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Revendications des enseignants : le front de classe s’étoffe.

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Revendications des enseignants : le front de classe s’étoffe.

C’est désormais un fait. La synergie d’action tant demandée par les enseignants pour revendiquer efficacement de meilleures conditions de vie et de travail est depuis le 21 décembre 2023, une réalité.

L’idée a fait son chemin depuis 2021 et aujourd’hui, elle s’est cristallisée en une organisation sur laquelle il faut désormais compter : le C.OR.E.C (Collectif des Organisations des Enseignants du Cameroun). Depuis cette annonce, les groupes d’enseignants disséminés sur la toile bruissent d’un enthousiasme saisissant. Il faut dire que cette annonce était attendue depuis longtemps et que les enseignants frémissaient d’impatience dans l’étroit couloir de cet heureux aboutissement.

Réunis à Yaoundé après des nombreuses tractions dont les prémisses remontent à 2021, les leaders des organisations d’enseignants en première ligne des revendications des enseignants se sont enfin donné la main. L’Intersyndicale, le SECA et OTS ont décidé de travailler ensemble pour donner plus d’amplitude aux actions sur le terrain. L’adage populaire qui proclame qu’il vaut mieux tard que jamais prend ici tout son sens.

Le C.OR.E.C ainsi sorti des fonts baptismaux se veut un cadre consensuel de collaboration et d’échanges pour porter les réclamations et les revendications des enseignants dont les plus saillantes sont le Forum National de l’Éducation (FNE) et le Statut Spécial des enseignants.

Au terme des travaux intenses qui ont conduit à la création du Collectif des Organisations des Enseignants du Cameroun, les leaders ont publié un communiqué conjoint pour informer l’opinion en vue des projections à venir.

Les enseignants qui, dans leur immense majorité, ne tarissent pas d’éloges après la formalisation de cette mutualisation des forces, sont invités à rester en alerte pour les prochaines communications.

YONGUI HEUBO Patrick William, Rédacteur SNAES

Actes de Violence au Lycée Bilingue de Mbalmayo Oyack: intimidation et séquestration font leur lit.

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Actes de Violence au Lycée Bilingue de Mbalmayo Oyack: intimidation et séquestration font leur lit.

On savait  déjà que l’école était victime des agressions extérieures et intérieures de toutes sortes, mais on se disait que même si les élèves y avaient cédé, les soldats moulés aux valeurs pédagogiques et humanistes se serraient les coudes et veillaient au grain pour limiter la progression de la violence. Désormais, il faut aussi compter parmi ses adeptes certains “maîtres” de la pédagogie qui se sont laissés séduire par les sirènes mécréantes de la violence au point de s’y prêter et d’en faire un hymne à la norme,  comme pour quasiment adopter la violence dans la praxis administrative au Cameroun. En tout cas tel semble déjà être le cas au lycée Bilingue de Mbalmayo Oyack où souffle un vent de terreur.

Pour le cas du lycée bilingue de Mbalmayo Oyack, Monsieur Mbala Romiald, rien de moins que le Proviseur de cet établissement, a choisi de sacrifier ses attributs administratifs sur l’autel de la violence, faisant ainsi de cet établissement un milieu insécure pour ses collègues, notamment les femmes qu’il terrorise jusqu’ici dans l’impunité totale. Les garde-chiourmes sont passés à l’action.

Que s’est-il donc passé dans cet établissement ?

La réponse à cette question réside dans une plainte d’une enseignante et militante du SNAES, adressée au Secrétaire Départemental du SNAES pour le Nyong-et-So’o (SD) avec copie au Secrétaire Régional du SNAES pour le Centre (SR-centre) et au Secrétaire Général (SG). Le contenu est effarant et témoigne de l’ambiance délétère qui prévaut dans cet établissement.

En effet, en date du 30 novembre 2023, la camarade Gaëlle est convoquée dans le bureau du proviseur pour avoir publié quelques jours auparavant dans le forum WhatsApp du lycée bilingue de Mbalmayo Oyack, le communiqué public N°110/23/C/MINESEC/SG/DRH/SDSP signé de la ministre des enseignements secondaires, Madame Nalova Lyonga. Cette dernière invitait les enseignants “absents de la cartographie des postes de travail et percevant les indemnités de sujétion, à bien vouloir justifier leurs positions d’activité“.

Pendant près de deux heures de séquestration ponctuées de harcèlement et de cuisinage virulents, la camarade Gaëlle va subir les assauts verbaux de son Proviseur colorés à la fois d’outrage, de calomnie et de mépris devant certains collègues médusés. C’est ainsi que, sous le choc d’un stress particulièrement violent, – ses antécédents médicaux étaient pourtant bien connus de son bourreau – sa résistance va céder et elle va s’écrouler. Plutôt que de solliciter l’assistance du personnel spécialisé pourtant présent à l’établissement, le Proviseur va non seulement ignorer les appels à l’aide de la victime mais, plus grave, il va l’enfermer dans son bureau. Ce n’est que longtemps plus tard qu’elle sera conduite dans une formation sanitaire de la place pour y recevoir des soins appropriés.

