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mercredi, décembre 4, 2024
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LES RÉFORMES EN COURS AU MINESEC : beaucoup d’ambition mais pour les enseignants, rien… que des sanctions !

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En ce moment, le MINESEC est engagé dans un train de réformes dont l’objectif affirmé est la professionnalisation à terme des enseignements et des enseignés. On peut distinguer parmi les wagons de ce train la réforme des programmes qui touche le second cycle cette année, la réforme des méthodes avec l’accent mis sur les approches par compétences, la réforme du manuel scolaire avec l’entrée en vigueur et du livre unique et du manuel unique, la digitalisation du recouvrement des frais exigibles et des contributions des candidats aux divers examens certificatifs, la réformes des filières dans le second cycle du secondaire, pour ne s’en tenir qu’aux réformes les plus saillantes. Nous n’allons pas évoquer la réforme de la gestion du personnel avec l’introduction et le financement à hauteur de 100 millions de francs CFA de la régionalisation des conseils de discipline en vue de sanctionner les enseignants, une option pour une répression musclée dirigée vers un corps dont les problèmes posés depuis des lustres ne rencontrent ordinairement que de sourdes oreilles.
Sur la procédure desdites réformes, il y a de bonnes et de mauvaises choses. Du côté des bonnes, on peut citer l’encadrement du processus par des enseignants du supérieur chevronnés, notamment des enseignants des Ecoles Normales Supérieures. Ceci a permis de donner une certaine hauteur de vue à celles-ci. C’est sans doute l’apport de Madame la Ministre et de Mme L’IGE, dont les profils d’universitaires ont ici abouti à cette conséquence positive. Du côté du déplorable, on peut citer le refus d’impliquer les syndicats, et qui traduit une volonté de repli et d’enfermement de l’administration sur elle-même. C’est un indice d’arrogance et d’opacité : l’administration du MINESEC a le sentiment qu’elle sait tout, et que personne ne peut rien apprendre à ses experts sur le sujet comme sur bien d’autres. Cette défiance du MINESEC à l’égard des syndicats a énormément nui à la défense des droits des enseignants du secondaire et fait qu’aujourd’hui ceux-ci restent les plus grandes victimes de la crise de l’éducation au Cameroun.
Parlant de l’efficacité vérifiée ou potentielle des réformes en cours, plusieurs cas de figures se présentent. L’APC entre au second cycle avec de nouveaux programmes, mais enseignants comme parents, personne ne sait si au bout de quatre années, cette méthode a été évaluée et quels ont été le cas échéant les résultats de cette évaluation. L’APC est une nouveauté au Cameroun, mais il ne faut pas oublier qu’elle est très ancienne ailleurs, et fait partie des conséquences de mai 68 en France et dans le monde. Fortement débattu en France, elle ne semble susciter aucun débat d’envergure au Cameroun. Son ambition fondamentale de s’attaquer aux savoirs en leur substituant les savoir-faire, de transformer les enseignants en simples facilitateurs, eux qui étaient des passeurs de cultures, cadre avec une vision marchande de l’éducation qui recycle subtilement les théories tayloriste et behaviouristes du début du XXe siècle, derrière lesquelles il y avait la volonté de diviser le travail. Ce choix est-il conforme à notre choix de société et savons-nous quel est notre choix de société ? Ne s’agit-il pas d’une fuite en avant ? Nul n’ignore que quatre après l’introduction de l’APC, les enseignants n’ont toujours pas bénéficié d’un recyclage sérieux leur permettant d’apprivoiser les concepts ni la pratique de cette méthode. Il n’est même pas évident que ce soit le cas pour l’inspection pédagogique. On le voit bien, même si cette réforme était bonne, – pourquoi pas ? – comment le saurait-on quand ceux sur qui repose son application ont un mal fou à savoir en quoi elle consiste ?
Sur la réforme du manuel scolaire, il y avait une forte demande en raison des scandales qui ont émaillé ces dernières années le travail du Conseil national d’agrément des manuels scolaires et du matériel didactique (CNAMSMD). Mais on confond souvent le livre unique avec le manuel unique. Le livre unique est indiscutablement une bonne chose dans notre contexte de paupérisation extrême. On ne saurait demander aujourd’hui à un parent d’avoir en français six ouvrages pour la lecture méthodique, la lecture suivie, la grammaire, la rédaction, l’orthographe, la conjugaison, sans oublier le dictionnaire. Le manuel unique touche un autre aspect, qui a consisté ces dernières années à mettre en concurrence dans les mêmes niveaux 6 à 7 livres par matière, au choix des établissements scolaires. Outre que cela permettait au CNAMSMD de transférer le travail de sélection pour lequel il était payé – plutôt mal que bien il faut le dire – aux conseils d’enseignement des établissements scolaires, cette manière de faire ouvrait grande la porte de la corruption à tous les échelons de la sélection du manuel et ne rendait au final service ni à l’enseignant, ni à l’élève, ni à l’éditeur, ni même au libraire. En faisant cesser ce scandale, on a ouvert la possibilité de faire un chemin vers le progrès, à condition que la politique du livre ne vienne pas doucher les espoirs ainsi nés. Pourtant, il faut le dire, passer d’un extrême à un autre, de 6 ou 7 manuels à un seul revient à promouvoir la pensée unique, puis à la longue l’impuissance de penser. Sous prétexte de lutter contre la corruption, on ne saurait imposer à l’école des manuels uniques comme autant d’évangiles, et c’est finalement un aveu d’échec dans la lutte contre la corruption puisque la toute puissance de celle-ci aboutit à faire prendre des décisions d’une pertinence discutable pour l’intérêt supérieur du pays. Toutefois, sans une bonne politique du livre en général, le problème du manuel scolaire se posera toujours au Cameroun. Sa disponibilité tardive cette année trahit la programmation inappropriée des travaux du Conseil qui aboutit à sortir les listes en mai alors que le pays ne dispose pas d’infrastructures de production à la hauteur du défi que représente l’option du manuel unique. Est-ce que la sélection des ouvrages a tenu compte de la surface financière des éditeurs concernés ? Il ne faut pas oublier que ces derniers doivent aller produire en Inde ou en Chine, faire transporter par bateau, faire dédouaner à l’arrivée, acheminer dans tous les coins du pays : il faut pour cela disposer d’un temps suffisant – au moins 6 mois – et de ressources financières suffisantes.
La digitalisation des paiements des frais exigibles des élèves et candidats aux examens officiels est une procédure de facilitation en ce qu’elle multiplie les guichets de paiement et les rapproche des usagers. Désormais, chaque parent, chaque élève peut trouver un guichet de proximité pour s’acquitter de ses frais. L’entrée dans le digital est donc une très bonne chose, qui en plus ouvrira la porte à la transparence. Les parcours des élèves, la carte scolaire réelle pourront désormais être suivis et de cette façon, des trafics de tous ordres évités. Il y a là une dimension pédagogique indirecte qui est indéniable. Mais la gestion du processus pourrait, si elle n’est pas rigoureuse, en faire affaiblir la portée. Déjà il n’est inexplicable que l’on ait attendu le dernier moment pour en expliquer le fonctionnement aux principaux concernés, les élèves et parents. La couverte internet du territoire étant loin d’être parfaite – le réseau électrique la limite forcément – quel est le plan B et y en a-t-il un ?
Une des plus emblématiques réformes de cette rentrée et qui est susceptible de marquer positivement ou négativement le passage de Mme Nalova au MINESEC concerne les filières. De nouvelles séries entrent en scène : sciences humaines et arts du cinéma, avec de nouvelles disciplines. Une nouvelle distribution des disciplines intervient également : la philosophie entre en seconde, mais pas en C et D où elle ne commence qu’en première ; l’histoire disparaît en série D et ne figure pas en TI, clignote en C puisque qu’enjambe allègrement la première. La situation est moins chaotique pour la géographie. Choix idéologique ? Il semble difficile de comprendre pourquoi les réformateurs des programmes ont pensé que certains Camerounais pouvaient ne pas avoir besoin de connaître l’histoire. De manière plus globale, cette réforme des filières semble faire fi de la loi d’orientation de l’éducation de 1998 qui réduit le second cycle du secondaire francophone à deux ans, entre autres. Cette non prise en compte était déjà évidente dans les programmes du premier cycle où la réduction des quotas horaires dans certaines disciplines ne prend plus en compte le fait que celles-ci s’ouvraient sur des filières à part entières après la classe de 3e.
Il reste une grande réforme absente de cet impressionnant catalogue : la réforme des conditions de travail et de vie des enseignants. Il n’y a pas d’éducation de qualité sans enseignants de qualité. Et la qualité des enseignants dépend de leurs conditions de formation, de travail et de vie. Mais qui s’en soucie ? Depuis des années, la prime des Animateurs pédagogique n’est plus payée : on ministère, on parle d’un insoluble problème de procédure. Mais chacune et chacun des dames et messieurs touche ses propres primes. Tant mieux pour eux et tant pis pour les autres ? La gestion quotidienne des dossiers des enseignants, des mutations, a replongé dans la plus virulente des corruptions. Le regroupement familial a laissé voir cette année de véritables curiosités qui ne s’expliquent pas logiquement. Le personnel d’appoint travaille dans des conditions particulièrement indécentes, et j’en passe. Il n’y a rien à donner aux enseignants, mais il y aura les moyens nécessaires pour les sanctionner… Drôle de pédagogie pour le ministère des enseignements secondaires !

