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RENTREE SCOLAIRE 2019-2020 : le Lycée bilingue de Dschang bien au rendez-vous

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Ce lundi 02 septembre 2019, le Lycée bilingue de Dschang a retrouvé son ambiance studieuse habituelle presque comme s’il se glissait dans un vêtement de tous les jours. Elèves, enseignants, staff administratif, personnels d’appoint, personne n’a, semble-t-il, manqué à l’appel en ce jour de rentrée scolaire.
Installé de plus en plus confortablement sur le flanc d’une des nombreuses collines qui surplombent la ville de Dschang, face aux installations qui marquent les confins nord-est du domaine de l’Université de céans, l’établissement vit retiré dans cette périphérie judicieusement éloignée du tohu-bohu du centre ville. Là, au-dessus d’un lac dont la surface ressemble chaque jour un peu plus à une peau de chagrin, à l’ombre frémissante et fraîche des pins et des cyprès, il a su trouver les ressources pour s’imposer comme l’un des meilleurs mais aussi des plus beaux lycées de la région.
Pour cette journée de reprise des classes, le Lycée bilingue de Dschang a pris soin de faire sa toilette des grands jours pour accueillir sa couvée 2019-2020 : pelouses tondues de près, massifs floraux soigneusement taillés, allées ratissées, tout semble apprêté pour impressionner favorablement les anciens élèves de retour des grandes vacances aussi bien que les nouveaux découvrant ce cadre agréable dans lequel ils vont affûter leurs armes pour les grandes batailles de la vie.
Derrière ce décor flatteur, les problèmes ne manquent pourtant pas. La situation des caisses, en raison des cafouillages de la digitalisation des paiements lancée une année plus tôt, fait planer incertitude et inquiétude sur ce campus : sera-t-il possible de ne pas recourir aux maigres perfusions de la caisse de l’Association des parents d’élèves cette année ? Nul ne le sait. La proximité de la crise anglophone fait aussi peser sur l’établissement son lot de soucis : les demandes de recrutement de nouveaux élèves continuent d’affluer, les effectifs dans les classes franchissent le point de rupture. De nombreuses salles de classe ressemblent de plus en plus à des amphithéâtres, et il faut pourtant continuer à recruter, à trouver dans ces salles surmenées un petit bout de place pour ces jeunes déplacés que la crise jette par les routes et dans la nature. Ici au moins, ils peuvent avoir un recoin dans une salle de classe, et un enseignant devant eux. Mais ceux qui sont restés là-bas, qui n’ont pu ou voulu échapper à l’enfer : qu’adviendra-t-il d’eux ? S’ils en réchappent et quand la délinquance et le crime les aura recrutés, la république aura-t-elle de la compassion et une solution de récupération pour eux ?

Roger Kaffo Fokou

LES ENSEIGNANTS OSTRACISÉS PAR LEUR PROPRE TUTELLE : Des affectations qui renforcent l’opacité autour de leurs droits.

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Par ASSOAH ETOGA Roland

Le 23 Août dernier, une fois de plus, c’est par une note de service que la Ministre des enseignements secondaires Mme NALOVA LYONGA a décidé de procéder au redéploiement de certains personnels de son département ministériel. Et bien que certaines affectations sur cette note de service exigent des déplacements sur plus de 1200 km, aucune disposition légale n’est convoquée pour les prendre en charge au parfait mépris de la réglementation en la matière. Au contraire, on peut lire au bas de cette note la mention suivante : « les intéressés sont invités à rejoindre leurs nouveaux postes de travail dès publication de la présente Note de service ».

Décidément, les enseignants sont des fonctionnaires non pas à part entière, mais plutôt, entièrement mis à part. Ils n’ont droit qu’à des obligations de service sans jamais bénéficier des dispositions règlementaires qui les accompagnent. Cette manière de procéder au redéploiement des personnels est un héritage du Ministre Ernest Massena Ngallè Bibéhé quand il était au MINESEC, mettant ainsi fin à la légalité des redéploiements des enseignants par voie d’arrêtés ou de décisions ministériels. La tutelle par de tels agissements latents se garde bien de rappeler et d’engager les dispositions prévues par les lois N°2007/006 du 26 décembre 2007 portant régime financier et N°2000/693/PM du 13 septembre 2000 fixant le régime des déplacements des agents publics civils ainsi que les modalités de prise en charge sur le budget de l’Etat des frais y afférents.

