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mercredi, mars 12, 2025
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La Lettre hebdomadaire du SNAES: Quid des examens officiels 2020 ?

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Camarades, collègues,

La spirale du Covid-19 s’amplifie dans notre pays: 730 cas testés positifs, 10 morts, 5 régions touchées à savoir le Centre, le Littoral, l’Ouest, le Sud-Ouest et le Sud. La grogne sociale se profile également à l’horizon. L’alerte lancée par les transporteurs a pu être contenue. Gérée comme d’habitude, c’est-à-dire dans l’artifice et la rouerie, cette crise sociale émergente pourrait déboucher sur une crise populaire que personne ne souhaite. Il est préférable, pour le Gouvernement de la République, de résoudre véritablement les problèmes au fur et à mesure qu’ils se posent plutôt que de céder à l’habituelle tentation de la procrastination.

Au chapitre de la réaction, il faut encourager quelques exécutifs municipaux qui ont commencé à mobiliser leurs troupes. Ils doivent aller plus loin dans ce qu’ils ont entamé : organiser les couturiers de leurs communes pour fabriquer des masques, les experts pour produire des solutions et gels hydro alcooliques ; aménager en urgence les points d’eau, des espaces d’hospitalisation sécurisés, veiller à ce que le personnel soignant soit équipé de matériels de protection, mobiliser la police nationale et la police municipale là où il en existe une pour veiller à l’application stricte des mesures édictées. Tout ceci doit prendre la priorité sur la plupart des autres dépenses municipales. Quand un médecin en exercice meurt parce qu’il n’a pu obtenir un lit dans la ville où il exerce, cela montre au commun des Camerounais la tragédie vers laquelle on le dirige.

En ce qui concerne l’école, on peut dire que ça y est ! Des mesures sont prises. Les cours diffusés à la CRTV vont malheureusement renforcer l’inégalité des jeunes devant l’école : les pauvres, ceux qui ne disposent pas de supports de réception, les ruraux des zones non desservies par les réseaux d’énergie et de télécommunication sont d’office laissés-pour-compte. Les classes intermédiaires préparent déjà les échecs de demain. Le format des examens sera-t-il maintenu ? Ailleurs, la fiabilité des évaluations internes permet de contourner les difficultés d’une école confinée en période d’examens officiels. Ici chez nous, une telle option pourrait exiger des arbitrages difficiles à réaliser en toute objectivité. Mais, une fois de plus, tout se pense et se décide à Yaoundé, à la Primature, dans les cabinets ministériels.

Depuis le début de la crise du Covid-19 en effet, les partenaires de l’éducation n’ont pas une seule fois été consultés. Cette gestion verticale à laquelle nos institutions se sont habituées, cet entre-soi administratif si commode  en temps normal, cette unilatéralité confortable est-elle ce qu’il y a de plus efficace en période de crise ? Les résultats a posteriori en permettront l’évaluation.

Quant à vous, enseignant-e-s, commencez par prendre soin de vous : restez chez vous, ne sortez qu’en cas de nécessité et en portant un masque, lavez-vous les mains, n’oubliez pas votre solution ou gel hydro alcoolique, respectez la distanciation sociale ; enseignez autour de vous, mobilisez vos élèves par divers moyens, ils vous écouteront mieux que quiconque d’autres. Sachez que vous avez tous vos droits de participation au débat sur l’école confinée pour cause de Covid-19 et à l’élaboration des solutions aux problèmes qui en découlent. Les dégâts éventuels, vous le savez bien, on vous demandera de les réparer le moment venu. Engagez-vous donc pour les minimiser. Voici ce que le SNAES avait à vous dire cette semaine.

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Un pour tous, tous pour un !

La crise scolaire est déjà là !

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Camarades, collègues,

Notre pays entre dans la phase 2 de l’épidémie du Covid-19 : 284 cas confirmés positifs et de plus en plus de morts. Le plan national de riposte reste cependant d’une limpidité approximative. Jusqu’ici, au lieu de mesures, on ne nous a proposé que des demi-mesures. Le semi-confinement qui est conseillé, même pas imposé, aux Camerounais peut-il marcher ? L’expérience de pays qui ont précédé le nôtre dans la pandémie nous oblige à répondre par la négative. La crise sociale qui se profile à l’horizon est-elle en train d’être anticipée ? Il est évident, là aussi, que non : les mesures d’accompagnement qui auraient pu être les indicateurs de cette anticipation sont encore attendues. Qui va payer les factures des confinés à domicile, dans les hôtels, quand et comment ? Qui va payer les salaires des confinés, des personnels mis en congés techniques, sur quelle base et sur quels fonds ? Quel est le montant initial du fonds de lutte annoncé et sinon comment estimer l’ambition de ce fonds ? En dehors des dons de tests et matériels reçus d’un bienfaiteur chinois, quelles sont les commandes de l’Etat en prévision d’une montée en puissance de la pandémie ? Les perspectives, comme on peut le voir, ne sont pas à l’optimisme.

A l’heure du bilan de la gestion de cette crise sanitaire qui sera devenue entre temps une crise sociale et économique, la responsabilité principale sera celle de l’Etat, de ceux qui ont en charge la gestion de l’Etat. Cependant, cela ne nous exonèrera pas  de nos responsabilités collectives et individuelles, en tant que citoyens, membres d’une profession, d’une famille. Je voudrais justement ici m’adresser à vous comme enseignant-e-s.

