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COMITE DE CONSULTATION ET DE SUIVI DU DIALOGUE SOCIAL: les centrales syndicales ont boycotté la session de ce lundi 7 octobre 2019 au MINTSS

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Ce lundi 7 septembre 2019 s’est tenue la 3e session du CCSDS du Ministère du travail et de la sécurité sociale. Dès l’entrée de M. Grégoire Owona, Ministre du Travail et alors que ce dernier s’apprêtait à prononcer son allocution d’ouverture, les centrales syndicales ont demandé la parole pour des préalables. Le ministre leur a promis de la leur accorder dans l’ordre du jour. Une fois les medias sortis de la salle et l’ordre du jour annoncé, les centrales syndicales ont annoncé la suspension de leur participation au comité et pour certaines à toute discussion avec le gouvernement. Toute tentative de les empêcher de quitter la salle a échoué, à l’exception d’une seule central qui est restée sur son siège et a poursuivi la réunion: il s’agit de la Cameroon confederation of workers’ trade union (CCWTU). Son président dira plus tard qu’il était d’accord sur les raisons de la sortie de ses camarades, mais en désaccord sur leur méthode. Une vieille rengaine de l’action syndicale au Cameroun.

Vers la fin de la session, une lettre des centrales syndicales, du moins de l’une d’entre elles, lue, dévoilera le motif de la colère des centrales syndicales: leur marginalisation dans le cadre du Grand Dialogue National pour lequel aucune centrale syndicale n’a reçu d’invitation et par conséquent n’a pu participer. Les syndicats d’enseignants présents dans la salle à titre d’invités ont d’ailleurs pris la parole pour rappeler leur propre absence au dit dialogue, alors même qu’une commission y était consacrée à l’éducation. Le ministre du Travail a tenté d’expliquer que les ministres en charge des questions éducatives étaient tous dans la commission et que de ce fait les enseignants y étaient plutôt bien représentés, mais cet argumentaire n’a pas semblé particulièrement convaincant.

Habituellement, les réunions du comité se terminent par une déclaration finale prononcée devant la presse. Pour la première fois, les medias sont restés sur leur faim.

La Rédaction

JOURNEE MONDIALE DES ENSEIGNANTS 26ème EDITION : 05 OCTOBRE 2019 NOUN

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Monsieur le Préfet du Département du Noun ;
Monsieur le Sous-préfet de l’Arrondissement de Foumban ;
Monsieur le Maire de la Commune de Foumban ;
Monsieur le Président du tribunal de Grande instance de Foumban ;
Monsieur le Procureur de la république auprès dudit tribunal ;
Sa Majesté le Sultan-Sénateur, Roi des Bamoun ;
Mesdames et Messieurs les Autorités Politiques, Religieuses et Traditionnelles
Messieurs les Délégués Départementaux chargés de l’encadrement des jeunes
Camarades Secrétaires Généraux des syndicats ici représentés ;
Mesdames et Messieurs les Chefs d’Etablissements ;
Chers enseignant(e)s ;
Camarades syndicalistes ;
Chers invités ;

C’est au nom des syndicats d’enseignants représentés dans le Noun qu’il m’échoit l’honneur une fois de plus en cette année 2019, de prendre la parole devant vous, en ce jour de célébration de la Journée Mondiale des Enseignants. Permettez-moi, au nom de ces différentes organisations, de vous souhaiter à la suite des propos aimables de Monsieur le Maire, une chaleureuse bienvenue sur cette place historique des fêtes de Foumban.
Pour comprendre l’histoire de cet évènement important, retenons que Ce Samedi 05 octobre 2019 nous permet de commémorer le 53è anniversaire de la signature de la Recommandation OIT/UNESCO concernant la condition du personnel enseignant de 1966. Cet important texte de la communauté internationale concernant la condition du personnel enseignant a été adoptéeconjointement par l’OIT et l’UNESCO le 5 octobre 1966, lors d’une conférence intergouvernementale spéciale réunie par l’UNESCO à Paris en coopération avec l’OIT. Elle énonce les droits et devoirs des enseignants, ainsi que les normes internationales applicables dans les domaines suivants : la formation initiale et le perfectionnement, le recrutement, l’emploi, les conditions d’enseignement et d’étude. Elle contient aussi de nombreuses propositions destinées à favoriser la participation des enseignants à la prise des décisions en matière d’éducation par la procédure de consultation et de négociation avec les gouvernements. Depuis son adoption, la Recommandation est considérée comme un ensemble de directives important visant à améliorer la condition du personnel enseignant au profit de la qualité de l’éducation. 

Pour compléter la Recommandation de 1966, une autre sera adoptée en 1997 et concerne le personnel enseignant et les chercheurs de l’enseignement supérieur.

Avec l’adoption de l’Objectif Du Développement Durable (ODD4) relatif à l’éducation, et sa cible 4.c, qui souligne la place décisive qu’occupent les enseignants dans la réalisation de l’agenda Éducation 2030, la Journée mondiale des enseignants est devenue l’occasion de dresser le bilan des résultats obtenus et de réfléchir aux moyens de lever les obstacles à la promotion de la profession enseignante. L’UNESCO et les institutions coorganisatrices de la Journée Mondiale des Enseignants (OIT, UNICEF, PNUD et IE) dédient également cette journée à la célébration d’un engagement moral intergouvernemental unique, seul instrument normatif international concernant les enseignants, tout comme, elle réaffirme sa volonté d’être au plus près des enseignants dans leurs luttes pour la valorisation de leur profession. Les enseignants sont donc appelés ce jour à rappeler à leurs gouvernements respectifs les engagements de ces derniers et à exiger d’eux l’aménagement des conditions nécessaires à leur plein épanouissement dans l’accomplissement de leur lourde mission.Ainsi, avec ou sans pagne, mais surtout avec beaucoup de dignité, la réflexion, la mobilisation et, partout où cela s’avère nécessaire, la revendication doit être de mise.

Le thème de la journée mondiale des enseignant(e)s 2019 est «LES JEUNES
ENSEIGNANT(E)S , L’AVENIR DE LA PROFESSION». Ce thème pourrait a priori ouvrir une porte aux polémiques car donnant l’impression d’exclure ou de méconnaitre les sacrifices incommensurables des « vieux enseignants », mais il en est nullement question. La thématique d’aujourd’hui pose en réalité le problème d’une crise aux racines profondes. Une crise que l’on pourrait décliner dans une problématique de fond que voici : Comment attirer les jeunes vers la profession enseignante ? bien plus, comment maintenir en poste les jeunes enseignants ? Ces questionnements trouvent leur fondement dans un contexte international et national marqué par un déficit sans cesse croissant d’enseignants, bref, une crise de vocation.