La camarade Gaëlle, victime de cette séquestration inédite qui aurait pu lui coûter la vie, se tournera alors vers sa hiérarchie syndicale à qui elle adressera le 4 décembre 2023, une plainte outrée dont le contenu laisse sans voix. Dans la foulée, le SR-centre saisira à son tour Madame le Délégué Régional des Enseignements Secondaires pour le Centre par la correspondance N°00102/L/SNAES/BN/BR-C/2023 datée du 5 décembre 2023 pour relayer ce cas de violence, de séquestration et de mise en danger de la vie d’une enseignante de son ressort de compétence. 

Quand le chef hiérarchique, fût-t-il proviseur, sensé garantir la sécurité et la protection de ses collaborateurs, esquive ses attributions pour s’ériger en bourreau, il y a lieu de s’inquiéter et de tirer la sonnette d’alarme afin d’éclairer ces comportements rébarbatifs, rédhibitoires et préjudiciables. Quand la collaboration semble à ce point rendue impossible parce que le responsable en chef d’une structure brocarderait ses collaborateurs en les reléguant au stade d’observateurs passifs, il de ient impératif d’enquêter pour établir les faits et sanctionner s’il y a lieu, et ainsi éviter une spirale qui pourraient mener à une conflagration des espaces scolaires.

Le lycée bilingue de Mbalmayo Oyack n’est certainement pas un cas isolé. Certains Proviseurs ont décidément fait de leur fonction un levier de domination et d’avillissement de leurs collègues reclus dans le poison du silence.  Cette hydre dont l’un des visages les plus hideux dicte sa loi dans le département du Nyong-et-So’o doit être stoppée dans sa fulgurante progression, surtout en cette période tumultueuse où les enseignants extériorisent leur ras-le-bol. Autant les mauvais anges sont chassés du ciel et les mauvaises graines jetées au feu, autant les vecteurs de la pollution de l’environnement scolaire doivent être tenus en laisse, à l’isolement.

Parce que la violence très souvent appelle la violence et qu’autour de cette avalanche d’actes barbares rode la mort, il est question d’agir maintenant avant que le pire n’arrive. La loi garantit bien aux fonctionnaires le droit à la santé et à la protection. Il ne nous reste plus qu’à souhaiter que ce type d’écart ne trouve aucun assentiment dans les services centraux et autres services déconcentrés du ministère des Enseignements Secondaires, avec pour fin de les étouffer ou de les laisser sans suite.

Affaire à suivre.

YONGUI HEUBO Patrick William, Rédacteur SNAES

École numérique : “On voudrait une société d’esclaves qu’on ne s’y prendrait pas autrement”

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École numérique : "On voudrait une société d’esclaves qu’on ne s’y prendrait pas autrement"

Tribune, Par Camille Dejardin, Publié le 16/03/2023, Marianne  

À Lannion, dans les Côtes-d’Armor, les élèves pourront bientôt utiliser leur smartphone en cours, notamment pour les contrôles, grâce à une innovation mise en place par l’entreprise ModCo. Professeure agrégée de philosophie et docteure en sciences politiques, Camille Dejardin explique dans une tribune en quoi ce nouveau pas de l’école numérique est problématique, selon elle.

Dans Le Meilleur des mondes, l’orientation est précoce. Les bébés Deltas, destinés à devenir d’obéissants travailleurs, ont des préférences tranchées avant de savoir marcher : on leur montre des livres, des fleurs, puis une salve de décharges électriques s’emploie à les en dégoûter. Shocking ! Nul besoin d’une telle violence dans le monde meilleur 2.0 : il suffit de les en tenir éloignés. Tout en leur mettant entre les mains, à la place, de chatoyants écrans leur répondant au doigt et à l’œil, et en ouvrant grand les fenêtres des institutions éducatives aux vents dominants de l’air du temps.

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On se flattera de « bienveillance » mais le dressage et le tri sont pourtant les mêmes. Car, sous le vernis ludique et accessible dont se pare le projet d’« École numérique », partie prenante d’une numérisation plus générale de toute la société, c’est bien l’enfermement dans l’immédiateté, l’inféodation générale à des technologies générant des profits privés et l’incapacitation irrémédiable des esprits que l’on instaure. Comment croire, tout bien considéré, qu’« utiliser le smartphone [en classe] peut être vertueux » ?

IDÉOLOGIE DANGEREUSE

Cela fait déjà plusieurs années que le B.Y.O.D. – Bring your own device, en bon français le recours des professeurs au matériel informatique et à la connexion personnelle des élèves en classe pour leur « mise en activité » voire leur évaluation – s’est installé dans le secondaire. Par idéologie, d’une part – la fameuse injonction à « éduquer au numérique » et à « s’ouvrir résolument au monde contemporain » (plusieurs variantes possibles) en exploitant les « outils de demain » qui font les addictions d’aujourd’hui. Par facilité et opportunisme, d’autre part, pour des enseignants et plus généralement une institution pressurée dont le matériel est toujours en retard sur celui du grand public… et chez qui l’évaluation par QCM, rapide et « non discriminante » pour des élèves dont l’illettrisme est désormais normalisé, est fortement encouragée. Après Pronote, Moodle, Kahoot et autres Pearltrees, aujourd’hui, c’est l’entreprise ModCo qui promet « un environnement sain et sécurisé dédié aux usages et ressources pédagogiques » pour « responsabiliser et non plus interdire ». Quel mal à cela ?

