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mercredi, décembre 4, 2024
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LEVEE DU MOT D’ORDRE DE GREVE

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Le mot d’ordre de lundi est levé après discussion positive avec le PM. Merci infiniment pour la mobilisation qui a permis ce résultat rapide et positif. C’est le signe que le désespoir n’est jamais une stratégie. Félicitez toutes et tous les camarades qui se sont mobilisés en cette occasion au nom du SNAES et en mon nom nom personnel. Ils ont contribué à donner un début de dignité aux enseignants. Mais le meilleur est encore à venir, et le combat va continuer.

Un pour tous, tous pour un!
Le SG

Nos campus scolaires aujourd’hui : éducation Violente ou éducation à la violence ?

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La violence semble de plus en plus coller à notre époque. Quand on ne l’exerce pas soi-même, il est rare qu’on ne la subisse pas. Elle n’a pas seulement investi notre quotidien, elle s’est installée dans notre imaginaire et colonise sans état d’âme l’espace médiatique qui façonne jusqu’à nos pensées. Comment non seulement échapper à la violence mais surtout la contrer, lutter contre sa banalisation dès lors qu’elle s’est aussi invitée dans l’espace scolaire et menace d’y devenir incontrôlable ? Comment faire pour que l’éducation des tout-petits ne devienne pas une éducation violente ou à la violence ? Un travail de sensibilisation soigneusement planifié, qui donne au maximum des acteurs de l’espace scolaire la compétence d’identification de ce phénomène y compris dans ses manifestations les plus subtiles, leur permet de mieux en connaitre les conséquences éventuelles, pourrait aider à une meilleure gestion de la violence en milieu scolaire.
Au fait qu’est-ce que c’est que la violence et comment se manifeste-t-elle ? La violence est le résultat d’une action qui « viole », c’est-à-dire agit contre, porte atteinte à, manque de respect à… La violence est donc clairement le résultat d’une infraction ou d’une effraction, d’une transgression ou d’une agression. Dans son sens profond, la violence consiste déjà simplement à fouler aux pieds les lois et règlements, et donc par conséquent les droits reconnus ou naturels. Et lorsque l’exercice de la violence rencontre une volonté opposée (une personne qui connaît ses droits et est préparée à les défendre), un système de défense organisée (une serrure de sûreté à la porte, des forces de maintien de l’ordre veillant au respect de la loi), il n’a plus d’autre choix que de recourir à la force, à la brutalité. Aussi confond-on souvent violence et usage de la force ou de la brutalité physique ou matérielle, et ce faisant, on laisse glisser inaperçues de nombreuses formes de violence plus subtiles qui s’appuient sur d’autres formes de puissance. Ce sont prioritairement celles-là qu’il importe avant tout d’identifier dans l’espace scolaire, parce qu’elles préparent le terrain à des violences de types plus classiques et que l’on voit surgir et faire des ravages mais trop tard, comme si l’on avait affaire à des générations spontanées.
Commençons par le champ très riche des violences verbales dont les enseignants sont fort coutumiers aux dépens de leurs élèves. Naturellement, dans ce détestable exercice, ils bénéficient et abusent du contrat institutionnel qui met la force de leur côté, théoriquement, et la faiblesse en face d’eux. Imaginons toute la gamme des appréciations subjectives dont les enseignants usent au quotidien comme autant de balles réelles : élève nul, qui n’aboutira jamais à rien, espèce d’avorton, moins que rien, microbe… Ce n’est plus le travail de l’élève qui est apprécié mais l’élève lui-même, son physique (regarde-moi sa grosse tête, avec tes yeux de fumeur de chanvre…), ses parents, son ethnie, sa race, rien ne lui est épargné dès lors que l’enseignant se met en colère. N’oublions pas de mentionner dans cette rubrique les notes injustes, non méritées, attribuées intentionnellement, quelquefois pour des faits survenus hors du campus scolaire.
