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lundi, mars 10, 2025
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JME 2018: DISCOURS DES SYNDICATS:Menoua

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MESSAGE DES SYNDICATS D’ENSEIGNANTS

 

Mmes et Mrs les autorités administratives ;

Mmes et Mrs les autorités politiques, traditionnelles et religieuses ;

Mmes  et Mrs les autorités scolaires ;

Chers membres de la communauté éducative (Enseignants, Parents, Opérateurs économiques, Elèves, etc) ;

Mmes et Mrs.

Ce jour, le monde célèbre la 25eédition de la Journée Mondiale des Enseignants sous le thème : « Le droit à l’Education, c’est aussi le droit à un personnel enseignant qualifié ». Permettez-nous tout d’abord d’aller aux origines de cette Journée pour comprendre de quoi il est question.

L’Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science et la Culture (UNESCO) a inauguré la Journée Mondiale des Enseignants en 1994 pour attirer l’attention de la communauté éducative sur les contributions et les réalisations des enseignants et pour mettre en lumière les préoccupations et les priorités des enseignants en matière d’éducation. Le jour choisi pour cette inauguration n’a pas été  un hasard de calendrier. En effet,  le 5 octobre 1966, une conférence intergouvernementale spéciale tenue à Paris,en France, a adopté la recommandation de l’UNESCO-OIT concernant le personnel enseignant. Pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, une recommandation d’une organisation internationale spécialisée de l’Organisation des Nations Unies (ONU) donnait  aux enseignants du monde entier un instrument qui définit leurs responsabilités et affirme leurs droits professionnels. Par cet acte, les gouvernements du monde dont celui du Cameroun ont unanimement reconnu l’importance pour une société d’avoir des enseignants compétents, qualifiés et motivés.  En 1997, ce document fondamental fut d’ailleurs complété par la recommandation concernant la condition du personnel enseignant de l’enseignement supérieur.

Le 05 octobre est donc essentiellement une journée d’évaluation de la mise en œuvre de cette recommandation, ainsi que de l’évaluation des progrès accomplis dans l’application des avancées obtenues par les revendications professionnelles des enseignants. Evaluer dans le but d’apprécier le chemin parcouru et le chemin à parcourir afin que les enseignants soient véritablement compétents, qualifiés et motivés.Que demande concrètement cette recommandation en faveur des enseignants ?

            La recommandation de l’UNESCO-OIT du 05 octobre 1966 ainsi que celle de 1997 demandent que l’enseignant bénéficie d’une juste condition, à la mesure des besoins en matière d’éducation et que la profession enseignante soit entourée de la considération publique qu’elle mérite afin que l’enseignant se consacre pleinement à ses tâches professionnelles ;qu’on assure à l’enseignant et sa famille, un niveau de vie décent ; que la formation et l’emploi des enseignants soient clairement définis, ne donnent lieu à aucune forme de discrimination et aucune pénurie d’enseignants qualifiés ; que les organisations d’enseignants soient associées à l’élaboration de la politique scolaire ; que les établissements de formation des futurs enseignants, associés aux institutions scientifiques et culturelles, soient dotés des infrastructures de qualité pour la recherche et la formation pointues ; que les enseignants soient dotées des connaissances approfondies et des compétences particulières, acquises et entretenues au prix d’études rigoureuses et continues ; que les futurs enseignants bénéficient des bourses ou d’une aide financière leur permettant de suivre les cours de formation et de vivre décemment ; que dans la mesure du possible, les autorités compétentes s’efforcent à établir un système de formation gratuite ;  que les enseignants soient encouragés et soutenus à faire des voyages collectifs ou individuels dans leurs pays ou à l’étranger, en vue de leur propre perfectionnement ; que les enseignants soient régulièrement soumis à des examens médicaux périodiques et gratuits ; qu’étant particulièrement qualifiés pour juger des auxiliaires et des méthodes les mieux adaptés à leurs élèves, que ce soient eux qui jouent le rôle essentiel dans le choix et la mise au point du matériel d’enseignement, le choix des manuels et l’application des méthodes pédagogiques ; que les effectifs des classes permettent à l’enseignant de donner à chaque élève une attention particulière ; que les congés des enseignants soient payés.

En plus de ces recommandations, l’UNESCO demande que les enseignants des régions éloignées des centres urbains bénéficient des logements décents pour eux et leur famille, des indemnités spéciales et des facilités de voyages particulières afin de leur permettre de maintenir le niveau de leur compétence professionnelle ; que la structure des traitements des enseignants, fondée sur des critères objectifs, soit établie de manière à éviter toute injustice et toute anomalie risquant des frictions entre les différents groupes d’enseignants.

Mmes et Mrs

Il ressort à l’analyse que, mettre en œuvre toutes ces recommandations, c’est s’assurer que le personnel enseignant est qualifié pour donner une éducation de qualité.

A la lumière de ce qui précède et au regard de la réalité dans notre pays, force est de constater que le chemin qui reste à parcourir au Cameroun est encore très long. En d’autres termes, les enseignants au Cameroun ne bénéficient pas encore d’une juste condition de vie et de travail, ce qui a des conséquences néfastes sur leur niveau de motivation et la qualité de l’éducation. Le Chef de l’Etat lui-même, lors de son adresse à la Jeunesse  le 10 février 2013,  l’a reconnu en ces termes :

« Aux enseignants, je veux dire à nouveau mon estime et ma compréhension. Ils occupent une place centrale dans la formation de notre jeunesse. C’est pourquoi il est important qu’ils retrouvent le ‘‘feu sacré’’. Ceci pourrait être obtenu de deux façons : d’abord, ainsi que je l’avais dit l’an dernier à la même occasion, en engageant une réflexion d’ensemble sur l’avenir de notre système éducatif dont l’un des objectifs devrait être de réhabiliter la fonction enseignante ; ensuite en poursuivant le dialogue sur leurs conditions, y compris salariales. » Ces propos sont restés sans suites concrètes. En effet, Les négociations engagées depuis des années les cadres inter-ministériels (Commission Ad hoc et Comité interministériel) ne donnent pas des solutions satisfaisantes aux préoccupations fondamentales des enseignants. Les enseignants vacataires, les personnels d’Appui et les Maîtres des parents au MINEDUB, MINEFOP et MINESEC ne retrouvent  pas le « feu sacré » : sans statut, sans contrat, sans immatriculation à la sécurité sociale et avec une rémunération souvent inférieure au SMIG, qui ne couvre pas les douze mois de l’année. Les textes issus du dialogue entre les syndicats d’enseignants (rééchelonnement indiciaire, intégration des enseignants d’EPS dans le statut particulier des enseignants, revalorisation de la prime de documentation et de recherche), croupissent dans les tiroirs à la Présidence de la République.Le dossier « Forum national de l’Education », adopté depuis des années, qui devrait permettre une réflexion d’ensemble sur notre système éducatif et dont les travaux préparatoires sont achevés, dort dans un bureau à la primature faute d’un financement qui ne demande que quelques « maigres millions » de F CFA.

