 1979 on nous refuse la bourse à l’université sans raison, je prends la tête d’un groupe d’étudiants pour aller rencontrer le vice-ministre de l’éducation nationale, Mme Djema, qui était en charge de la bourse scolaire. A la fin des discussions, tous les étudiants qui étaient avec moi ont reçu chacun une bourse, moi le porte-parole, je n’en ai pas eu. Mais j’étais heureux d’avoir été utile aux autres. A l’ENS j’étais le porte-parole de mon pavillon et de l’équipe de volleyball, quand j’en étais le capitaine .Je peux donc dire que je forgeais ainsi mon chemin vers la lutte, sans le savoir. Lorsqu’en 1990 on lance le SNAES, je trouve là l’occasion de servir mon corps de métier. J’y adhère mais reste assez loin de ceux qui prenaient les décisions. Je n’étais pas souvent d’accord avec leurs méthodes que je trouvais trop radicales.

Snaes.org : Parles-nous de ce moment-là, celui de la découverte du syndicalisme : comment est-il à l’époque ? Qui en sont les acteurs ? Comment est-il perçu par l’opinion ?

Kamdem : Nos dirigeants syndicaux maitrisaient bien le sujet de lutte, ils savaient pourquoi il fallait se battre, ils parlaient avec autorité, ils faisaient peur aux autorités administratifs. Très souvent les collègues qui n’adhéraient pas étaient  traités de tous les noms d’oiseaux. Cette manière de gérer le syndicat amenait les autorités à trouver en ces dirigeants de syndicat, des menaces pour leur pouvoir. D’où leur réaction souvent violentes, démesurées. On assiste à des affectations punitives ou disciplinaires, initiées par les chefs d’établissement ou des délégués. Les enseignants qui avaient adhéré spontanément prennent peur et se retirent progressivement. Les grèves illimitées n’ont pas arrangé les choses, encore moins les suspensions de salaires.

Snaes.org : Qu’est-ce qui à ton avis, caractérise profondément notre société au moment où surgit le syndicalisme dans l’univers de l’éducation ?

Kamdem : Le syndicalisme dans l’univers de l’éducation au début des années 90 est caractérisé par les nouvelles lois sur la liberté d’association et surtout par le mal vivre qui découle des coupes « sauvages » opérées sur le salaire des agents publics. Les enseignants ont là l’occasion de s’exprimer sans risque de se retrouver derrière les barreaux. Mais on se heurte au vieux réflexe des préfets et sous-préfets formés à la vieille école, celle de la répression. Beaucoup de chefs d’établissements scolaires qui n’avaient aucune notion du syndicalisme ont pensé que les syndicalistes étaient des enseignants opposés à leur pouvoir. C’est ainsi que certains se sont constitués en associations, genre « college of principals », pour mieux se défendre contre ces « fauteurs de troubles ». Au moins à 95% les enseignants trouvaient en ces syndicats le seul moyen de pression pour avoir un salaire juste. A chaque réunion syndicale, nous faisions foule.

Snaes.org : Avec le recul, comment évalues-tu le syndicalisme de cette époque-là ? Quels étaient les qualités et les défauts ?

Kamdem : Je pense sincèrement que la formation nous a fait défaut. Nous nous sommes réveillés un matin et on s’est découvert syndicaliste, et même leader. Beaucoup de nos dirigeants ont pensé que dans l’établissement d’attache, ils étaient des super chefs d’établissement. La pensée unique que nous avions tous héritée de la période post indépendance leur faisait croire que tous devraient leur être soumis. Certains pensaient que dans leur établissement d’attache, tous les enseignants leur devaient obéissance. Ils ne comprenaient pas que l’adhésion à une association, fut-elle un syndicat était volontaire. Des enseignants qui observaient un mot d’ordre de grève lancé par un syndicat étaient menacés. Des enseignants ont pris peur. Lorsque le SNAES a mis sur pied la SOCRAIE, beaucoup ont trouvé là un moyen de joindre les deux bouts, financièrement parlant. L’échec de la SOCRAIE, due à la mauvaise gestion, a ruiné les épargnants, et fait pensé que les syndicalistes étaient tout, sauf de bons exemples à suivre.

Snaes.org : Au plan des résultats, quels ont été selon toi les résultats du syndicalisme enseignant à ses débuts, en fait au début des années 1990 ?