Camarades, collègues,

Au-delà de la crise sanitaire que le Covid-19 installe, des crises sociale et économique qui en découleront, il faut d’ores et déjà affronter une crise scolaire en cours de développement. Comme toujours dans notre pays où l’éducation est au fond de la liste des priorités, peu de personnes s’occupent, et cela se voit dans la plupart des médias, du destin qui est en train d’être celui de l’école camerounaise cette année. Quels sont les taux de couverture des programmes et enseignements à l’heure du confinement de nos élèves et étudiants ? Quand les cours auront-ils quelques chances d’être repris ? Ailleurs, l’infrastructure numérique plus développée permet de limiter les dégâts. Abandonnés à eux-mêmes, nos enfants et notamment les plus jeunes, seront-ils à même de se remettre dans les conditions qu’il faudra, le moment venu, pour relever les durs défis d’une année scolaire perturbée ? Que leur propose-t-on pour se préparer à faire face efficacement à ces épreuves à venir ?

J’invite les enseignants à prendre ce débat en main et à proposer, sur tous les supports à leur portée. Je souhaite aussi que les médias mainstream s’occupent davantage, sur leurs plateaux, de la crise scolaire qui se met en place, et qu’ils stimulent la réflexion de tous ceux qui peuvent contribuer à proposer des voies. Ne l’oublions pas, il y a eu un avant Covid-19, il y aura un après. Et cet après se fera avec notre jeunesse. Ce n’est donc pas elle qui devrait être la plus grande victime camerounaise de la pandémie du Covid-19. Voici ce que le SNAES avait à vous dire cette semaine.

Un pour tous, tous pour un !

MANU DIBANGO : par-delà sa mort, une indiscutable belle vie, sur tous les plans

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Dans un de ses romans les plus touchants, La Forêt perdue, Maurice Genevoix rapporte les paroles d’un conteur faisant un éloge sobre et magnifique d’une créature de Dieu exceptionnelle: « Que j’y songe, je crois l’entendre encore. Il me parlait d’un cerf de la forêt. “On ne sait pas l’âge qu’il avait, disait-il. Il est mort de sa belle mort”. » Ces paroles, à quelques nuances près, et je ne saurais dire pourquoi, me font penser à Manu Dibango. Je ne l’ai jamais rencontré personnellement, manque de bol comme l’on dit, mais aussi, cela me donne plus de liberté pour parler de lui aujourd’hui.

J’étais encore très jeune alors qu’il était déjà une superstar mondiale. En 1972, lorsque les oreilles collées au poste à transistor que notre maître du cours moyen avait allumé pour ses élèves, mes camarades et moi vibrions au rythme de la coupe d’Afrique des nations, « Soul Makossa » faisait déjà danser toute la planète. De ce temps, je n’ai pas cessé de suivre au gré des reportages médias les pas de ce géant arpenter les plus grandes scènes musicales du monde. Le cerf dont parle le conteur de Maurice Genevoix n’avait pas d’âge connu. Ce n’est apparemment pas le cas d’Emmanuel Dibango. Mais que sait-on réellement de ce qu’on croit savoir ? Manu Dibango n’a jamais, de mon point de vue, porté aucun âge apparent. Qui aurait sérieusement pu lui donner 86 ans au moment de son décès ? Ressemblait-il vraiment aux hommes de 86 ans que nous connaissons autour de nous ? Qui peut dire combien de temps il aurait pu vivre encore s’il avait pu mourir de sa belle mort ? En tout cas, à défaut de mourir de sa belle mort, on peut affirmer avec force qu’il a vécu sa belle vie.

En effet, on peut dire que Manu Dibango a vécu une vie « belle » au sens le plus esthétique du terme, mais pas seulement. C’était indiscutablement un bel homme, et il l’est resté jusqu’au dernier souffle, une grâce que peu de gens ont reçue. Cela lui permettait de porter élégamment n’importe quels tissus, et du coup il a pu décomplexer les tissus africains dans toutes les arènes musicales du monde, comme a su le faire dans l’espace politique Nelson Mandela, cet autre esprit des cimes. Manu Dibango a aussi eu la chance d’avoir au plus haut point le don de la musique, l’art qui de tous, rapproche le plus l’homme des dieux. Parce que la musique, la grande musique je veux dire, plus qu’une chimie, est une véritable alchimie, un pouvoir divin. Beaucoup de musiciens ne peuvent pas aller au-delà de la chimie, seuls les plus grands parviennent à l’alchimie musicale, et transfigurent de simples notes pour en faire de véritables hymnes. La beauté, la vraie, cependant transcende toujours l’esthétique.