Pendant ce temps, la  liste des revendications des enseignants s’allonge de jour en jour. Les enseignants exigent :

  • L’application intégrale du Décret Présidentiel n°2000/359 du 05 décembre 2000 portant statut particulier des corps des fonctionnaires de l’Education Nationale ;
  • La signature des textes achevés et transmis au Président de la République ;
  • Le paiement de la bourse indiciaire aux étudiants des Ecoles Normales conformément au Décret présidentiel n°88 du 28 septembre 1988 portant organisation, régimes des études et statut de l’Ecole Normale Supérieure.
  • La prise en charge directe de tous les nouveaux lauréats des Ecoles Normales dès leur sortie des écoles ;
  • Le paiement total de tous les arriérés et éléments de salaire en instance à savoir :
    • Les rappels des 2/3 par ordre de promotions ;
    • Les rappels du 1/3 par ordre de promotions ;
    • Les rappels des indemnités de non logement par ordre de promotion;
    • Les rappels des primes d’évaluation et d’enseignements ;
    • L’automatisation des primes de sujétion des responsables nommés;
    • Le paiement de la prime relative à l’encadrement psychopédagogique et d’évaluation des Conseillers d’Orientation prévue par l’article 61 du statut des enseignants et par l’art n°07 du Décret présidentiel n°2002/40 du 04 février 2002 fixant les montants et les modalités de paiement des primes allouées aux personnels des corps de l’Education Nationale ;
    • Le paiement de la prime des Animateurs Pédagogiques (Bloquée depuis plus de 8 ans);
  • Le déblocage de tous les dossiers et actes d’intégration en souffrance dans les bureaux ;
  • Les effets financiers et rappels des avancements, véritable serpent de mer ;
  • La fin de l’accumulation des arrêtés d’avancement qui pour certains enseignants durent 8 ans et plus sans effet financier ;
  • L’automatisation des effets financiers des avancements après la signature des arrêtés y relatifs ;
  • La poursuite de l’intégration inconditionnelle dans la fonction publique de tous les enseignants (professeurs et instituteurs) contractuels ou contractualisés, ainsi que le recrutement de ceux encore en chômage.

Les enseignants sont contre le concours de recrutement de 1000 instituteurs en cours, lancé récemment par le Ministère de la Fonction Publique et de la Réforme Administrative. Il n’est pas juste de soumettre à un concours pour la troisième fois, des enseignants qui ont réussi au concours d’entrée à l’Ecole Normale, ainsi qu’à  leur examen de fin de formation. Doute-t-on de la qualité de leur formation ? Ils doivent simplement et purement être intégrés dans la fonction publique, par ordre de promotions et par ordre de mérite pour éviter la corruption.    

  • Des indemnités spéciales pour les enseignants éloignées des centres urbains et d’accès difficiles ;
  • La mise sur pied d’une procédure viable et transparente de traitement des dossiers d’intégration ;
  • Le paiement des frais de transport pour les congés annuels (bloqués depuis des décennies) ;
  • La conduite jusqu’à son terme du processus de mise en œuvre de la convention collective de l’enseignement privé ;
  • L’organisation du Forum National de l’Education dont l’urgence se fait de plus en sentir.

Mmes et Mrs

Le thème de cette année interpelle la communauté éducative internationale et nationale sur le droit à l’éducation de qualité. En effet, dans toutes les régions du Cameroun en général et dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest en particulier, ce droit à l’éducation de qualité est problématique. De nombreux jeunes sont empêchés de bénéficier de ce droit fondamental, compromettant de ce fait leur avenir et celle d’une nation en quête de développement. Plongés dans l’angoisse du futur, l’insécurité sous plusieurs formes, les conditions de vie et de travail injustes, les enseignants doivent braver des obstacles multiples pour éduquer autant qu’ils peuvent les jeunes enfants. C’est le lieu ici de rendre un vibrant hommage aux enseignants qui ont perdu la vie ou qui ont été victimes de violence à des degrés divers dans les zones d’insécurité. A ces valeureux chevaliers de la craie, la patrie devra être reconnaissante. Et que dire du scandale du scandale du manuel scolaire cette année ? De son indisponibilité en passant par la dangerosité du contenu de certains d’entre eux, il y a péril sur le droit de l’éducation. Ce sont des situations inconfortables où la démotivation effrite inéluctablement la qualité de l’éducation.

Dans une telle situation, les syndicats d’enseignants du Cameroun demandent à tous les acteurs de la vie nationale de dépasser leurs intérêts particuliers et partisans, d’agir afin de sauver l’éducation et offrir, grâce des enseignants qualifiés,compétents et motivés une éducation de qualitéà la jeunesse camerounaise. Aux enseignants de tous les ordres et de tous les rangs, nous disons qu’un enseignant qualifié est aussi un enseignant qui prend en main son destin ! Engageons-nous maintenant à défendre notre profession ! Engageons-nous à défendre l’éducation de qualité ! Syndiquons-nous !