Tenez par exemple, l’UNESCO estime à 69 millions le nombre d’enseignants qu’il faudra recruter d’ici 10 ans afin de satisfaire aux objectifs de l’agenda 2030, c’est-à-dire, garantir un accès universel à l’école primaire et secondaire pour tous. Relever ce défi permettra à priori de maintenir ou d’introduire dans les circuits de l’éducation primaire environ 265 millions d’enfants qui y échappent chaque année.

La situation au Cameroun n’est guère enviable. Avant la crise anglophone, le DSSEF estimait en 2013 à environ 100 milles par an le nombre d’enfants qui échappent au circuit de l’éducation pour une population globale d’analphabètes évaluée aujourd’hui à environ 3 millions de personnes. Cette situation ne peut s’interpréter qu’avec l’aide d’une donnée essentielle qui est ici l’enseignant. Et au Cameroun, Monsieur le Préfet, Mr le Sous-préfet, Mr le Maire, Mrs Les Délégués, l’enseignant continue d’être une denrée si rare au regard du déficit pharaonique observé à tous les niveaux de notre système éducatif, mais curieusement l’enseignant au Cameroun reste cette denrée méprisée, avilie, paupérisée, martyrisée. C’est le seul secteur ou les recrutements font fi de tout critère objectif ; les volontaires maitres des parents qui enseignent parfois au prix d’un franc symbolique dans nos contrées les plus lointaines ne sont pas toujours ceux-là qui sont recrutés dans la fonction publique le moment venu. Et ceux-là même qui après moult obstacles, chantages, rackets et sacrifices sont recrutés, ne sont pas au bout de leur peine car ils doivent désormais faire face aux contrats de travail inadéquats et surtout à des salaires n’ayant aucun rapport avec le coût réel de la vie. C’est aussi le début d’une autre épreuve encore plus rude ; celle la grande épopée des comptoirs à pourcentages solidement installés au MINFI, MINESEC, MINEDUB ou au MINFOPRA. C’est le cercle vicieux où tout a un prix, premier salaire c’est 50%, un avancement c’est 15%, une indemnité de sujétion 25%, prestations familiales 25%, toutes les promotions ont généralement un prix connu tous etc…

Au regard de tout ce qui précède l’on se demande comment un tel environnement kafkaïen peut fidéliser, rassurer, conforter, tranquilliser tout jeune enseignant qui sonne aux portes de la profession malgré sa volonté !!! Dans les régions en conflit de notre pays, les enseignants comme leurs élèves sont, ces dernières années, les cibles de choix pour de nombreuses mains criminelles. Piégés dans l’étau cynique de la crise anglophone, les injonctions martiales de la hiérarchie et des autorités administratives, ces malheureux enseignants abandonnés à eux-mêmes, sans aucune protection, sont chaque jour victimes des exactions, les unes toujours plus sauvages que les autres.

Doigts tranchés, mains coupées, la sauvagerie a atteint son point culminant lorsque le collègue Wountai Olivier du Lycée de Nitop à Bamenda, longuement martyrisé par des criminels, a été décapité et sa tête exposée par ses bourreaux dans un lieu public à Bamenda.
Va Olivier et repose en paix !!! Nous osons espérer que l’ignominie ne restera pas impunie.

A côté de ces violations graves des droits de l’homme en général et des droits des enseignants en particulier, il faut signaler pour le regretter que depuis quelques temps, l’on assiste de façon de plus en plus régulière au Cameroun, à une incursion très zélée et problématique de certaines autorités administratives, policières dans les écoles. Ce qui constitue une violation grave des franchises académiques consacrées non seulement par cette recommandation internationale que nous célébrons aujourd’hui mais aussi la loi d’orientation du Cameroun de 1998 qui stipule à l’article 38 que : « L’enseignant jouit, dans le cadre des franchises académiques et dans l’exercice de ses fonctions, d’une entière liberté de pensée et d’expression dans le strict respect de la liberté de conscience et d’opinion des élèves » ; tandis que l’article 5 alinéa 5 de cette même loi oblige l’enseignant d’initier ses apprenants à la culture et à la pratique de la démocratie, le respect des droits de l’homme, la justice, la tolérance et le dialogue. C’est dans ce sens que nous dénonçons de façon véhémente la correspondance du Sous-préfet de Manjo datant du 13 septembre menaçant et intimidant les enseignants ; l’arrestation à Sangmelima il y a trois semaines d’un enseignant dénoncé par ses élèves, transformés en sbires à l’occasion parce qu’il aurait pris un exemple en rapport avec la situation de crises que le Cameroun traverse ou encore la situation de ce sous officier de l’armée nationale qui est rentrée par infraction dans le campus d’une école primaire à Bafoussam et a violemment agressé plusieurs enseignantes et leur directrice.

Le Noun n’échappe pas à ce cycle de violence, moi-même j’ai été violemment incommodé la semaine dernière à mon lieu de service par un individu qui n’avait rien à y faire au moment des faits. La regrettable série noire s’est poursuivie mercredi passé au Lycée Bilingue de Foumbot où plusieurs personnels ont été violemment agressés dans le campus. Devant ces derniers cas, nous tenons à témoigner notre sollicitude aux autorités administratives, policières et judiciaire sans toutefois oublier notre hiérarchie. Monsieur le Préfet, chères autorités, une mauvaise herbe semble de plus en plus s’épanouir et de façon insolente dans nos campus scolaires, menaçant profondément l’institution éducation dans le Noun. Vous sachant attachés à l’orthodoxie républicaine, nous savons que vous continuerez de prendre les bonnes décisions permettant de reculer sans cesse les frontières de l’analphabétisme dans le Noun.

En bref, c’est sans doute une telle atmosphère que nous décrivons depuis peu, qui justifie les nombreux décrochages professionnels des jeunes enseignants vers de nouveaux horizons. Ceci creuse sans cesse le déficit au plan national. Ils sont des milliers à avoir quitté leurs postes de travail juste après quelques années pour aller au Gabon, en Guinée ou encore au Canada. A coté de ces cas, il faut noter que la moitié des enseignants formés au Cameroun exerce dans les ministères autres que le MINESEC et le MINEDUB. Voilà donc mesdames et messieurs le sens à donner à ce thème.