« Il s’agit bien d’un désastre sanitaire et cognitif de mieux en mieux documenté. »

D’abord, une évidence : faire du smartphone personnel un outil du cours ou de l’examen pour tous, c’est supposer que chaque élève en possède un… ou contribuer à contraindre les derniers réfractaires. C’est promouvoir une société où la prolongation de chaque individu par un objet technique marchand à la connectivité permanente ne relève plus vraiment du choix. Le droit à la déconnexion mais aussi celui à la non-standardisation en prennent un coup. Mais c’est en outre cautionner que l’école prenne le relais du temps libre et de la famille sans la surexposition des enfants aux écrans dès leur plus jeune âge – celle-là même que l’on déplore alors que chaque innovation l’encourage. Signe des temps et de la « dissonance cognitive » généralisée : le même journal, Le Parisien, est capable de titrer une interview « Écran en classe : “Utiliser le smartphone peut être vertueux” » le 9 mars 2023, quand il titrait « Surexposition des enfants aux écrans : l’Assemblée adopte des mesures de prévention » la veille, le 8 mars, en rapportant que les enfants de moins de deux ans passent déjà en moyenne plus de trois heures par jour devant un écran !

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Car il s’agit bien d’un désastre sanitaire et cognitif de mieux en mieux documenté, comme a pu le dénoncer il y a peu le collectif CoLINE, fondé par des parents d’élèves. Au total, c’est participer à une atmosphère de stimulation perpétuelle, uniformisée et faussement « interactive », et déposséder un peu plus chaque élève de l’imagination et des capacités de mémorisation, de raisonnement et donc d’esprit critique que favorise notamment l’expression manuscrite, dont toutes les études soulignent les bienfaits.

UNE VICTOIRE CONTRE L’ÉCOLE

Aussi devrait-on voir la numérisation de l’école pour ce qu’elle est : une victoire… pour la grande offensive contre l’école publique – et, plus largement, contre toute institution et toute chose commune – que l’on privatise ainsi implicitement, en déléguant ses fonctions à des outils individualisés et marchands, comme on le fait dans le même temps explicitement, par la destruction du statut de professeur ou l’approfondissement budgétaire et managérial de « l’autonomie des établissements ». Le dernier rapport du Conseil supérieur des programmes recommandant la suppression des concours de recrutement des enseignants confirme, s’il en était besoin, que l’objectif est bien de « mettre des adultes devant les classes » (avant leur remplacement rêvé par Chat GPT, sans doute), sans considération de savoir ou de compétence et, donc, sans statut ni reconnaissance. Une victoire par abrutissement, inhibant jusqu’aux possibilités d’émergence d’une contestation étayée.

« On voudrait une société d’esclaves qu’on ne s’y prendrait pas autrement. »

Une anecdote symptomatique parmi tant d’autres : alors que commencent ce lundi 20 mars les épreuves de spécialités du baccalauréat né de la dernière réforme, qui ne doit son maintien cahin-caha qu’à d’heureuses diversions conjoncturelles (le Covid, d’abord, et aujourd’hui la réforme des retraites), le ministre de l’Éducation nationale a annoncé ce mardi 14 mars sur Twitter une modification de l’emploi du temps de toutes les classes de terminale de France le vendredi 17, soit en organisant des révisions en interne, soit en annulant les cours des élèves – deux mesures au choix bien sûr justifiées par un « souci d’égalité », a fortiori quand certains lycées étrangers et d’outre-mer ont déjà passé leurs épreuves (on manque de mots). Par-delà l’improvisation, le non-sens organisationnel et pédagogique et le mépris du réel auquel son prédécesseur les avait habitués, à charge pour tous les « rouages » de l’institution de « s’adapter » au pied levé. Et de garder un œil sur son fil Twitter au cas où d’autres mesures seraient finement anticipées, sait-on jamais…

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Greffés à la machine, les hommes deviennent « pilotables » comme des choses. Les dystopies classiques représentaient un ordre implacable s’imposant par l’embrigadement brutal, la peur et la répression, « hypnopédie » centralisée ou « télécran » austère à l’appui. Mais la véritable aliénation n’est-elle pas celle qui se fait gratifiante et que l’on réclame de soi-même comme un divertissement, une simplification ou un confort chéris ? On voudrait une société d’esclaves qu’on ne s’y prendrait pas autrement.

GRÈVE DES ENSEIGNANTS : LES SYNDICATS METTENT LES ÉCOLES EN BERNE POUR SOUTENIR LE PROCESSUS D’ÉMERGENCE DU CAMEROUN.