Il faut bien rappeler que la note de service n’est qu’un acte administratif qui n’a pas de valeur réglementaire particulière ; elle est considérée comme un communiqué diffusé par les autorités administratives pour faire passer une information ou une directive ; au même titre que la circulaire, la note de service est la plus petite hiérarchie dans les textes de loi après les traités internationaux, la constitution, les règlements et directives communautaires, les lois, les décrets et les arrêtés. Pour engager une dépense budgétaire, elle est dépourvue de force obligatoire pour les tiers, notamment l’Etat. Il s’agit donc manifestement d’une disposition prise pour, au mieux, amplifier davantage l’opacité dans les procédures de la prise en charge du déplacement de ces personnels, ou au pire, les suspendre.

Malgré la conjoncture difficile, dura lex, sed lex. La loi N°2007/006 du 26 décembre 2007 portant régime financier en son article 12 dispose que les charges budgétaires de l’Etat comprennent entre autres les dépenses des personnels. Ainsi, lorsque l’Etat procède au redéploiement des fonctionnaires, ces derniers engagent des dépenses conséquentes pour se déplacer eux-mêmes, leurs conjoints, leurs enfants et bagages. C’est d’ailleurs pour cela que le décret N°2000/693/PM du 13 septembre 2000 avait été prise pour fixer le régime des déplacements des agents publics civils, ainsi que les modalités de prise en charge sur le budget de l’Etat des frais y afférents.

Dans ce décret, il est clairement mentionné que le déplacement officiel de tout agent public ne peut être effectué qu’en vertu d’une demande ou décision de l’autorité compétente. Il donne lieu à l’établissement d’un acte d’affectation pour les déplacements définitifs. L’administration pourvoit au transport de l’agent public et éventuellement de sa famille et de ses bagages soit par ses propres moyens, soit par voie de réquisition de transport ou de location de véhicule. Les crédits budgétaires alloués au règlement des frais de déplacement temporaire ou définitif sont fixés dans le budget de l’Etat par le département ministériel. Le déplacement est dit définitif lorsqu’il occasionne le changement du lieu de résidence professionnelle de l’agent public et de sa famille à la suite d’une affectation de celui-ci, dans ce cas, l’agent public a droit aux frais de son transport ainsi qu’à ceux de sa famille et des bagages.

Il semble que le sacerdoce et la noblesse consentis par les enseignants dans le cadre de leurs services s’apparentent à de la naïveté ou à la permissivité et sont machiavéliquement exploités à des fins d’asservissement et de clochardisation, à tel point que les enseignants eux-mêmes, las de résister face à l’injustice sociale qui s’acharne inlassablement à s’abattre sur eux et sur leur profession, se sont aliénés à souscrire à une forme d’impuissance acquise sous le joug de leur propre administration qui semble s’en délecter. Les enseignants ne peuvent décidément compter que sur eux-mêmes pour obtenir leurs droits. Ils gagneraient donc à utiliser tous les moyens légaux à leur disposition pour réclamer et obtenir régularisation de cette entorse administrative supplémentaire qui continue à incrémenter la liste des atteintes à leurs conditions de travail.

SNAES : Nouvelles ambitions, nouveau siège désormais ouvert tous les jours ouvrables

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Le SNAES poursuit lentement mais sûrement sa transformation. Au plan idéologique, il est plus que jamais un syndicat de développement. Engagé à apporter une contribution substantielle à la mise en place d’une éducation de qualité mais surtout qui transforme le citoyen en profondeur, il s’est lancé résolument dans la mise en œuvre au bénéfice de la jeunesse camerounaise de l’éducation sociale, financière et entrepreneuriale (ESFE), en partenariat avec Aflatoun International. Le programme, lancé à grande échelle, touche aujourd’hui les régions du Nord, de l’Adamaoua, de l’Ouest, du Centre, du Littoral et fait une petite incursion dans le Sud. Dans les années à venir, il est appelé à s’étendre pour toucher l’ensemble des 10 régions du pays et ambitionne de s’implanter dans tous les établissements du secondaire puis de s’attaquer à l’éducation de base.