L’on évalue à environ 100 milles le besoin nécessaire pour résorber le déficit d’enseignants aujourd’hui au primaire et au secondaire. Il est de plus en plus difficile de recruter et de former en nombre des enseignants de vocation, et il est tout aussi difficile de garder longtemps en fonction ceux qui exercent. Les chiffres de démissions augmentent partout dans le monde et particulièrement chez les jeunes enseignants du Cameroun. Comme nous le Savons tous, la grande majorité des enseignants continue d’exercer leur métier dans des conditions de vie et de travail particulièrement précaires, inacceptables voire dégradantes. Ces conditions sont entre autres les contrats de travail inadaptés, les formations initiales et continues lacunaires et insuffisantes, une absence de considération sociale, des promotions sans aucun rapport avec les profils de carrière, des salaires sans aucun rapport avec le coût de la vie. Pour ce dernier cas particulièrement, nous tenons à dénoncer le traitement cruel auquel sont soumis les milliers d’enseignants vacataires dans nos lycées et collèges pire encore est le traitement des maîtres des parents de nos écoles primaires.

Rompus à la tache, leur pauvre pitance dépend très souvent de l’humeur du proviseur, du directeur ou des tous puissants présidents des APEE. Etienne de la Boétie dans son discours sur la servitude affirmait que « l’on ne peut tenir aucun être en servitude sans lui faire du tort : il n’y a rien de plus contraire à la nature, toute raisonnable que l’injustice ». Cela dit, le traitement vicieux et vicié du personnel non fonctionnaire de l’éducation est tout à fait contraire à cette recommandation du 5 octobre 1966 qui dit en son article 60 : « Les enseignants qui ont un service régulier à temps partiel devraient:

a) Recevoir proportionnellement la même rémunération et béné¿cier pour l’essentiel des mêmes conditions d’emploi que les enseignants à plein temps;
b) Jouir de droits correspondant à ceux des enseignants à plein temps, sous réserve de l’application des mêmes règles, en matière de congés payés, de congés de maladie et de congés de maternité;
c) Bénéficier d’une protection adéquate et appropriée en matière de sécurité sociale, y compris des régimes de pensions servies par les employeurs ».

Pour le cas des APEE mentionnées il y a peu, nous tenons à féliciter Monsieur le Sous-préfet de l’arrondissement de Foumban qui a commencé un exercice périlleux d’assainissement de ses organisations qui ponctionnent indéfiniment des pauvres ressources limitées des parents sans jamais proposer un service proportionnel aux sacrifices ; et fonctionnant tout bonnement comme des groupuscules maffieux.

C’est donc cet environnement stressant, violent, managé avec inhumanité et surtout en toute opacité qui décourage les nouvelles recrues, et qui empêchera à coup sûr le Cameroun d’être présent au Rendez-vous de l’agenda 2030.

Mais alors, au bout de ce diagnostic, quelle est la part des enseignants et surtout des jeunes enseignants dans la situation actuelle ? Rassurons-nous que l’enseignant n’est pas exempte de toutes reproches ici. Pour illustrer le comportement des jeunes enseignants ou tout simplement des enseignants d’aujourd’hui, je vais convoquer une sagesse que j’ai trouvée dans un ouvrage que j’ai récemment consulté et que je partage avec vous :

Les hommes nés sous le joug, puis nourris et élevés dans la servitude, sans regarder plus avant, se contentent de vivre comme ils sont nés et ne pensent point avoir d’autres biens ni d’autres droits que ceux qu’ils ont trouvés ; ils prennent pour leur état de nature l’état de leur naissance.
Toutefois il n’est pas d’héritier, même prodigue ou nonchalant, qui ne porte un jour les yeux sur les registres de son père pour voir s’il jouit de tous les droits de sa succession et si l’on n’a rien entrepris contre lui ou contre son prédécesseur.

Sinon chers enseignants, chers collègues, si nous consultions le testament à nous léguer par nos dignes devanciers dans la profession, nous allions découvrir qu’il fut un temps où les enseignants avaient des salaires de 500 milles francs et plus : c’était de la motivation, qu’ils recevaient des billets d’avions pour rejoindre le nord-Cameroun ou pour quitter ce Nord-Cameroun : c’était de la considération, qu’ils n’étaient pas obligés de payer les pourcentages pour rentrer dans leurs droits statutaires : c’était la justice, qu’ils roulaient pour la plupart dans la très célèbre 504 : c’était de l’estime de soi, qu’ils étaient enviés par d’autres corps socioprofessionnels : c’est de l’histoire et beaucoup d’eau aujourd’hui a coulé sous le pont.

Chers collègues, tous ces acquis qui se sont amenuisés peu à peu, pour nous proposer le visage hideux et répugnant que nous avons de cette profession aujourd’hui étaient le fruit de la considération nationale, de l’engagement fort de nos prédécesseurs dans l’action militante, dans l’action syndicale.

C’est donc ici Chers collègues, chers enseignants, un appel à la prise de conscience, à l’engagement, à l’union. Prise de conscience de nos responsabilités mais également de nos droits oubliés. Engagement à exceller, à donner le meilleur de nous pour notre pays, mais aussi à nous battre debout pour que nos sacrifices soient reconnus à leur juste valeur. C’est pourquoi nous saluons tous les valeureux récipiendaires des Palmes académiques de ce jour. Nous demandons en même temps que celles-ci soient dorénavant prises en compte pour leur promotion. Nous voulons cependant préciser que c’est à l’aune de la valeur que nous, enseignants, accorderons à nous-mêmes, que la société fixera la liberté ou le prix qu’elle nous accorde. Mettons la barre très haute, consentons les sacrifices qu’il faut pour l’y maintenir. Ayons le courage de rejoindre les syndicats. Tout autre choix, quoi qu’on dise pour le justifier, ne peut être que fuite en avant et lâcheté. Donc, rejoignons en masse les syndicats et exigeons :

  • x Que les textes transmis au Président de la République dans le cadre des dernières négociations soient signés ;
  • x Que le processus de mise en œuvre de la convention collective de l’enseignement privé soit mené à son terme ;
  • x Que des négociations franches soient engagées avec les syndicats sur les innombrables maux qui continuent de miner la profession d’enseignant ;
  • x Que le forum sur l’éducation promis depuis bientôt une décennie à la communauté éducative soit organisé pour remettre de l’ordre dans notre système éducatif.

Je ne saurais terminer sans féliciter la convocation du Grand Dialogue National par le Président de la République, nous osons croire que le casting des acteurs a été le judicieux et inclusif, que les débats ont été francs, sincères et que les résolutions prises à l’issue de la rencontre seront implémentées avec célérité pour un retour prochain de la paix et de l’école sereine au Cameroun.