La Redaction.

MINTSS : Les grands dossiers de l’éducation sur la table du CCSDS

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Le Ministre du Travail et de la Sécurité Sociale, M. Grégoire OWONA, a présidé le mardi 26 juin 2018, à partir de 10 heures, dans la salle de Conférences du Ministère du Travail et de la Sécurité Sociale, la 17ème session ordinaire du Comité de Concertation et de Suivi du Dialogue Social.

Y  prenaient  part, les membres statutaires ainsi que les invités dont les noms et qualités figurent sur la liste de présence jointe en annexe.

Dans son allocution de circonstance, Le MINTSS a entre autres  dénoncé la tenue de certaines réunions secrètes par les syndicats des enseignants en vue de l’organisation de grosses grèves à Douala et Yaoundé en particulier. De ce fait, il a engagé les représentants syndicaux à rappeler à tous que la table du dialogue est d’ouverte, que la recherche des solutions est permanente, que le Gouvernement reste à leur écoute et que des solutions concertées peuvent être trouvées et mises en œuvre.

Le représentant du SNAES, a fait remarquer que la préoccupation sur l’immatriculation à la CNPS des personnels d’appoint des établissements d’enseignement préscolaire, primaire et secondaire public n’a pas été pris en compte dans le rendu du suivi des recommandations. Le Ministre, Président du Comité lui a demandé de se rapprocher du Secrétariat technique pour trouver une solution dans les brefs délais.

Il a par ailleurs émis le vœu que le Ministère de l’Emploi et de la Formation Professionnelle soit associé à la réflexion sur le problème de l’immatriculation de ces personnels des établissements d’enseignement préscolaire, primaire et secondaire public à la CNPS ou à la prise en compte à leur profit de mesures statutaires compatibles avec les lois et règlements.

Le représentant de la CSAC pour sa part pense que le Secrétariat Technique et les syndicats ont fait ce qui était attendu d’eux. Seulement il s’est interrogé sur le caractère non contraignant de la négociation et de son incidence sur la suite des travaux.

Réagissant aux différentes observations, le Président a fait savoir aux partenaires sociaux que l’on n’est pas encore au stade du refus de négocier de la part des promoteurs des établissements privés, qu’il faut continuer la démarche engagée. Il a par ailleurs demandé au Secrétariat technique d’intensifier le suivi des recommandations pour l’aboutissement souhaité.

Concernant la question de la tenue de réunions secrètes par les syndicats d’enseignants, le représentant du SNAES est pour sa part surpris de l’utilisation du terme secret. Car il soutient que la grève est un mode d’expression des syndicats reconnu par les conventions internationales. En plus, il pense que le champ syndical est assez vaste et n’est pas homogène. Depuis une grande partie de syndicats travaillent en partenariat étroit avec le gouvernement. Si l’extrême-droite ou l’extrême-gauche prend le pas sur les centristes, c’est de la faute ou la responsabilité du gouvernement qui tarde à implémenter les solutions envisagées consensuellement. Il faut des moyens pour rendre les centristes plus audibles.

Les représentants du SNAES et de la CSP ont aussi évoqué le dossier de la tenue du Forum national de l’éducation en soulignant que le comité technique d’organisation a achevé la confection des dossiers préparatifs et que le lancement des travaux du forum se heurte à la contrainte budgétaire comme bocage du processus. Sur la question, le Président a rappelé qu’il est ouvert à toute initiative devant  aboutir à l’organisation de cet évènement.