Le SNAES est aussi leader aujourd’hui dans la lutte pour la défense et la promotion du travail décent dans le sous-secteur de l’éducation et se bat pour que le personnel d’appoint dudit sous-secteur soit traité décemment. Dans le but de contribuer à la refondation de l’école camerounaise, le SNAES est au front dans le processus de l’organisation du Forum National de l’éducation et pilote l’opération de collecte de données préalable dans la région du Centre.

Pour conduire ces tâches convenablement, le SNAES s’est doté depuis peu d’un siège à la mesure de ses ambitions. Situé à Biyem-Assi au lieu dit « Montée des sœurs », à côté de la radio TBC, ce siège est désormais ouvert tous les jours ouvrables de 8h à 15h.

La Rédaction

OPERATION DIGITALISATION DES FRAIS EXIGIBLES AU MINESEC : un bilan en nuances de gris pour 2019

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Au cours de la récente rencontre des services centraux, déconcentrés et des organes sous-tutelles du MINESEC tenue le mardi 23 avril 2019 à Nkolbisson à Yaoundé, l’un des exposés les plus attendus portait sur le bilan de l’opération digitalisation des paiements au MINESEC, opération conduite cette année à pas forcés et incontestablement sans véritable préparation. Le bilan, donné par M. Djomnang Tchatchouang Léopold, Chef de la division des affaires juridiques au MINSEC, a surpris par la qualité de ses révélations.

En effet, de ce bilan, on retiendra que Express Union, MTN, Orange Cameroun et CAMPOST ont collecté cette année auprès des élèves du secondaire public la rondelette somme de 16 250 145 408FCFA. A la date de compte rendu, il ne restait plus que 1 milliard 362 millions de francs de cette somme à redistribuer aux établissements scolaires. D’où la question : où sont partis tous ces milliards récoltés et supposément redistribués ? Cette question a d’autant pleinement son sens que sur le terrain, les établissements qui en auront le plus reçu n’ont pas dépassé les 50% de leur dû, et nous sommes rendus pratiquement en fin d’année, puisque les examens certificatifs ont commencé. Qu’a-t-on fait ou qu’est-on en train de faire du pactole des établissements scolaires ? Il est impératif qu’une réponse soit donnée à cette question, d’autant que la plupart des établissements sont aujourd’hui surendettés auprès des APEE, des prestataires de service, et que la plupart de ces prestataires ne veulent entendre parler des établissements scolaires tant que ceux-ci ne les auront pas désintéressés.

L’autre grosse nouvelle de ce rapport, c’est l’intervention de la présidence de la république dans ce dossier : le Secrétaire Général de la présidence de la république a en effet, finalement, décidé de prendre ses responsabilités et a instruit le MINESEC et le MINFI d’ouvrir un compte dans une banque commerciale dans lequel les opérateurs de collecte de fonds devront reverser le fruit de ces collectes. Chaque établissement devra ouvrir ou rouvrir à son tour un compte auprès d’une banque commerciale pour participer au partage. Un pas dans la bonne direction, à deux observations près : il s’agit d’un long détour pour revenir au point de départ : cela valait-il réellement la peine ? C’est en même temps une centralisation incompréhensible de ressources à l’ère dite de l’accélération de la décentralisation. Nous ne sommes pas à une contradiction près.

Roger Kaffo Fokou, SG/SNAES

Célébration de la semaine mondiale de la monnaie dans l’Adamaoua et dans le Nord Cameroun, d’un coup d’essai à un coup de maître.

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Cette 8è édition de la Global Money Week s’est célébrée sur le thème « Apprendre, épargner, gagner ».