Je vais aussi me permettre une digression en évoquant un sujet non moins important qui me tient à cœur en tant que géographe et activiste. Monsieur le Préfet du Département, Monsieur le Sous Préfet, Monsieur Délégué de l’environnement, la nature, la végétation violemment agressée depuis un certain temps dans le département du Noun vous appelle urgemment au secours. Tendez l’oreille et écoutez cette nature qui se lamente terriblement. C’est notre attitude et nos rapports à la nature aujourd’hui qui détermineront les crises ou la paix de demain.

Vive la Journée Mondiale des enseignants !
Vive le Cameroun uni et indivisible !
Je vous remercie

26e EDITION DE LA JOURNEE MONDIALE DES ENSEIGNANTS : LE 05 OCTOBRE 2019 A DSCHANG

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MESSAGE DES SYNDICATS D’ENSEIGNANTS

Mmes et MM. les autorités administratives ;
Mmes et MM. les autorités politiques, traditionnelles et religieuses ;
Mmes et MM. les autorités scolaires ;
Chers membres de la communauté éducative (Enseignants, Parents, Opérateurs
économiques, Elèves, etc) ;
Mmes et MM.

Le Cameroun se joint au reste du monde pour célébrer la 26è édition de la
Journée Mondiale des Enseignants sur le thème : « les jeunes enseignants, l’avenir de la profession ». Permettez-nous tout d’abord d’aller aux origines de cette Journée.

On ne rappellera jamais assez que cette célébration trouve toute son essence
dans les actions de l’UNESCO. En effet, L’Organisation des Nations Unies pour
l’Éducation, la Science et la Culture (UNESCO) a inauguré la Journée Mondiale des Enseignants en 1994 pour attirer l’attention sur les contributions et les réalisations des enseignants et pour mettre en lumière les préoccupations et les priorités des enseignants. Le jour choisi pour cette inauguration n’a pas été un hasard du calendrier ; le 5 octobre 1966, une conférence intergouvernementale spéciale tenue à Paris, en France, a adopté la recommandation conjointe OIT/UNESCO concernant la condition du personnel enseignant. Pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, une recommandation d’une organisation internationale spécialisée de l’Organisation des Nations Unies (ONU) a donné aux enseignants du monde entier un instrument qui définit leurs responsabilités et affirme leurs droits professionnels. La section V de cette recommandation parle effectivement de la préparation à la fonction enseignante et a fortement orienté le choix du thème de cette année. Cette section décrit les contours de la sélection, des programmes de formation des enseignant(e)s, et même des établissements de formation des enseignant(e)s. Or le constat est alarmant au regard de l’implémentation de cette recommandation dans notre pays.

Il est de plus en plus difficile de recruter et de former en nombre suffisant des
enseignants – avec le nombre de places qui se voit de plus en plus réduit au fil des ans lors les concours de recrutement pour les écoles de formation d’enseignants -.Il est tout aussi difficile de garder longtemps en fonction ceux qui exercent déjà, car ils sont nombreux, qui sont devenus de simples « matriculas ». Les chiffres de démissions augmentent partout dans le monde, surtout chez les jeunes enseignants. Comme nous le savons tous, de nombreux enseignants, particulièrement chez nous, continuent d’exercer leur métier dans des conditions de vie et de travail précaires et inacceptables. On peut citer entre autres :

– Les contrats inadéquats ;
– Les formations initiales et continues lacunaires ;
– L’absence de considération sociale ;
– L’environnement de travail stressant ;
– Les salaires très faibles, irréguliers et qui ne couvrent pas souvent l’année
dans le secteur privé ;
– Les salaires peu motivants dans le secteur public ;
– Les montants peu incitatifs des primes et autres indemnités dans le public ;
– L’absence ou l’insuffisance des primes pour les enseignants du secteur privé
– L’absence d’une convention collective, absence qui crée une situation très
favorable aux promoteurs des établissements scolaires privés et crée les
conditions d’un travail non décent.

S’y ajoutent aujourd’hui d’autres formes de calamités telles :

– les discriminations de toutes sortes,
Savez-vous que dans les dernières contractualisations des instituteurs, les listes parallèles ont circulé ? En termes simples, un enseignant formé, qui a exercé dans une zone rurale pendant 7ans au moins comme maître de parents, et détenant la liste officielle de sélection sur laquelle figure son nom, se voit opposer, au moment de la signature du contrat, une autre liste où il n’y a pas son nom. – Quelle frustration !
– les menaces grossières des autorités et des agressions physiques violentes.

Les exemples qui nous parlent datent de la veille de cette célébration avec des menaces non voilées aux enseignants à Manjo par l’autorité administrative et la mise aux arrêts d’un enseignant à Sangmelima sous prétexte d’un « discours pédagogique non conforme ». Ajoutons à cette triste liste, le fait qu’un surveillant général dans un établissement public a été violenté au nord, une institutrice a été à son tour violentée et molestée à son poste de service, en mondovision, devant ses élèves à Bafoussam, sous le regard impuissant de ceux-ci. Quelle mauvaise publicité pour la fonction
enseignante et pour l’ensemble de notre pays ! Ces enseignants menacés, seulement violentés, brutalisés, ont d’une certaine façon eu plus de chance que d’autres qui ont tout simplement perdu la vie.
C’est en effet le cas de ceux qui, comme le regretté Olivier WOUNTAI, ont
laissé leur vie sur le champ d’honneur du métier. Dans la zone en crise du Nord-ouest, il a été décapité et sa tête exposée pour faire exemple par des assassins jusqu’ici non identifiés.

Mmes et MM,
C’est dans cette atmosphère de psychose généralisée que les enseignants du
Cameroun exercent. Cela favorise depuis des années les « décrochages professionnels ». Oui, les enseignants et surtout les jeunes enseignants fuient
l’enseignement pour aller ailleurs, vers l’étranger ou dans d’autres professions. Plus de la moitié des enseignants formés au Cameroun exercent aujourd’hui dans des ministères autres que ceux en charge de l’éducation nationale. En clair, l’avenir de la profession est entrain de sombrer. Même les palmes académiques que nous avons obtenues nous laissent sur notre faim. Car les enseignants voudraient que ces distinctions soient suivies d’impact, de même qu’ils attendent les diplômes qui devaient suivre ces médailles.