La Rédaction

 

Souvenir : « Cri au cœur et au cœur du cri »

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Enseignantes, enseignants, chevaliers de la craie, en vos rangs et grades… Qu’attendez – vous ? Rompez vos chaines d’esclaves et affiliez-vous aux différents syndicats de la FESER. La FESER est à vous et vous êtes à elle. Combien de temps faudra-t-il encore attendre ? Le train de l’histoire ne pardonne pas. Réveillez-vous. A la retraite il ne vous restera même pas les yeux pour pleurer. Encore faudra-t-il atteindre les « fameux 60 ans » ? Défendons les droits et les devoirs des enseignants. Revendiquons de meilleurs conditions de vie et de travail pour les enseignants et les enseignés. Redorons nos blasons. Que diront nos enfants ? Que leur répondrons-nous ? Brisons nos chaines et partons. Seul je ne peux rien, ensemble nous pouvons. Sortons de notre torpeur. Rien ne nous sera donné. Cessons de confondre l’agneau, la panthère et le berger ; l’employeur et l’employé. Leurs relations sont conflictuelles à juste titre. Nous serons dévorés l’un après l’autre. Aplanissons le chemin. Les palmes académiques sont là. Réconfortons-nous afin de gagner d’autres batailles pour la sauvegarde de nos intérêts et ceux des écoliers. Sauvons la société camerounaise de tous ses maux par une éducation gratuite de qualité. Nous ne pouvons le faire qu’ensemble, adhérons à l’un des mouvements syndicaux de l’IE. Réunissons-nous régulièrement. Décidons ensemble des doléances à soumettre à notre employeur lors des négociations. Plaçons les intérêts collectifs au-dessus des intérêts individuels. Nul ne saurait être heureux seul au milieu d’un océan de miséreux. Sommes-nous « au bout du tunnel ou dans le tunnel du bout » ? Nul ne le sait. Le savez-vous ? Les syndicats nous ont aidés ; ils le font et le feront. Cessons de nous égarer du chemin qui nous est tracé. Le combat de la vie est-il nécessairement la vie d’un combat ?

Source : Bulletin d’information de la FESER N°007 de Mai – Aout 2015 par Emmanuel KOUANANG

OBC : Que se passe-t-il avec les délibérations du Bacc 2018 ?

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Selon des informations glanées sur le terrain, les délibérations des baccalauréats 2018 seraient dans une situation chaotique en raison de procès-verbaux mal élaborés et par conséquent truffés d’erreurs. Certains présidents de jurys arrivés sur le terrain seraient revenus précipitamment à la centrale en attendant qu’une solution soit trouvée à ce qui apparaîtrait comme un cafouillage total. Pour un organe qui peut être considéré comme mûr dans la gestion des examens, de tels manquements, s’ils s’avéraient, susciteraient de véritables interrogations. Sabotage ? Incompétence de responsables ? Combien de temps cela va-t-il retarder la proclamation des résultats des Bacc 2018 ? Nous prendrons de plus amples informations avant de revenir à nos lecteurs.

La Rédaction

Affaire CETIC de Kouoptamo: Quel HAPPY end!!

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Tous les arriérés de primes et salaires ont été payés à ce jour aux ayant-droits par le Directeur du dudit établissement.
Rappelons que le directeur avait fait main basse sur la caisse et refusait de payer les salaires des enseignants. Voir article CETIC de Foumbot : le directeur fait main basse sur la caisse et échappe de peu à la prison
Il faut ici reconnaître l’engagement du sous-préfet de cet arrondissement et du délégué départemental qui ont tenu à ce que justice soit faite.
Il faut aussi louer ces enseignants qui jusqu’à la dernière minute ont refusé d’adhérer à l’idée selon laquelle le salaire n’est qu’un cadeau du “patron” à l’endroit de l’ouvrier, raison pour laquelle ils l’ont revendiqué jusqu’à la dernière minute.

Par Fokou Kodjo

DISCOURS DES SYNDICATS au JME 2017: MENOUA

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DISCOURS DES SYNDICATS A L’OCCASION DE LA 24èmeJOURNEE MONDIALE DES ENSEIGNANT(E)S

Monsieur le Préfet du département de la Menoua,
Monsieur le Sous-préfet de l’arrondissement de Dschang,
Monsieur le Maire de la commune de Dschang,
Mesdames et Messieurs les Autorités politiques, religieuses et traditionnelles,
Messieurs les Délégués Départementaux chargés de l’encadrement des jeunes,
Camarade Secrétaires Généraux des syndicats ici représentés,
Mesdames et Messieurs les Chefs d’Etablissements,
Chers enseignant(e)s,
Camarades syndicalistes,
Chers invités,

Le 5 octobre, comme chaque année depuis 1994, la Journée mondiale des enseignants commémore l’anniversaire de la signature de la Recommandation OIT/UNESCO concernant la condition du personnel enseignant (1966) dont le 50ème anniversaire a été célébré l’an dernier, et la Recommandation de l’UNESCO concernant la condition du personnel enseignant de l’enseignement supérieur (1997) dont cette année marque le 20ème anniversaire. Ces deux recommandations définissent des normes internationales applicables à la profession enseignante et la Journée mondiale des enseignants est l’occasion de réfléchir aux moyens de s’attaquer aux défis qui subsistent dans leur mise en œuvre. Les gouvernements sont interpelés sur le respect de leurs engagements et les enseignants appelés à s’engager encore plus pour la promotion de la profession enseignante.

C’est donc pour célébrer l’édition 2017 de cet anniversaire, que j’ai l’honneur de prendre la parole devant vous, au nom de tous les syndicats d’enseignant représentés dans la Menoua, pour prêcher l’évangile de l’enseignant. Je voudrais aussi par la même occasion vous adresser notre salut syndical et vous exprimer notre profonde considération.

Mesdames et messieurs,

l’IE, l’OIT, l’UNESCO, l’UNICEF et le PNUD ont choisi pour thème cette année 2017 : « Enseigner en liberté, autonomiser les enseignants ». En effet, la liberté fait partie de l’essence de la profession enseignante et Vincent Peillon, alors ministre français de l’éducation nationale déclarait :

« Enseigner n’est pas un métier d’exécution. La liberté pédagogique est absolument essentielle pour les enseignants. ».

