28.7 C
Yaounde
jeudi, janvier 23, 2025
Home Blog Page 21

PAIX OU VENTES D’ARMES : Macron doit aussi choisir dans l’intérêt de la fin du conflit au Cameroun

0

Nous n’aurions peut-être pas eu suffisamment d’éléments, par nos propres investigations, pour lancer cette alerte : la France d’Emmanuel Macron serait fortement impliquée dans l’armement du Cameroun, en cette période où l’enlisement du conflit armé dans les régions camerounaise du Nord-ouest et du Sud-ouest pèse douloureusement, tragiquement sur les populations civiles, l’éducation des jeunes et le tissus économique de l’ensemble du pays, hypothéquant pour longtemps notre projet de développement. Il s’est chuchoté ces deux dernières années que la France avait aidé à équiper lourdement les forces spéciales du Cameroun opérant dans le NOSO. Escomptant les retombées de cet armement, nous avons entendu les officiels camerounais affirmer que la fin des hostilités dans la région anglophone n’allait plus être qu’une question de semaines. « Les forces spéciales vont nettoyer ces zones très rapidement », a-t-on entendu dire ici et là, notamment dans les sphères stratégiques du pouvoir. Et plus le temps passait, plus il s’avérait que la zone était effectivement de mieux en mieux nettoyée, mais surtout des populations civiles, des activités scolaires et économiques. Les groupes armées quant à eux, semblent y avoir surtout multiplié au fil du temps.

Pendant que la solution dialoguée était réclamée par l’essentiel des partis politiques, de la société civile, des leaders religieux, les belligérants quant à eux n’ont montré aucune volonté de taire les armes. L’entêtement pour la solution armée, tout au moins de la part de l’Etat camerounais, a-t-elle pu être encouragé par la position ambiguë et les ventes d’armes françaises ? On sait que les Etats-Unis et l’Allemagne ont pris des positions claires sur la nécessité d’un dialogue au Cameroun, le premier des deux réduisant même significativement son aide militaire à notre pays.

Ce vendredi 20 septembre 2019, le site d’information français réputé Médiapart publie un éditorial retentissant sur la politique extérieure de la France : « PAIX OU VENTES D’ARMES : Macron doit choisir » On y lit ceci : « Comment Emmanuel Macron ose-t-il poser en faiseur de paix alors que Paris reste l’un des plus gros vendeurs d’armes dans le monde ? Notre enquête, en effet, révèle également les dommages collatéraux de cet activisme économique soutenu au sommet de l’État non seulement au Sahara occidental, au Cameroun, en Papouasie, mais aussi en Libye et en Égypte. A-t-on demandé aux Français s’ils acceptaient que leur pays prenne le risque d’être complice de crimes de guerre ? Non, évidemment. Face à ce cynisme, il est temps qu’en France et ailleurs, des mobilisations citoyennes s’organisent, à l’image de celles pour le climat, pour empêcher les États d’impliquer leurs populations dans des guerres qui ne sont pas les leurs. » En clair, une enquête de Médiapart a permis de révéler les dommages collatéraux des ventes d’armes françaises… au Cameroun. On comprend peut-être pourquoi la position française sur les voies de résolution de la crise dans le NOSO est restée timide, ambiguë, malgré l’escalade et l’ampleur des dégâts collatéraux. Aussi est-il temps que les Camerounais mettent la France devant ses responsabilités, parce que la majorité d’entre nous ne veut plus de cette guerre, qui ne nous apporte que morts, ignorance, désolation, alors qu’elle procure de juteux contrats de ventes d’armes à certain !

Roger Kaffo Fokou

REUNION SECTORIELLE DANS LA REGION DU NORD : Clean school et hygiène menstruelle de la jeune fille au centre de l’agenda

0

Ce Jeudi 12 Septembre 2019, les techniciens de la communauté éducative de la région du Nord se sont retrouvés en conclave dans l’objectif d’évaluer le déroulement de l’année scolaire 2018-2019 et poser les jalons pour une année scolaire réussie. Il s’agissait entre-autres de décrypter les résultats aux examens officiels et de chercher les stratégies pour leur amélioration ; faire l’état de lieu de la rentrée scolaire dans les départements ; améliorer les prestations dans les domaines administratifs et pédagogiques puis de s’approprier le thème de la rentrée scolaire.

En ouvrant les assises, le Gouverneur de la région du nord a mis un point d’honneur à recommander aux enseignants d’afficher une image de qualité, de dignité, puis a plaidé pour un environnement sain dans un milieu scolaire propre sans corruption (clean School) ainsi que pour les efforts à fournir par toute la communauté éducative afin de placer la région du Nord parmi les cinq premières régions du pays en terme de performance.