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Dans la longue attente des actes organiques du Forum National de l’éducation promis par l’état du Cameroun à maintes occurrences dont la première date d’il ya 11 ans et la dernière de plus d’un mois, les acteurs du SNAES membres de l’intersyndicale ont décidé dans une grève dure lancée du 14 au 20 Novembre 2023 inclu, d’implémenter la première phase d’une grève que seules l’intersyndicale ou la Présidence pourront arrêter.

Plaidoyer des Membres du SNAES.

En effet, les milliers d’enseignants membres du SNAES sur l’ensemble du territoire mènent un plaidoyer intensif de l’Extrême-Nord au Sud pour une réforme réussie de l’éducation. Vingt-et-huit ans après les derniers états généraux de l’éducation dont la plupart des recommandations sont restées lettres mortes, les syndicats de l’éducation, après avoir maintes fois tiré la sonnette d’alarme sur la décrépitude continuelle de l’école ont démontré qu’avec les multiples tentatives de réformes partielles et non holistiques qui ont fini par toutes échouer, la profession enseignante n’est plus à même de répondre aux nombreux défis actuels d’émergence et de développement du Cameroun. Les enseignants affiliés au SNAES montent donc au créneau en application stricte des consignes de grève rendues publiques par le Secrétaire Général Roger Kaffo le 13 Novembre 2023. Ces consignes sont les suivantes :

1- Du Mardi 14 au Lundi 20 Novembre 2023 : Suspendre toute activité pédagogique

APRÈS LE 20 NOVEMBRE 2023

2- Suspendre toute forme d’évaluation

3- Suspendre la confection et la remise de tous les documents pédagogiques

4- Ne porter aucune note en instance dans les carnets et bulletins de notes des élèves

À LA RENTRÉE DU 2È TRIMESTRE EN JANVIER 2024

5- Arrêter les cours les deux premières semaines de la rentrée du deuxième trimestre (prévue le 02 Janvier 2024).

Autant dire que la fin du premier trimestre sera fortement perturbée par cette grève qui suscite une adhésion nationale. Il peut même paraitre ironique de constater qu’après les dépenses moins pertinentes et quasi-futiles à hauteur des milliers de milliards sur le capital physique dont le plus retentissant est le scandale du Stade Paul Biya d’Olembé, ce soit encore les enseignants qui manifestent pour que leur métier soutienne effectivement le développement conformément à la politique de la SND 30.

Le SNAES est dans la droite ligne de sa philosophie, le syndicalisme de développement, et contribue donc inlassablement à œuvrer à faire de l’éducation le véritable levier de développement au Cameroun. Ceci passe par un Forum National de l’Éducation, cadre idéal pour redonner à l’enseignant toute la dignité et la décence qu’il mérite et toutes les conditions de travail possible afin de faire de l’école cette usine censée construire le capital humain et des citoyens aptes à soutenir un développement durable.

Les enseignants du Cameroun ne veulent plus que l’école conduise systématiquement à la médiocrité; la réforme de l’éducation est donc désormais pour eux inéluctable. Pour la concrétiser, ils sont prêts à mettre l’école en berne jusqu’au bout. Les politiques n’ont juste qu’à tenir leurs propres engagements.

Roland ASSOAH / SNAES

Négociations dans le secteur de l’éducation : la longue attente du concret qui remet le feu aux poudres.

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Négociations dans le secteur de l’éducation : la longue attente du concret qui remet le feu aux poudres.

Pour combien de temps encore ! Depuis le début de l’année scolaire 2023-2024, l’école est sous les feux des projecteurs. Les enseignants du primaire et du secondaire crient leur ras-le-bol. Ils réclament le paiement de la dette qui s’est accumulée au fil des ans en raison de l’incurie et même du cynisme du gouvernement. Ils réclament l’automatisation des actes des carrières sans laquelle le cercle vicieux de la dette se reconstituera inexorablement. Ils revendiquent  la revalorisation radicale du statut particulier aujourd’hui dépassé pour que l’enseignant retrouve le feu sacré et se positionne véritablement comme garant de la qualité de l’éducation tel que prescrit par la loi N° 98/004 du 14 avril 1998 portant orientation de l’éducation au Cameroun. Ils revendiquent le Forum National de l’Éducation (FNE) pour faire de l’école le véritable levier du développement de notre pays et ainsi barrer la route à l’analphabétisme dont les tentacules s’allongent dans l’indifférence totale.

Les multiples rencontres multipartites gouvernement-syndicats organisées dès le lendemain du préavis  de grève de l’Intersyndicale le 18 septembre 2023, n’ont abouti qu’à des ententes dont la matérialisation concrète traine à dévoiler ses couleurs. Le gouvernement s’est d’ailleurs lavé les mains, s’en remettant aux actions de la présidence de la République pour l’implémentation des points sur lesquels il a donné son accord de principe. Un accord qui ne vaut donc pas grand-chose en l’absence de l’aval écrit du Président de la République. Nous en sommes donc là. L’attente s’allonge et crispe l’atmosphère avec en toile de fond, le spectre des engagements passés pris et jamais tenus par le gouvernement.