La recommandation de 1966 précise, dans la section VIII, paragraphe 61 que:

« Dans l’exercice de ses fonctions, le corps enseignant devrait jouir des franchises universitaires. Les enseignants étant particulièrement qualifiés pour juger des auxiliaires et des méthodes d’enseignement les mieux adaptés à leurs élèves, ce sont eux qui devraient jouer le rôle essentiel dans le choix et la mise au point du matériel d’enseignement, le choix des manuels et l’application des méthodes pédagogiques, dans le cadre des programmes approuvés et avec le concours des autorités scolaires. ».

La loi d’orientation de l’éducation au Cameroun enfonce le clou dans son article 38 en disposant que :

« L’enseignant jouit, dans le cadre des franchises académiques et dans l’exercice de ses fonctions, d’une entière liberté de pensée et d’expression, dans le strict respect de la liberté de conscience et d’opinion des élèves. »

Nous pouvons donc dire sans risque de nous tromper que l’enseignant enseigne la liberté. En cela, peut-il enseigner la liberté sans être libre ? Sans être un modèle de liberté ? Assurément non ! Ainsi, l’école, lieu par excellence de l’expression de cette liberté doit être préservée des incursions des forces politiques, religieuses, économiques… , éloignée de quelques formes de pressions que ce soit !

 

But freedom goes hand in hand with responsibility and this responsibility can only be fully assured if teachers are empowered and valued. Jean-Pierre CHEVENEMENT, former French Minister for Education,said:

« It can not be said enough that the future of a country depends on the quality of its teachers … a country that devalues its teachers is committing
suicide. »

Hence, putting teachers out of material constraints through fair remuneration and decent working conditions, raising them above the chains of dogmatism and extremism through quality initial and continuous intellectual, scientific and pedagogic training, appear as a vital necessity for human societies.

Malheureusement, un rapide tour d’horizon nous offre le triste spectacle d’une école camerounaise aux antipodes de la liberté. Nous vivons une époque sombre où notre école est en proie à la violence.

En effet, les enseignants camerounais portent le deuil. Deuil de l’assassinat brutal du Proviseur Charles ETOUNDI du Lycée Bilingue Sultan Ibrahim NJOYA de Foumban, tombé sur le champ de la tribalisation des nominations aux postes de responsabilité dans l’éducation. Nous voudrions ici lui rendre un vibrant hommage et condamner avec la dernière énergie cet acte barbare posé par des individus qui veulent porter atteinte au vivre
ensemble si cher au peuple camerounais. Nous crions aussi avec la même énergie haro sur ses responsables tapis dans les ministères et qui ont fait de l’origine ethnique le seul critère de nomination renvoyant aux calendes grecques la méritocratie et le profil de carrière.

Cette triste actualité n’est cependant que l’arbre qui cache la forêt des entraves de l’éducation au Cameroun. Il n’est pas excessif de le dire mais :

L’école camerounaise est prise en otage ces derniers mois par des politiciens qui l’utilisent comme monnaie d’échange pour assouvir leurs ambitions parfois questionnables ;
L’école camerounaise est prise en otage par l’indigence et la pénurie qui privent nos établissements d’infrastructures dignes de ce nom, qui transforment nos écoles en lieux exsangues où le maximum que l’on peut attendre est le paquet minimum, qui abandonnent nos établissements scolaires aux maîtres des parents et aux vacataires, esclaves des temps modernes ;
L’école camerounaise est prise en otage par une machine administrative et bureaucratique pléthorique et vorace qui pousse les jeunes enseignants à faire des sit-in pour être pris en solde, qui entretient le floue et transforme en comptoirs commercial la gestion des carrières ;
L’école camerounaise est prise en otage par les forces du marché qui ont fait main basse sur l’outil clef de l’éducation qu’est le manuel scolaire en lui assignant désormais comme seul objectif le lucre ;
L’école camerounaise est prise en otage par les fondateurs d’établissements privés laïcs et confessionnel qui freinent des quatre fers la signature de la convention collective de l’enseignement privé, jetant ainsi en pâture les enseignants du secteur privé en raison de contrats précaires, de bas salaires, et de protection sociale inexistante,
L’école camerounaise est prise en otage par la Présidence de la République qui est devenu le cimetière de tous les textes issus des négociations entre les syndicats d’enseignants et le Gouvernement (rééchelonnement indiciaire, intégration des enseignants d’EPS dans le statut particulier des fonctionnaires du corps de l’éducation nationale, revalorisation de la prime de documentation et de recherche)

Ladies and gentlemen,
Our country has the peculiarity to have an educational system which is divided in two subsystems each one having its own specificities. We think that this is a treasure that needs to be well exploited. For this to be profitable to us, these two subsystems need to offer equal chances of success to the cameroonian youth. This is the occasion for us to deplore the absence of a truely anglophone technical education which penalises the products of the anglophone subsystem in the entire country, by submitting them to a low-quality technical education. Added to this, this subsystem has recently faced the degradation of the teaching language quality due to teachers who were posted not because of their mastery of english language but because of other reasons best known to those who are in charge of
postings. How do we then understand that, in violation of article 15(2) of the orientation law of 1998, typically francophone diplomas continue to be awarded to candidates who went through the anglophone subsystem namely technical CAP, Probatoire, baccalaureat ?

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Définitivement, l’éducation au Cameroun est un grand malade sur lequel il faut d’urgence se pencher. La nécessité de la tenue effective du forum national de l’éducation promis depuis bientôt 5 ans se fait de plus en
plus sentir et il est temps de saisir cette opportunité historique qui s’offre à nous en exigeant la tenue de ce forum maintenant.

En attendant, nous profitons de cette occasion pour saluer à juste titre la grande avancée consentie récemment par les pouvoirs publics qui ont engagé le processus de l’intégration des professeurs contractuels de l’enseignement secondaires et de la première vague des IC. C’est une injustice longtemps décriée par les syndicats qui a ainsi commencé à être corrigée et nous souhaitons que ce processus soit rendu automatique pour les autres vagues des IC. Pour le reste, comme l’année dernière, les syndicats d’enseignant continuent d’exiger :

Que les textes achevés et transmis au Président de la République soient signés ;
Que le processus de mise en œuvre de la convention collective de l’enseignement privé soit mené à son terme ;
Que le forum sur l’éducation soit organisé pour remettre de l’ordre dans notre système éducatif.
Quant à nous enseignant, allons-nous continuer à attendre dans l’indolence et la torpeur que tous les obstacles soient levés sur notre chemin ? Allons-nous continué à avoir peur ? Jusqu’à quand allons continuer à faire montre de lâcheté ? Chers collègues, il n’y a aucune fierté dans le défaitisme et l’attentisme. Sachons-nous montrer dignes de mériter le respect et la considération que la société nous doit.