Durant les travaux qui ont eu cours, les exposés de Madame le DRES-Nord, du SDECC sur le bilan des Examens et Concours de la session 2019, des DDES de la région sur l’état des lieux de la rentrée, de l’ICR-SH sur la réforme du calendrier scolaire, de l’ICR-TI sur les stratégies d’amélioration des taux de réussite et enfin ceux des ICR OVS et EN respectivement sur l’implémentation du concept « clean school » et sur la gestion de l’hygiène menstruelle en milieu scolaire se sont succédés.

Ces deux derniers concepts ont particulièrement retenu notre attention, le clean school avec ses cinq déclinaisons essentielles : L’école verte, l’école saine, l’école inclusive, l’école éthique et l’école du succès. L’ICR-EN en déroulant son exposé sur l’hygiène menstruelle, a plaidé pour sa bonne et saine gestion en milieu scolaire. Il a insisté sur le fait qu’il fallait respecter la jeune fille et l’aider à comprendre dans la dignité ce phénomène normal de la vie. La honte qui entoure ce phénomène doit plutôt être remplacée par une pudeur sans honte. Il a fait lire collectivement un engagement pour que les responsables en parlent auprès de leurs élèves et collaborateurs. De plus, selon ses propos, les boîtes à pharmacie devraient comporter des serviettes hygiéniques.

Nous avons interrogé l’Inspecteur pédagogique Régional de Mathématiques, Monsieur Yannick Kouakep qui pense que les thématiques sur la réforme du calendrier scolaire et la gestion de l’hygiène menstruelle des jeunes élèves filles sont arrivées à point nommé dans le respect tant des objectifs pédagogiques que de l’aspect genre. Selon lui, il faudrait peut-être apporter un éclairage sur le positionnement de l’Assemblée générale du début du deuxième trimestre vu que le 1er trimestre s’achève le 22 novembre 2019.Pour ce qui est de l’hygiène menstruelle, Il espère que les acteurs de la communauté éducative fassent davantage pour éloigner de nos écoles les attitudes suscitant l’humiliation, la honte et la stigmatisation des jeunes filles qui, souvent causent des chocs psychologiques profonds pouvant pousser au suicide comme le cas de cette jeune fille de 14 ans au Kenya ce jour même.

Le concept de « Clean school » est à saluer et l’inspecteur espère que plus de fluidité sera donnée aux Chefs d’établissement dans la rétrocession de leurs ressources financières issues des frais exigibles, après déduction des côte-parts dues à la hiérarchie centrale.

C’est sous ces auspices que le chemin de ce premier trimestre a été balisé pour le déroulement plus serein de l’école dans les enseignements secondaires de la région du Nord.

ASSOAH ETOGA Roland

PALMES ACADÉMIQUES: la 5e session du Conseil National lance la competition pour le grade d’officier

0

Ce jeudi 19 septembre 2019, le Conseil National des Palmes Académiques a siégé pour examiner les dossiers des candidats retenus pour l’attribution de la médaille de chevalier des Palmes Académiques, 5e promotion.

Dans  la salle des conférences du MINEDUB, cette assise s’est déroulée en présence de sa présidente, Madame Nalova Lyonga, qu’accompagnait le Ministre de la Fonction publique en personne, employeur de tous les récipiendaires de cette auguste et spécifique distinction.

Le rapport de M. Oyono Adams, Coordonnateur du Secrétariat Technique des Palmes Académiques, a permis de rappeler que pour cette édition 2019 lancée le 18 décembre 2018, 1113 dossiers ont été enregistrés contre 1247 en 2018, soit un taux d’accroissement négatif de -10,47%. Le MINESEC s’en tire avec la part du lion, soit 55,97%, suivi du MINEDUB, 37,56%, du MINEFOP, 4,4% et du MINSEP, 2,07%. Au niveau des régions, le classement donne premier le Centre, 24,17%, suivi de l’Ouest, 18,58%, le Littoral, 17,07%, le Sud-ouest, 8,72%, le Sud;8,54%, l’Extrême-nord, 7,46%, les autres regions totalisant chacune moins de 5% des candidats. La faible représentation des femmes, dans un corps qui ne cesse de se féminiser, est aussi un sujet d’interrogation.