Vive la liberté syndicale

Vive le dialogue social

Vive l’éducation de qualité

Vive le Cameroun


le Syndicat des Enseignants du Cameroun pour l’Afrique (SECA)

le Syndicat National Autonome de l’Enseignement Secondaire (SNAES).   

 le Syndicat National des Instituteur de la Base (SNIEB)

le Syndicat National des Travailleurs de l’Enseignement Privé du Cameroun (SYNTESPRIC)

DIGITALISATION DES PAIEMENTS AU MINESEC : Ces premiers Couacs qui font scandale

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Par ASSOAH ETOGA Roland, Rédacteur

 

En cette année scolaire 2018-2019 le Ministère des Enseignements Secondaires par le communiqué N° 71/18/MINESEC/CAB du 28 août 2018 informait la communauté éducative et le grand public en général que le paiement des frais exigibles et d’examen serait uniquement fait par l’intermédiaire de l’un de ses partenaires : CAMPOST, Orange Money, MTN Mobile Money et Express Union. Le but de cette manœuvre était, disait-on, de contrôler les effectifs, de mettre de l’ordre dans la gestion financière chaotique qui avait cours jusqu’ici dans les établissements scolaires. La pédagogie qui prévalait auprès des chefs d’établissements était de faire ouvrir le cas échéant, des comptes trésors dans lequel seraient virés les frais d’inscription des élèves, déduites des différentes quotes-parts régulièrement reversées au ministère pour des usages divers. L’opération malgré les critiques, s’est déroulée tant bien que mal, avec au passage une commission pour ces partenaires chiffrée à plusieurs centaines de millions. Les chefs d’établissements se sont conformés à la décision de la hiérarchie même si celle-ci viole le décret N°2001/041 sur les attributions des agents financiers, et se sont mis dans l’attende du reversement desdits frais dans leurs comptes trésors pour assurer le fonctionnement de leurs établissements. Aujourd’hui encore, ils sont dans l’attente de ce reversement qui tarde toujours à s’opérer, et qui paralyse les établissements et dans la volée, le volet pédagogique.

Nous sommes au terme de la première séquence, et dans certains établissements l’heure est à l’improvisation et à la précarité, à un retour à l’âge de pierre. Les enseignants, les élèves et les parents ne savent pas vraiment comment faire pour s’en sortir et mener à bien les évaluations. Certains chefs d’établissements nous rapportent qu’il y a une incompréhension généralisée autour du reversement des frais dans leurs comptes. Les fonctionnaires des finances disent ne pas avoir reçus des instructions relatives à ces comptes. Ils n’ont pas d’informations à propos. C’est ainsi que des informations recueillies sur le terrain, on assiste à des pratiques d’un autre siècle : les chefs d’établissements faisant recours aux APEE pour avoir de la craie et du petit matériel, modifiant par là même leurs projets et leurs programmations budgétaires ; des enseignants qui demandent aux élèves de cotiser pour multiplier les épreuves, en parfaite violation des instructions contenus dans la circulaire N°21/11/C/MINESEC/CAB du 27 Juin 2011 ; les enseignants qui recopient les longs devoirs remplis de schémas complexes au tableau ; les censeurs qui impriment les devoirs sur des papiers brouillons, et la liste est loin d’être exhaustive. Comment, dans ces conditions, les travaux pratiques vont-ils se dérouler dans l’enseignement technique et professionnel ? Les TP dans les disciplines scientifiques ? Quelles acquisitions pour les bibliothèques, pour les pharmacies et autres besoins ? Quelle place pour le matériel didactique ? En attendant c’est l’école qui en prend un coup, les évaluations ne sont plus objectives, les cours selon le modèle de l’APC ne sont plus dispensés faute de matériel didactique.

Si la situation perdure, le pire est à venir, les projets d’APEE de certains établissements seront profondément modifiés, les vacataires risquent par conséquent de cesser le travail par défaut de salaire, les travaux pratiques ne se feront pas régulièrement et la professionnalisation des enseignements est entrain de prendre un coup dans les lycées techniques.

Nous souhaitons vivement que les ministères responsables de ce désordre, le MINESEC et le MINFI, se concertent pour lever cet imbroglio qui est de nature à réduire la portée des efforts consentis par les enseignants. Ce désordre n’est pas en faveur de conditions idéales pour une école de qualité. Nous invitons le gouvernement à traiter ce problème avec diligence et sérieux. Ce n’est pas avec l’éducation qu’il faut s’amuser, il y va de l’avenir de notre nation.

ADAMAOUA : LE TRAIN DE L’IMPLANTATION DE L’ÉDUCATION SOCIALE, FINANCIÈRE ET ENTREPRENEURIALE

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Par ASSOAH ETOGA Roland, Secrétaire régional SNAES Adamaoua, Formateur Aflatoun. roland.assoah@gmail.com

 Dans le cadre de la mise en œuvre de la Convention de partenariat signée entre le MINESEC et Aflatoun international, une campagne d’installation de clubs Aflateen pour l’éducation sociale, financière et entrepreneuriale est en cours dans l’ensemble de nos région. Dans l’Adamaoua, en tant que responsable du SNAES, Roland Assoah Etoga est l’œil du partenaire local d’Aflatoun Internal et à ce titre, coordonne avec les responsables administratifs concernés la sensibilisation et la mise en place des clubs.

Il faut rappeler qu’Aflatoun International est un réseau dynamique des partenaires, de corporation d’enseignants, de sympathisants, d’enseignants. Il offre aux enfants et aux jeunes du monde entier une éducation sociale et financière à travers des programmes d’études de haute qualité adaptés à différents groupes d’âge, qui peuvent être adaptés aux besoins locaux ou à des circonstances spécifiques. De plus, les enseignants reçoivent une formation. Il est déjà déployé à travers 109 pays, avec une intensité de 5,4 millions d’enfants par an, 60 183 enseignants formés, 192 organisations partenaires et 36 gouvernements.

Durant ce mois d’octobre, une vaste campagne est programmée pour l’extension du mouvement, et s’étendra durant tout le premier trimestre de l’année scolaire en cours.  Une sensibilisation intensive est prévue ainsi que la formation des encadreurs volontaires qui sont déjà nombreux à faire la demande et continuent encore à le faire. Il faut rappeler que le passage des équipes Aflatoun s’effectuera successivement dans les départements de l’Adamaoua, Faro & Déo, Mbéré, Mayo-Banyo, Djerem et Vina en fonction du programme qui sera établi à la suite des travaux en cours entre les enseignants qui sollicitent faire partie de l’aventure et le responsable régional du SNAES Adamaoua, formateur Aflatoun.

Les premiers à bénéficier de cette dynamique dans l’Adamaoua sont le Lycée Bilingue de Ngaoundéré déjà actif, le Lycée de Ngaoundéré Mardock, le Lycée de Burkina et d’autres établissements de la ville de Ngaoundéré avec des encadreurs formés. Quant à l’implantation qui se poursuit, les établissements de Tignère : le Lycée Bilingue de Tignère et le Lycée Technique ; à Mayo-Baléo : le Lycée de Mayo-Baléo, le CETIC de Mayo-Baléo et le CES de Almé,  sont tous prêts à recevoir la dynamique. L’objectif de cette implantation est de former les encadreurs sur ce type d’éducation pour qu’ils puissent acquérir les habiletés nécessaires pour animer les clubs Aflateen dans leurs établissements.