Notre époque capitaliste ultralibérale nous a appris que la beauté pouvait n’être que conventionnelle, et a choisi le marché pour en être l’arbitre. Ainsi s’est organisé un naufrage prémédité, auquel heureusement tout n’a pas succombé. Platon le disait avec raison, « le beau est la splendeur du vrai », et le vrai est inséparable du bien. Le bien suprême est forcément moral, au sens le plus élevé de ce terme. Comment séparer l’art de la morale dans ces conditions ? On comprend pourquoi tant de gens n’ont que du bien à dire de Manu Dibango. Il a bercé des milliards de personnes de ses notes magiques ; il a pris la main à d’innombrables personnes qu’il a aidées à trouver leurs voies sur les pistes du monde de la musique ; il a inspiré des milliers de gens qui ne l’ont rencontré que par l’oreille et beaucoup d’entre eux sont devenus meilleurs grâce à cela ; il a été la fierté de millions de Camerounais et d’Africains qui ont vu en lui leur humanité s’élever à la condition humaine la plus sublime. Il avait ce sens du rire si particulier à lui, parfaitement inimitable, derrière lequel perçait une humilité évidente mais discrète, si peu commune aux hommes et femmes de sa stature. C’est peut-être cette timidité qui explique que la voix puissante de Manu Dibango se soit presque confinée au monde de la musique.

Je ne puis m’empêcher de remarquer qu’il aurait pu s’investir efficacement dans de nombreuses causes contre ces maux qui condamnent sur notre planète de nombreuses catégories de citoyens du monde et bientôt la planète entière. Qui aurait eu l’outrecuidance de ne pas prêter attention à une cause portée par Manu Dibango ? Mais il a tant donné en musique qu’on peut bien lui pardonner de s’y être confiné : 60 ans de carrière, plus 40 albums produits !

Alors, peu importe qu’il ne soit pas mort de sa belle mort, l’essentiel n’est-il pas qu’il ait vécu sa belle vie ?

Roger Kaffo Fokou

La Lettre hebdomadaire du SNAES aux Enseignant-es Camarades, collègues,

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En écoutant attentivement ce que nous disons sur les réseaux sociaux, en observant comment nous agissons dans la rue, et prenant en compte le contexte international actuel, ce que nous avons vu en Chine, en Europe et ailleurs, ce que nous avons appris et savons désormais de la virulence et de la violence du Covid-19, je me suis autorisé à prendre la parole en tant que Secrétaire Général du SNAES sur la gravité actuelle et potentielle de ce que nous sommes en train de vivre, comme enseignants – syndicalistes ou pas encore – comme Camerounais, mais aussi comme filles et fils de personnes plus âgées donc infiniment plus vulnérables, comme parents de personnes plus jeunes donc plus résistantes mais aussi plus susceptibles de servir de vecteurs à la maladie. Nous sommes probablement à la veille d’une grande catastrophe nationale. Sommes-nous suffisamment conscients de cet état des choses ? Il me semble que non.

Dans la rue ce matin, sorti pour une urgence, j’ai été sidéré de la normalité du comportement de nos concitoyens, en situation anormale. Sur les réseaux sociaux, malgré les efforts de bien de gens, la légèreté de ton de bon nombre d’autres a de quoi inquiéter. Il semble que chez beaucoup, le sens des priorités soit sérieusement atteint. Alors, rappelons, à chacun de nous, ce qui est prioritaire aujourd’hui : « sauver des vies » ! Tout le reste, quoi qu’on dise, est accessoire. Sauver ne serait-ce qu’une seule vie, c’est immense. Et chacun peut le faire, en respectant les consignes du Gouvernement, des médecins, des spécialistes reconnus d’ici comme d’ailleurs. Une vie, une seule, disais-je. « Une vie ne vaut rien mais rien ne vaut une vie. » disait André Malraux dans Les Conquérants. C’est d’ailleurs un roman de guerre sur l’Extrême-Orient, coïncidence éloquente. En temps de guerre, sachons-le, il ne peut être que suicidaire de se comporter comme en temps de paix : les balles perdues sifflent de partout, et n’importe qui, pour peu qu’il se découvre, peut en attraper une ou plusieurs, mortellement. Dans bientôt, et je ne crois pas être atteint du complexe de Cassandre, des virus de covid-19, crachés comme des balles, vont siffler autour de nous. Nous ne les verrons pas venir, et si nous nous sommes exposés, nous allons en prendre un ou plusieurs, et devenir à notre tour un engin cracheur, un dangereux engin pour notre entourage immédiat. Et ce sera totalement irresponsable, inadmissible. Parce que nous étions prévenus, parce que, en tant qu’enseignants, nous avions le devoir d’enseigner autour de nous ce que nous avions appris et que non seulement nous ne l’avons pas fait, mais nous avons sans doute contribué à induire les autres en erreur, à les mettre en danger.

Bien sûr nous savons que notre gouvernement a complètement raté la stratégie de riposte. Nous avons vu certains hauts dignitaires de notre pays se comporter de manière totalement irresponsable, sans encourir le moindre blâme public. Notre infrastructure sanitaire est en piteux état ; nos ressources publiques anémiées. Personne n’imagine sérieusement que dans une situation, pas invraisemblable, de contagion massive, la prise en charge publique sera à la hauteur. Contaminés, ceux dont le corps ne pourra pas résister mourront chez eux, seuls, abandonnés comme des pestiférés, y compris de leurs proches, ou dans les couloirs et coins désertés des hôpitaux. La seule manière de nous protéger était de fermer les frontières à temps, et on l’a fait à contretemps ; ou de confiner à temps, et on va sans doute le faire à contretemps. Vous voulez que le Premier Ministre vous dise de vous confiner. Il va peut-être finir par vous le dire, mais ce sera sans doute quand vous aurez déjà pris le virus. Ce pays n’est pas moins le vôtre que le sien : vous devez le protéger sans attendre qu’il vous l’ordonne. C’est pour cela que vous avez fait autant d’études, et que vous être devenus enseignant-e, c’est-à-dire une personne digne d’enseigner les autres. Prenez cette tâche au sérieux, acquittez-vous-en avec hauteur, brillez par le bon exemple. Voici ce que le SNAES vous dit cette semaine.