Il faut rappeler que les critères d’attribution des Palmes Académiques comportent: le nombre d’années d’enseignement effectif (sont exclues les années passés aux postes purement administratifs, financiers et comptables), la qualité des services rendus mesurée par les lettres de félicitations des diverses hiérarchies, la production des œuvres de l’esprit publiées par des éditeurs reconnues ou des revues scientifiques, les services exceptionnels rendus à l’éducation (enseignement en zones d’éducation prioritaire, participation à des négociations ayant abouti, service en zones de conflit…) et contribution à la promotion et au rayonnement de la profession.

Lancée en 2015 sur décret N°2014/0003/PM du 16 janvier 2014, le Conseil élit cette année la 5e promotion des attributaires du grade de Chevalier des Palmes Académiques. Il lance en même temps la compétition pour le grade supérieur, celui des officiers. Environ 1300 médailles maximum sont distribuées chaque année, tous grades confondus. Jusqu’ici, seuls les chevaliers se partageaient celles-ci. A partir de 2020, ils les partageront avec les officiers. La sélection sera donc de plus en plus rude, et les récipiendaires triés sur le volet. En attendant, 1050 personnes auront la joie d’arborer ce 05 octobre 2019 la précieuse médaille de chevalier des Palmes Académiques.

Roger KAFFO FOKOU

MEMORANDUM DES SYNDICATS au PM

0

Excellence Monsieur le Premier Ministre,

Réunis le jeudi 19 septembre 2019, les syndicats d’Enseignants ci-dessous désignés :

  • Le Syndicat National Autonome de l’Enseignement Secondaire (SNAES) ;
  • Le Syndicat National Entente des Enseignants Publics Contractuels du Cameroun (SYNAEEPCAM) ;
  • Le Teachers’ Association of Cameroon (TAC) ;
  • Organisation Nationale des Enseignants du Cameroun (ONEC) ;
  • Catholic Education Workers Trade Union (CEWOTU) ;
  • Le Syndicat National Autonome de l’Education et de la Formation (SNAEF)
  • Le Syndicat National Unitaire des professeurs de l’Enseignement Normal (SNUIPEN) ;
  • Le Syndicat des Personnels de la Recherche et de l’Enseignement Supérieur (SYPRES) ;
  • Le Syndicat National des Instituteurs Contractuels et des Maîtres des Parents (SNICOMP) ;
  • Le Presbyterian Education Authority Teachers’ Trade Union (PEATTU) ;
  • La Fédération des Syndicats de l’Enseignement et de la Recherche (FESER) ;
  • L’organisation Nationale des Enseignants d’EPS (ONEEPS) ;
  • Le Syndicat National des Enseignants du Cameroun (SYNEC) ;
  • La Fédération Camerounaise des Syndicats de l’Education (FECASE) ;
  • Le Syndicat National des Travailleurs des Etablissements Scolaires Privés du Cameroun (SYNTESPRIC) ;
  • L’Observatoire de Déontologie de l’Education (ODE) ;
  • Le Baptist Teachers Trade Union (BATTUC) ;
  • Le Syndicat des Enseignants Camerounais pour l’Afrique (SECA) ;
  • Le Syndicat National des Enseignants du Primaire et de la Maternelle (SNEPMA)

Ont convenu, dans le cadre de la présente rencontre consultative, de vous présenter, Monsieur le Premier Ministre Chef du Gouvernement, les principaux points ci-après, qui résument leur position commune quant aux principales orientations qu’ils souhaitent voir donner  aux débats et délibérations du Grand Dialogue National convoqué par le Chef de l’Etat.

Préalablement aux points ci-dessus annoncés, et parce qu’à plusieurs reprises ils se sont réunis et ont signé des appels au dialogue dans le cadre de la résolution de la crise dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest, les syndicats ont tenu à exprimer leur satisfaction quant à la convocation de ce Grand Dialogue National. Ils insistent pour que ces assises, qui représentent une opportunité historique exceptionnelle, soient organisées de manière à apporter une solution durable aux crises qui secouent l’ensemble du pays.

Afin que ce Grand Dialogue National ait toutes ses chances, les syndicats proposent que les points suivants y soient inscrits à l’ordre du jour pour être débattus et donner lieu à des résolutions dont la mise en œuvre serait assortie de garanties suffisantes : la question des rapports entre l’Etat et la nation, la question de la place de l’éducation dans et donc de sa qualité, et enfin celle de la gouvernance globale du pays.