Mobilisons-nous pour défendre notre liberté !

Levons-nous pour défendre notre profession !

Mobilisons-nous pour sauver l’éducation !

Syndiquons-nous massivement !

Vive la Journée Mondiale des enseignants !

Vive le Cameroun !
Je vous remercie de votre aimable attention.

SYNTESPIC SNIEB SECA SNAES

174 organisations de la société civile à travers le monde appellent les investisseurs de la chaine d’école américaine Bridge International Academies à cesser leur soutien

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(Nairobi, Kampala, Monrovia, Johannesburg, 1er Août 2017) 174 organisations de la société civile du monde entier publient aujourd’hui une déclaration appelant les investisseurs de Bridge International Academies à cesser leur soutien à la plus grande entreprise d’écoles privées à dimension commerciale opérant dans les pays en voie de développement et soutenue par des donateurs et investisseurs internationaux.

Cette déclaration, publiée deux ans après un précédent appel similaire, a été signée par une large diversité d’organisations présentes dans 50 pays, incluant des ONG de défense des droits de l’homme, des organisations de développement, des organisations communautaires, des organisations confessionnelles, et des syndicats, démontrant l’échelle des inquiétudes sur Bridge.

La déclaration, qui recense des éléments de preuves variés et des recherches publiées au cours des deux dernières années, soulève de sérieuses préoccupations concernant la transparence de Bridge, ses relations avec les gouvernements, les conditions de travail de son personnel pédagogique et la question de la violation des normes éducatives. Elle met en évidence les cas de l’Ouganda et du Kenya où Bridge a exploité illégalement des écoles et n’a pas respecté les normes nationales d’éducation. Dans les deux pays, les autorités ont ordonné Bridge de fermer leurs écoles.

« La qualité des écoles Bridge n’a jamais été évaluée de manière indépendante. Dans tous les cas, tout gain allégué concernant les résultats d’apprentissage ne pourrait jamais justifier les pratiques choquantes qui sont rapportées dans cette déclaration. Comment justifier, par exemple, l’emploi d’enseignants non diplômés et non enregistrés, sachant qu’ils perçoivent des salaires proches du seuil de pauvreté pour plus de 60 heures de travail par semaine ? » questionne Linda Oduo-Noah du Centre de l’Afrique de l’Est pour les droits de l’homme au Kenya.

La déclaration souligne que Bridge n’est pas parvenu à atteindre les plus défavorisés, qu’ils prétendent pourtant viser, en raison des coûts de scolarité élevés qui impactent négativement les familles qui envoient leurs enfants dans ces écoles. Une étude a révélé que 69 à 83 % des parents avaient du mal à payer le loyer, à se procurer de la nourriture ou à accéder à des soins de santé à cause des frais de scolarité de Bridge.

« Au lieu des 6 US dollars par mois targué par la société, les frais totaux sont plus proches de 20 US dollars par mois. Non seulement ces coûts sont prohibitifs pour une grande partie de la population des pays dans lesquels Bridge opère, mais leurs frais annoncés sont trompeurs », souligne Salima Namusobya de l’Initiative for Social and Economic Right en Ouganda.

Le document souligne également la résistance de Bridge à tout examen public et ses tentatives pour limiter la transparence, s’appuyant sur une lettre récente du Comité du développement international du Parlement britannique au secrétaire d’État qui soulevait aussi cette question.

« Nous avons vu comment, au Liberia, Bridge, qui a un accord de partenariat public-privé avec l’État, a opéré dans le plus grand secret, contestant les règles de passation des marchés publics. Cela confirme la tendance pour d’autres pays, dans lesquels Bridge a été impliqué dans l’arrestation de professeurs indépendants, la réduction au silence des syndicats, la résistance à l’évaluation et plus encore. Il s’agit d’une société d’éducation mondiale enveloppée dans le secret et la dissimulation et c’est extrêmement inquiétant », s’alarme Anderson Miamen de la Coalition du Libéria pour la transparence et la responsabilisation dans l’éducation.

Les organisations signataires de la déclaration appellent donc les investisseurs et les donateurs à s’acquitter pleinement de leurs obligations de diligence et à cesser leur soutien à Bridge. Par ailleurs, les organisations énoncent un certain nombre de recommandations en respect des lois et normes nationales, de la transparence mais aussi de la responsabilisation, du traitement de la société civile et de la redirection des fonds vers des programmes favorisant l’équité dans le domaine de l’éducation.

« Il est important de reconnaître que la plupart des investisseurs cherchent vraiment à faire une différence dans la vie des enfants vivant dans la pauvreté. Nous partageons ces préoccupations et reconnaissons la nécessité d’améliorer considérablement l’éducation. Cependant, il existe maintenant des preuves significatives que l’investissement dans Bridge n’est pas un moyen efficace d’améliorer l’accès, l’équité et la qualité dans le domaine de l’éducation, ce qui devrait être l’objectif d’une initiative éducative visant les plus défavorisés. Nous serions heureux d’avoir l’occasion d’explorer des solutions alternatives avec les donateurs et les investisseurs, afin d’identifier des moyens plus efficaces d’investir durablement dans la mise en œuvre d’une éducation de qualité pour tous les enfants vivant dans la pauvreté », conclut Chikezie Anyanwu, de la Campagne mondiale pour l’éducation.

Cette dernière déclaration fait suite à des préoccupations répétées au sujet de l’expansion rapide et non réglementée de certains prestataires privés dans le domaine de l’éducation, en particulier commerciaux, tels que Bridge. En mai 2015, 116 organisations avaient publié une déclaration soulevant des inquiétudes relatives à des faits trompeurs concernant les coûts et la qualité des écoles Bridge. Dès lors, les éléments de preuve présentés dans la déclaration et résultant de diverses sources – rapport de l’ONU, rapport parlementaire du Royaume-Uni, travaux de recherches indépendants et médias – ont confirmé ces préoccupations et sonné l’alarme en raison de l’écart entre les promesses de Bridge et la réalité de leurs pratiques.