La liste est encore ouverte en attendant les éventuels volontaires, dans les départements cibles.

JME 2018:A Tignère : Les enseignants toujours relégués au dernier plan

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Par ASSOAH ETOGA Roland, snaes.com

En ce 5 octobre 2018 journée consacrée à l’enseignant, les mots des administrateurs n’ont pas pu faire oublier les faits à Tignère, dans le département du faro et Déo dans l’Adamaoua.

Pendant que le Préfet, à travers son discours, essayait éloquemment de démontrer  l’importance et la valeur de l’enseignant dans la société et la construction d’une nation, la place de fête, elle, relatait d’autres faits. La tribune était vide. L’enseignant n’est une priorité que dans les discours. Le plus important se déroulait ailleurs, et même les forces de l’ordre sensées assurer l’ordre et la sécurité durant la manifestation ne se sont pas mobilisées. C’était au Centre de Promotion de la Femme CPF juste à une centaine de mètres qu’une partie de l’attention était portée : les bureaux de vote.  Et l’autre partie : la campagne électorale.

Si pendant les heures de campagnes électorales tel est le sort réservé aux enseignants, qu’en sera-t-il de leurs conditions de travail et de leur place dans la société en temps post-électoral ? C’est pourtant l’autorité administrative qui coordonne les activités dans les villes ! La mobilisation pour les enseignants n’a ici duré qu’à peine 1h30mn montre en main, y compris dans la foulée, la décoration honorifique des quatre récipiendaires des Palmes Académiques du jour, le tout dans l’indifférence, en silence et sans faste. Les autres activités auraient au moins dû être décalées de 2 heures pour donner de l’éclat à ce seul jour où les enseignants sont “écoutés” ou du moins font le décor. Mais il n’en a rien été.

La veille déjà, le 4 octobre 2018, c’est la table ronde qui avait subi ce même boycott de la part de la communauté éducative, tous les panélistes attendus étant absents, aucune autorité n’ayant été représentée, que ce soit la hiérarchie administrative ou technique. Il fallut que le responsable SNAES de la localité M. ASSOAH ETOGA Roland, prenne les choses en main pour finalement donner vie à une conférence sur le thème de la journée, menée par lui seul.

Le SNAES n’a donc, pour sauver les meubles, ménagé aucun effort pour assurer d’une part le déroulement des activités dues à la réflexion autour de la condition des enseignants, et d’autres part, l’éclat du défilé en exaltant la force et la prestance des enseignants unis, dans une même dynamique.

Ainsi s’est déroulée la journée Mondiale des Enseignants à Tignère chef lieu du département du faro et Déo. D’après l’écho des autres arrondissements, la situation n’y a pas été  plus reluisante. Vivement que les enseignants prennent en main l’organisation de cette journée pour en faire une vraie date sur le calendrier social et républicain.

JME 2018: Voici le Discours des syndicats interdit à Douala

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Allocution des syndicats enseignants du Wouri

(O.N.E.C., SNAES, SYNTESPRIC)

Monsieur le Gouverneur de la Région du Littoral

Monsieur le Préfet du Département du Wouri

Monsieur le Délégué du Gouvernement auprès de la Communauté Urbaine de DOUALA

Madame et Messieurs les Délégués Régionaux des Ministères en charges de l’Education

Mesdames et Messieurs les Fondateurs des Etablissements Scolaires Privés

Mesdames et messieurs les Chefs d’Etablissements

Autres Autorités en vos rangs et titres respectifs

Honorables Invités

Chers Enseignants

Mesdames et Messieurs

C’est pour moi un grand honneur et un agréable devoir de prendre  la parole, ce 5 octobre 2018 à l’occasion de la célébration de la 24ème édition de la Journée Mondiale des Enseignant(e)s. D’emblée, permettez-moi d’exprimer toute ma gratitude à mes paires, leaders Syndicaux du Secteur de l’Education, qui m’ont permis de porter la voix des enseignants au cours de cette cérémonie. En mémoire de tous les enseignants qui nous ont quittés au cours de l’année passée, de ceux emportés  par la violence le 03 septembre 2018, jour de rentrée et de tous ceux que l’intolérance et l’égoïsme de tout origine ont poussé loin des salles de classes dans les régions du Nord-ouest, du Sud-ouest, de l’Adamaoua, de l’Est et de l’Extrême-nord, je nous invite à observer une minute de silence.

Autorités de la région du Littoral, Messieurs les Fondateurs et Autres Chefs d’Etablissements, les Enseignants par ma voix vous disent merci d’être venus constater que leur cœur bat encore ; votre indifférence, doublée de mépris et d’ingratitude n’ont pas été assez  forts pour couper la dernière veine qui les relie à la vie. Mesdames et Messieurs, La communauté internationale, par l’UNESCO, nous invite à avoir à l’esprit que « le droit à l’Education, c’est aussi le droit à un Personnel Enseignant Qualifié ». L’an dernier, notre attention avait été portée sur : « Enseigner en liberté, Autonomiser les enseignants ». En attendant le bilan que nous ne ferons jamais, comme de tradition chez nous, il convient de  rappeler, que ces deux thèmes apparemment distants, ont un socle commun : la promotion d’une éducation de qualité. En effet, après le forum mondial sur l’Education, tenu en 2000 à Dakar  au Sénégal, forum à l’issue duquel le monde, dont le Cameroun, avait pris des engagements fermes en vue de l’école pour tous à l’échéance  2015, à Incheon en Corée, après évaluation le 21 mai 2015  et l’adoption par les Nations Unies de 17 objectifs pour le développement durable dont le 4ème porte sur l’accès à « une Education inclusive et équitable  de qualité, et les possibilités d’apprentissage pour tous, tout au long de la vie » , l’Unesco s’est retrouvé en novembre 2015 à Paris, lors de sa 38ème session de la Conférence Générale, pour adopter un cadre de travail appelé  ‘’Plan d’Action de l’Education 203O’’. Dans les modalités de mise en œuvre des stratégies arrêtées, 4 cibles ont été visées dont l’une est : « accroitre de façon substantielle l’offre d’enseignants qualifiés … ».C’est dans ce contexte qu’il faut situer l’orientation des thèmes successifs soumis à notre attention.