Sur la question des rapports entre l’Etat et la Nation, les syndicats veulent lier celle-ci à la problématique du vivre-ensemble en tant que celui-ci est aujourd’hui menacé par des velléités sécessionnistes d’une part, et par une dangereuse montée des tensions tribalistes d’autre part. Le pays apparaît aujourd’hui extrêmement divisé et fragile. Les solutions que les  dernières 50 années ont apporté aussi bien à la construction  de l’Etat qu’à celle de la Nation semblent n’avoir pas atteint les objectifs fixés. De nouvelles solutions ou approches de solution doivent être imaginées, débattues et arrêtées, et la légitimité qui sera certainement donnée à ce débat permettra à de telles solutions d’être revêtues de la force politique suffisante à leur mise en œuvre efficace. Ce premier problème est d’ailleurs fortement corrélé à celui de la place de l’éducation dans notre pays, qui est au centre de la préoccupation des syndicats d’enseignants.

Sur cette seconde question, les syndicats d’enseignants disent avec force que la crise de l’éducation est à la racine de toutes les crises que traverse le pays aujourd’hui. Pour les eux, la question de l’éducation doit être soigneusement balisée par le grand dialogue national afin que le Forum National de l’Education  dont les préparatifs sont déjà très avancés puisse bénéficier le moment venu d’un cadre d’action clair, précis, et jouissant d’une forte légitimité politique. Les syndicats proposent qu’un tel cadre puisse porter sur les aspects suivants parmi d’autres :

  • La nécessaire préservation des spécificités des 2 sous-systèmes anglophones et francophones, et dans ce cas précis la loi d’orientation de l’éducation de 1998, largement inappliquée à ce jour, pourrait constituer une base de travail solide sur laquelle des réformes d’envergure pourraient être pensées et élaborées ;
  • Le financement public de l’éducation, qu’il s’agisse de l’éducation publique ou privée, étant entendu que de la qualité de son financement dépend la qualité intrinsèque de l’éducation. L’éducation dans notre pays est notoirement sous-financée, et se trouve par conséquent dans une situation de dégradation qualitative avancée que ne traduisent pas toujours les résultats officiellement affichés. Le dialogue national devrait orienter sur le niveau de ce financement ainsi que sur des pistes éventuelles de financement.
  • La périodicité de l’évaluation obligatoire du système éducatif. La dernière évaluation – les états généraux de l’éducation – date de 1995, il y a plus de 20 ans. Ce délai est excessivement long et a contribué à déphaser l’éducation avec la réalité vécue par les produits de celle-ci.

Il y a enfin la question de la gouvernance globale de l’Etat qui implique et impacte celle de l’éducation. Nos institutions, telles qu’elles sont gouvernées, en raison notamment du niveau élevé de la corruption qui y sévit, ne donnent pas un bon exemple à nos enfants et contribuent de ce fait à ruiner l’éducation qu’ils reçoivent. La centralité de cette question par rapport à l’efficacité de l’éducation offerte et reçue amène les syndicats d’enseignants à en faire un élément important de l’agenda qu’ils proposent au grand dialogue national, avec deux pistes de discussion :

  • La première sur la question de l’impunité et ses conséquences néfastes sur la moralité individuelle et collective ;
  • La seconde sur la procédure de saisine des institutions compétentes en matière de prévention et de sanction de ces délits et crimes. Cette procédure doit être rendue accessible au citoyen lambda afin que la lutte contre ces fléaux gagne en efficacité.

Pour finir, les syndicats d’enseignants pensent que le grand dialogue national en préparation ne sera utile que s’il permet :

  • De mettre fin aux hostilités en cours sur le terrain dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest ;
  • D’apporter une solution durable aux multiples crises qui minent le vivre-ensemble et hypothèquent la prospérité et le développement du pays.

Ils demandent que tout soit mis en œuvre pour atteindre cet objectif, que toutes les questions qui fâchent soient mises sur la table y compris notamment celle de la forme de l’Etat. Ils sont conscients que la mission à vous confiée par le Chef de l’Etat, Monsieur le Premier Ministre Chef du Gouvernement, est une mission historique et vous souhaite de la réussir pour que s’ouvre pour notre pays de nouvelles perspectives vers un avenir véritablement paisible et radieux.