 Les enseignants ne lâcheront rien. Si par le passé ils ont fait sans contrepartie confiance au gouvernement, ce dernier doit désormais le mériter. Une lecture du rapport général des États Généraux de l’Éducation tenus en 1995 laisse songeur sur la réelle volonté du gouvernement à s’engager véritablement sur les voies de la réhabilitation de l’école sans qu’une pression ne l’y amène. Pour preuve : des travaux d’une hauteur himalayenne et d’une profondeur abyssale, effectués pendant 6 jours à Yaoundé et ayant mobilisés les finances publiques, ont été condamnés à la moisissure dans les tiroirs pendant 28 ans. C’est un scandale. C’est révoltant.

C’est dans cette ambiance hautement volatile, où la jeunesse souffre énormément de l’absence d’encadrement des enseignants obligés de réclamer leurs dus longtemps gelés et de revendiquer de meilleures conditions pour l’épanouissement de l’école, que la communauté éducative attend le message du président de la République. Et ce lundi 13 novembre 2023, cela fera un mois jour pour jour que le Gouvernement et les syndicats se seront entendus sur les solutions acceptables des parties. Un mois pour examiner des documents déjà apprêtés par l’une des plus hautes administrations du pays, les services du Premier Ministre ! Si la poudre s’enflamme à nouveau, ce ne sera sûrement plus la faute aux syndicats.

Monsieur le président de la République, vous avez la parole.

YONGUI HEUBO Patrick William, Rédacteur SNAES

LUTTE CONTRE LA CORRUPTION : Le MINESEC boycotterait-il la stratégie nationale de lutte contre la corruption ?

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En trois années consécutives le Ministère des Enseignements Secondaires n’a participé à aucune opération de restitution de ses activités au niveau de la CONAC en matière de lutte contre la corruption. C’est du moins ce qui ressort des trois derniers rapports annuels rendus publics par cet organisme.

Selon les indicateurs de bonne gouvernance, la redevabilité vis-à-vis de la lutte contre la corruption occupe une place de choix car il s’agit d’une obligation pour les services publics de rendre compte de leurs activités respectives y afférentes. Dans les différents ministères se sont les Cellules Ministérielles de Lutte Contre La Corruption (CMLCC) qui implémentent de manière sectorielle la Stratégie Nationale de lutte contre la corruption selon l’outil PRECIS  (PRévention, Éducation, Conditions, Incitation et Sanction). Parmi les quatre ministères en charge de la formation initiale, la CMLCC du MINESEC a brillé par une constante absence incompréhensible dans les restitutions de 2020 à 2022 au niveau de la CONAC.

Le mal serait donc à la racine ?

Le secteur éducatif étant le fondement même de l’instruction des citoyens camerounais, ce manque criant de redevabilité et donc de transparence peut laisser cours à toutes les imaginations sur le potentiel degré de corruption dans ce ministère. Ceci ne semble naturellement pas être de bon augure pour le futur de la stratégie nationale de lutte contre la corruption au Cameroun.

Roland ASSOAH \ SNAES

FESER : les rangs se resserrent pour l’avenir.

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FESER : les rangs se resserrent pour l’avenir.

La rencontre du Bureau Exécutif de la FESER (BEF) s’est tenue le 25 octobre 2023 à Yaoundé, conformément aux statuts de l’organisation. Les syndicats présents ont passé en revue les différentes questions qui font l’actualité dans le secteur de l’éducation notamment la grève des enseignants dont les revendications centrales restent à ce jour sans réponses concrètes. Cette période dense en activités pour les syndicats n’étant pas favorable à l’organisation sereine du congrès initialement prévu pour le 29 novembre 2023, l’échéance est renvoyée à une date ultérieure. 

            Le BEF a également saisi l’occasion de cette rencontre statutaire pour aplanir les différends qui stagnaient dans les sillons de son déploiement notamment entre la responsable genre de la FESER et la responsable du COFESCA. Le problème de la disponibilité des statuts du RESAC pour ses membres s’est aussi posée.

            La prochaine rencontre se tiendra le 25 février 2024.

             YONGUI HEUBO Patrick William, Rédacteur SNAES

Education et réformes au Cameroun : pourquoi les innovations passent-elles si mal ?

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Education et réformes au Cameroun : pourquoi les innovations passent-elles si mal ? Image Facebook

Depuis quelques années, les ministères en charge de l’éducation s’activent autour des innovations en tous genres : système LMD dans le supérieur, professionnalisation des enseignements, approche par compétences et digitalisation dans le secondaire et même le primaire. La débauche d’énergie communicationnelle, le remue-ménage administratif orchestré, et même les ressources financières dépensées autour de ces innovations ne se justifient pas toujours à l’heure de l’évaluation, que l’on fait rarement. Pourquoi notre système éducatif a-t-il mal à ses réformes ? Il existe à cela des raisons mineures et des raisons majeures.