Un pour tous, tous pour un !

LYCEE DE BAMETIM DANS LES BAMBOUTOS: une poudrière en cours de surchauffe?

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Le Lycée de Bametim est l’un des 16 établissements d’enseignement secondaire de l’arrondissement de Batcham dans le département des Bamboutos à l’Ouest du pays. Batcham est située à 8 Km de Mbouda sur la régionale Mbouda-Dschang par Bangang. Comme la plupart des localités des hautes terres de l’Ouest, c’est une cité rurale belle et poussiéreuse, nichée sur l’une des pentes des monts Bamboutos. Cette situation lui a façonné un paysage tourmenté et viril mais pittoresque. Le secteur de l’éducation n’y est pas le plus gâté, notamment en termes d’infrastructures. Bametin, un de ses regroupements, fait partie du Village Bangang. On y trouve un lycée d’enseignement général à cycle complet qui pourrait, si l’on prête attention, devenir tristement célèbre un de ces jours.

Bametin est cependant un village calme, sans histoires s’il en existe, à l’écart de toutes les agitations urbaines. Son lycée peut se prévaloir d’infrastructures minimales, d’un campus plutôt verdoyant, qui ferait bien d’envieux dans le contexte d’indigence infrastructurelle aiguë que connait l’éducation dans notre pays. Il s’y pose visiblement un problème de maintenance, de réhabilitation de ce qui est déjà là. Dans ces collines venteuses, les ouvertures béantes de ses bâtiments ne doivent pas rendre les salles de classe particulièrement confortables les grands matins de saison sèche ou aux heures pluvieuses des saisons d’hivernage. Les équipements sanitaires n’y sont pas toujours à la hauteur de la population scolaire sur place. Pourtant ce cadre, globalement, pourrait et devrait être propice aux études. Le Lycée de Bametim ne semble cependant pas briller dans les classements des examens officiels. Pour la session 2017 des examens OBC par exemple, il faut aller dans les profondeurs du classement (949e avec un taux de réussite d’à peine 25%) pour retrouver le lycée de Bametim. En 2018, il amorce une remontée relativement significative même si le résultat est loin du compte, se plaçant désormais 806e avec 41,48% de taux de réussite. En attendant le palmarès de la session 2019, on peut déjà s’interroger sur les attentes du Lycée de Bametim, même pour la session qui se profile à l’horizon.

En effet, en dépit de l’énorme défi de l’amélioration des résultats que ce lycée doit relever, un certain nombre d’indicateurs montre que le climat de travail et d’étude serait en cours de détérioration au Lycée de Bametim. Les investissements ne semblent pas y privilégier l’amélioration de la pédagogie mais des infrastructures dont la pertinence en zone rurale peut paraître questionnable. La situation matérielle des enseignants vacataires n’y serait pas des plus stables. Certaines disciplines n’y seraient pas dispensées, certains travaux pratiques pourtant nécessaires y seraient ignorés purement et simplement. Des problèmes d’orthodoxie de gestion y seraient aussi à l’ordre du jour. Ceci fait une liste déjà bien longue pour un modeste lycée rural, mais ce ne serait pas tout. Pour finir, l’insécurité y pesant sur certains enseignants du fait des menaces provenant des élèves laisserait indifférente l’administration. Il y a là, si tout ceci était avéré, des ingrédients pour un cocktail explosif. Le lycée de Bametim entend-il vraiment s’inscrire sur la liste noire des établissements qui se sont distingués ces dernières années comme des foyers de délinquance, de violence et potentiellement de tragédie ?

La Rédaction

REDIGER UNE LETTRE ADMINISTRATIVE: quelques conseils utiles pour ne pas trop mal s’en tirer