Cela étant, il faut dire que les efforts du gouvernement à travers la création des Ecoles Normales Supérieures pour l’enseignement général et technique, des Ecoles Normales d’Instituteurs et des initiatives privées dans le secteur , à quoi il faut ajouter les séminaires de Recyclage des Enseignants durant l’année scolaire, montrent que le Cameroun n’a pas attendu l’invitation majeure de cette célébration, pour investir dans la formation initiale et continue de ceux qui ont la charge d’éduquer ses enfants. D’ailleurs, comment pouvait-il en être autrement face aux incessantes innovations pédagogiques qui imposent que notre pays, pour ses besoins de développement, soit  connecté à l’évolution du monde ? Seulement, peut-on dire que le Cameroun est complètement au-dessus des besoins en Personnel Enseignant qualifié ?

Les acteurs de notre système éducatif, même les plus chauvins ne peuvent l’affirmer ; la montée incontrôlée de l’offre privée de l’éducation, où l’essentiel du personnel ne jouit que du savoir académique ou universitaire, confondrait toute mauvaise foi. A coté de cette réalité dans l’Enseignement Privé, un autre fait paradoxal côtoie les écoles publiques : l’insuffisance des Enseignants Qualifiés à coté d’un grand vivier du personnel formé. en effet, selon le rapport national  de ‘‘ l’Ecole Pour Tous’’(E.P.T) sorti en 2015 et les donnée de l’UNESCO, Mputu(2018), 42% d’enseignants dans le primaire et 47% dans le secondaire, encadrent nos enfants sans formation initiale. Pourtant, on a encore à l’esprit, la troisième phase  de contractualisation où, au dire de Monsieur le Ministre de la Fonction Publique et de la Reforme Administrative sur les antennes des médias nationaux, sur les 50 000 dossiers reçus, 9000 seulement ont été retenus. Or la Stratégie Sectorielle de l’Education 2006 (P. 98),  prévoyait le recrutement de 8000 Instituteurs Contractuels par an. Mais déjà en 2014, la roue avait cessé de tourner jusqu’en mai 2018, date de la publication des listes de la récente phase. Pour comprendre cette curiosité, il faut chercher dans les moyens financiers que l’Etat consacre pour l’éducation de ses enfants. Cette année (2017/2018) la dépense publique pour l’Education  a été de 14% soit 3% du P.I.B., moins qu’en 2OOO où elles étaient de 14,3%, alors que la moyenne de la sous-région était de I8,3 % (RESEN).En 2013, Le pouvoir s’était engagé à atteindre 22% en 2020. Doit-on espérer que, ce qui n’a pas été fait en 5 ans 8 mois le sera en un an 2 mois ?  Les arbitrages nationaux interministériels font pourtant croire chaque année, que l’Education absorbe le plus gros budget. Malheureusement,  une vérité masque  la réalité du faible financement de l’Education au Cameroun: en 2016, au MINFI on trouvait 143 900 personnes pour le MINEDUB et 104 348 pour le MINESEC. Or ces deux Ministères ne comptaient que 56 000 et 60 119 Enseignants respectivement. Soit une différence totale de 132 129 personnes qui émarge dans ces Ministères sans êtres Enseignants (stat. MINFI, MINEDUB, MINESEC). La non prise en compte de cette réalité, donne une fausse appréciation du budget des deux Ministères.

Il faut reconnaitre en passant, que l’insécurité qui s’est installée au Cameroun depuis l’avènement de Boko Haram et aujourd’hui, les revendications des compatriotes de culture britannique sont venus justifier une volonté politique déjà moindre.

Quoi qu’il en soit, doit-on laisser penser que la garantie d’une formation initiale et continue des formateurs, aujourd’hui  au Cameroun, est une assurance d’une Education de Qualité dans nos lycées et collèges ?

Monsieur le Gouverneur de la Région du Littoral, mesdames et messieurs les Délégués en charge de l’Education, la responsabilité qui est la nôtre, nous invite à vous dire, que la tête des Enseignants en général, n’est pas dans ces formations pédagogiques qui ne s’accompagnent pas des améliorations salariales. Elles tombent sur eux comme des charges supplémentaires sur des crânes en voie d’exploser à force de réfléchir  à comment assurer le minimum vital quotidien. Les enseignants sont plus préoccupés par la recherche des équilibres financiers pour couvrir des  mois  devenus de plus en plus longs  à cause du ‘‘ s.i.d.a.’’ (Salaires insuffisant, difficilement acquis). Monsieur le Gouverneur, en tant que parent, sans porter atteinte à votre conscience, pouvez-vous affirmer que l’éducation est une priorité au Cameroun ? Si oui, comment une priorité n’est -elle pas prioritaire ? L’Etat du Cameroun et ses complices les fondateurs d’Etablissements  vilipendent les enseignants ; ils les payent mal.  Et ce qui est plus sadique encore, c’est que l’Etat  en est conscient ; puisque  dans son ‘‘ Examen national 2015 pour tous : Cameroun’’ il affirme : « …. La rémunération des Enseignants reste en-dessous de la moyenne des pays comparatifs… » (4.4 fois le PIB/h pour le primaire et 6,9 fois le PIB/H pour le secondaire). Et Cà, ce n’est que la réalité de Tanga NORD (l’Enseignement Public). Dans le Tanga sud (Enseignement Privé), c’est l’esclavage nouvelle formule dans la majorité des Etablissements. Monsieur le Gouverneur, êtes-vous au courant qu’ici à Douala, en 2018, des Enseignants gagnent 30 000frs par mois, qu’il y a des salaires de base de 37 000 avec les frais de scolarité de 100 000frs, accompagnées  des rames de papiers, des boites de craies, de l’achat des tenues personnalisées ?  Des calculs simples font savoir  que deux classes de quarante (40) élèves chacune, assurent toutes les charges salariales d’un Etablissement primaire de dix ( 10 ) travailleurs pendant douze ( 12) mois. Où va le reste ? Et quant on sait que l’année dans ces lieux finit parfois en Mai, et généralement, le personnel est permanemment vacataires, on comprend pourquoi les bâtiments  se superposent, les complexes se multiplient. L’Agenda 2030 du développement durable mentionne, comme un des gros défis à relever, la réduction des inégalités.  Chères autorités,  êtes-vous conscients des menaces que vous faites planer sur le Cameroun en entretenant des injustices si criardes ?  Légalement, vous avez vendu le bien public qu’est l’école, en donnant aux promoteurs  d’établissements scolaires privés le droit de fixer les taux de scolarité, sans exigence sur les salaires à payer aux travailleurs. Est-ce cela le vivre ensemble ? La paix n’est  pas le fruit des incantations. A titre d’information, en Côte-d’Ivoire, un Instituteur Adjoint gagne 300 000 frs CFA dans le secteur public. La base dans les privées laïcs, gelée  depuis 11 ans est de 103 000frs ; chez les catholiques elle est de 230 000 frs.  Au Cameroun, dans l’enseignement privé, depuis 1992, il n’y’a plus de base de salaire mais des salaires en baisse ; c’est-à-dire, en fonction du degré de générosité de l’employeur ; les plus humains  utilisent  une grille vieille de  33 ans. On est  alors en face des mystères que seuls les patriotes de discours peuvent nous  expliquer. Par exemple, un camerounais qui a le B.E.P.C, Enseignant  Contractuel de son état, gagne plus qu’un docteur exerçant la même fonction dans un Collège Privé. (Grille 1985 dans le secteur privé et grille 2008 pour Fonctionnaires et Contractuels). Que peut apporter la formation pédagogique dans des esprits si méprisés ? L’Etat du Cameroun reconnait que : « les Enseignants du privé ont une efficacité pédagogique supérieure à celle des Enseignants Fonctionnaires et Contractuels… » (DSSEF. 2013 – 2020). Pourquoi cela n’est-il pas  suffisant pour qu’au moins, LA CONVENTION COLLECTIVE, négociée au rabais pour plaire aux fondateurs, depuis 4 ans, soit signée ?