Il est important de rappeler qu’Aflatoun pose ses valises au Cameroun par le concours d’un partenariat avec le SNAES qui a choisi comme philosophie le syndicalisme de développement et qui trouve en la vision d’Aflatoun un atout pour améliorer la qualité de l’éducation au Cameroun et partant, la pertinence et l’efficacité du système éducatif camerounais.

article Célébration de la semaine mondiale de la monnaie dans le grand Nord

Aflatoun Cameroun pense que les enfants et les jeunes d’aujourd’hui devraient devenir des citoyens économiquement autonomes, capables de comprendre l’importance de l’épargne, dotés des compétences nécessaires pour être employés et créer leurs propres moyens de subsistance.

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Aflatoun Cameroun pense que les enfants et les jeunes d’aujourd’hui devraient devenir des citoyens économiquement autonomes, capables de comprendre l’importance de l’épargne, dotés des compétences nécessaires pour être employés et créer leurs propres moyens de subsistance.

 

Lutter contre la violence en milieu scolaire aujourd’hui : sortir de la dérèglementation et de l’impunité  pour retrouver les fondamentaux

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Par Roger KAFFO FOKOU, AP Français, SG/SNAES,
Membre Cellule anti-corruption MINESEC

Le vendredi 29 mars 2019, un élève du Lycée bilingue de Deido a poignardé à mort un de ses camarades de classe, suscitant une violente émotion au sein de l’opinion nationale. Et du coup, le phénomène de la montée de la violence en milieu scolaire a envahi les écrans et les Unes des journaux. Au cours de la traditionnelle rencontre pour l’évaluation à mi-parcours de l’année scolaire en cours tenue à Nkolbisson en janvier 2019, le Pr Nalova Lyonga, ministre des Enseignements Secondaires, avait déjà fait exposer sur ce thème, pour dire à quel point le sujet est devenu préoccupant. Mais il ne faut pas céder à la tentation d’en donner une vue simplificatrice. Lorsque l’on fait une chute, ce n’est pas l’endroit où l’on a atterri qui importe mais celui où l’on a glissé. Pour bien réussir cette cartographie-là, il faut bien comprendre en quoi consiste la violence d’une part, et quelles sont les spécificités du milieu scolaire idéal d’autre part. On verra alors, et du coup se dessineront les pistes de solution, que la violence en milieu scolaire est le résultat de la violation systématique de ce qui survit à une pratique de déréglementation acharnée qui touche à la fois l’éducation et les autres secteurs de la société.
I. Définition des termes
    A. Du viol à la violence : une relation de cause à effet
Viol :
– fait de transgresser, d’enfreindre, de manquer au respect d’une obligation. Ex : viol du secret professionnel, des feux de circulation, d’une loi, d’un règlement…
– Fait de pénétrer sans permission, sans droit dans un lieu interdit. Ex : violer un temple…
– Fait d’imposer des rapports sexuels à une personne non consentante.
Violenter :
– Obliger en employant la force
– Contraindre/forcer à poser un acte ou à s’abstenir de le faire
Violence :
Procédé matériel, psychique ou moral contraire à la douceur, à la conviction/persuasion, à la modération
Synthèse : la violence peut prendre deux formes principales :
– Sa première forme est violation, c’est-à-dire non-respect/refus de respect des règles, des lois, des us et coutumes, de la morale. On est en situation de transgression, d’effraction, d’infraction… Elle est alors violence contre les institutions, les communautés, les groupes organisés, mais aussi les individus. Ses moyens sont la ruse, la tricherie, la dissimulation, la fraude, les trafics en tous genres, la corruption, les passe-droits, les abus de position dominante ou de fonction, le chantage…
– Sa seconde forme est usage de la force physique pour résoudre un problème ou s’octroyer un avantage dû ou indu : bastonnade, bagarre, agression… Elle est alors essentiellement violence contre les individus, seul ou en bandes organisées.