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Qu’il/elle devienne titulaire d’un poste administratif scolaire ou pas, l’enseignant-e peut être amené-e à tout moment à faire de la rédaction administrative : rapport de conseil d’enseignement, demande de permission d’absence, réponse à une demande d’explication… Les spécialistes vous diront qu’il existe plusieurs écoles en la matière et cela est vrai. Mais ne vous laissez pas intimider par ces spéculations de spécialistes. Des principes existent en matière de fond et de forme qui traversent toutes les écoles. Ce que l’on attend d’une lettre administrative, c’est qu’elle soit efficace, c’est-à-dire qu’elle permette de résoudre le problème qui a suscité sa rédaction.
Sur le plan de la forme, la courtoisie et la sobriété doivent être de rigueur ; la correction aussi. Sachez qu’en principe la forme prime sur le fond, ce qui veut dire que si votre lettre n’est pas recevable au plan de la forme, le fond peut ne même pas être examiné. Ce principe ne s’applique pas toujours à la lettre mais sachez, quand vous ratez les règles de forme, que cela installe chez votre destinataire un préjugé défavorable à votre égard et pour la cause que vous défendez.
Commençons par la courtoisie. Celle-ci commence par le respect du protocole : donner au destinataire le titre qui est le sien, ce n’est pas lui faire une faveur ; c’est donner à César ce qui appartient à César, c’est être juste. La courtoisie, c’est aussi la justesse du ton : n’imbibez pas votre texte de vos émotions. Votre lettre n’est pas personnelle : elle émane d’une entité administrative, un agent, matricule X ou Y, et s’adresse à une autre entité administrative, occupant un poste ou une fonction administrative. Ne dites pas : J’ai été ulcéré-e… choqué-e…étonné-e… Non, vous avez constaté, fait, dit… On n’a pas médit de vous, on a déclaré en telle circonstance telle chose qui est plus ou moins inexact et vous pouvez le prouver.
Comme on le dit souvent dans le langage judiciaire, et ne l’oubliez jamais lorsque vous prenez votre plume, « Tout ce que vous direz sera retenu contre vous ». Autant y réfléchir pendant que vous écrivez : tâchez d’être votre meilleur témoins, présentez-vous à votre avantage. Dans les demandes d’explication, il est courant qu’on indexe votre « manière de servir » comme « déplorable ». En manquant de courtoisie et de sobriété dans votre réponse, vous ne faites que confirmer cela. Vous devenez pour vous-même un témoin à charge.
La sobriété consiste aussi à être économe voire avare de mots. Parlez peu : la parole est d’argent mais le silence est d’or. Ne dites que ce que vous êtes obligé-e de dire. Ne vous lancez pas dans des développements, ceux-ci contredisent toujours peu ou prou vos affirmations précédentes.
Il y a enfin la correction. Un enseignant, qu’il soit de sciences, de sciences humaines, de lettres ou d’éducation physique et sportive doit pouvoir s’exprimer correctement. Le niveau de langue de sa lettre administrative doit être soutenu : pas de fautes de vocabulaire, de grammaire, ni de syntaxe… pas de familiarité, pas d’argot. Il faut ici de la hauteur, mais sans ostentation. C’est même dans ce cas une règle centrale de courtoisie. Si la ponctualité est la politesse des rois, on peut dire que la correction est la politesse des enseignants.
Et maintenant le fond…
Savez-vous à quel point il est facile d’être hors-sujet ? Pour un enseignant, ce n’est pas la situation la plus confortable. Vous demandez une permission d’absence, et personne ne tient à savoir le détail de ce que vous allez en faire si celle-ci vous est accordée. C’est un droit et il s’agit seulement de ne pas en abuser. Et cette raison pour laquelle vous allez être absent-e est souvent très personnelle, parfois, vous ne pouvez pas la dévoiler ; alors vous mentez en voulant en donner le détail. Puis vous l’oubliez et redonnez la même excuse plus tard à une autre occasion, tout cela parce que voulez en faire trop. Non, tâchez d’être sobre, c’est même souvent un impératif de pudeur. Autre chose, dans une demande d’explication, on vous demande de justifier un manquement à une obligation professionnelle. Celui-ci est-il dûment constaté ? Voilà votre premier souci. Si ce n’est pas le cas, alors il n’y a pas de sujet à traiter et il ne vous reste plus qu’à le démontrer. Si c’est constaté, il vous faut une force majeure, ou une circonstance atténuante. Ne dites pas, par exemple, que vous n’étiez pas seul-e dans le cas, ou que tel-le l’a aussi fait et pourquoi ne lui demande-t-on pas aussi de s’expliquer ? Le fait par exemple que votre chef-fe ne vous aime pas ne justifie pas un manquement professionnel de votre part quand celui-ci est dûment constaté.
Une fois dans votre sujet, tenez-vous-en aux faits, rien qu’aux faits. Ne les commentez pas en les énonçant. Laissez ce soin à votre destinataire. Tous les faits ne plaident pas forcément pour vous, alors sachez être sélectif-ve, puisque c’est vous qui rédigez. Vous allez me dire : n’est-ce pas là faire l’apologie du mensonge ? Je me mets dans le cas d’une réponse à une demande d’explication : le droit de se défendre justifie non pas qu’on invente des faits, ni qu’on les déforme, mais qu’on s’en tienne à ceux qui parlent pour nous.
Voilà ! Avons-nous fait le tour ? Certainement pas. Nous avons jeté quelques balises, rien de plus. Essayez de vous en servir pour faire toujours mieux. L’administration n’est pas personnelle : elle ne doit donc être ni amicale, ni inamicale. Votre cœur est votre grande affaire privée : gardez-le pour vous, loin de vos épitres administratives, et ce sera mieux pour tout le monde, en commençant par vous.

Roger Kaffo Fokou

Réforme du bac en France : Blanquer supprime les séries au lycée pour la voie générale. Quelles conséquences sur l’enseignement supérieur en informatique ?

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Le 15 février 2018, Les Echos, par Michael Guilloux                              Credit photo : AFP

Le ministre de l’Éducation a dévoilé ce mercredi la réforme du bac et, comme on s’y attendait, annoncé la fin des séries au lycée, du moins pour la voie générale. Les séries sont en effet maintenues dans la voie technologique. Il faut d’ailleurs noter que c’est plus une réforme pour la voie générale.