 Mesdames et Messieurs ici présents, si en tant qu’ autorités, vous vous êtes accoutumés à cette injustice mêlée d’ingratitude vis-à-vis des Enseignants  d’un secteur qui a formé la fine fleur des dirigeants de ce pays, pour ne pas dire certains d’entre vous, il nous parait surréaliste que, malgré les sommes parfois faramineuses que vous déboursez pour la formation de vos rejetons, vous vous enfermiez dans le silence lorsque cet argent, destiné à assurer en partie les salaires de ceux à qui incombent l’éducation de vos enfants, est scandaleusement orienté vers le seul confort matériel et financier des fondateurs.
Comprendrez-vous un jour que les enseignants constituent le maillon essentiel dans l’objectif d’offrir à tous les enfants une éducation de qualité ? Que pour réaliser cet objectif, le Cameroun a besoin d’enseignants plus nombreux, mieux formés et mieux soutenus ? L’amélioration des qualifications devrait conduire à des salaires plus élevés et à de meilleures conditions de travail, ce qui accroitrait l’attractivité de la profession et la fidélisation des enseignants, élément très déterminant pour la qualité l’éducation. Manifestement, la beauté des bâtiments et les résultats parfois menteusement bons vous intéressent  plus que la situation des ‘‘esclaves’’ qui les préparent. Et quand on vous dit qu’après  les 5 premières années du primaire, sur 100 enfants, c’est seulement 37 et 30 qui s’en sortent respectivement en lecture et en mathématique, cela ne peut- il pas susciter en vous une révision d’attitude ?

Mesdames et Messieurs les fondateur, ce n’est point par haine de votre entreprise que nous nous exigeons  défenseurs  de vos employés ; notre combat c’est pour la justice, seule garantie pour la paix. À vrai dire, humainement parlant, vous n’êtes pas le véritable problème ; vous ne profitez que des couloirs à vous tracés par l’organisation ou le dysfonctionnement de notre Etat. Où iraient les centaines de milliers d’enfants qui sont sous votre encadrement si vous n’existiez pas ? Votre apport est donc louable et même incontournable. Mais, faute de lois, est-il exagéré de vous demander un peu de foi, si tant est que même en passant il vous arrive d’évoquer le nom de Dieu ? Il importe de savoir  que Les enseignants qui sont soutenus par leur administration scolaire obtiennent de meilleurs résultats dans leur classe ; que la brimade  ne reporte que vos difficultés, que la pérennité de votre action réside dans la qualité de l’organisation que vous mettez en place. Les congés annuels que vous êtes entrain de faire disparaitre, sont aussi un droit pour vos Enseignants (C. T. art. 92 ; 1, 5) leur performance en dépend. La prospérité que vous voulez pour votre investissement sera toujours menacée, non par les Syndicats ou les Délégués du personnel que vous redoutez, mais par l’encadrement injuste que vous réservez à ceux qui font  votre gloire. L’absence ou l’insuffisance de loi n’autorise pas l’absence d’éthique. Toute augmentation de scolarité doit s’accompagner d’une augmentation de salaire. Comme l’a dit Mr Guy Ryder le Directeur Général du Bureau International du Travail, « … la dignité, l’espoir et le sens de la justice sociale….. Contribuent  à construire et à préserver la paix sociale. » Comment peut-on maudire le feu, tout en entretenant les braises ?

Chers Enseignants du public, déshérités du privé,  que faites-vous pour vous-mêmes pour que la situation change ? Dans le public, c’est la chasse à la nomination et la phobie des affectations loin des répétitions.

Dans le privé, vous êtes environ 100 000 ;  vous avez tout pour vous faire entendre, pour vous faire respecter. Pourquoi avez-vous enterré vos cerveaux dans l’estomac au point de vous faire guider par le moindre bout de pain, la première goutte d’alcool ?

Pourquoi croyez-vous que vos jérémiades suffisent pour ébranler la quiétude de vos patrons ou la complicité tacite du gouvernement ?

Il nous arrive souvent de penser que la poussière de craie qui tombe sur vous contient une substance abrutissante. Sinon comment comprendre votre torpeur, votre attachement à la précarité ? Qui vous donnera encore des répétitions à la retraite ?

Et la délation que certains ont arborée  comme compétence pour gagner les postes, à quoi servira-t-elle encore ?  La propension de la majorité à déserter toute mobilisation pour se réfugier dans la critique ou dans l’église de Bacchus au grand dam de leur dignité et de l’éducation des enfants, nous désole. Votre responsabilité d’Educateurs vous impose de dénoncer tout ce qui empêche le travail de qualité. La formation initiale et continue est un impérieux devoir ; l’habitude de boycotter les séminaires de formation ou de recyclage pour les cours de vacation et autre répétition, est une atteinte grave à la Qualité de l’Education. Ne l’oubliez  pas, « qui cesse d’apprendre doit cesser d’enseigner ». Refuser la formation sous prétexte des mauvais traitements que vous avez peur de dénoncer fortement, est une contribution à la médiocrité, un crime contre des innocents. Dire non à une injustice est un acte de bonne éducation, une option positive pour la construction. L’Education de Qualité demande des Enseignant(e) s de qualité, c’est-à-dire des hommes et des femmes d’honneur. Notre société en a besoin pour un Cameroun viable pour tous.