Prenons le cas des approches pédagogiques, notamment la plus emblématique de ces dernières années : les approches par compétences (APC). Elles succèdent à des approches par objectifs qui n’ont jamais été discutées ni même rigoureusement évaluées. Elles ont été adoptées par effet de contagion ou de mode : on les appliquait déjà ailleurs et cela suffisait. Ou alors les bailleurs de fonds nous le recommandaient avec insistance, c’est-à-dire très souvent enveloppe à l’appui. Prenons le détour d’un petit souvenir. Au cours d’une rentrée pédagogique du MINESEC, un éminent pédagogue des pédagogues, enseignant et responsable de département à l’Ecole Normale Supérieure de Yaoundé, avait convié pour parler de l’APC. Une sorte de service après-vente au rabais. Je lui avais soumis mes modestes interrogations : pourquoi a-t-on adopté au Cameroun sans débat l’APC qui est au cœur de violentes polémiques en Europe où elle s’applique depuis des décennies ? Il faut dire qu’en France encore aujourd’hui, l’évaluation selon l’APC reste un casse-tête irrésolu. Pourquoi les enseignants frais émoulus des ENS camerounaises semblent-ils découvrir l’APC seulement sur le terrain ? A la première question, l’expert a répondu en administrateur, disant clairement qu’il n’était qu’un haut commis de l’Etat et qu’à ce titre il n’avait pas à interroger les politiques de son employeur mais à les mettre en œuvre. La liberté pédagogique, pour ce pédagogue des pédagogues, ce ne pouvait être qu’une lettre morte, avis à tous ceux qui croient que l’enseignant est autre chose qu’un vulgaire agent d’exécution. A la deuxième interrogation, il s’est contenté de dire que les ENS faisaient leur travail, ce qui ne précisait nullement s’ils le faisaient bien ou mal. Quelques années plus tard, délivré de son obligation de réserve par une retraite méritée à plus d’un titre, il s’est découvert subitement grand pourfendeur de l’APC ! Comme vous le voyez, nous adoptons par principe des innovations sans les discuter, même lorsqu’elles sont l’objet de violentes polémiques là où nous les avons découvertes et empruntées. On ne les contextualise donc pas vraiment puisque pour le faire sérieusement, il faut en avoir discuté. Sur le terrain, quand ces gadgets s’appliquent mal, on ne s’interroge pas d’avantage sur leur disposition à subir une greffe réussie. Naguère, on avait initié les enseignants camerounais à la pédagogie dite des grands groupes, pédagogie empruntée en France où les grands groupes représentaient des classes de 15 élèves jusqu’à 25 ! Ici, une telle classe est une classe quasi-vide. Et du coup, les enseignants camerounais, armés des bribes de quelques séminaires, s’étaient retrouvés devant des classes de 80 à 100 élèves armés des outils conçus pour des classes de 15 à 25 élèves. Comment faire fonctionner dès lors des innovations adoptées dans de telles conditions ?

Un autre schéma, tout aussi sidérant, existe, et l’exemple le plus éloquent de ce dernier, c’est la digitalisation survenue dans le contexte de l’enseignement dit distanciel. La pandémie du Covid-19 pour cela a joué un rôle inestimable, notamment de cheval de Troie, faisant avaler la pilule avec le minimum de grimaces même de la part des plus avertis. Dans les pays où la digitalisation de l’éducation était déjà plus avancée, le trop-plein de la période covid-19 a permis d’ouvrir les yeux des décideurs sur des risques dissimulés jusque-là. En France par exemple, il y a aujourd’hui une volonté de réduire la voilure de la digitalisation de l’éducation, l’évaluation ayant montré non seulement les limites de celle-ci, mais également ses dangers. Au Cameroun, on n’en finit pas de s’extasier sur une innovation que l’on ose même pas interroger. Sommes-nous prêts à remplacer l’Homme par la machine y compris dans la formation de l’Homme ? Quelles en seront les conséquences à terme ? On ne forme pas des Hommes comme on fabrique des machines, ou comme on formate des robots. Il n’empêche, ici chez nous, la course à la digitalisation ne fait que commencer, et les enthousiasmes sont proportionnellement à l’inverse du niveau de discussion et de compréhension du sujet : moins on en discute, moins on comprend, et plus on en est enthousiastes ! Les enseignants et leurs élèves ont-ils les outils, la connexion internet et l’énergie électrique qui va avec ? Rien que sur ce dernier point, si le réseau électrique national couvre 90% de nos villes, il ne dessert que 20% des zones rurales : c’est donc la fracture assurée, encore une de plus ! Nous aimons mettre la charrue avant les bœufs : pourquoi ?