FIN

NOTES

Appel de la société civile aux investisseurs de cesser leur soutien à Bridge International Academies :http://bit.ly/biainvestorsfr
Lettre du parlement britannique: http://bit.ly/2ql2pa6
Plus d’informations sur Bridge International Academies :http://bit.ly/2mAQS46 et http://bit.ly/commerceduc
CONTACTS

Sylvain Aubry (français, anglais), Global Initiative for Economic, Social and Cutural Rights: sylvain@globalinitiative-escr.org / +33 7 81 70 81 96
Delphine Dorsi (français, anglais), Right to Education Initiative : dorsi@right-to-education.org
Salima Namusobya, Executive Director, Initiative for Economic and Social Rights (ISER), Uganda: snamusobya@gmail.com / +256 414581041
Anderson Miamen, National Coordinator, Coalition for Transparency and Accountability in Education (COTAE), Liberia: admiamen2@gmail.com / +231 776 391 481
Linda Oduor-Noah, Project Manager, East African Centre for Human Rights (EACHRights), Kenya: oduornoah@gmail.com / +254701670090
Chikezie Anyanwu, Global Co-ordinator, Global Campaign for Education: chikezie@campaignforeducation.org / +27 11 447 4111

Liste des signataires

Organisation Pays
1. Action Contre la Pauvreté (ACP) Burundi
2. Action Jeunesse et Environnement (AJE) international
3. ActionAid International International
4. ActionAid International South Africa
5. ActionAid Liberia Liberia
6. ActionAid Uganda Uganda
7. Africa Network Campaign on Education For All (ANCEFA) International
8. Aide et Action International
9. AKS Austria
10. Amnesty International International
11. Amnesty International Kenya Kenya
12. Amnesty International Sénégal Senegal
13. Antarctic Democratic Republic of Congo
14. Appel pour une école démocratique (Aped) Belgium
15. Ashroy Foundation Bangladesh
16. ASO EPT Niger Niger
17. Associação Nacional de Pesquisadores em Financiamento da Educação (Fineduca) Brazil
18. Association AMONTANA Madagascar
19. Association Camerounaise Pour la Défense des Droits de l’Homme des Libertés et du bien être (ACADEHLIB) Cameroon
20. Association d’Aide et de Protection des Personnes vulnerables Democratic Republic of Congo
21. Association des Amis du Belvédère Tunisia
22. Association des Personnes Handicapées Motivées de Tône (APHMOTO) Togo
23. Association femmes pour l’ egalité et la démocratie Morocco
24. Association Française Pour un Enseignement Ambitieux et Humaniste (AFPEAH) France
25. Association graine de paix Algeria
26. Association Initiative Urbaine Morocco
27. Association Rechida pour l »environnementet développement Morocco
28. Association Tunisienne des Jeunes et Développement Tunisia
29. Ayuda en Acción International
30. Both ENDS International
31. Brazilian Campaign for the Right to Education Brazil
32. Bretton Woods Project United Kingdom
33. Cameroon Education For All Network Cameroon
34. Campaign for Popular Education (CAMPE) Bangladesh
35. Campaña Argentina por el Derecho a la Educación (CADE) Argentina
36. Campaña Latinoamericana por el Derecho a la Educación (CLADE) International
37. Campaña Peruana por el Derecho a la Educación (CPDE) Peru
38. Campanha Brasileira pelo Direito à Educação Brazil
39. Carrefour de la famille marocaine Morocco
40. CEMEA Sénégal Senegal
41. Centre d’Actions pour la Sécurité Alimentaire et le Développement Durable (CASAD-Bénin) Benin
42. Centre d’Encadrement des personnes opprimées Democratic Republic of Congo
43. Centre for Education Rights and Transformation South Africa
44. Centre for Equity and Quality in Universal Education India
45. Centres d’Entrainement aux Méthodes d’Education Active (CEMEA) France
46. Centro de Defesa da Criança e do Adolescente (CEDECA/Ceará) Brazil
47. Centro de Estudos Educação e Sociedade (CEDES – Unicamp) Brazil
48. Centro de Investigación, Planeación y Evaluación (CIPE Consultores) Honduras
49. Child Rights International Network (CRIN) International
50. Civil Society Action on Education for All (CSACEFA) Nigeria
51. Civil Society and Trade Union Institutions of Liberia (CTIL) Liberia
52. Coalición Española de la Campaña Mundial por la Educación Spain
53. Coalition des organisations en synergie pour la défense de l’éducation publique (COSYDEP) Senegal
54. Coalition des organisations mauritaniennes pour l’éducation (COMEDUC) Mauritania
55. Coalition Education France
56. Coalition Education Pour Tous BAFASHEBIGE Burundi
57. Coalition for Educational Developpment Sri Lanka
58. Coalition for Transparency and Accountability in Education Liberia
59. Coalition Nationale de l’Education Pour Tous en République Démocratique du Congo (CONEPT RDC) Democratic Republic of Congo
60. Coalition nationale de Madagascar pour l’éducation accessible et inclusive (CONAMEPT) Madagascar
61. Coalition Nationale pour l’Education Pour Tous – Burkina Faso (CN-EPT/BURKINA) Burkina Faso
62. Comité National de Développement des Réseaux pour l’Education en Afrique de l’Ouest (CNDREAO) Senegal
63. Comité Syndical Francophone de l’Education et de la Formation (CSFEF) International
64. Construisons Ensemble le Monde Democratic Republic of Congo
65. Corner House United Kingdom
66. Counter Balance Belgium
67. CSC-Enseignement Belgium
68. Défense des enfants International Belgique International
69. DEL PEP 21 France
70. East African Centre for Human Rights (EACHRights) Kenya
71. Economic & Social Rights Centre (Hakijamii) Kenya
72. Edugestion Cameroun Cameroon
73. Environnement et Progrès ASBL Belgium
74. Equal Education Law Centre South Africa
75. Fédération Camerounaise des Syndicats de l’Education (FECASE) Cameroon
76. Femmes unies pour le développement Democratic Republic of Congo
77. Fonds voor OntwikkelingsSamenwerking (FOS) International
78. Foro Dakar Honduras Honduras