Nous ne disons pas qu’il faut supprimer la punition, cette forme codifiée de violence qu’on peut ranger dans la panoplie de la violence légale ou légalisée. Sans elle, il n’y aurait même plus d’éducation du tout. Mais la sanction ne peut éduquer que dans la mesure où elle est proportionnée ou tout au moins perçue comme telle. Lorsque l’on demande à un élève de recopier tout un livre, il faut un sacré charisme pour l’amener à percevoir une telle sanction comme étant proportionnelle. Ainsi, la bonne punition évite tous les excès et veut que l’on soit sévère avec modération.
La punition la plus proportionnelle ou perçue comme telle peut cependant choquer, violenter, de par sa nature. Elle peut présenter un caractère humiliant, dégradant évident. Demander à un élève de s’asseoir à même la poussière, de se rouler au sol, d’enlever une tenue non conforme et de rentrer torse nu à domicile… c’est pratiquement l’inciter, le pousser à la rébellion, et en porter directement la responsabilité.
Ne parlons même pas de la violence physique : gifles, pincements d’oreilles, coups divers, bastonnades… Celles-là sont expressément interdites par la législation scolaire. Et cette interdiction ne repose pas sur une notion quelconque de seuil de supportabilité ni de degré d’intensité. On ne peut se justifier en arguant qu’il ne s’agissait que de « quelques malheureux petits coups de bâtons », ou d’une « petite gifle de rien du tout ». Cela peut paraître surréaliste et peu susceptible d’efficacité pour des éducateurs à poigne mais c’est la loi, et dura lex, sed lex. Encore que très souvent, sur le terrain des conséquences, c’est l’exercice de ce type de violence qui allume la mèche et fait parler la poudre en milieu scolaire.
Les conséquences de la violence sont de ce fait aussi diverses que les formes de violence mais généralement, la violence appelle la violence, comme le sang appelle le sang. Les effets les moins visibles, spectaculaires de la violence ne sont pas les moins dévastatrices.
Prenons la violence verbale et ses effets psychologiques. Elle génère des frustrations d’une profondeur souvent insoupçonnée. Et la frustration, quand elle ne peut être défoulée en raison du déséquilibre défavorable à la victime du champ de force, développe découragement, apathie, repli sur soi, introversion. Voilà un élève qui voit ses chances de réussite brusquement tomber drastiquement. Et la colère qui bouillonne sourdement au fond de lui comme un mauvais magma débouchera peut-être un jour sur une explosion dévastatrice. Mais si l’élève se sent un peu plus sûr de lui, de sa propre force, il va tout doucement basculer dans la délinquance : refus d’obtempérer, absences aux cours de son bourreau présumé, et puis, un jour, il va basculer en rupture de ban et répliquer à la violence par la violence. Mais la violence peut aussi produire des effets immédiats, hic et nunc.
Un malheureux acte non maîtrisé peut déboucher sur un accident : un enseignant d’EPS qui force un élève à exécuter un exercice physique et ce dernier en meure, un coup de bâton mal placé et l’élève s’effondre… Bien sûr le résultat n’est pas celui que l’on anticipait mais il est déjà là et il est difficile à gérer. De plus en plus aujourd’hui, ce type de situation allume des émeutes et incendie des établissements scolaires. Et ensuite, les dégâts, il faut bien que quelqu’un les paie.