Dans le cas de l’éducation, on ouvre l’établissement et nomme ses responsables avant de l’avoir construit ; les élèves sont même recrutés sur la lancée. On l’a vu avec la réforme universitaire des années 1990, on le voit tous les jours dans le secondaire et le primaire. Parce que l’école n’a jamais véritablement constitué une priorité de l’agenda politique. Elle n’a jamais été au cœur d’une véritablement politique de développement. Avons-nous une politique de développement ? Celle qu’on décline dans les documents de stratégie qui se succèdent ? Une fois le budget dépensé pour réaliser lesdits documents consommé, qui se préoccupe de leur mise en œuvre ? De leur évaluation ? Une stratégie de développement, ce n’est pas d’abord un document, si fouillé et si épais soit-il : c’est avant tout une volonté politique incarnée. Si la taille et la qualité de notre ambition en matière d’éducation dépendent de puissances extérieures (la Banque Mondiale et le FMI, la France et la francophonie…), si nous ne comprenons pas l’importance d’avoir une exception camerounaise en chaque domaine, il nous sera difficile d’avancer. Mais cette dépendance extérieure, qui se manifeste par l’emprunt d’innovations élaborées par les autres d’abord pour eux-mêmes, par la soumission à des politiques imposées par des institutions financières qui ne rêvent que de désétatiser les secteurs sociaux, n’est pas le seul handicap sur notre route. Il faut y ajouter la propension à  la mauvaise gestion des marges qui nous sont laissées, la forme que nous voulons bien donner à cette sorte d’autonomie interne dans laquelle nous nous complaisons.

Le Cameroun s’est engagé à Jomtien en 1990, à Dakar en 2000 et plus récemment à Inchéon en 2015 à porter le financement de l’éducation entre 15 et 20% du budget ou entre 4 et 6% du PIB. Certains sont déjà au-delà de cette ligne. Même le plancher de cet engagement n’est pas aujourd’hui atteint par notre pays. Comment réussir des réformes sans le financement qui va avec ? Comment réussir la mise en œuvre de l’APC sans un recyclage systématique et substantiel des enseignants ? Comment digitaliser l’éducation sans équiper les établissements en énergie électrique, en équipements informatiques, sans former les enseignants à l’utilisation de l’outil informatique ? Est-il encore surprenant, au regard de ce tableau, que les innovations passent si mal dans notre système éducatif ?

Roger Kaffo Fokou, SG/SNAES

Crise Manuels Scolaires au Cameroun : Le SNAES et la Friedrich Ebert présentent un ouvrage sur les déterminants de la qualité du manuel scolaire

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Crise Manuels Scolaires au Cameroun : Le SNAES et la Friedrich Ebert présentent un ouvrage sur les déterminants de la qualité du manuel scolaire

Le 04 octobre 2023, le Syndicat National Autonome de l’Enseignement Secondaire (SNAES) et la Fondation Friedrich Ebert et Stiftung (FES) ont présenté à un public trié sur le volet le deuxième tome de l’ouvrage sur le manuel scolaire au Cameroun. Cette cérémonie s’est déroulée dans la salle de conférences de la fondation sise à Bastos Yaoundé.

Le premier tome avait planché sur la politique du manuel scolaire en général. Les experts s’étaient alors principalement attachés à mettre en lumière la manière dont les manuels manifestent la crise sus-évoquée : prise en compte mitigée des compétences du XXIe siècle (Pr Fotsing Mangoua) ; rapports qualité (matérielle et épistémologique)/prix insatisfaisants du point de vue des parents d’élèves (enquête du Dr Basile Difouo) ; conflit éthique entre le « dehors » et le « dedans » mal géré en raison d’une « tyrannie du programme officiel qui néglige d’associer les volets culturel, social et économique » (Dr Foulla Damna Appolinaire) ; compétences questionnables des acteurs principaux de la filière et faible dispositif de contrôle des processus de production (Pr Renée Solange Nkeck Bidias) ; règles de sélection (notamment une politique du livre unique récemment adoptée par les textes officiels) discutables parce que, comme le souligne le Pr Patricia Bissa Enama, « une liste élaborée et arrêtée des manuels laisse voir la menace d’une centralisation, d’une monopolisation et d’un absolutisme néfastes pour la valorisation du savoir dans ses canons et ses nuances » ; indisponibilité avérée des manuels sur le marché et entre les mains des utilisateurs finaux en dépit des réformes les plus récentes (Pr Lilian Lem Atanga) ; absence d’une véritable politique du secteur culturel en général et du sous-secteur du livre en particulier, ce qui aboutit à fragiliser l’embryon d’industrie nationale du livre sur un marché largement dominé par des acteurs étrangers (Ghemkam T. Grâce Alvine). Il se dégage presque naturellement de ce diagnostic « l’impératif d’intégrer la réforme du manuel scolaire dans la réforme générale du système éducatif et, à terme, en vue de l’élaboration (enfin !) d’une véritable politique éducative nationale ». (Pr Jacques Evouna).

Dans ce second volume, la question centrale est celle de la qualité des manuels scolaires : quels peuvent en être les déterminants ? Les experts, cette fois-ci, se sont penchés sur les contenus disciplinaires (Pr Jacques Evouna, Dr Tamekamta Zossime), sur les qualités transversales aux disciplines (Dr Basile Difouo, Pr Lilian Atanga, Dr Fotso Guesche, Roger Kaffo Fokou et Dr Rachel Awum), sur les acteurs impliqués et notamment l’auteur et l’éditeur de manuels scolaire (Roger Kaffo Fokou, Fabrice Amougou et Serge Kouam), enfin sur le processus de production (Dr Brigitte Lekane)  

La cérémonie s’est structurée en 4 volets : Mot d’ouverture de la FES prononcé par Mme Nina Netzer, Représentante Résidente de la Friedrich Ebert Stiftung, la présentation du projet de publication par M. Roger Kaffo Fokou, SG du SNAES, la note de lecture par le Pr Evoung de l’université de Yaoundé1.