79. Foro por el Derecho a la Educación de Chile Chile
80. Foundation For Environmental Rights,Advocacy & Development FENRAD-NIGERIA Nigeria
81. Franciscans International International
82. Fundación Manatí para el Fomento de Ciudadanía A.C. Mexico
83. Ghana National Education Campaign Coalition Ghana
84. Global Campaign for Education International
85. Global Campaign for Education – US United States
86. Global Initiative for Economic, Social and Cultural Rights (GI-ESCR) International
87. Global Justice Now United Kingdom
88. Global Peace and Development Organization Liberia
89. Government Teachers’ Union île Maurice
90. Grupo de Estudio Sobre Educación en Cárceles (GESEC) Argentina
91. Grupo de Estudos e Pesquisas em Política Educacional (GREPPE) Brazil
92. Homabay county education network Kenya
93. Homabay county paralegal Kenya
94. Human Dignity International
95. Idealoga, Intervención Comunitaria S.Coop.Mad Spain
96. Incidencia Civil en Educación (ICE) Mexico
97. Initiative for Social and Economic Rights (ISER) Uganda
98. Initiative For Women Empowerement & Development(IWED) Nigeria
99. International Union of Food, Agricultural, Hotel, Restaurant, Catering, Tobacco and Allied Workers’ Associations (IUF) International
100.Jeunes et Femmes pour les droits de l’homme et la paix (J.F.D.HO.P). Democratic Republic of Congo
101.Jeunesse et Emplois Verts pour une Economie Verte (ONG JEVEV) Bénin
102.Just Fair United Kingdom
103.Kenya Human Rights Commission (KHRC) Kenya
104.Kenya National Union of Teachers (KNUT) Kenya
105.Kisora Kenya
106.Kisumu county education network Kenya
107.Labour,Health and Human Rights Development Centre Nigeria
108.Les Anges Du Ciel Democratic Republic of Congo
109.Ligue des Droits de l’Enfant Belgium
110.Lumiere Synergie pour le Développement Senegal
111.Mathare Association Kenya
112.Migori county education network Kenya
113.Mouvement Anfass Démocratique Morocco
114.Mouvement politique des objecteurs de croissance Belgium
115.Movimento de Educação para Todos (MEPT – Moçambique) Mozambique
116.Nadi Ghati Morcha India
117.Nadi Ghati Morcha India
118.National Campaign for Education Nepal Nepal
119.National Teachers Association of Liberia (NTAL) Liberia
120.Natural Resources Alliance of Kenya Kenya
121.Nepal National Teachers Association Nepal
122.Network for Public Education United States
123.Network for Public Education USA
124.NGO Education Partnership Cambodia
125.Organisation Democratique du Travail Morocco
126.Organising Bureau of European School Student Unions (OBESSU) International
127.Oxford Human Rights Hub United Kingdom
128.Pakistan Coalition for Education Pakistan
129.Planète Urgence International
130.PNG Education Advocacy Network (PEAN) Papua New Guinea
131.Prayatn Sanstha India
132.Program on Human Rights and the Global Economy United States
133.Public Services International International
134.Red de Educación Popular Entre Mujeres de Latinoamérica y el Caribe (REPEM) Latin America and Caribbean
135.Rede Angolana da Sociedade Civil de Educação para Todos (Rede EPT-Angola) Angola
136.Rede da Campanha de Educação para Todos – Guiné-Bissau (RECEPT-GB) Guiné-Bissau
137.Rede Nacional da Campanha de Educação para Todos de São Tomé e Príncipe (RNEPT-STP) São Tomé and Príncipe
138.ReLus – Lusophone Network for the Right to Education International
139.Rencontre pour la Paix et les Droits de l’Homme (RPDH) Republic of Congo
140.Réseau des Acteurs de Développement de l’Education au Bénin (ONG RADEB) Benin
141.Réseau des Organisations pour le Développement de l’Education au Burkina (RODEB) Burkina Faso
142.Réseau Ivoirien Pour la Promotion de l’Education Pour tous Cote d’Ivoire
143.Réseau Marocain pour la Defense du Droit à la Santé – Droit à la vie Morocco
144.Réseau Pour le Développement de l’Education au Niger (RESDEN) Niger
145.Réseau progrès et développement humanitaire du Niger (ONG REPRODEVH NIGER) Niger
146.RESULTS Education Fund International
147.Right to Education Forum (India) India
148.Right to Education Forum Jharkhand India
149.Right to Education Initiative International
150.Shala Mitra sangh India
151.Siaya county education network Kenya
152.Sikshasandhan India
153.Society for International Development (SID) International
154.Society for People’s Awareness (SPAN) India
155.Solidarité Laïque France (international )
156.SOLIDARITE-UNAFETPCI (Union Nationale des Formateurs de l’Enseignement Technique et Professionnel de Côte d’Ivoire) Côte d’Ivoire
157.Star of the lake CBO Kenya
158.StopTFF France
159.Sudanese Coalition for Education for All Sudan
160.Sustaining Continuity in Education Foundation Nigeria
161.Syndicat des Enseignants Romands Switzerland
162.Syndicat des Travailleurs des Etablissements Privés du Cameroun (SYNTESPRIC) Cameroon
163.Syndicat général de l’éducation nationale – Fédération (Sgen-CFDT) France
164.Syndicat général de l’enseignement de base (SGEB) Tunisia
165.Syndicat National Autonome de l’Enseignement Secondaire Cameroon
166.Syndicat national de l’enseignement supérieur Fédération syndicale unitaire (SNESUP-FSU) France
167.Syndicat National des Agents de la Formation et de l’Education du Niger (SYNAFEN -NIGER) Niger
168.Syndicat National des Formateurs de l’Enseignement Technique et de la Formation Progessionnelle (SYNAFETP-CI) Côte d’Ivoire
169.The Kairos Center for Relgions, Rights and Social Justice United States
170.Union Nationale des Normaliens/Normaliennes et Educateurs/Educatrices d’Haïti (UNNOEH) Haiti
171.UNISON United Kingdom
172.Unnati Institute for Social and Educational Change India
173.Yemeni Coalition for Education for All Yemen
174.Youth Progressive Association in Taraba Nigeria