Il est grand temps que nos décideurs se souviennent que si l’avenir de l’enseignement est compromis, ce n’est pas seulement l’ODD4 (Objectif de
Développement Durable N° 4 qui recommande une éducation de qualité pour tous) qui le sera à son tour, mais tous nos projets de développement. On peut encore redresser le tir en donnant à l’enseignant la place qui est la sienne pour que la démotivation qui est devenue monnaie courante chez les jeunes enseignants cesse et que renaisse le feu sacré du plus beau métier du monde. Nous en appelons donc à la tenue du Grand Forum National de l’éducation promis par le Président de la République pour qu’une réflexion profonde soit faite pour résoudre les grands problèmes qui minent l’éducation dans notre pays.

A vous les enseignants et surtout les jeunes enseignants, qu’attendez- vous
pour rejoindre le syndicat ? Le syndicalisme libère et épanouit. Les palmes
académiques quoique peu satisfaisantes jusqu’ici pour les raisons sus évoquées, et qui font notre fierté et notre joie aujourd’hui, sont les fruits d’un combat de haute facture. Un enseignant syndiqué est un pas vers une éducation de qualité. Dès lors brisons nos chaines, dépassons notre peur et nos calculs, rassurons-nous car le syndicat n’est pas l’ennemi mais le partenaire de l’Etat. Au regard des abus de toutes sortes et des grands défis qui nous interpellent, nous devons faire bloc et évoluer en rangs serrés pour défendre nos droits et notre profession. A ce titre ; seul le syndicat
est le cadre adéquat et approprié pour porter la voix de l’enseignant. Seul, il est impossible pour chaque enseignant de le faire ; mais ensemble nous le pouvons efficacement.

Un grand bravo à tous les jeunes qui ont choisi l’enseignement et qui veulent y rester. Le syndicalisme leur permettra de faire de cette profession un cadre plus agréable pour leur carrière.

Vive tous ceux qui œuvrent pour l’éducation des jeunes
Vive la liberté syndicale
Vive le dialogue social
Vive le Cameroun.

le Syndicat National Automne des Enseignements secondaires (SNAES)
le Syndicat National Indépendant des Enseignants de Base (SNIEB)
le Syndicat des Enseignants du Cameroun pour l’Afrique (SECA)
le Syndicat des Travailleurs des Etablissement Scolaires Privés du
Cameroun (SYNTESPRIC)

PAIX OU VENTES D’ARMES : Macron doit aussi choisir dans l’intérêt de la fin du conflit au Cameroun

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Nous n’aurions peut-être pas eu suffisamment d’éléments, par nos propres investigations, pour lancer cette alerte : la France d’Emmanuel Macron serait fortement impliquée dans l’armement du Cameroun, en cette période où l’enlisement du conflit armé dans les régions camerounaise du Nord-ouest et du Sud-ouest pèse douloureusement, tragiquement sur les populations civiles, l’éducation des jeunes et le tissus économique de l’ensemble du pays, hypothéquant pour longtemps notre projet de développement. Il s’est chuchoté ces deux dernières années que la France avait aidé à équiper lourdement les forces spéciales du Cameroun opérant dans le NOSO. Escomptant les retombées de cet armement, nous avons entendu les officiels camerounais affirmer que la fin des hostilités dans la région anglophone n’allait plus être qu’une question de semaines. « Les forces spéciales vont nettoyer ces zones très rapidement », a-t-on entendu dire ici et là, notamment dans les sphères stratégiques du pouvoir. Et plus le temps passait, plus il s’avérait que la zone était effectivement de mieux en mieux nettoyée, mais surtout des populations civiles, des activités scolaires et économiques. Les groupes armées quant à eux, semblent y avoir surtout multiplié au fil du temps.

Pendant que la solution dialoguée était réclamée par l’essentiel des partis politiques, de la société civile, des leaders religieux, les belligérants quant à eux n’ont montré aucune volonté de taire les armes. L’entêtement pour la solution armée, tout au moins de la part de l’Etat camerounais, a-t-elle pu être encouragé par la position ambiguë et les ventes d’armes françaises ? On sait que les Etats-Unis et l’Allemagne ont pris des positions claires sur la nécessité d’un dialogue au Cameroun, le premier des deux réduisant même significativement son aide militaire à notre pays.

Ce vendredi 20 septembre 2019, le site d’information français réputé Médiapart publie un éditorial retentissant sur la politique extérieure de la France : « PAIX OU VENTES D’ARMES : Macron doit choisir » On y lit ceci : « Comment Emmanuel Macron ose-t-il poser en faiseur de paix alors que Paris reste l’un des plus gros vendeurs d’armes dans le monde ? Notre enquête, en effet, révèle également les dommages collatéraux de cet activisme économique soutenu au sommet de l’État non seulement au Sahara occidental, au Cameroun, en Papouasie, mais aussi en Libye et en Égypte. A-t-on demandé aux Français s’ils acceptaient que leur pays prenne le risque d’être complice de crimes de guerre ? Non, évidemment. Face à ce cynisme, il est temps qu’en France et ailleurs, des mobilisations citoyennes s’organisent, à l’image de celles pour le climat, pour empêcher les États d’impliquer leurs populations dans des guerres qui ne sont pas les leurs. » En clair, une enquête de Médiapart a permis de révéler les dommages collatéraux des ventes d’armes françaises… au Cameroun. On comprend peut-être pourquoi la position française sur les voies de résolution de la crise dans le NOSO est restée timide, ambiguë, malgré l’escalade et l’ampleur des dégâts collatéraux. Aussi est-il temps que les Camerounais mettent la France devant ses responsabilités, parce que la majorité d’entre nous ne veut plus de cette guerre, qui ne nous apporte que morts, ignorance, désolation, alors qu’elle procure de juteux contrats de ventes d’armes à certain !

Roger Kaffo Fokou

REUNION SECTORIELLE DANS LA REGION DU NORD : Clean school et hygiène menstruelle de la jeune fille au centre de l’agenda

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Ce Jeudi 12 Septembre 2019, les techniciens de la communauté éducative de la région du Nord se sont retrouvés en conclave dans l’objectif d’évaluer le déroulement de l’année scolaire 2018-2019 et poser les jalons pour une année scolaire réussie. Il s’agissait entre-autres de décrypter les résultats aux examens officiels et de chercher les stratégies pour leur amélioration ; faire l’état de lieu de la rentrée scolaire dans les départements ; améliorer les prestations dans les domaines administratifs et pédagogiques puis de s’approprier le thème de la rentrée scolaire.

En ouvrant les assises, le Gouverneur de la région du nord a mis un point d’honneur à recommander aux enseignants d’afficher une image de qualité, de dignité, puis a plaidé pour un environnement sain dans un milieu scolaire propre sans corruption (clean School) ainsi que pour les efforts à fournir par toute la communauté éducative afin de placer la région du Nord parmi les cinq premières régions du pays en terme de performance.