Kamdem : Le syndicalisme enseignant a montré aux yeux des Camerounais que des gens d’idéologies différentes, parce que le syndicat puisait dans des partis politiques qui n’avaient pas toujours la même idéologie, pouvaient taire un instant leurs divergences politiques pour un intérêt commun, le bien être de l’enseignement. Les premiers leaders n’étaient pas cupides. On a vu les membres du SNAES se mobiliser pour soutenir leurs dirigeants, après que leur salaire ait été suspendu, pour casser la grève. On a vu les leaders, sans moyen financier faire le tour du pays pour sensibiliser les enseignants sur la chose syndicale. A chaque étape ont voyait les enseignants se mobiliser, afin de leur trouver couchettes ou repas. Contrairement à ce qu’on peut penser, nous avons fait bouger les lignes au ministère de l’éducation nationale. Même si le statut particulier des enseignants n’a pas été ce que nous voulions, il faut féliciter le syndicat d’en être l’initiateur. Les affectations disciplinaires et suspensions de salaires, dont les membres du SNAES ont été victimes, ont poussé le SNAES par la chambre administrative de la cour suprême pour faire annuler ces décisions. La présence de représentants des enseignants dans des commissions, telles que le recrutement, la gestion de l’établissement, est un des fruits de la lutte syndicale des années.

Snaes.org : Le syndicalisme enseignant a ensuite connu bien des déboires. Quels en ont été les principaux d’après toi ? Quelles ont été les responsabilités des uns et des autres dans ces déboires selon toi ?

Kamdem : Je louais plus haut le fait que l’on trouvait à l’intérieur d’un même syndicat des membres venant de partis politiques qui n’avaient pas toujours la même idéologie. C’était du feu qui couvait sous la cendre. Plus tard les partis politiques ont voulu utiliser leurs membres « infiltrés » dans le syndicat pour le contrôler. Ce fut une lutte qui a fortement fragilisé le syndicat. L’Etat en suspendant les salaires des dirigeants, en nommant certains à des postes de responsabilité, savait très bien que devrait affaiblir le syndicat. Un dirigeant sans moyen financier, pour gérer son foyer, incapable de survenir au besoin d’un parent malade, était assez vulnérable, et facilement prenable. Un enseignant leader syndical, chef d’établissement ne pouvait pas fermer les portes de son établissement pour faire suivre un mot d’ordre de grève, quand bien même il serait un des signataires. Quelque dirigeant syndical était un « trop » proche du ministre, pour pouvoir agir librement. En Camerounais, nous avons bien manipulé la corde tribale. Un camarade a-t-il perdu les élections que l’on trouve comme excuse que son adversaire, n’a été élu que par les camarades de la même tribu que lui. Tout ceci et bien d’autres ont fragilisé le syndicalisme enseignant, ont créé des blessures profondes qui persistent. Il s’en est suivi des éclatements dans des syndicats.

Snaes.org : A quel moment précis, selon toi se situe le point de rupture à partir duquel la courbe s’est inversée, le moment de l’entrée dans le désert? Aurait-il pu en être autrement ?

Kamdem : Je crois que la suspension des salaires au moment où tous les Camerounais tirent le diable par la queue, avec la double coupe de salaire, suivie de la dévaluation du franc CFA, a été ce moment fatidique. Si l’Etat avait accepté la retenue à la base pour financer les syndicats, telle que proposée par les syndicats, les effets n’auraient pas été les mêmes. Si le syndicat avait les moyens financiers pour venir en aide à tous ceux qui avaient été victimes de suspension, le combat aurait pris une autre tournure.

Snaes.org : L’opinion n’a pas les mots assez durs pour parler du syndicalisme aujourd’hui. C’était peut-être d’ailleurs aussi le cas hier, même si dans une mesure différente. Qu’en penses-tu personnellement ?