Vive les Enseignants sérieux et travailleurs,

Vive la mobilisation de tous pour une Education de Qualité,

Vive le Cameroun,

Je vous remercie.

JME 2018: DISCOURS DES SYNDICATS:Noun

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Discours prononcé par FOKOU KODJO/SECRETAIRE DEPARTEMENTAL
DU SNAES-NOUN

Monsieur le Préfet du Département du Noun ;
Monsieur le Sous-Préfet de l’Arrondissement de Foumban ;
Monsieur le Maire de la Commune de Foumban ;
Sa Majesté le Sultan-Sénateur, Roi des Bamoun ;
Mesdames et Messieurs les Autorités Politiques, Judiciaires, Religieuses et
Traditionnelles ;
Messieurs les Délégués Départementaux chargés de l’encadrement des jeunes ;
Camarades Secrétaires Généraux des syndicats ici représentés ;
Mesdames et Messieurs les Chefs d’Etablissements ;
Chers enseignant(e)s ;
Camarades syndicalistes ;
Chers invités ;

Cameroun : Les multiples visages de la violation du droit à l’éducation aujourd’hui

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Pour aborder la question du contenu et de la réalité du droit à l’éducation au Cameroun aujourd’hui, nous avons dans un premier moment questionné la notion même de droit comme faculté instituée par la loi et susceptible d’être réclamée, revendiquée en cas de trouble de jouissance, de violation. Un droit n’est constitué comme tel que lorsqu’il est opposable à un tiers, ce tiers serait-il l’Etat. Au-delà de l’embellie que l’on peut constater dans les statistiques officielles (fort taux de scolarisation au niveau du primaire, amélioration des taux de rétention, etc.), force est alors de constater que le droit à l’éducation, tel qu’il est institué au Cameroun aujourd’hui, n’est pas un droit plein. Il s’apparente plutôt à une liberté et en conséquence, de nombreuses entraves tant culturelles, économiques que politiques empêchent une frange importante de la jeunesse d’en jouir, notamment dans les zones dites d’éducation prioritaire, dans les zones de conflits, dans les banlieues urbaines frappées de pauvreté et de misère. Cette impossibilité de jouir du droit à l’éducation en raison de réticences culturelles, de la situation sociale des parents, d’une politique de l’offre d’éducation qui n’applique pas rigoureusement la gratuité sur laquelle repose l’engagement de l’Etat pour une éducation primaire universelle et même de plus en plus pour un cycle fondamental universel (Déclaration d’Inchéon) touche d’avantage certaines catégories, la petite enfance, la jeune fille, les personnes vivant avec un handicap, les ruraux et les enfants issus des classes défavorisées.
Un second type d’obstacles touche le droit à l’éducation au Cameroun : les obstacles à la qualité. Et à ce sujet, nous avons soutenu qu’il n’y a pas de véritable jouissance du droit à l’éducation tant que l’éducation reçue n’est pas de qualité. Les problèmes des contenus de manuels scolaires, de la qualité des programmes qui n’intègrent pas toujours les compétences susceptibles d’assurer l’efficacité externe du système éducatif, de la qualité des enseignants saisie sous les angles d’une part de la formation (qualité des formations initiales et continues) et des conditions de vie et de l’exercice du métier d’autre part, tout cela ayant une très forte corrélation avec la qualité des enseignements qu’ils sont susceptibles de dispenser, nous permettent de dire que, même là où le droit à l’éducation semble respecté au Cameroun aujourd’hui, il ne l’est que partiellement, superficiellement.
Le chantier du droit à l’éducation est donc largement délaissé au Cameroun aujourd’hui en dépit des efforts que les professionnels font pour l’améliorer, et le progrès dans ce domaine dépend encore très largement d’une forte volonté politique, laquelle se fait encore attendre.

Roger KAFFO FOKOU, SG/SNAES

JOURNEE MONDIALE DES ENSEIGNANT(E)S 2018

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« Le droit à l’éducation de qualité, c’est aussi le droit à un personnel enseignant qualifié.»

Message du SNAES

En cette année 2018, la Journée Mondiale des Enseignant(e)s nous interpelle tout spécialement sur le droit à une éducation de qualité. Cette interpellation coïncide au Cameroun avec deux faits majeurs.
Dans de nombreuses régions de notre pays, il n’est guère plus possible pour des milliers d’enfants d’exercer leur simple droit à l’éducation. L’incapacité des hommes politiques à répondre par un dialogue véritable et inclusif aux crises de l’évolution de ce pays a transformé nos régions anglophones en déserts éducatifs depuis plus de deux longues années, et progressivement en un inutile et coûteux champ de guerre civile.
Sur un autre plan, nous voici face à une rentrée scolaire au cours de laquelle les contenus des manuels mis à la disposition des plus jeunes, élaborés avec une évidente légèreté qui ne peut être que blâmable, font scandale et suscitent interrogation et désarroi. Depuis des années, la question de la qualité du manuel scolaire se pose au Cameroun sur un mode de plus en plus aigu, sans susciter de réponse adéquate. Le problème de la qualité de l’éducation prend dans le contexte actuel la plénitude de son sens parce que, sans doute pour la première fois depuis longtemps, il implique celui de la qualité de la société dans laquelle nous vivons et allons vivre dans les prochaines années : une société en partie illettrée de rescapés de guerre, en partie déstructurée par toutes sortes de déviances comportementales.
Toutes ces dernières années, nous n’avons cessé de le répéter : « l’éducation, si elle n’est de qualité, peut être plus dangereuse qu’une absence d’éducation ». En ce 05 octobre 2018, nous devons ajouter à cette vérité qu’il n’y a pas d’exercice véritable du droit à l’éducation quand l’éducation n’est pas de qualité et que, lorsque pour une raison ou une autre l’éducation progressivement devient déformation, il y a proportionnellement violation du droit à l’éducation. Lorsqu’un outil incontournable comme le manuel scolaire met à la disposition de millions de jeunes des contenus inadéquats, dangereux pour la sécurité, la santé et finalement la survie morale et physique de la société, il ne peut s’agir que d’un suicide collectif programmé, consenti, mis en place activement ou passivement. Aussi disons-nous clairement que les manuels scolaires doivent être au-dessus de tout soupçon parce que de leur conception à leur consommation en passant par leur production et distribution, ils ne seront passés qu’entre des mains expertes et rigoureusement professionnelles.
Mais le droit à l’éducation de qualité, c’est aussi le droit à un personnel enseignant qualifié. En cette année électorale et alors que tous nos candidats déclinent leurs propositions, il me semble important de les interroger sur le sort que notre pays fait aux personnels de l’éducation depuis des décennies. Un tiers de ce personnel (37%), la composante dite d’appui, est traité comme des esclaves : sans statut, sans contrat, sans immatriculation à la sécurité sociale, avec une rémunération souvent inférieure au SMIG. Le reste reçoit une formation initiale d’une qualité discutable, et ne bénéficie pas d’un véritable plan de formation continue. L’enseignement est ainsi devenu au fil des ans un vaste lieu de transit vers des secteurs plus sécurisés et épanouissants, ou une zone grise dans laquelle tous les trafics sont non seulement permis mais organisés. Devons-nous continuer à jeter nos enfants dans un tel enfer ?
Vous, messieurs qui aspirez légitimement à diriger ce pays au lendemain du 7 octobre 2018, que peuvent attendre de vous la communauté éducative en général et les enseignants en particulier ? Faut-il préciser que tous les syndicats d’enseignants ont élaboré un document commun de propositions de réforme de l’éducation qui est disponible depuis février 2017 ?