Pour les Syndicats, le Porte-parole,

Roger KAFFO FOKOU, SG/SNAES

BAFOUSSAM : une enseignante molestée devant ses élèves par un homme en tenue

0

Dans la journée du 19 septembre 2019, l’école publique du garage militaire de Bafoussam a été le théâtre d’une scène de violence rare et intolérable. Selon des informations recueillies sur place, un sous-officier de l’armée, Djouledem Moïse ou Boris, adjudant au 6e bataillon, aurait fait irruption, en compagnie de son épouse, dans cette école. Laissant sa femme, probablement au guet sur la cour, il se serait dirigé vers la classe de CE2 que tiendrait Mme Teualem Louisette, et que fréquenterait son rejeton. Et sans autre forme de procès, il se serait mis à molester cette dernière. Voyant que sa collègue risquait d’être étranglée à mort, une autre enseignante aurait tenté de s’interposer et se serait vue à son tour prise à partie, à son tour molestée. Même la directrice de l’école intervenant n’a pas eu droit au respect de notre sous-officier.
Au moment où nous publions ces lignes, dame Teualem Louisette serait hospitalisée dans un établissement sanitaire de la ville Bafoussam, en soins intensifs. Même s’il était intervenu en qualité de sous-officier de l’armée, M. Djouledem aurait malgré tout violé l’article 27 de la loi N° 98/004 du 4 avril 1998 d’orientation de l’éducation au Cameroun qui dit que :

« (1) L’enceinte d’un établissement d’enseignement est inviolable.
(2) Les chefs d’établissement scolaire sont responsables du maintien de l’ordre dans leur établissement.
(3) L’intervention des forces de l’ordre ne peut y avoir lieu que sur réquisition expresse du chef d’établissement. »

En outre, même s’il est admis que la brutalité fait partie des comportements les plus attendus de la part des membres des forces armées, on atténue souvent cela par l’existence d’un code d’honneur qui serait la caractéristique du corps des officiers et sous-officiers de l’armée, et qui justifie l’admiration que suscite ce grand corps de l’Etat. Quand des membres de cette hiérarchie-là s’illustrent aussi négativement de manière impunie, ils abîment un contrat de confiance qui unit l’armée à son peuple et cela peut aller très loin. Ce n’est pas la première fois, dit-on, que des enseignants de cette école, adossée au Camp militaire, serait victimes des brutalités des locataires de ce camp.

Cette situation s’inscrit malheureusement dans un contexte où une liste de plus en plus longue d’enseignants camerounais se retrouvent de plus en plus victimes de violences multiformes : menaces de la part d’autorités administratives comme c’est le cas à Manjo ces jours-ci, de groupes armées dans le NOSO comme c’est le cas depuis hier avec l’enlèvement de l’épouse de M. SEMMA Valentine, SG Exécutif du Cameroon Teachers’ Trade Union, ou de la décapitation il y a quelques temps du regretté VOUNTAI VOUNDOU Olivier.

Chez les enseignants, cet acharnement inexpliqué commence à susciter la révolte et il est plus que temps que des mesures soient prises pour rassurer la communauté de ceux qui ont en charge l’éducation de notre jeunesse.

Roger Kaffo Fokou

VACCINATION GENERALISEE AU CERVARIX OU GARDASIL : Nos enfants ne doivent pas être des cobayes

0

La santé publique n’a pas de prix : elle coûte des millions de fois plus chère que le prix de n’importe quel médicament gratuit, subventionné par l’Etat ou les organisations internationales. Construire la santé publique dans un Etat est très difficile ; on peut cependant la détruire en un clic, avec une simple signature, qui autorise un médicament insuffisamment testé, potentiellement dangereux et donc la dangerosité dans un tel cas est de surcroît inconnue. Deux médicaments – Gardasil de SANOFI en France ou Cervarix de GSK au Royaume-Uni – supposés prévenir efficacement le cancer du col de l’utérus, sont en cours d’expérimentation à travers le monde depuis 2006, et rencontrent de très grandes résistances dont les plus importantes, significativement, émanent du corps des spécialistes les plus reconnus de la santé.

Ainsi, le Pr Henri Joyeux, médecin, écrivain et conférencier français, ancien professeur des universités – praticien hospitalier de cancérologie et de chirurgie digestive à l’université Montpellier 1, n’a pas hésité à lancer une pétition contre le Gardasil, pétition déjà signée par plus de 700 médecins en 2014 en France. Il faut rappeler que dès 2013, ce médicament était déjà interdit au Japon, mis à l’indexe aux Etats-Unis. Le Pr Jean-Paul Hamon, président de la Fédération des médecins de France accentue sur le fait que l’efficacité aussi bien que la dangerosité du Gardasil restent inconnues. Nous insistons sur le Gardasil parce que c’est celui des deux médicaments qui est disponible au Cameroun, mais ce que nous en disons est mutatis mutandis transférable au Cervarix. Selon le journal français Le Point du 24 novembre 2013, plus de 136 millions de doses de ces vaccins étaient déjà distribuées dans le monde à cette époque-là.