Kamdem : il faut reconnaitre qu’en Afrique en général et au Cameroun particulièrement, nous n’avons pas la culture syndicale. C’est le colon qui est venu en Afrique avec la notion d’entreprise, le berceau du syndicalisme. Mais en même temps ces capitalistes beaucoup plus enclin au gain n’acceptaient pas la contestation, d’où la répression sauvage des années 1950, avec les premières velléités syndicalistes. C’est à nous enseignants d’amener, progressivement et avec du tact, la masse à comprendre le bien fondé du syndicalisme. Ceci nécessite du temps et nous devons être patients. En adhérant au syndicat mon souhait était d’en récolter les fruits. Mais je savais que je pourrais ne jamais récolter les fruits, mais je serais très heureux dans ma tombe en voyant que d’autres après moi en ont bénéficiés. Ne soyons pas de ceux qui ne plantent jamais les fruitiers parce qu’ils n’espèrent pas en consommer avant leur mort. Même si d’autres ne le voient pas, moi je suis très content de voir le vent de liberté qui souffle sur notre pays, le Cameroun. Le syndicalisme camerounais a de beaux jours devant lui, que les camarades ne se découragent pas. C’est encore très tôt de croire que ton voisin qui a son enfant au secondaire va se montrer solidaire d’un enseignant du secondaire qui a séché les cours pour un mieux-être. Un jour il comprendra, comme ce secrétaire général de la province du Nord-Ouest dont je préfère taire le nom, qui me disait un jour, « M. Kamdem, vous ne pouvez pas savoir combien nous sommes contents de vous, dans votre combat. Nous regrettons de ne pouvoir faire comme vous, nous avons les mains liées. Mais nous savons que si vous avez gain de cause, tout le monde va en profiter ». Je me suis senti très heureux de comprendre que parmi ceux qui nous combattent officiellement, il y en a qui nous soutiennent en secret. Une autre anecdote, c’est la rencontre avec un préfet d’alors, de la Mézam. Il me dit « au lieu de perdre ton temps à te battre comme Don Quichotte contre les moulins à vent, pourquoi ne pas rentrer dans une ONG. Ça paie et c’est moins risquant. Je peux toujours t’en trouver si tu n’en connais pas ». Je lui ai dit, merci, mais je me plais dans cette lutte. Croyez-moi, il fut très déçu.

Snaes.org : Aujourd’hui les enseignants préfèrent les associations aux syndicats. Cette attitude s’explique-t-elle et se justifie-t-elle à tes yeux ?

Kamdem : Ceci s’explique par le fait que les enseignants veulent un gain immédiat. Ils courent après les tontines, les repas copieux en fin de réunion. Pour des enseignants c’est inadmissible. Nous devons nous battre pour le long terme. Certes le salaire est très bas, au vu des prix des denrées sur nos marchés. Un enseignant à Yaoundé ou à Douala pour ne prendre que ces cas-là, a de la peine à se loger. Comment peut-il donner une bonne éducation à sa progéniture, comment peut-il bien se nourrir, et bonjour les maladies. A-t-il seulement le moyen de se soigner ? Certes on pense les associations peuvent nous sortir de là, que non. Nous devons nous battre plutôt dans les syndicats. C’est là que nous devons obtenir le relèvement de la valeur indiciaire. On se bat pour que l’enseignant de A2 ne plafonne plus là où il est aujourd’hui.

Snaes.org : Les syndicats d’enseignants se sont jusqu’ici tenus très loin de la politique : est-ce un choix raisonné ou contraint ? Personnellement, que leur conseillerais-tu ?

Kamdem : L’Homme est essentiellement politique. On ne peut pas fuir la politique. Notre instinct de survie nous oblige à faire de la politique. Si vous ne faites pas de la politique, elle vous fait. Le fait de faire des observations sur ce que d’autres font, c’est faire de la politique. Lorsque votre enfant vous dit « papa, l’argent de poche que tu me donnes ne résout plus mes besoins », il est en train de faire de la politique. Lorsque vous dites à votre conjoint, nous devons, compte tenu de la conjoncture revoir ce que nous donnons à nos parents en fin de mois. Vous êtes en train de faire de la politique. On peut la faire sans adhérer à un parti politique. On n’est pas obligé d’être membre d’un parti politique pour exprimer ses convictions. Les syndicats ont des voix à vendre aux politiques. Un parti politique qui croit à ce que nous revendiquons, peut se rapprocher de nous pour dire, vous voter pour nous et en cas de victoire, nous vous donnons ce que vous voulez. C’est un problème d’alliance. En son temps, le SNAES a essayé de noué une alliance avec quelque parti. Il faut continuer. Mais toutes propositions doivent être étudiées pour éviter des dérives.

Snaes.org : Parles-nous de ton action personnelle dans le syndicat : qu’est-ce que tu considères comme tes contributions essentielles, celles que tu regardes avec fierté quand tu scrutes le rétroviseur ? As-tu des regrets et si oui lesquels ?

Kamdem : J’ai toujours considéré le SNAES comme une équipe de football ou de volleyball. On pratique là des sports collectifs. Celui qui marque le but doit savoir que c’est le résultat d’un jeu collectif. Je ne crois pas avoir fait dans le SNAES quelque chose d’exceptionnelle, je suis très fier de tous ceux qui ont travaillé avec moi dans le Nord-Ouest en général, et dans la Mézam en particulier. Ce fut et c’est encore une zone très difficile, mais nous n’avons pas baissé les bras. Je reste à la disposition de ces jeunes qui ont pris la relève. La seule chose que nous pouvons nous vanter d’avoir, n’en déplaise à une minorité, conduit avec succès les élections à la cité verte, qui avaient fait du camarade Kamdem Jean, le secrétaire général du SNAES. Beaucoup venaient ce jour-là assister à l’inhumation du SNAES. Malheureusement pour eux et heureusement pour le SNAES, le Seigneur était avec nous.