De nombreux enseignants se sont déjà retrouvés face aux conséquences des actes qu’ils n’avaient pas suffisamment maîtrisés et dont ils n’avaient pas anticipé les conséquences. Un surveillant général, dans le département du Noun, a vu son crâne presque fendu en deux, d’un violent coup de machette ; un autre, dans la région du Nord-ouest, s’est vu lardé de coups de couteau et n’y a survécu que par miracle. Parce que la violence appelle la violence. De nombreux enseignants ont eu à s’expliquer devant la barre, et y ont eu le plus grand mal à se faire comprendre. Les montants des dommages auxquels ils sont la plupart du temps condamnés n’ont pas grand-chose à voir avec leur niveau réel de revenus : la loi est dure, mais c’est la loi ! On peut pourtant éviter d’en arriver à de telles extrémités.
La plupart des enseignants ne sont pas loin de penser qu’une fois privés de l’arsenal de violence dont ils peuvent user pour réprimer l’indiscipline de leurs élèves, il ne leur reste plus rien, et c’est comme si on les avait complètement dénudés. C’est que la violence est un raccourci bien commode, qui évite l’effort de pensée et d’imagination. Beaucoup d’enseignants ne se considèrent d’ailleurs pas responsables de la discipline et donc de l’indiscipline de leurs élèves. C’est d’autant paradoxal que ce qu’ils enseignent, de manière fondamentale, n’est rien d’autre qu’une discipline. Si leur enseignement n’aboutit pas à discipliner leurs élèves, à en faire des disciples, c’est qu’il est passé à côté de son objectif. Les surveillants généraux dans ce cas ont avant tout pour rôle d’enregistrer fidèlement le degré de réussite ou d’échec dans l’accomplissement de cette mission. Ils ne sont que les thermomètres de la discipline en milieu scolaire. Mais comment l’enseignant peut-il gérer la violence à laquelle il est inévitablement confronté au quotidien dans une société devenue de plus en plus violente ?
Premièrement, en évitant de la déclencher lui-même. De nombreuses formes de violence dépendent de lui, de sa capacité, en tant que maître, à maîtriser sa colère, son dépit, devant les maladresses et les fautes de ses élèves. Si les élèves étaient déjà sages et disciplinés au départ, ils n’auraient probablement pas besoin d’un enseignant. Certains sont même mal intentionnés, et ils vont tout faire pour provoquer l’enseignant. Si ce dernier est un maître, et donc sait se maîtriser, ces provocations feront long feu, et à la longue, il n’en restera rien. Mais si l’enseignant se laisse déborder, cède à la violence, alors il devient le vecteur de la violence, le modèle de l’absence de maîtrise de soi. On sait que l’enseignant n’enseigne avant tout que ce qu’il est.
Deuxièmement, il reste toujours une gamme d’outils de répression autorisés : ils font le contenu du règlement intérieur de chaque établissement. Il faut cependant veiller à les conformer à la loi. Un règlement intérieur ne sera jamais au-dessus de la loi et il devrait être pris la précaution de faire expertiser ces textes par des spécialistes du droit afin de s’assurer de cette conformité. En cas de nécessité, il faut donc appliquer le règlement intérieur, rien que le règlement intérieur, mais avec discernement et humanité, en bon père de famille comme dit la formule classique. Parce que appliquer le règlement intérieur c’est user aussi de la violence, même s’il s’agit d’une violence convenue, légale, il faut se rappeler que son application répétée indique l’ampleur de l’échec de la mission d’éducation.
En somme, pour manager efficacement la violence en milieu scolaire, il faut bien la connaître jusque dans ses formes les plus effacées, pouvoir bien en mesurer les conséquences éventuelles, et choisir avec soin les armes pour la contrer. La peur du gendarme, dit-on, est le début de la sagesse. On peut donc choisir de s’appuyer sur l’arsenal de la violence légale que nous offre le règlement intérieur pour commander la discipline par la peur de la sanction. Cela, n’importe qui peut y arriver et il n’est pas besoin d’un enseignant pour une telle tâche. On peut aussi choisir de prêcher pas l’exemple, et de se servir de la maîtrise de soi pour enseigner à son élève à se maîtriser lui-même face à la tentation de la violence. Et là, l’on gagne un disciple et son respect par-dessus le marché.