La fin des séries (L, ES, S) annoncée pour la voie générale débouche sur un tronc commun avec une nouvelle matière qui sera appelée « humanités scientifiques et numériques ». Avec cette matière qui sera enseignée en première et en terminale, Jean-Michel Blanquer entend « mettre l’accent sur la culture scientifique commune pour tous les élèves de France ». Ils y feront du codage et « mettront en perspective de grandes révolutions scientifiques et technologiques », dit-il. Les élèves vont également choisir trois « ;spécialités ;» en première, puis deux en terminale, parmi onze spécialités qui leur seront proposées. Ils pourront aussi changer de spécialités entre la classe de première et la terminale, en concertation avec leurs professeurs. Précisons qu’en dehors de ces différentes spécialités, les établissements seront libres d’inventer d’autres combinaisons de matières pour être plus attractifs auprès des élèves et coller aux réalités économiques locales.

Il y aura également des enseignements facultatifs pour ceux qui veulent aller plus loin dans un domaine particulier. Par exemple, ceux qui veulent mettre l’accent sur les mathématiques pourront suivre jusqu’à 9 heures de mathématiques par semaine avec l’option « mathématiques expertes » en terminale. Une autre option « mathématiques complémentaires » est également proposée comme enseignement facultatif en terminale.


La nouvelle formule du bac est celle qui a été annoncée le mois dernier. L’examen final, comptant pour 60 % de la note finale du bac, sera composé de quatre épreuves venant s’ajouter à l’épreuve anticipée de français, passée à la fin de la classe de première. Deux d’entre elles sont des épreuves écrites qui porteront sur les spécialités choisies par l’élève. Comptant pour 25 % de la note finale, ces épreuves seront passées en terminale, dès le retour des vacances de printemps. Les deux autres épreuves sont celle de philosophie (la note représentant 10 % du bac) et « un grand oral » qui comptera pour 15 % de la note finale. Ces deux épreuves vont se dérouler également en terminale lors de la deuxième quinzaine de juin.

Le grand oral, la grande nouveauté de la réforme du bac, se fera en 20 minutes. Pendant les dix premières minutes, l’élève présentera son projet, adossé à une ou aux deux disciplines de spécialité. Les dix autres minutes seront consacrées aux questions, face à un jury de trois personnes qui, selon Jean-Michel Blanquer, « permettra de voir comment l’élève mobilise ses connaissances scientifiques ou historiques pour commenter le projet qu’il a présenté ». Les candidats au bac technologique conserveront, eux, leur « ;oral de projet ;» dans sa forme actuelle. Selon Jean-Michel Blanquer, cette « grande innovation permet surtout de mettre l’accent sur une compétence fondamentale : s’exprimer dans un bon français, clair, argumenté [car] c’est une compétence essentielle dans la vie professionnelle ».

Les derniers 40 ;% de la note finale du bac seront affectés au contrôle continu, « ;pour valoriser le travail des lycéens en première et en terminale ;». Ce contrôle continu englobera des partiels nationaux (30 ;%) ainsi que les bulletins (10 ;%) au cours des deux dernières années de lycée. Les copies des partiels seront anonymes et corrigées par d’autres professeurs que ceux de l’élève.

Pour le ministre de l’Éducation, cette réforme vise à « renforcer le bac » qui s’était « affaissé » ces dernières années. Jean-Michel Blanquer estime encore qu’elle va permettre « plus d’égalité », « plus de liberté » de choix et « plus de simplicité ». C’était d’ailleurs ce que souhaitait Pierre Mathiot dans le rapport qu’il a proposé au ministre : « un lycée des possibles » où les élèves, à travers un jeu de matières majeures et mineures, pourraient personnaliser leur parcours, dans le cadre d’une « liberté encadrée ». L’objectif, disait-il, est de « former de vrais scientifiques, de vrais littéraires », mais aussi de permettre à des lycéens hésitants de « se promener dans le menu » et même changer d’avis en cours de cursus.

Ce bac nouvelle formule va rentrer en application en 2021. Les premiers à le passer sont donc les élèves qui sont en classe de troisième cette année. Vu les changements annoncés, Jean-Michel Blanquer a également évoqué la possibilité de changer le nom de la classe de terminale. « ;Nous ne voulons plus appeler la classe de terminale, “Terminale”. Ce n’est pas une classe terminale, mais un tremplin vers l’enseignement supérieur ;», a confié le ministre qui préfère plutôt parler d’année de « ;la maturité ;», « ;comme cela se fait chez nos voisins italiens et belges. ;»

JOURNEE MONDIALE DE L’EDUCATION DANS LA COMMUNE DE MAYO-BALEO : célébration de la culture et de la modernité dans le faste et l’émulation

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                                                                                    Par ADOUMOUI Benjamin

 La journée mondiale de l’éducation instituée par l’Assemblée Générale des Nations Unies en 2018 pour « mettre en lumière le rôle de l’éducation pour la paix et le développement » est célébrée les vingt-quatre (24) du mois de janvier de chaque année. Le thème choisi pour l’édition 2020 par l’UNESCO est : “Learning for people, planet, prosperity and peace”. Le monde en général et les « villes apprenantes » en particulier sont appelés à promouvoir l’apprentissage (éducation) pour le développement durable. La Commune de Mayo-Baléo a été lauréate du prix UNESCO « ville apprenante » en 2017 en raison des efforts dans le domaine de l’apprentissage et de l’éducation depuis plus de 15 ans.