Durant les travaux qui ont eu cours, les exposés de Madame le DRES-Nord, du SDECC sur le bilan des Examens et Concours de la session 2019, des DDES de la région sur l’état des lieux de la rentrée, de l’ICR-SH sur la réforme du calendrier scolaire, de l’ICR-TI sur les stratégies d’amélioration des taux de réussite et enfin ceux des ICR OVS et EN respectivement sur l’implémentation du concept « clean school » et sur la gestion de l’hygiène menstruelle en milieu scolaire se sont succédés.

Ces deux derniers concepts ont particulièrement retenu notre attention, le clean school avec ses cinq déclinaisons essentielles : L’école verte, l’école saine, l’école inclusive, l’école éthique et l’école du succès. L’ICR-EN en déroulant son exposé sur l’hygiène menstruelle, a plaidé pour sa bonne et saine gestion en milieu scolaire. Il a insisté sur le fait qu’il fallait respecter la jeune fille et l’aider à comprendre dans la dignité ce phénomène normal de la vie. La honte qui entoure ce phénomène doit plutôt être remplacée par une pudeur sans honte. Il a fait lire collectivement un engagement pour que les responsables en parlent auprès de leurs élèves et collaborateurs. De plus, selon ses propos, les boîtes à pharmacie devraient comporter des serviettes hygiéniques.

Nous avons interrogé l’Inspecteur pédagogique Régional de Mathématiques, Monsieur Yannick Kouakep qui pense que les thématiques sur la réforme du calendrier scolaire et la gestion de l’hygiène menstruelle des jeunes élèves filles sont arrivées à point nommé dans le respect tant des objectifs pédagogiques que de l’aspect genre. Selon lui, il faudrait peut-être apporter un éclairage sur le positionnement de l’Assemblée générale du début du deuxième trimestre vu que le 1er trimestre s’achève le 22 novembre 2019.Pour ce qui est de l’hygiène menstruelle, Il espère que les acteurs de la communauté éducative fassent davantage pour éloigner de nos écoles les attitudes suscitant l’humiliation, la honte et la stigmatisation des jeunes filles qui, souvent causent des chocs psychologiques profonds pouvant pousser au suicide comme le cas de cette jeune fille de 14 ans au Kenya ce jour même.

Le concept de « Clean school » est à saluer et l’inspecteur espère que plus de fluidité sera donnée aux Chefs d’établissement dans la rétrocession de leurs ressources financières issues des frais exigibles, après déduction des côte-parts dues à la hiérarchie centrale.

C’est sous ces auspices que le chemin de ce premier trimestre a été balisé pour le déroulement plus serein de l’école dans les enseignements secondaires de la région du Nord.

ASSOAH ETOGA Roland

PALMES ACADÉMIQUES: la 5e session du Conseil National lance la competition pour le grade d’officier

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Ce jeudi 19 septembre 2019, le Conseil National des Palmes Académiques a siégé pour examiner les dossiers des candidats retenus pour l’attribution de la médaille de chevalier des Palmes Académiques, 5e promotion.

Dans  la salle des conférences du MINEDUB, cette assise s’est déroulée en présence de sa présidente, Madame Nalova Lyonga, qu’accompagnait le Ministre de la Fonction publique en personne, employeur de tous les récipiendaires de cette auguste et spécifique distinction.

Le rapport de M. Oyono Adams, Coordonnateur du Secrétariat Technique des Palmes Académiques, a permis de rappeler que pour cette édition 2019 lancée le 18 décembre 2018, 1113 dossiers ont été enregistrés contre 1247 en 2018, soit un taux d’accroissement négatif de -10,47%. Le MINESEC s’en tire avec la part du lion, soit 55,97%, suivi du MINEDUB, 37,56%, du MINEFOP, 4,4% et du MINSEP, 2,07%. Au niveau des régions, le classement donne premier le Centre, 24,17%, suivi de l’Ouest, 18,58%, le Littoral, 17,07%, le Sud-ouest, 8,72%, le Sud;8,54%, l’Extrême-nord, 7,46%, les autres regions totalisant chacune moins de 5% des candidats. La faible représentation des femmes, dans un corps qui ne cesse de se féminiser, est aussi un sujet d’interrogation.

Il faut rappeler que les critères d’attribution des Palmes Académiques comportent: le nombre d’années d’enseignement effectif (sont exclues les années passés aux postes purement administratifs, financiers et comptables), la qualité des services rendus mesurée par les lettres de félicitations des diverses hiérarchies, la production des œuvres de l’esprit publiées par des éditeurs reconnues ou des revues scientifiques, les services exceptionnels rendus à l’éducation (enseignement en zones d’éducation prioritaire, participation à des négociations ayant abouti, service en zones de conflit…) et contribution à la promotion et au rayonnement de la profession.

Lancée en 2015 sur décret N°2014/0003/PM du 16 janvier 2014, le Conseil élit cette année la 5e promotion des attributaires du grade de Chevalier des Palmes Académiques. Il lance en même temps la compétition pour le grade supérieur, celui des officiers. Environ 1300 médailles maximum sont distribuées chaque année, tous grades confondus. Jusqu’ici, seuls les chevaliers se partageaient celles-ci. A partir de 2020, ils les partageront avec les officiers. La sélection sera donc de plus en plus rude, et les récipiendaires triés sur le volet. En attendant, 1050 personnes auront la joie d’arborer ce 05 octobre 2019 la précieuse médaille de chevalier des Palmes Académiques.

Roger KAFFO FOKOU

MEMORANDUM DES SYNDICATS au PM

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Excellence Monsieur le Premier Ministre,

Réunis le jeudi 19 septembre 2019, les syndicats d’Enseignants ci-dessous désignés :