Dans un article publié par Cameroon tribune du jeudi 25 mars 2010 sur les effets de ces médicaments, pas un mot ne mentionne la violente polémique qui oppose déjà à cette époque les experts de la santé et les laboratoires sur le Gardasil et le Cervarix. Au contraire, on peut y lire ceci : « Ce n’est qu’au bout de trois doses prises dans des intervalles de deux à six mois, que le sujet est complètement immunisé contre le cancer du col utérin ». Une évaluation donc infiniment plus affirmative et positive que celle des fabricants eux-mêmes, et qui ressemble fort à un slogan publicitaire. Préparation lointaine ? Toujours est-il que l’Etat du Cameroun vient, semble-t-il, de franchir le pas.

Un communiqué de presse du Dr Manaouda Malachie, Ministre de la Santé publique, vient de lancer une campagne de vaccination de masse au Gardasil du 27 novembre au 1er décembre 2019, destinée aux jeunes filles âgées de 9 ans. Cette campagne cible entre autres lieux les écoles, et compte s’y appuyer sur les enseignants. Elle ambitionne donc des résultats à grande échelle. « La vaccination est en effet le moyen essentiel de prévention », comme dit le communiqué de presse du Minsanté, de prévention de nombre de maladies épidémiques comme endémiques. Encore faut-il que le vaccin choisi remplisse des préalables qui pour l’instant font donc défaut au Gardasil ou au Cervarix. Alors que dans les pays d’implantation des géants pharmaceutiques qui usinent ces produits la bataille a mis le frein sur toute ambition de vaccination de masse, le risque demeure grand que par notre apathie nos enfants se voient transformés en cobayes, pour l’enrichissement d’actionnaires qui ne sont même pas, circonstances aggravantes, de l’hémisphère de nos sociétés.

Roger Kaffo Fokou

 

regardez cette vidéohttps://www.snaes.org/wp-content/uploads/2019/09/VID-20190914-WA0144.mp4

INDIGENCE INFRASTRUCTURELLE : une école délabrée au cœur de Yaoundé, quartier Etoudi

0

Dans son journal du 17 septembre 2019, Equinoxe télévision a fait un zoom salutaire sur une école de Douala Bonabéri. Le ministre Etoundi Ngoa y reconnaît, tout à son honneur, l’inadmissible condition dans lesquelles les jeunes Camerounais inscrits dans cette école préparent leur avenir. Il s’agit d’une école créée il y a plus de 5 ans, bâtie en matériau provisoire, dont chaque bâtiment abrite parfois 4 salles de classes séparées par de demi-cloisons. Les élèves de toutes les salles se voient, et on peut imaginer que chacune et chacun d’eux suit simultanément deux, trois à quatre cours. On peut aussi essayer de comprendre comment chaque enseignant s’y prend pour laisser une petite place à la voix du collègue d’à côté ou d’en face. Quelle peut être l’efficacité de telles classes ? Chacun peut se la représenter à loisir.

Dans le budget 2019-2020 du MINEDUB ainsi que l’a promis solennellement le ministre Etoundi Ngoa, une allocation permettra de  remplacer ces espèces de poulaillers par une nouvelle école toute moderne. Il aura pour cela fallu un reportage d’Equinoxe télévision. Il existe comme cela des centaines d’établissements improbables du primaire comme du secondaire, aussi bien dans l’arrière-pays qu’en zones urbaines, y compris au cœur de nos capitales politique et économique. Il est peu probable que des chaînes de télévision descendent les visiter tous. Ils n’auront peut-être pas la chance de recevoir la visite étonnée d’un ministre, et le bonheur de se voir promettre de véritables infrastructures.

En plein cœur de la capitale politique, dans l’arrondissement de Yaoundé 1 Etoudi, l’école maternelle et primaire bilingue de Nkolmbong ne ressemble guère à une école bâtie dans un quartier privilégié. Elle est pourtant bel et bien dans le quartier présidentiel, et en levant le regard, les élèves comme leurs encadreurs peuvent apercevoir flotter sur le toit du palais d’Etoudi les couleurs de la nation. Leur situation fait pourtant irrésistiblement penser à l’adage qui dit « Près de l’église, loin de Dieu. » Salles en « carabottes », planchers de terre, tables-bancs vétustes, absence du plus petit aménagement, aucune trace d’esthétique, cette école, comme beaucoup d’autres ici et ailleurs dans le pays, est une véritable honte pour Etoudi, pour Yaoundé, pour le pays tout entier. Elle traduit l’état même de délabrement qui continue à marquer l’éducation au Cameroun, jusque dans les endroits les plus insoupçonnés.