Cette 2e édition de la journée de l’éducation a marqué l’esprit des populations de Mayo-Baléo et ses environs. Du 23 au 24 janvier, la ville de Mayo-Baléo a été animée par les activités commémorant cette journée inédite sous le thème contextualisé : « Apprendre chez l’autre pour rompre les barrières et préserver la paix pour un développement durable ». Elèves, jeunes non scolarisés, enseignants, chefs traditionnels et autorités administratives de l’arrondissement de Mayo-Baléo ont répondu présents à cet appel de Monsieur le Maire de la Commune dudit arrondissement pour célébrer cet événement. Une journée qui interpelle toutes les couches sociales sur l’importance de l’éducation dans la promotion de la paix et le développement durable comme le disait Nelson Mandela : « l’éducation est l’arme la plus puissante que vous pouvez utiliser pour changer le monde. »

Plusieurs activités ont meublé cette célébration à savoir : la table ronde sur le thème « Apprendre chez l’autre pour rompre les barrières et préserver la paix pour un développement durable » qui a vu la participation des acteurs de l’éducation et du secteur informel. Elle a été un lieu d’échanges fructueux surtout pour le mécanisme de protection de l’environnement pour un développement durable.

Le match des incollables a opposé à la fois les écoles primaires du système francophone et les écoles bilingues. Dans le système francophone, les écoles en compétition ont été l’Ecole Privée Protestante (EPP), l’Ecole Publique Groupe 1 et l’Ecole Publique Groupe 2 de Mayo-Baléo. L’EPP a remporté le premier prix. Pour ce qui est des écoles bilingues, l’Ecole Bilingue de Mayo-Baléo s’opposait à l’Ecole Bilingue de Gadjiwan. L’Ecole Bilingue de Mayo-Baléo a remporté le premier prix.

Le concours de musique patrimoniale au rythme du « KOM » (l’un des rythmes de musique patrimoniale du peuple PERE dans l’Adamaoua) opposait les établissements d’enseignement secondaire de la ville (Lycée de Mayo-Baléo contre le CETIC de Mayo-Baléo). Les différentes prestations ont permis aux participants de découvrir les talents en matière de conservation du patrimoine local auprès de la jeunesse.

Un match de football a été l’apothéose de l’événement et a vu la victoire du village Mayo-Badji sur le village Becti, mettant fin aux différentes activités. La remise officielle des prix aux meilleurs avec une attestation de participation pour tous les participants par l’autorité administrative a clôturé cet événement de grande importance pour l’éducation, la science et la culture.

Cette célébration dans sa mobilisation a permis aux différents acteurs de bénéficier de plusieurs attitudes et techniques dans l’apprentissage des méthodes de gestion des populations et des ressources pour un développement participatif. Une célébration majestueuse qui redonne espoir aux enseignants et élèves sous le regard satisfait des autorités et de la population. C’est avec cette joie remarquable de la fin que les activités de la 2e édition de la journée mondiale de l’éducation dans la commune de Mayo-Baléo ont pris fin et la communauté éducative attend avec impatience le rendez-vous de la 3e édition en 2021.

PALMES ACADEMIQUE: DISTINGUER UN DROIT D’UNE FAVEUR

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Beaucoup d’enseignants sont outrés qu’on leur impose de demander les palmes académiques avant de les obtenir. Ils ont le sentiment qu’il y a là une forme de brimade, parce que, théoriquement, demander, ce n’est pas forcément obtenir. Ce débat avait eu lieu entre les syndicats et l’administration au moment d’établir les règles d’attribution des palmes académiques. Et les syndicats avaient, unanimement fait un choix qui avait été adopté. Pour expliquer celui-ci, commençons par un élément de droit : la différence entre un droit et une faveur.

Qu’est-ce qu’un droit ? Dans l’expression « défendre ses droits », « droit » renvoie à ce qu’on appelle « droits subjectifs » par opposition à « droits objectifs ».

Le droit objectif renvoie à l’ensemble des règles de droit qui gouvernent les rapports des hommes entre eux. Exemples : le droit privé, le droit public, le droit maritime…

Les droits subjectifs sont des prérogatives, des pouvoirs d’agir que le droit objectif reconnaît aux individus sur les choses (exemple : droit de propriété) ou à l’égard des autres individus (exemple : droit de créance comme le droit à un salaire après travail fait). Les droits subjectifs s’expriment à travers l’usage d’un sujet : j’ai (tu, il/elle…) le droit de…

Une prérogative comme un pouvoir est une possibilité, une potentialité, une virtualité. Pour la réaliser, il faut l’occasion, la volonté individuelle et un savoir-faire. Un droit reste une virtualité s’il n’est pas réclamé, revendiqué ; il peut s’estomper et disparaître s’il n’est défendu.

Une faveur est le contraire d’un droit. C’est une disposition (d’un grand personnage, du public, de quelqu’un) à accorder son appui, des avantages à une personne de préférence aux autres. Une faveur est donc toujours fondée sur une préférence subjective, et débouche sur le favoritisme.