  • Le Syndicat National Autonome de l’Enseignement Secondaire (SNAES) ;
  • Le Syndicat National Entente des Enseignants Publics Contractuels du Cameroun (SYNAEEPCAM) ;
  • Le Teachers’ Association of Cameroon (TAC) ;
  • Organisation Nationale des Enseignants du Cameroun (ONEC) ;
  • Catholic Education Workers Trade Union (CEWOTU) ;
  • Le Syndicat National Autonome de l’Education et de la Formation (SNAEF)
  • Le Syndicat National Unitaire des professeurs de l’Enseignement Normal (SNUIPEN) ;
  • Le Syndicat des Personnels de la Recherche et de l’Enseignement Supérieur (SYPRES) ;
  • Le Syndicat National des Instituteurs Contractuels et des Maîtres des Parents (SNICOMP) ;
  • Le Presbyterian Education Authority Teachers’ Trade Union (PEATTU) ;
  • La Fédération des Syndicats de l’Enseignement et de la Recherche (FESER) ;
  • L’organisation Nationale des Enseignants d’EPS (ONEEPS) ;
  • Le Syndicat National des Enseignants du Cameroun (SYNEC) ;
  • La Fédération Camerounaise des Syndicats de l’Education (FECASE) ;
  • Le Syndicat National des Travailleurs des Etablissements Scolaires Privés du Cameroun (SYNTESPRIC) ;
  • L’Observatoire de Déontologie de l’Education (ODE) ;
  • Le Baptist Teachers Trade Union (BATTUC) ;
  • Le Syndicat des Enseignants Camerounais pour l’Afrique (SECA) ;
  • Le Syndicat National des Enseignants du Primaire et de la Maternelle (SNEPMA)

Ont convenu, dans le cadre de la présente rencontre consultative, de vous présenter, Monsieur le Premier Ministre Chef du Gouvernement, les principaux points ci-après, qui résument leur position commune quant aux principales orientations qu’ils souhaitent voir donner  aux débats et délibérations du Grand Dialogue National convoqué par le Chef de l’Etat.

Préalablement aux points ci-dessus annoncés, et parce qu’à plusieurs reprises ils se sont réunis et ont signé des appels au dialogue dans le cadre de la résolution de la crise dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest, les syndicats ont tenu à exprimer leur satisfaction quant à la convocation de ce Grand Dialogue National. Ils insistent pour que ces assises, qui représentent une opportunité historique exceptionnelle, soient organisées de manière à apporter une solution durable aux crises qui secouent l’ensemble du pays.

Afin que ce Grand Dialogue National ait toutes ses chances, les syndicats proposent que les points suivants y soient inscrits à l’ordre du jour pour être débattus et donner lieu à des résolutions dont la mise en œuvre serait assortie de garanties suffisantes : la question des rapports entre l’Etat et la nation, la question de la place de l’éducation dans et donc de sa qualité, et enfin celle de la gouvernance globale du pays.

Sur la question des rapports entre l’Etat et la Nation, les syndicats veulent lier celle-ci à la problématique du vivre-ensemble en tant que celui-ci est aujourd’hui menacé par des velléités sécessionnistes d’une part, et par une dangereuse montée des tensions tribalistes d’autre part. Le pays apparaît aujourd’hui extrêmement divisé et fragile. Les solutions que les  dernières 50 années ont apporté aussi bien à la construction  de l’Etat qu’à celle de la Nation semblent n’avoir pas atteint les objectifs fixés. De nouvelles solutions ou approches de solution doivent être imaginées, débattues et arrêtées, et la légitimité qui sera certainement donnée à ce débat permettra à de telles solutions d’être revêtues de la force politique suffisante à leur mise en œuvre efficace. Ce premier problème est d’ailleurs fortement corrélé à celui de la place de l’éducation dans notre pays, qui est au centre de la préoccupation des syndicats d’enseignants.

Sur cette seconde question, les syndicats d’enseignants disent avec force que la crise de l’éducation est à la racine de toutes les crises que traverse le pays aujourd’hui. Pour les eux, la question de l’éducation doit être soigneusement balisée par le grand dialogue national afin que le Forum National de l’Education  dont les préparatifs sont déjà très avancés puisse bénéficier le moment venu d’un cadre d’action clair, précis, et jouissant d’une forte légitimité politique. Les syndicats proposent qu’un tel cadre puisse porter sur les aspects suivants parmi d’autres :

  • La nécessaire préservation des spécificités des 2 sous-systèmes anglophones et francophones, et dans ce cas précis la loi d’orientation de l’éducation de 1998, largement inappliquée à ce jour, pourrait constituer une base de travail solide sur laquelle des réformes d’envergure pourraient être pensées et élaborées ;
  • Le financement public de l’éducation, qu’il s’agisse de l’éducation publique ou privée, étant entendu que de la qualité de son financement dépend la qualité intrinsèque de l’éducation. L’éducation dans notre pays est notoirement sous-financée, et se trouve par conséquent dans une situation de dégradation qualitative avancée que ne traduisent pas toujours les résultats officiellement affichés. Le dialogue national devrait orienter sur le niveau de ce financement ainsi que sur des pistes éventuelles de financement.
  • La périodicité de l’évaluation obligatoire du système éducatif. La dernière évaluation – les états généraux de l’éducation – date de 1995, il y a plus de 20 ans. Ce délai est excessivement long et a contribué à déphaser l’éducation avec la réalité vécue par les produits de celle-ci.

Il y a enfin la question de la gouvernance globale de l’Etat qui implique et impacte celle de l’éducation. Nos institutions, telles qu’elles sont gouvernées, en raison notamment du niveau élevé de la corruption qui y sévit, ne donnent pas un bon exemple à nos enfants et contribuent de ce fait à ruiner l’éducation qu’ils reçoivent. La centralité de cette question par rapport à l’efficacité de l’éducation offerte et reçue amène les syndicats d’enseignants à en faire un élément important de l’agenda qu’ils proposent au grand dialogue national, avec deux pistes de discussion :

  • La première sur la question de l’impunité et ses conséquences néfastes sur la moralité individuelle et collective ;
  • La seconde sur la procédure de saisine des institutions compétentes en matière de prévention et de sanction de ces délits et crimes. Cette procédure doit être rendue accessible au citoyen lambda afin que la lutte contre ces fléaux gagne en efficacité.

Pour finir, les syndicats d’enseignants pensent que le grand dialogue national en préparation ne sera utile que s’il permet :

  • De mettre fin aux hostilités en cours sur le terrain dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest ;
  • D’apporter une solution durable aux multiples crises qui minent le vivre-ensemble et hypothèquent la prospérité et le développement du pays.

Ils demandent que tout soit mis en œuvre pour atteindre cet objectif, que toutes les questions qui fâchent soient mises sur la table y compris notamment celle de la forme de l’Etat. Ils sont conscients que la mission à vous confiée par le Chef de l’Etat, Monsieur le Premier Ministre Chef du Gouvernement, est une mission historique et vous souhaite de la réussir pour que s’ouvre pour notre pays de nouvelles perspectives vers un avenir véritablement paisible et radieux.