Roger Kaffo Fokou

ECOLE EN ZONE FRANCOPHONE : Cette Victime Oubliée De La Crise Anglophone

0

La 2è semaine de l’année scolaire 2019-2020 s’est achevée vendredi sur des fortunes diverses. L’actualité nationale a surtout retenu ces images de parents d’élèves du Lycée de Fombap dans l’arrondissement de Santchou, département Menoua, qui ont bruyamment manifesté dans l’établissement, dénonçant la gestion opaque et maffieuse des fonds d’APE par le proviseur Jules Nouba, et aussi le fait que celui-ci contre toute attente s’est décidé de mettre à la porte ceux des élèves qui ne s’étaient pas encore inscrits et parmi eux, les déplacés de la crise anglophone.
Ce dernier point concernant les déplacés de la crise anglophone nous intéresse particulièrement car, au Lycée de Bachua, arrondissement de Babadjou dans les Bamboutos, le proviseur a créé aussi une grogne dans la mesure où il exigeait, aux mêmes déplacés, la somme de 25000 frs représentant selon lui les frais de fabrication d’un banc. Si cette dernière raison peut sembler logique, le contexte de précarité créé par la crise, les conditions de déplacements de ces populations devrait inciter les chefs d’établissements à plus de compassion vis-à-vis de ces victimes qui subissent malgré elles les effets de turbulences politiques que leur imposent les grands acteurs de l’histoire. Les parents, il faut le dire, ne sont nullement dupes devant ces stratégies, car les 25000frs termineront sans doute tranquillement leur course au fond de la poche de monsieur le Proviseur.
Les victimes de la crise anglophone sur le terrain font donc face à de multiples obstacles, et tous ces obstacles et bien d’autres sont complètement en contradiction avec le discours du Ministre de l’administration Territoriale qui, au cours de sa tournée à l’Ouest une semaine avant la rentrée scolaire, avait clairement indiqué que les élèves déplacés de la crise anglophone devaient constituer une priorité pour les chefs d’établissements scolaires. À ce titre, aucun obstacle ne devrait leur être opposé au cas où ils sollicitaient l’inscription dans un établissement scolaire, même pas celui des frais d’inscription. D’ailleurs Madame le Ministre des Enseignements Secondaires dans un communiqué signé le 10 septembre 2019 réitère la même volonté qu’elle indique clairement émaner du Chef de l’État.
Cette mesure est louable à plus d’un titre car elle facilite dans notre contexte où toutes les nouvelles inscriptions sont systématiquement monnayées l’accès dans nos écoles, lycées et collèges à nos compatriotes en difficultés. Seulement, l’actualité laisse entrevoir que l’Etat, au-delà du discours, ne semble nullement accompagner cette mesure par un soutien matériel, financier et en nouveaux personnels pour les établissements qui accueillent les élèves déplacés. Et pourtant cette situation impose la nécessairement de nouvelles infrastructures (salles de classes, tables-bancs, matériels didactiques…). Ces responsabilités additionnelles, nos écoles dont les budgets se sont sans cesse amenuisés depuis plus d’une décennie, auront bien du mal à les assumer. Il est donc nécessaire et même urgent que l’Etat du Cameroun pense affecter une partie des ressources du Plan d’urgence humanitaire aux établissements scolaires, particulièrement ceux des grandes villes du Cameroun et ceux de la ligne de front.
Il faut également signaler que cette mesure mal encadrée administrativement fait déjà l’objet des premiers abus ou de tricherie. Car il nous est revenu que de nombreux Camerounais s’étant rendu compte de la gratuité déclarée des frais d’inscription pour déplacés anglophones dans les établissements publics, s’autoproclament désormais déplacés anglophones afin de bénéficier de celle-ci. Cette malhonnêteté est un problème de plus pour les ressources déjà très faibles de nos établissements scolaires. Un autre problème à craindre est celui de certains chefs d’établissements qui choisiront d’affecter eux-mêmes dans cette rubrique certains élèves qui n’ont aucun rapport avec cette crise, ce qui leur ouvrira une porte de détournement des frais d’inscription et d’APE.

Par Fokou Kodjo

ECHO DE LA RENTRÉE SCOLAIRE DANS LE SEPTENTRION : une réalité fortement mitigée .