Le nombreux public présent était composé à la fois d’amateurs intéressés, des représentants des médias, d’enseignants et d’experts de divers bords, notamment le Secrétaire permanent du Conseil d’agrément du manuel scolaire et des matériels didactiques (CAMSMD), le Pr Vounda Etoa Marcelin. Le débat a donc été très nourri, parfois heurté, mais généralement courtois. La cérémonie s’est achevée sur une séance conjointe de dédicace SNAES-FES et un cocktail.

Roger Kaffo Fokou

Grève des enseignants : le SNAES centre monte au créneau contre les intimidations subies par les enseignants grévistes.

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Grève des enseignants : le SNAES centre monte au créneau contre les intimidations subies par les enseignants grévistes.

Ça ne marchera pas. Nous ne sommes qu’au deuxième jour de grève après l’expiration du préavis publié par l’intersyndicale le 18 septembre 2023 que déjà le Syndicat National et Autonome de l’Enseignement Secondaire (SNAES) enregistre un nombre important de plaintes venant du terrain. Les atavismes administratifs sortent peu à peu des tiroirs poussiéreux pour essayer de réduire au silence les enseignants grévistes. 

            Dans la région du Centre en particulier, certains chefs d’établissements usent de tous les moyens pour fragiliser la grève qui, disons-le sans ambages, n’en est qu’à ses débuts. Ces derniers espèrent tordre le coup aux velléités grévistes en posant des actes aussi ridicules que répréhensibles : menaces verbales, retrait d’emploi de temps, menaces de redéploiement, tout y passe. Le SNAES Centre tient à leur dire qu’ils sont aux antipodes des enjeux de l’heure qui pourtant devraient les interpeler en temps qu’enseignants, éducateurs et pédagogues. De même la Section Régionale du SNAES pour le Centre (SR-Centre) leur rappelle que ces pratiques dignes des âges profondément enfouis dans les abîmes de l’histoire, ne prospèreront pas et les invite par la même à contenir la fièvre qui les envahit à l’idée de perdre leurs postes. Elle les mettra devant leurs responsabilités pour qu’ils en assument les conséquences.

Via un communiqué-grève signé le 7 octobre 2023 par le Secrétaire Régional du SNAES pour la région du Centre, les enseignants exerçant dans la région étaient déjà invités à dénoncer tous les cas d’abus enregistrés sur le terrain et à les documenter.  Ce communiqué, pourvu d’une liste de contacts des responsables couvrant les 10 départements de la région, préconisait la collecte de toutes les entraves au droit syndical en vue d’actions appropriées.

Fort des plaintes qui émanent des militants sur le terrain dans la région du Centre, le Secrétaire Régionale du SNAES pour le Centre a commis, le 9 octobre 2023, une lettre ouverte aux chefs d’établissements de sa région de compétence, pour leur rappeler à quoi leur zèle les exposera le moment venu. Le camarade Roland ASSOAH n’y est pas allé du dos de la cuillère dans cette interpellation grave : « Messieurs et Mesdames, compte tenu du feedback reçu  du terrain, j’aimerais tout d’abord cordialement vous rappeler que ce personnel dont vous avez la charge de manager ne vous appartient pas. Que ce soit le personnel d’appoint recruté par les APE ou le personnel fonctionnaire recruté par l’Etat, ils ne vous appartiennent pas. Non ! Ces valeureux seigneurs du savoir ne sont pas non plus vos larbins. Ils sont des professionnels à qui l’Etat et les parents ont jugé bon de confier la lourde charge d’instruire, encadrer et former la jeunesse de notre nation. » 

La Section Régionale du SNAES pour le centre rappelle à toutes fins utiles que les syndicats opèrent sous le couvert des conventions internationales dument ratifiées par le Cameroun, notamment la convention 87 sur la liberté et la protection du droit syndical et la convention 98 sur le droit d’organisation et de négociation collective. Ces conventions faisant désormais partie du droit positif camerounais, sont d’application.

En cette période de grève généralisée dont les actions vont s’intensifier dans le secteur de l’éducation, la SR-Centre invite les chefs d’établissements à prendre connaissance du cadre juridique qui encadre la grève (statut général de la fonction publique, conventions 87 et 98, etc.) et à poser des actes en conséquence. Aucun abus à l’endroit des enseignants et plus singulièrement ceux qui respectent le mot d’ordre du SNAES ne sera toléré.

À chacun son couloir, à chacun ses actions, dans le strict respect de la règlementation en vigueur. Faites vos jeux.

                                                                   YONGUI HEUBO Patrick William, Rédacteur SNAES.

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