    B. Le milieu scolaire : un espace en principe clos, fortement règlementé et discipliné par nature
Un milieu est un espace (géographique ou symbolique) doté de spécificités qui le distinguent de ce qui l’entoure. En tant que milieu, l’espace scolaire est en principe clos et ne s’ouvre que sous condition ; il est fortement règlementé, et est discipliné par nature, par la nature-même de ses activités.
       a. Le milieu scolaire, un espace clos :
– IL est inviolable par les forces de l’ordre, sauf cas de réquisition expresse du chef d’établissement, (Cf. La loi d’orientation de 1998, article 27)
– On n’y accède que sur autorisation :
• Les enseignants par décision/note d’affectation
• Les membres de l’administration par actes de nomination
• Les élèves par concours ou recrutement
• Les usagers par autorisation et dans des conditions restrictives : jours, heures, enregistrement, dépôt de pièces d’identification à la guérite…
– On n’en sort qu’en obéissant à certaines règles :
• Les heures de sortie sont connues
• Les sorties en dehors de celles-ci doivent être autorisées : billets de sortie…

       b. Le milieu scolaire, un espace fortement règlementé :
– Le temps et l’espace y sont rigoureusement règlementés : les secteurs, les classes, les heures d’interruption, les sorties momentanées des cours pour se mettre à l’aise, etc. Un individu qui y vadrouille doit en principe être vite repéré et interpellé
– Le travail y est rigoureusement organisé : emplois de temps, fiches de progression, chronogrammes d’activités, circulaires de diverses hiérarchies… Difficile donc d’y faire ce que l’on veut en dehors des règles
– L’évaluation du travail y obéit à une règlementation précise :
• échelle de notation et d’appréciation pour les élèves
• taux de couverture des enseignements et des programmes pour les enseignants
• notation administrative pour tous les personnels
– Les récompenses et les sanctions y obéissent à des textes :
• Règlement intérieur pour les élèves
• Statut de la fonction publique, statut particulier, lois et règlements pour les personnels et les usagers

       c. Le milieu scolaire : un espace discipliné par la nature de ses activités et des acteurs de celles-ci
– Ses activités de base sont des disciplines, c’est-à-dire des règles constantes de pensée et d’agir que l’on assimile pour se développer une rigueur intellectuelle, morale et pratique.
– Ses principaux acteurs sont soit des maîtres, soit des disciples :
• Maîtres, ils sont supposés avoir atteint un degré élevé de maîtrise/domination d’eux-mêmes et de la science pour imposer le respect et l’obéissance absolue aux disciples. Normalement, le maître ne se trompe pas et ses désirs sont des ordres.
• Disciples, ils respectent le maître, lui obéissent et aspirent à devenir comme lui, des maîtres eux-mêmes.

II. Violence en milieu scolaire : déréglementation, violation de la réglementation résiduelle, et montée en puissance de la violence
   1. Le milieu scolaire aujourd’hui : un espace en cours de déréglementation
– La remise en question du statut de l’enseignant : il n’est plus le maître, il doit se contenter d’être un guide, un simple facilitateur : pour cela, l’estrade doit disparaître, il n’est plus devant mais parmi les élèves ; il ne les enseigne plus, il les aide à construire eux-mêmes leurs propres savoirs et compétences
– L’implémentation d’une conception extensive des droits de l’homme à l’école : interdiction des punitions corporelles et progressivement de toutes formes de punition
– Evolution vers l’allègement puis l’interdiction de toutes formes d’évaluation chiffrée considérée comme exercice de violence symbolique ou psychologique
– Liberté de coiffure sous prétexte de particularismes religieux, puis bientôt peut-être de toilette et costume
– Autorisation de contourner les règles d’admission classiques en milieu scolaire : le concours tend à devenir l’exception, la nouvelle règle étant le recrutement sur dossier ou sans dossier
– Les enseignants avec titre (affectés par décision) sont de plus en plus concurrencés par des vacataires sans formation, statut ni salaire