Des regrets, oui j’en ai : Tous ces camarades qui nous ont quittés, soit pour l’outre-tombe, soit pour d’autres syndicats. C’était le grand SNAES dans lequel nous formions une véritable famille. Aussi n’avons-nous pas amené les enseignantes à comprendre que le syndicalisme n’est pas une affaire des hommes seuls mais de tous enseignants, hommes et femmes confondus.

Snaes.org : Quel est selon toi l’avenir du syndicalisme dans l’enseignement au Cameroun ? As-tu des conseils pour les générations actuelles et de demain ?

Kamdem : Ensemble nous vaincrons, mais divisés nous partons perdant. Depuis le début de la crise dite anglophone, le syndicat est divisé. Nous ne regardons plus dans la même direction. A qui profite cette division ? Surtout pas aux enseignants. Depuis le début des négociations, on dit qu’on négocie avec les syndicats anglophones, comme si y avait un employeur pour les enseignants Anglophones, différent de celui qui emploie les enseignants Francophones. On nous taxe de syndicats francophone, raison pour laquelle nous ne sommes jamais invités aux négociations. Vivement que les choses reviennent à la normale pour que nous continuons à travailler pour l’ENSEIGNANT CAMEROUNAIS. La lutte du SNAES pour une bonne éducation du sous-système anglophone, ne date pas d’aujourd’hui. Peut-être que si l’on avait accepté et mis en place ce que le SNAES avait proposé lors d’un colloque organisé par le Messager dans un hôtel à Yaoundé, dont je préfère taire le nom, on n’aurait pas ce que nous vivons aujourd’hui, dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Nous avons contribué à notre manière à la nature bilingue de notre pays. Nous avons veillé à ce que tous nos textes soient dans les deux langues officielles. Tout n’a certes pas été parfait, travaillons pour parfaire les choses. Enseignants vous êtes la lumière du pays, si vous vous éclipsez, imaginez la suite. Une victoire appelle à plus d’engagement, sinon on vous arrache même le peu que vous avez reçu.

Et si on vous disait que grâce au combat mené par le SNAES, que votre salaire a connu le peu de relèvement que nous avons aujourd’hui. Le croirez-vous ? Et pourtant c’est vrai. Battez-vous pour maintenir ce que vous avez, à défaut d’avoir mieux.

 

 

FORMATION EN LEADERSHIP : la Fondation Friedrich Ebert au plus près des jeunes Camerounais 

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La troisième vague des bénéficiaires du programme des jeunes leaders de la Fondation Friedrich Ebert et Stiftung du  Cameroun et d’Afrique Centrale a reçu ses certificats au cours d’une cérémonie solennelle organisée ce vendredi 30 novembre 2018 au siège de la fondation à Bastos Yaoundé. Se côtoyaient dans ce groupe, filles comme garçons venant des diverses régions du Cameroun mais non sur la base d’un quelconque équilibre régional, les jeunes des parties politiques, des syndicats et d’autres types d’associations de la société civile camerounaise. Pour leur sélection, a insisté M. Gabriel Ngwe le responsable du programme à la Fondation, seul le mérite a été pris en compte. Le SNAES comptait dans cette promotion trois représentants : les camarades NGO MAM Esther, KABONG NONO Martial et Leonel TAGNE.

Avec la remise des précieux parchemins attestant que les récipiendaires ont effectivement suivi avec assiduité le programme, huit présentations sur divers aspects de la formation dispensée ont permis aux leaders en herbe de rivaliser de savoir-faire devant un public sélectionné de leaders confirmés. A l’ouverture comme à la clôture de l’événement, M. Gabriel Ngwe, responsable de ce programme et représentant circonstanciellement M. Friedrich Stermose, Représentant Résident de la fondation en déplacement, a mis l’accent sur la volonté de la Friedrich Ebert de contribuer ainsi à la construction de la démocratie camerounaise. Il a exhorté les jeunes leaders nouvellement formés à mettre en application ce qu’ils ont appris d’une part pour que cela ne disparaisse pas tout simplement, d’autre part pour transformer positivement la société autour d’eux.

La Rédaction

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