LES COTISATIONS SYNDICALES : RATIONALITE ET MODE D’EMPLOI

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De quoi vivent les syndicats ? Idéalement des cotisations de leurs membres. Celui qui paie commande. Pour avoir une mainmise sur leurs syndicats, les travailleurs doivent eux-mêmes en assurer le financement. Si le syndicat vit des subventions de l’Etat ou d’une quelconque entité, il dépendra de l’Etat ou de cette entité pour son fonctionnement et ses prises de position seront jusqu’à un certain point influencées par les représentants de l’Etat ou de cette dernière. Et l’Etat s’arrangera pour lui donner des moyens médiocres afin de s’assurer de sa dépendance et le maintenir sous tutelle. S’il vit des poches – peu profondes – de ses dirigeants, il sera libre vis-à-vis de l’Etat, mais aussi de ses membres, tendra à être la propriété de ses dirigeants qui, s’ils sont mal intentionnés, peuvent en faire un fonds de commerce personnel. Dans cette hypothèse, il est aussi clair qu’il ne sera pas non plus puissant et, face à l’Etat, souffrira d’un déficit de respect et d’efficacité.
Pour rendre le syndicat indépendant – des autres mais dépendants d’eux – et puissant à la fois, ses membres doivent contribuer chacun à son financement. Pour cela, ils n’ont pas besoin de cotiser des sommes énormes individuellement. 0,5% du salaire de chaque membre, une fraction qui, ajoutée au ou soustraite du salaire mensuel de celui-ci, est strictement insensible, suffit ainsi à bâtir une puissance étonnante à son syndicat, dans le principe d’une économie d’échelle. Et quand votre syndicat est puissant, vous êtes puissant, mais cela ne vous a pas coûté grand-chose. Imaginez que vous puissiez dire à votre chef qui menace d’écrire contre vous sans raison valable à la hiérarchie : « Essayez, et j’avertis le syndicat ! », et que votre syndicat soit suffisamment puissant pour être craint non seulement de votre chef mais également du chef de votre chef, du ministre et même du chef de l’Etat. Croyez-moi, votre menace suffira à persuader votre chef de vous laisser la paix. Oui, la paix sera avec vous, professionnellement je veux dire. Certains types d’organisations exigent jusqu’à la dîme, vous le savez, pour des résultats plus lointains et plus incertains.
On dit qu’on ne prête qu’aux riches. Le syndicat est la seule vraie voix du travailleur. Et elle ne doit pas être la voix d’un pauvre. Le chef hiérarchique au service est la voix de l’employeur. Il est souvent la voix d’un riche. Quand les deux sont face à face, le représentant de l’employeur n’écoute celui du travailleur que s’il le respecte. Les riches respectent rarement les pauvres, vous le savez autant que moi. Et le chef hiérarchique ne respecte le représentant du travailleur que si celui-ci ne dépend pas de l’employeur c’est-à-dire ultimement de son supérieur direct. Il ne le respecte que s’il dépend uniquement des membres du syndicat qu’il représente. C’est pour cela que le syndicat doit se donner les moyens de détacher ses responsables, de supporter leurs salaires pour qu’ils ne dépendent plus que de lui donc de ses membres. Mais les membres sont-ils prêts à assumer cette responsabilité, ce sacrifice modique ? Très souvent, non. Ce refus dans une proportion respectable justifie même le refus de se syndiquer. D’autres raisons ne se justifieraient pas non plus si le syndicat était puissant. Alors, pourquoi les membres des syndicats ne cotisent-ils pas ou pourquoi peu sont ceux qui cotisent ?
On peut se dire : « pourquoi je donnerai mes 1000 F par mois à un syndicat alors que même sans cela ce qu’il obtient, je l’obtiens aussi ? » Calcul rationnel simple donc. On a quand même fait ses maths, n’est-ce pas ? Et sa logique également.
En fait, sans vos 1000 F, souvent, le syndicat n’obtient rien : et ce qu’il n’obtient pas est perdu pour vous comme pour les autres. Les enseignants d’EPS camerounais ont formé leur syndicat en 1996, avec 5 ans de retard sur les autres enseignants du pays. Conséquence directe et immédiate, ils n’ont eu les primes des autres enseignants – 5000+10000+15000 – que plus de 10 ans plus tard, sans rattrapage : calculez le manque à gagner cumulé ! Ils n’ont toujours pas la retraite à 60 ans, plus de 16 ans plus tard !
Sans vos 1000 F, le syndicat peut arriver à obtenir quelque chose, mais ce sera le minimum : et vous aurez perdu le maximum qui vous tendait les bras. En 2009, les syndicats étaient sur le point d’obtenir jusqu’à 25000 F et 40000 F de primes de documentation et de recherche : il leur a manqué, au moment décisif, la puissance nécessaire : ces 1000-1000 F que les enseignants fuyaient les syndicats pour n’avoir pas à cotiser. Les enseignants n’avaient finalement obtenu que 10000 et 15000 F, soit une perte sèche de 15000 et 25000 F par mois, tout cela pour une histoire de 1000F !
Imaginez un marché où vous avez la possibilité d’acheter par anticipation… 25000 F à 1000 F. On vous dit : « donnez 1000 F aujourd’hui, et vous recevrez 25000 F demain, au plus tard après-demain ». Et vous vous dites : « Il me vend 25000 F à 1000 F mais est-il sûr de les avoir au moment de livrer ? Je n’en suis pas certain ». Au lieu de vous dire : « puisque 1000 F ne représente que 0,5% de mon salaire et qu’en m’en séparant cela ne fera pas au présent une différence sensible, je vais prendre le pari ; si je perds, je ne perds qu’une chose assez insensible ; si je gagne, je gagne gros : d’abord en espèce, 25000 F ; puis en sécurité : mon syndicat sera puissant et mon employeur hésitera à m’attaquer parce que j’aurai un défenseur puissant. » Au lieu de cela, vous vous dites : « si je donne 1000 F, mon responsable syndical aura de l’argent à gérer et pas moi ; pourquoi je lui ferai une telle faveur ? » Et là, il perd, et vous aussi. Mais souvent, vous, vous perdez plus que lui : parce que malgré tout, votre employeur commun le respecte pour son courage et le traite différemment.
Dans un lycée de Yaoundé, un chef d’établissement décide que ses collègues enseignants doivent demander audience à son secrétariat avant qu’il ne les reçoive. Et il les fait attendre souvent des heures, voire des jours avant de les recevoir. Ils s’en plaignent entre eux mais à voix basse. Un syndicaliste du lieu décide d’une action : il rédige une pétition dénonçant le comportement du proviseur : sur 180 enseignants, seuls 02 signent ; les autres se défilent. Le syndicaliste déchire la pétition et rédige une lettre syndicale de dénonciation qu’il signe seul et adresse au DDES. Ce dernier débarque et le proviseur met fin à la brimade. Là où 180 enseignants ont échoué comme individus, le syndicat comme structure a réussi, sans exposer qui que ce soit à part le responsable syndical. Mais ce responsable syndical sera encore plus puissant quand le proviseur saura que son syndicat a les moyens de ses actions y compris des actions judiciaires.
Mais ceci n’est qu’une petite esquisse, quelques idées jetées sur du papier. Nous allons approfondir cette réflexion sur l’impact des contributions syndicales. Grâce aux contributions intellectuelles et aux questions des uns et des autres. Alors, à vos plumes et méninges !

Le Secrétaire Général

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