Par Roger KAFFO FOKOU

Halte à la soumission pédagogique : C’est elle qui tue notre école!

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Pourquoi ai-je l’impression que cela est chaque jour un peu plus vrai que le précédent ? Les enseignants camerounais non seulement n’organisent plus de débats – on pense à l’époque désormais bénie des années 1990, quelle insupportable nostalgie ! – mais quand bien même une bonne âme a l’idée d’en organiser un et de les y inviter, ils se gardent bien d’y paraître. Sont-ce les débats ou est-ce plus simplement le débat qu’ils fuient ? Alternative tragique pour des pédagogues, des gens qui se voient volontiers avant tout comme des pédagogues. Car si l’ont veut bien admettre que l’enseignant n’enseigne véritablement que ce qu’il est, on n’a plus qu’à conclure que l’enseignant camerounais enseigne le mépris/la détestation du débat. Il est donc au service de tous les césarismes qui pourraient éventuellement infecter notre société. Grave responsabilité.
Peut-être n’est-il pas inutile de se rappeler et rappeler ce que la démocratie en France, si imparfaite y soit-elle, doit aux salons du XVIIIe siècle. Comment libérer une société opprimée quand on ne parle pas et n’encourage pas à parler ? Quand dire devient le meilleur moyen de se taire ? Le silence a beau être considéré comme de l’or, chez nous cet or brille de plus en plus d’un éclat d’une violence fracassante : « cette foule étrangement bavarde et muette », disait avec le radical à-propos qui le caractérisait Césaire. Silence pour silence, celui des pédagogues, parce qu’il est aux fondements de la construction du futur homme chez l’enfant, ne peut que préoccuper profondément. Et il préoccupe d’autant qu’il est aujourd’hui soigneusement institué.
Qui sait chez nous ce que l’on appelle sous d’autres cieux – des cieux dont nous prenons d’ordinaire volontiers les errements pour modèles – qui sait chez nous ce que l’on appelle « liberté pédagogique » ? Vincent Peillon, alors ministre français de l’éducation nationale a déclaré : « Enseigner n’est pas un métier d’exécution. La liberté pédagogique est absolument essentielle pour les enseignants. » Celle-ci inclut pour l’enseignant l’organisation de ses enseignements, de ses évaluations, de ses méthodes d’enseignement et d’évaluation, dans le souci d’une plus grande efficacité, cela va de soi. Il n’y a pas de liberté pédagogique sans responsabilité pédagogique. Aussi la condition sine qua non pour être pédagogue et donc jouir de la liberté pédagogique doit-elle être une indiscutable expertise pédagogique et scientifique, autant dire une formation au-dessus de tout soupçon. Les salles de classes ne sauraient se transformer en abattoirs déguisés !
Ces derniers temps, l’institution pédagogique chez nous s’illustre comme une officine de transmission des instructions sur le mode injonctif le plus pur. On a dit « méthode globale » ? Appliquez ! Tant pis si au bout de l’année vos apprenants ont surtout appris à chanter les textes. Vous voulez en discuter ? C’est de la rébellion simple. Et si vous insistez, cela devient de la rébellion aggravée. Un vocabulaire d’un autre contexte à une autre époque ! En tous les cas, ce n’est pas avec Monsieur l’Inspecteur que vous l’aurez, cette discussion, son parti étant déjà pris. On nous expliquait l’autre jour combien il était important en vertu de l’APC d’intégrer l’apprenant dans son contexte. Qui pourrait en disconvenir ? Le tout, c’est de s’entendre sur le comment. Un exemple nous permettra certainement d’y voir un peu plus clair.
En orthographe, désormais, on va l’évaluer à l’aide d’un outil génial : la correction orthographique. Seuls quelques mots – à peu près une quinzaine – seront pris en compte dans le texte qui lui sera proposé. S’il les trouve tous, et même s’il rate tous les autres – hypothèse excessive mais pas surréaliste – il a 20/20 et est considéré comme parfait en orthographe. Est-ce que son futur potentiel employeur l’évaluera de la même manière lorsqu’il lui adressera une demande d’emploi truffée de fautes ? Certainement pas. Voilà donc une belle intégration en perspective !
Le français, paraît-il, est devenu une cause nationale : il serait le plus grand responsable des échecs des candidats aux divers types d’évaluation. Comme en sortir ? On a décidé de sanctionner cette insupportable discipline par l’asphyxie pure et simple : au lieu des six heures hebdomadaires d’hier, on n’en fait plus que quatre aujourd’hui. Et gare si le carnage continue, on pourrait alors descendre à deux, et finalement peut-être à zéro ? Qui sait ? Cela donnera encore plus d’espace aux sciences, dans la perspective d’une vision matérialiste du développement. Sans blague !
La vérité, c’est sans doute que nos enfants sont devenus des cobayes pour des savants fous, des fonctionnaires – que dis-je ? – des rouages de la machine pédagogique. Comment un rouage pourrait-il désobéir à la machine sans qu’il s’agisse d’une panne ? Comment une machine pourrait-elle désobéir à son programmeur sans qu’il s’agisse d’une panne ? Un pédagogue-rouage d’une machine pédagogique… Un rouage interchangeable… On ne serait pas dans l’univers décrit naguère par Robert Musil ? Vous me direz que la liberté pédagogique, laissée en roue libre, pourrait aussi déboucher sur des expérimentations hasardeuses, tout aussi dangereuses. Mais comment contrôler chacun des deux excès sans le débat, sans une culture du débat ? Il est temps que l’on se persuade d’une vérité élémentaire : la pédagogie, si on veut l’épanouir, ne devrait pas se cultiver en terrain dogmatique, et le pédagogue ne saurait se muer en gardien de vaches sacrées. L’espace pédagogique idéal ne peut être qu’un forum au sens étymologique du terme, ou mieux un carrefour de rencontres diverses. La seule dictature que l’on devrait y souffrir, à laquelle l’on y devrait se soumettre, est celle du débat.