0

Pour cette rentrée scolaire, le réseau du SNAES dans le septentrion a pris le pouls dans trois départements : le Faro et Déo, la Vina et la Bénoué.
Les écoles du département du Faro et Déo, comme toutes les autres du pays où les conditions le permettent, ont ouvert leurs portes aux jeunes éducables dès ce lundi 02 Septembre. Ici, les petits plats ont été mis dans les grands pour accueillir toutes la communauté éducative. Seul bémol, l’engouement des élèves pour l’instant reste faible. Dans le Faro et Déo, malgré toutes les dispositions prises par les professionnels de l’éducation, les statistiques du premier jour de la rentrée expriment un taux de présence des élèves de 52% par rapport aux effectifs attendus. Il faut noter que ce début d’année scolaire, comme la précédente, est marquée par des affectations massives des enseignants du département : 36 départs pour 2 arrivées seulement. Cette hémorragie qui a sérieusement bouleversé les emplois de temps augure encore plus d’effort de la part du personnel enseignant déjà saturé, pour arriver à couvrir les curricula.
En plus de ces quelques problèmes il faut ajouter celui des incertitudes relatives à la digitalisation des frais exigibles, au retard dans la mise à disposition des programmes de la classe de première et la mise en œuvre des changements dans les calendriers. Heureusement le moral des enseignants semble ne pas pouvoir tomber plus bas.
Dans la région de l’Adamaoua, notamment dans les départements de la Vina et du Faro et Déo, nous avons interrogé quelques enseignants, il ressort de ces interviews que pour Monsieur Ali, personnel administratif dans un établissement du département de la Vina, les impressions vis-à-vis de ce débutd’année scolaire sont bonnes, car depuis plus d’une semaine, lui et ses collègues mettent un point d’honneur à ce que la rentrée se déroule dans les bonnes conditions. Heureusement pour eux ces efforts n’ont pas été vains. L’efficacité de ces efforts assure-t-il, pourrait être amplifiée si l’établissement pouvait bénéficierd’un environnement plus sécurisé grâce à la construction d’une clôture dont la carence expose l’établissement aux inconvénients liés à la promiscuité avec les domiciles environnants. Quant à ses attentes et ses résolutions, il espère une collaboration plus franche entre ses collègues de champs et l’administration pour susciter un dévouement sans faille et une assiduité plus grande des élèves et améliorer le taux de réussite.
Pour ce qui est des innovations, Monsieur René, enseignant dans un établissement du Faro et Déo pense que le paiement digital comme toutes les innovations présente des difficultés d’amorçage ; il compte sur la hiérarchie pour venir à bout en apportant les réajustements qui s’imposent pour son efficience. Selon lui, le reversement des frais par les recours à la banque plutôt qu’au trésor public devrait juguler les difficultés liées à l’unicité des caisses et permettre aux établissements scolaires d’avoir un accès plus facile aux liquidités. En ce qui concerne le nouveau calendrier, il salue le retour à l’ancienne école par un allègement significatif au niveau du travail administratif et la plus grande marge de manœuvre laissée à la pédagogie, et enfin, pour les difficultés liées aux curricula des classes de premières, il pense que le retard qu’ils ont accusé est inquiétant mais il reste convaincu que la communauté sera bientôt fixée. Comme mesure palliative, les staffs administratifs exhortent les enseignants à s’approprier les curricula mis à disposition par l’IGE et à mettre à profit tout le temps qu’ils peuvent pour les exploiter et finaliser leurs projets pédagogiques et autres documents didactiques.
Dans le nord, c’est auprès des élèves du lycée bilingue de Garoua et du lycée classique et moderne de Garoua que nous avons recueillis les impressions pour la rentrée.
Pour Hakassou, élève en classe de Upper sixth au lycée bilingue et Maimouna, élève en classe de 4ème Espagnol au lycée classique, le démarrage est jugé bon. Ils espèrent avoir plus de bonnes notes cette année. Pour ce qui est de la digitalisation du paiement, ils en sont satisfaits parce que de leur point de vue, elle facilite les choses. Ils sont très enthousiastes de reprendre les cours et espèrent que l’année scolaire se déroulera dans les meilleures conditions possibles.
Les espoirs pour cette année sont entre autres que l’insécurité des enlèvements qui a eu cours l’année scolaire dernière dans l’Adamaoua soit jugulée et que les écoles des régions du nord et sud-ouest s’ouvrent et permettent aux enfants de renouer avec les apprentissages dans la sérénité. Mais au regard du contexte politique, ces espoirs ont-ils quelque chance de ses concrétiser ?
Ainsi va la rentrée scolaire dans quelques établissements du septentrion.

 

 ASSOAH ETOGA Roland

Nous suivre

671FansLike
0FollowersFollow
0SubscribersSubscribe