Pour les Syndicats, le Porte-parole,

Roger KAFFO FOKOU, SG/SNAES

BAFOUSSAM : une enseignante molestée devant ses élèves par un homme en tenue

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Dans la journée du 19 septembre 2019, l’école publique du garage militaire de Bafoussam a été le théâtre d’une scène de violence rare et intolérable. Selon des informations recueillies sur place, un sous-officier de l’armée, Djouledem Moïse ou Boris, adjudant au 6e bataillon, aurait fait irruption, en compagnie de son épouse, dans cette école. Laissant sa femme, probablement au guet sur la cour, il se serait dirigé vers la classe de CE2 que tiendrait Mme Teualem Louisette, et que fréquenterait son rejeton. Et sans autre forme de procès, il se serait mis à molester cette dernière. Voyant que sa collègue risquait d’être étranglée à mort, une autre enseignante aurait tenté de s’interposer et se serait vue à son tour prise à partie, à son tour molestée. Même la directrice de l’école intervenant n’a pas eu droit au respect de notre sous-officier.
Au moment où nous publions ces lignes, dame Teualem Louisette serait hospitalisée dans un établissement sanitaire de la ville Bafoussam, en soins intensifs. Même s’il était intervenu en qualité de sous-officier de l’armée, M. Djouledem aurait malgré tout violé l’article 27 de la loi N° 98/004 du 4 avril 1998 d’orientation de l’éducation au Cameroun qui dit que :

« (1) L’enceinte d’un établissement d’enseignement est inviolable.
(2) Les chefs d’établissement scolaire sont responsables du maintien de l’ordre dans leur établissement.
(3) L’intervention des forces de l’ordre ne peut y avoir lieu que sur réquisition expresse du chef d’établissement. »

En outre, même s’il est admis que la brutalité fait partie des comportements les plus attendus de la part des membres des forces armées, on atténue souvent cela par l’existence d’un code d’honneur qui serait la caractéristique du corps des officiers et sous-officiers de l’armée, et qui justifie l’admiration que suscite ce grand corps de l’Etat. Quand des membres de cette hiérarchie-là s’illustrent aussi négativement de manière impunie, ils abîment un contrat de confiance qui unit l’armée à son peuple et cela peut aller très loin. Ce n’est pas la première fois, dit-on, que des enseignants de cette école, adossée au Camp militaire, serait victimes des brutalités des locataires de ce camp.

Cette situation s’inscrit malheureusement dans un contexte où une liste de plus en plus longue d’enseignants camerounais se retrouvent de plus en plus victimes de violences multiformes : menaces de la part d’autorités administratives comme c’est le cas à Manjo ces jours-ci, de groupes armées dans le NOSO comme c’est le cas depuis hier avec l’enlèvement de l’épouse de M. SEMMA Valentine, SG Exécutif du Cameroon Teachers’ Trade Union, ou de la décapitation il y a quelques temps du regretté VOUNTAI VOUNDOU Olivier.

Chez les enseignants, cet acharnement inexpliqué commence à susciter la révolte et il est plus que temps que des mesures soient prises pour rassurer la communauté de ceux qui ont en charge l’éducation de notre jeunesse.

Roger Kaffo Fokou

VACCINATION GENERALISEE AU CERVARIX OU GARDASIL : Nos enfants ne doivent pas être des cobayes

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La santé publique n’a pas de prix : elle coûte des millions de fois plus chère que le prix de n’importe quel médicament gratuit, subventionné par l’Etat ou les organisations internationales. Construire la santé publique dans un Etat est très difficile ; on peut cependant la détruire en un clic, avec une simple signature, qui autorise un médicament insuffisamment testé, potentiellement dangereux et donc la dangerosité dans un tel cas est de surcroît inconnue. Deux médicaments – Gardasil de SANOFI en France ou Cervarix de GSK au Royaume-Uni – supposés prévenir efficacement le cancer du col de l’utérus, sont en cours d’expérimentation à travers le monde depuis 2006, et rencontrent de très grandes résistances dont les plus importantes, significativement, émanent du corps des spécialistes les plus reconnus de la santé.

Ainsi, le Pr Henri Joyeux, médecin, écrivain et conférencier français, ancien professeur des universités – praticien hospitalier de cancérologie et de chirurgie digestive à l’université Montpellier 1, n’a pas hésité à lancer une pétition contre le Gardasil, pétition déjà signée par plus de 700 médecins en 2014 en France. Il faut rappeler que dès 2013, ce médicament était déjà interdit au Japon, mis à l’indexe aux Etats-Unis. Le Pr Jean-Paul Hamon, président de la Fédération des médecins de France accentue sur le fait que l’efficacité aussi bien que la dangerosité du Gardasil restent inconnues. Nous insistons sur le Gardasil parce que c’est celui des deux médicaments qui est disponible au Cameroun, mais ce que nous en disons est mutatis mutandis transférable au Cervarix. Selon le journal français Le Point du 24 novembre 2013, plus de 136 millions de doses de ces vaccins étaient déjà distribuées dans le monde à cette époque-là.

Dans un article publié par Cameroon tribune du jeudi 25 mars 2010 sur les effets de ces médicaments, pas un mot ne mentionne la violente polémique qui oppose déjà à cette époque les experts de la santé et les laboratoires sur le Gardasil et le Cervarix. Au contraire, on peut y lire ceci : « Ce n’est qu’au bout de trois doses prises dans des intervalles de deux à six mois, que le sujet est complètement immunisé contre le cancer du col utérin ». Une évaluation donc infiniment plus affirmative et positive que celle des fabricants eux-mêmes, et qui ressemble fort à un slogan publicitaire. Préparation lointaine ? Toujours est-il que l’Etat du Cameroun vient, semble-t-il, de franchir le pas.

Un communiqué de presse du Dr Manaouda Malachie, Ministre de la Santé publique, vient de lancer une campagne de vaccination de masse au Gardasil du 27 novembre au 1er décembre 2019, destinée aux jeunes filles âgées de 9 ans. Cette campagne cible entre autres lieux les écoles, et compte s’y appuyer sur les enseignants. Elle ambitionne donc des résultats à grande échelle. « La vaccination est en effet le moyen essentiel de prévention », comme dit le communiqué de presse du Minsanté, de prévention de nombre de maladies épidémiques comme endémiques. Encore faut-il que le vaccin choisi remplisse des préalables qui pour l’instant font donc défaut au Gardasil ou au Cervarix. Alors que dans les pays d’implantation des géants pharmaceutiques qui usinent ces produits la bataille a mis le frein sur toute ambition de vaccination de masse, le risque demeure grand que par notre apathie nos enfants se voient transformés en cobayes, pour l’enrichissement d’actionnaires qui ne sont même pas, circonstances aggravantes, de l’hémisphère de nos sociétés.

Roger Kaffo Fokou

 

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