Par Roger KAFFO FOKOU

LUTTE CONTRE LA MARCHANDISATION DE L’EDUCATION : une première bataille gagné contre le géant américain Bridge Academies au Kenya.

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Voici un combat auquel participe le SNAES depuis près de 2 ans au niveau international. Cette première victoire contre le géant américain Bridge Académies montre qu’ensemble les OSC peuvent obtenir des résultats y compris contre les plus puissants. Une leçon à méditer.

 

Les organisations de défense des droits de l’Homme se félicitent de la décision du Bureau du conseiller-médiateur pour l’application des directives (CAO) de la Banque Mondiale d’accepter une plainte concernant l’investissement de la Société Financière Internationale (SFI) dans Bridge International Academies (Bridge) au Kenya. L’entreprise gère plus de 400 écoles primaires dites à bas coûts au Kenya, qui ont fait l’objet d’une plainte de citoyens kenyans, ce qui soulève des inquiétudes quant aux violations des normes d’investissement de la Banque Mondiale ainsi qu’aux lois nationales et internationales.

La SFI, la branche secteur privé de la Banque Mondiale, a annoncé le 21 janvier 2014 un investissement en actions de $10 millions dans Bridge pour soutenir l’expansion de ses opérations dans plus de pays d’Afrique. La SFI a l’obligation de veiller à ce que ses investissements ne violent pas ses propres Standards de Performance, tels que ceux relatifs aux droits du travail, à la santé et la sécurité, et qu’ils soient conformes aux législations nationales.

Linda Oduor-Noah, de l’organisation kenyane East African Centre for Human Rights (EACHRights), qui a soutenu la plainte, a déclaré:

« Nous nous félicitons de la décision du CAO de prendre au sérieux nos préoccupations concernant les opérations de Bridge et d’accepter notre plainte concernant l’investissement de la SFI dans l’entreprise. Les pratiques en cours que nous avons documentées doivent être adressées de toute urgence afin de garantir que les enfants ne soient pas privés d’accès à une éducation correcte et de qualité. Nous attendons avec impatience l’examen rigoureux du CAO et espérons que ce processus sera sérieusement considéré par la SFI. »

La grande majorité des écoles Bridge au Kenya ne sont pas légalement enregistrées et l’entreprise a fait l’objet de nombreuses plaintes concernant des pratiques de travail abusives, de la discrimination, un manque de transparence et le non-respect des normes nationales d’éducation, de santé et de sécurité. A la suite de nombreuses rencontres de la société civile avec le personnel de la Banque Mondiale depuis 2015, et trois déclarations conjointes s’adressant à la Banque Mondiale et d’autres investisseurs de Bridge, EACHRights et huit citoyens kenyans ont déposé une plainte le 16 avril 2018 démontrant de graves violations des normes de la SFI et des droits de l’Homme. Les plaignants exigent que la SFI agisse pour mettre fin aux dommages causés par la chaîne multinationale.

Les organisations signataires saluent le processus du CAO, qui donne l’occasion de s’assurer que la SFI soit tenue responsable des problèmes liés à son investissement dans Bridge et de faire la lumière sur les pratiques de l’entreprise. L’évaluation devrait être effectuée dans les 120 jours ouvrables. Ceci est une étape importante dans les efforts visant à tenir responsable les investisseurs publics dans des entreprises scolaires multinationales, telles que Bridge, lorsque les entreprises dans lesquelles ils investissent commettent des violations des droits de l’Homme. Les organisations signataires s’engagent à continuer de demander justice pour de tels cas.

 

Oceane Blavot , oceane@globalinitiative-escr.org

CETIC de Foumbot : le directeur fait main basse sur la caisse et échappe de peu à la prison

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Le département du Noun coutumier des faits divers des plus rocambolesques aux plus sordides en passant par les plus tragiques dans le secteur de l’éducation, n’a pas dérogé à l’histoire en cette année scolaire. L’histoire qui tient en haleine les enseignements secondaires dans ce département cette fin d’année a comme acteur principal le directeur du tout nouveau CETIC de Kouoptamo, un des 9 arrondissements du département du Noun. On a dû sortir ce dernier de façon expresse des cellules du Commissariat de Sécurité publique de la ville de Foumbot pour aller organiser dans son établissement une cérémonie de remise des carnets de notes aux élèves ce vendredi 8 Juin 2018.