     2. En milieu scolaire aujourd’hui, la violation impunie des règles est devenue un marché qui rapporte gros
         a. En milieu scolaire aujourd’hui, tout le monde est concerné par la violation des règles
– Les élèves par l’indiscipline : retards, absences, insolences, voies de fait sur leurs camarades et sur les personnels divers, corruption, consommation d’alcool et drogues, abus sexuels…
– Les enseignants : notes fantaisistes, punitions sans texte, souvent humiliantes, brutalités verbales et physiques, intimidations, harcèlements sexuels, retards, absences, insolences envers la hiérarchie, corruptions diverses…
– Personnels de surveillance : trafics de billets d’entrée et de sortie, des états de retard et d’absence, brutalités verbales et physiques, harcèlements sexuels, intimidations diverses…
– Les diverses hiérarchiques : trafics de recrutements, d’affectations, de nominations…
         b. En milieu scolaire aujourd’hui, violer les règles entraîne rarement une sanction et rapporte gros
– Aux élèves : ils achètent la liberté d’aller et de venir, de faire entrer ce qu’ils veulent (téléphones portables, alcool, drogues ou armes létales), de s’adonner au sexe, aux jeux de cartes, de faire disparaître le produit d’éventuels vols…
– Aux enseignants : trafics de notes, ventes forcées de polycopiés, sous-traitance de cours pour se livrer à des affaires plus lucratives ailleurs…
– Aux différentes hiérarchies : vente des places, des mutations, des nominations, des faveurs diverses…
          c. Le milieu scolaire : une véritable jungle aujourd’hui
– Il tend à devenir ouvert à tout, à tous et tout le temps :
• Les conditions pour devenir élève ou le rester n’existent plus : on y réussit même sans avoir besoin d’être un bon élève.
• N’importe qui peut y enseigner n’importe quoi : du coup l’enseignant y est rarement maître de quoi que ce soit, ni de qui que ce soit.
• N’importe qui peut y occuper n’importe quelle responsabilité : il suffit pour cela d’avoir le montant requis ou la connexion appropriée.
• Les élèves comme les usagers y vont et viennent à leur guise, à temps et à contretemps, et si un surveillant veut faire du zèle, c’est-à-dire au fond son travail, les textes limitent drastiquement ses moyens et son autorité, ou alors les élèves lui règlent son compte sans conséquence.

Conclusion
La violence en milieu scolaire est devenue un phénomène structurel : on ne l’expulsera donc pas par quelques mesurettes conjoncturelles et quelques sanctions circonstancielles, même si celles-ci font obligatoirement partie de l’arsenal. L’espace scolaire doit se règlementer à nouveau pour retrouver les caractéristique fondamentales d’un milieu scolaire : clôture de principe et ouverture conditionnelle soumise à des règles strictement respectées, espace discipliné où nul(le) n’entre ou ne reste s’il/si elle n’est un maître c’est-à-dire quelqu’un de discipliné qui inspire la discipline, ou un disciple, c’est-à-dire quelqu’un qui aspire, par son comportement et son travail, à devenir à son tour un maître. Quand ces conditions-là seront réunies, il ne sera plus nécessaire d’expulser la violence : elle s’en sera allée d’elle-même.

RETRO : Rentrée de 3ème trimestre 

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 Au Lycée de Dibombari : La sécurité d’abord

 Situé dans le département du Moungo et dans l’arrondissement de Dibombari, le Lycée de Dibombari, plus vieux établissement du coin a renoué ce 15 Avril 2019,  comme toutes les institutions du pays avec la reprise des classes dans un climat particulier, celui de l’insécurité qui gangrène la région du littoral.

Cette situation a été commentée dans les propos de M. NDEBIA Jean, Proviseur dudit lycée et de monsieur le Sous-préfet. Ils ont sensibilisé les élèves sur la mauvaise compagnie, la consommation des drogues et stupéfiants, les jeux de hasard, le port du téléphone portable et des armes blanches au sein du campus. La ponctualité, les flâneries et l’assiduité n’ont pas été en reste pour leur assurer  des résultats meilleurs en fin d’année.

Au cours des interventions, monsieur le Sous-préfet a, dans un esprit de dissuasion demandé à monsieur le Proviseur de lui faire parvenir la liste des élèves qui ont écopés des jours d’exclusion lors du dernier conseil de discipline (motif jeu de hasard) pour convocation, information et sensibilisation des parents de ces derniers sur leur comportement.