Roger KAFFO FOKOU, Secrétaire Général du SNAES – Cameroun


WORLD TEACHERS’ DAY October 5, 2018
“The Right to Quality Education
is also the Right to Qualified Teaching Personnel”

This year 2018, the World Teachers’ day specially calls for our attention on the Right to Quality Education. In Cameroon, this call coincides with two major issues.
In many regions of our country, it is no more possible for thousands of children to simply enjoy the Right to education. The incapacity of politicians to respond to an evolving crisis with a truly inclusive dialogue has turned our English-Speaking Regions into education deserts for two long years, and progressively into a useless and costly civil war front.
In another frame, here we are in a school resumption in which the contents of the textbooks made available to our children seem to have been elaborated with evident loose attention that invites criticisms, causes scandals and provokes interrogations and disappointment. For years now, the issue of the quality of the school textbooks has been raised in Cameroon in a more and more acute tone, without leading to any adequate answer. The problem of the quality of education in this context takes its full meaning because, undoubtedly for the first time in a long while, it implies the quality of the society in which we are living and shall live in the coming years: a society that is partly illiterate from the war escapees, and partly destroyed by all sorts of deviant behaviors
For all these past years, we have not stopped repeating this:” Education, if not of good quality, can be more dangerous than an absence of education”. On this 05 /10/2018, we should add to this plain truth that there is no true exercise of the right to education when the education itself is not of good quality and when for one reason or the other, education progressively becomes deformation, it is proportionally a violation of the right to education. When such a tool as essential as the school textbook introduces millions of youths to inadequate content which is dangerous for the security, the health and finally the moral and physical survival of the society, it can only be construed as programmed collective suicide, actively or passively put in place. So we clearly state that school textbooks should be above all suspicion because from their design to their consumption through their production and distribution, they should only pass through expert and rigorous professional hands
Yet, the Right to Quality Education is also the Right to a Qualified Teaching Staff. In this electoral year with all our candidates presenting various proposals, it seems important to me to question them on the fate that our country has reserved to education personnel for decades. One third of these personnel (37%), the so called support staff, are treated like slaves: without status, without contracts, without social security coverage, with a salary often below the Lowest Minimum Salary bar. The remaining personnel receive initial training of a questionable quality, and do not benefit from a veritable In-service training plan. The teaching field has become through the years, a vast transit-milieu for more secured and pleasant sectors, or, a grey zone in which all kinds of traffickings are not only authorized but are also well organized. Should we keep on throwing our children into such a hell?
You, Gentlemen, who legitimately aspire to govern this country after October 07th, 2018, what can the education community in general and teachers in particular expect from you? Should we emphasize here that all teachers’ trade unions in Cameroon came together and elaborated a common vision proposing reforms in education and the document is available since February 2017?
Happy Teachers’ Day 2018!

Roger KAFFO FOKOU, Executive Secretary General of SNAES – Cameroon

Renforcement des capacités : Le leadership intermédiaire de la FESER en atelier à Yaoundé le 27 septembre 2018

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Le 27 septembre 2018, 03 syndicats de la Fédération des Syndicats de l’Enseignement et de la Formation (FESER) ont mutualisé leurs ressources pour organiser un atelier de renforcement des capacités de leur leadership intermédiaire : le Syndicat National Autonome de l’Enseignement Secondaire (SNAES), l’Organisation Nationale des Enseignants d’Education Physique et Sportive (ONEEPS) et le Syndicat National Indépendant des Enseignants de Base (SNIEB). Parti du constat d’un réel déficit de leaders efficaces aux échelons intermédiaires où se font concrètement les activités d’implantation, d’organisation, et de mobilisation vitales pour le développement syndical et la réussite des objectifs organisationnels, la FESER à travers ses syndicats membres a décidé de s’attaquer au chantier de la formation de ses cadres en dépit de la rareté de leurs ressources. Cet atelier, qui a réuni à Yaoundé au Memorial Norbert KENNE Peace Centre une vingtaines de responsables régionaux de ces 03 organisations venus des régions de l’Adamaoua, du Centre, de l’Est, du Littoral, du Nord-ouest, de l’Ouest et du Sud a été animé par des experts triés sur le volet. Le Dr EBELE Richard de l’Université de Yaoundé II SOA a communiqué sur « Les fondements juridiques du syndicalisme dans la fonction publique ». Le Dr MFEUGUE Isabelle de la même université a quant à elle scruté pour les participants « Les atouts et les faiblesses du Code du travail camerounais de 1992 ». Quant à Roger KAFFO FOKOU, écrivain et SG du SNAES, il a remonté la longue histoire des luttes des travailleurs pour montrer les origines lointaines du syndicalisme, son évolution et ses problèmes actuels. Le camarade Michel Tamo, Secrétaire exécutif de l’ONEEPS, a animé les travaux en ateliers centrés autour de 02 problématiques clés : comment recruter et mobiliser des membres, et comment animer efficacement des structures syndicales de base.

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