Ce long métrage commence à s’écrire en début d’année scolaire 2017-2018 lorsque le tout premier directeur nommé de ce CETIC créé par le feu ministre Bapès Bapès en 2014 prend effectivement service dans cet établissement dont il doit poser les jalons. C’est ainsi qu’il va prendre effectivement les choses en main et lors de la première assemblée générale, il va rassurer son personnel exclusivement vacataire dans un angélisme qui caractérise pratiquement tous les nouveaux chefs d’établissements en ces occasions, certifiant que ce dernier serait satisfait jusqu’au dernier centime convenu et ceci pendant dix mois. Il faut noter que cette ambition, loin d’être démagogique, était réalisable au regard de l’effectif de 211 élèves X 30 000 frs de frais d’APEE correspondant à une cagnotte totale de 6.330.000 frs (Six millions trois cents trente milles), pour une masse salariale mensuelle de 4.510.000Frs (quatre millions cents cinq dix milles francs) soit 451.000 frs X 10 mois (quatre cent cinquante et un mille X dix mois). Il serait même resté un reliquat de 1.820.000 frs (Un million huit cent vingt milles).

C’est dans ce contexte que les troupes, dopées de motivation, vont se mettre en rangs serrés derrière leur chef, question de relever le défi qui est celui de faire décoller cet établissement. Seulement, la désillusion sera très précoce lorsque à la fin du mois de décembre et sans explications aucunes, les salaires ne sont pas versés aux enseignants. Ceux-ci, qui ont continué de faire leur boulot tout en réclamant à qui de droit leur pécule, recevront l’équivalent d’un salaire à la fin du mois de janvier. C’est désormais dans un contexte de suspicions, de débrayages ponctuels, de promesses fallacieuses et de démotivation que les enseignants vont dans le désarroi total conduire le deuxième trimestre jusqu’à son terme.

CETIC3 2018-06-11 at 08.34.14A la rentrée du troisième trimestre, les enseignants qui ne reçoivent de la part du directeur qu’arrogance et mépris décident unanimement d’arrêter le travail. Cette situation attire l’attention des parents et surtout de l’autorité administrative qui décide de sauver l’année scolaire des enfants. C’est ainsi que de rencontre en rencontre et dans le but est de faire entendre raison au directeur à qui le Sous-Préfet demande de trouver de l’argent pour éponger les arriérés de salaire, celui-ci va trouver le moyen à chaque fois de se dérober en usant de nombreux rendez-vous manqués. Bien plus, le directeur va se permettre le luxe de disparaitre de la circulation pendant de nombreux jours tout en se rendant injoignable, confortant ainsi la thèse de la filouterie et de sa mauvaise foi.

C’est cette situation qui irrite l’autorité administrative et décide celle-ci de confier le dossier au procureur de la République auprès des tribunaux de Foumbot. La Magistrat aussitôt va lancer un mandat d’arrêt contre le fugitif. Au bout de quelques jours de recherches, le mis en cause est appréhendé et conduit dans les cellules du commissariat de sécurité publique de Foumbot. Après quelques jours de garde à vue, sa famille aurait réuni l’argent nécessaire pour satisfaire tous les arriérés de salaire chez tous les enseignants.

C’est ainsi qu’au cours de cette matinée du 8 juin 2018 à l’occasion de la remise des bulletins, le Sous-préfet en compagnie du directeur fraîchement sorti des cellules, va inviter tous les enseignants à se rendre auprès du procureur afin de recouvrer la totalité de leurs dus. Seulement une fois sur place, chacun en l’absence du procureur ne va recevoir du cabinet de l’héliaste que l’équivalant d’un seul salaire mensuel sans autres explications.

Signalons pour terminer que les enseignants-vacataires du Noun sont pratiquement tous habitués à ce genre de brigandage de la part des chefs d’établissement. Nombre de ces « chefs » poussent quelquefois le ridicule un peu plus loin en faisant main basse non seulement sur les salaires, mais aussi sur les fonds de secours, les tontines et les épargnes des amicales.

Par Fokou Kodjo/SNAES/NOUN

Semaine 24 – 2018

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L’argent est bien, mais l’homme est meilleur, parce qu’il répond quand on l’appelle.

Semaine 23 – 2018

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La mort est un vêtement que tout le monde portera.

Semaine 22 – 2018

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Le mensonge donne des fleurs mais pas de fruits.

Aflatoun: comment travailler avec les instituts de formation des enseignants.

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Au Cameroun, la population se mobilise pour l’éducation

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