TJR

 carton plein au Lycée Bilingue de Dschang

Comme dans la plus part des établissements du pays, les élèves du Lycée Bilingue de Dschang ont renoué avec le chemin de l’école très tôt ce lundi 15 Avril 2019. C’est avec beaucoup de détermination que le Lycée Bilingue de Dschang a commencé ce 3ème et dernier trimestre de l’année scolaire 2018/2019. Cette détermination a été indiquée dans les propos de M. KAMELA, Proviseur dudit lycée. Il a exhorté les retardataires à se mettre rapidement au travail pour assurer à eux et au Lycée Bilingue de Dschang de bons résultats la fin d’année.

L’un des temps forts de cette cérémonie aura été la présentation de la meilleure judokate de la Fenasco league A. En effet, l’élève NGUETSE Miléna de la classe de 4ème Bilingue a valablement représenté le Lycée Bilingue de Dschang, et même la région de l’Ouest à ce rendez-vous du sport scolaire. Elle a glané deux (02) médailles en Or (une en jeu individuel et une autre en équipe) en Judo, et pour couronner le tout le trophée de Meilleure Judokate de la compétition lui a été décerné. Ceci est la preuve que le Lycée Bilingue de Dschang n’est pas prêt de sortir du panthéon des grands établissements du pays.

  fm (Feudjio moise)

LE ROLE DE DE L’INTELLECTUEL ET DE LA JEUNESSE EN SITUATION DE CRISE: CAS DU CAMEROUN

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À l’occasion d’une formation en Leadership le samedi 06 avril 2019 à la Fondation Friedrich Ebert, j’ai rencontré le Docteur Richard Makon, _PhD en droit, Leader d’opinion, Communicateur compétent, Auteur, Expert-Consultant en Leadership.

Il nous a accordé une interview magnifique.

Fokou Kodjo_

Bonjour Dr Richard Makon, merci de nous accorder cet échange sur quelques sujets qui nous tiennent à coeur concernant notre pays.
Vous êtes un leader et un INTELLECTUEL dont les opinions sont désormais scrutées, attendus du fait de la rigueur de vos analyses et de la justesse de vos points de vue
Le Cameroun est aujourd’hui traversé par différents intégrismes notamment religieux, communautaristes, tribalistes et même une crise de confiance d’une partie du peuple face à l’ordre gouvernant; devant une telle situation, quelle doit être l’attitude de l’INTELLECTUEL?

Merci pour cette question mon très cher. Eh bien, En cas de crise comme c’est le cas dans notre pays aujourd’hui, le rôle de l’intellectuel est essentiel. Celui-ci doit être porteur de lumière car il est porteur de connaissances et les connaissances sont synonymes de lumière.
Comme dans  “l’Odyssée d’Icare”, ici je fais référence à la mythologie grecque,  l’INTELLECTUEL  doit sans cesse  s’élever vers le soleil afin d’illuminer le monde de sa science, une science qui est juste et vise le bien de tous.
En bref, l’intellectuel dans les circonstances de crises, ne peut transmettre que la lumière, il doit proposer des solutions, dire la vérité au pouvoir, à l’opposition et aux autres acteurs sur la scène ; l’intellectuel doit déconstruire et non détruire. Il doit faire une analyse critique des faits et de cette analyse doit jaillir la *lumière qui est l’expression de la vertu.  L’INTELLECTUEL est donc celui-là qui défend les plus faibles face aux puissants; dans notre contexte l’INTELLECTUEL doit constituer un refuge pour les faibles. Son MAITRE-MOT DOIT ETRE LA SCIENCE ET SON SUPPORT LA VÉRITÉ.

Et le rôle de la jeunesse en situation de crise?

Dans les situations de crise, le rôle de la jeunesse doit être décisif. Selon  Mve Ondo ” Chaque jeunesse est une nouvelle génération “_ et aucune jeunesse ne doit être condamnée pour les fautes de ses parents.  Frantz Fanon le disait  ” chaque génération doit dans une relative opacité, découvrir sa mission, l’accomplir ou la trahir” ceci dit, la mission actuelle de la jeunesse camerounaise est lourde de sens: CONSTRUIRE L’UNITÉ DU PEUPLE ET DE NOTRE SOCIÉTÉ AU DELÀ DE TOUS LES PARTICULARISMES.