Dans la faveur, le droit est du côté de l’octroyeur et non du demandeur. Une faveur ne peut se contester ni être réclamée, revendiquée, alors qu’un droit doit être réclamé, revendiqué s’il n’est reconnu et sa jouissance organisée et encadrée.

Les syndicats avaient le choix entre faire des palmes académiques une faveur ou un droit. En faisant de celles-ci une faveur, on en laissait la procédure d’attribution à la discrétion de l’administration : elle devait alors sélectionner discrétionnairement les candidats et les proposer au Conseil, le Conseil à son tour devait sélectionner discrétionnairement parmi ces derniers des attributaires. Une telle procédure ne pouvait être susceptible de contestation. Il fallait alors, pour être sélectionné à chaque étape, s’efforcer d’entrer dans les bonnes grâces de l’administration, soigner sa révérence et sa génuflexion. Les syndicats ont choisi de faire des palmes académiques un droit : les conditions de candidature et d’attribution sont connues. Dès qu’il les remplit, chacun peut, s’il veut les obtenir, candidater. L’administration est obligée d’accepter sa candidature une fois qu’il a décidé de la soumettre. Le conseil doit obligatoirement examiner celle-ci. Un système rigoureux de notation est mis en place lors de cet examen et les syndicats présents (ce fut un long combat pour obtenir cette présence) s’assurent qu’il est appliqué rigoureusement. A la fin, en fonction du nombre de palmes à attribuer pour la session, on prend dans l’ordre de mérite ceux qui vont obtenir les palmes académiques. Une dernière chose : un candidat qui n’a pas obtenu peut réclamer et exiger de voir la note qu’il a eue, et la note la plus basse des sélectionnés, pour s’assurer qu’il n’a pas été lésé.

Voulez-vous dépendre de la faveur de l’administration pour vos palmes académiques ? Elle pourra après coup exiger que vous lui soyez reconnaissant, et vous traiter au besoin d’ingrat. Dans ce cas, vous êtes pour la sélection discrétionnaire. Voulez-vous que vos palmes soient un droit que vous êtes libre de demander ou de ne pas le faire, et que vous pouvez réclamer si on vous les refuse sans raison ? Dans ce cas, personne ne viendra jamais vous dire, après obtention, que vous lui êtes redevable. A chacun de choisir donc.

Roger Kaffo Fokou, SG/SNAES

Propositions du SNAES-NOUN face à la montée préoccupante de la violence en milieu scolaire

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 Première mesure : Humaniser et animer l’école
Ceci passe par :
-La dotation des établissements en infrastructures de qualité ; salles de classe spacieuses et aérées, cimentées et plafonnées et en couleurs douces ;
-Limiter à 70 le nombre d’élèves par salles de classe ;
-Créer des espaces verts et des jardins scolaires à faire entretenir par des élèves ;
-Multiplier les sorties de découvertes avec élèves (Musées, centres touristiques, prisons, orphelinats…) ;
-Fournir les moyens aux services APPS afin qu’ils puissent multiplier et organiser des clubs scolaires, véritables lieux de socialisation, d’expression du génie et de promotion des loisirs sains.
 Deuxième mesure: Sécuriser l’école :
Ceci passe par :
-L’isolation des campus scolaires par la construction des barrières ;
-Fournir les établissements scolaires en personnels suffisants chargés de la discipline (Surveillants de secteurs et surveillants généraux).
-Recruter le personnel non-formé sur la base d’une enquête de moralité et le former aux principes de fonctionnement des établissements scolaires avant de l’utiliser dans le campus;
-Élaborer les règlements intérieurs et le diffuser par lectures et affichages dans les salles de classes,
-Tenir régulièrement les conseils de discipline et appliquer sans faiblesse les décisions prises ;
-Constituer un fichier départemental des délinquants violents exclus des lycées et collèges du département et à référer dans les centres spécialisés avant réinsertion dans le système normal après évaluation ;
-Faire fonctionner effectivement les commissions de recrutements dans les établissements scolaires qui restent aujourd’hui l’exclusivité des chefs d’établissements ;
-Constituer un répertoire téléphonique des parents ou tuteurs à contacter en cas de problème.
Troisième mesure: Retourner à l’orthodoxie
Ceci passe par :
-La nomination des chefs d’établissements sur la base de l’excellence et non des contraintes obscures qui poussent à faire du chiffre mais surtout du mauvais chiffre ;
-Tenir une fois par trimestre des réunions des parents d’élèves ;
-Élaborer des règlements intérieurs et y consacrer une place de choix dans la valorisation et la protection de l’enseignant ;
-Fournir les financements nécessaires au fonctionnement optimal des établissements scolaires ;
-Mettre en application les dispositions du statut particulier et de loi d’orientation qui revaloriseront à coups surs le statut social de l’enseignant ;
-Valoriser l’enseignant vacataire et lui payer un salaire décent qui lui permet de s’affirmer socialement et de se faire respecter devant les apprenants et la société ;
-Accélérer le traitement des dossiers de prises en charge des ECI et leur permettre de toucher le premier salaire dès la sortie de l’école ;
-Élaborer une loi pour la protection de l’enseignant et la faire voter par l’assemblée nationale ;

https://www.snaes.org/wp-content/uploads/2020/01/Propositions-du-SNAES.pdf

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