Voilà donc décliné l’impérieux devoir qui est celui de la jeunesse aujourd’hui, c’est d’abord elle qui est victime des enrôlements dans les groupes armés, c’est encore elle qui combat dans l’armée régulière, c’est toujours elle qui souffre le plus des conséquences des différents maux de notre société./br
Les parents ont lamentablement échoué, il revient donc à la jeunesse de construire des synergies interpartisanes et transpartisanes pour construire cette NATION. Les jeunes ne seront pas excusés s’ils ne réussissent à cette mission. Voilà le défi que doit relever la jeunesse camerounaise d’aujourd’hui mais seulement, on doit se poser une question essentielle actuellement,  est-ce que cette jeunesse est en CAPACITÉ de relever ce défi? bien évidemment non à l’état actuel, il est donc impératif de  capaciter notre jeunesse,  elle doit être formée au  LEADERSHIP, aux principes révolutionnaires et au sens du sacrifice commun.
Dans un contexte extraordinaire, notre jeunesse doit cesser d’être une jeunesse ordinaire pour constituer une communauté de changement, pour cela il faut lui donner les outils de la revendication, les outils de la révolution et pour cela, elle doit travailler afin d’être en mesure d’avoir des dispositions pour.

Docteur, quelles sont les grilles de lecture qui peuvent permettre au commun des Camerounais de comprendre ce qui est aujourd’hui appelée la crise anglophone au Cameroun ?

La crise anglophone est premièrement, une crise de Leadership, deuxièmement, une crise de la gouvernance politique, et troisièmement, une crise historico-identitaire.
Parlant de la crise de leadership, il faut remarquer qu’ici des leaders ne sont pas nés pour fédérer les populations vers un objectif commun de vivre ensemble.  L’ordre gouvernant, les partis politiques, les associations n’ont pas réussi à dépasser leurs oppositions, leurs divergences pour comprendre l’intérêt supérieur de la Nation;
Tout le monde demeure dans le sectarisme, l’individualisme, ce qui ne peut nullement faciliter la construction d’une Nation.

La crise anglophone traduit également le déficit de l’ordre gouvernant actuel.  Il n’a pas su construire le consensus et le compromis politiques où tout le monde doit désormais faire des concessions.
Enfin, la crise anglophone est une crise historico-identitaire dans la mesure où notre parcours historique en tant que Nation n’a pas été pacifié, la mémoire collective n’a pas été constituée. Les Bassa continuent de penser le Cameroun en tant que Bassa, les Beti, les Ntumu, les Peuls où les Bamiléké ne le pensent pas différemment. Il n’y a donc pas une communauté de vie, ni de destin et cela fait en sorte que l’identité camerounaise soit fragmentée. Ainsi, nous devons passer de  l’ipséité à l’altérité; l’ipséité étant ce que je suis, individuel, distinct des autres; l’altérité, c’est ce que je suis par rapport aux autres. C’est donc cette attitude à intégrer l’autre dans son projet qui permet de construire une identité commune.
Chaque communauté camerounaise fonctionne comme si elle n’avait ni de  liens, ni de liants avec les autres. Chacune d’elle jusqu’ici, est restée de son côté. Il faut donc construire un en commun  qui permet de bâtir une mémoire communautaire, une identité nationale.

Merci Dr pour cette belle leçon sur la construction du vivre-ensemble au Cameroun. Mais seulement, la crise anglophone qui vous a donné l’occasion de nous faire cette leçon, comment on en sort actuellement ?

Dialogue; Consensus; Compromis.
La paix ne peut arriver que si l’on se parle, que si l’on se comprend.
Toute crise ne s’achève que là où elle n’aurait jamais dû commencer, c’est-à-dire  autour d’une table. C’est une vérité historique. Prenons le cas des guerres mondiales ou même plus proche de nous, le cas du conflit de Bakassi, malgré le verdict de la Cour Internationale Justice, nous avons eu Greentree.

MERCI Dr pour votre disponibilité

 

Interview sur le Forum National de l’Education

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