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JME 2022 : « La situation des enseignants camerounais aujourd’hui est pire que ce qu’elle était il y a quelques décennies. »

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JME 2022 : « La situation des enseignants camerounais aujourd’hui est pire que ce qu’elle était il y a quelques décennies. »

1- Ce 5 octobre, la communauté nationale et internationale célèbre la journée mondiale de l’enseignant. Dans quel contexte la présente édition se célèbre t-elle  au Cameroun ?

Dans notre pays, cette célébration se situe dans le contexte d’une crise aiguë de l’éducation. Une crise qui a cependant pris ces dernières années une coloration particulière en raison du nombre élevé de facteurs spécifiques aggravants que sont dans l’extrême septentrion national les exactions de la secte islamiste Boko Haram, dans la région de l’Est les conséquences de la présence importante et durable de réfugiés centrafricains combinée à l’exploitation anarchique de l’or à laquelle l’on a abandonné avec une incurie incroyable des pans entiers de la jeunesse locale, et dans les régions anglophones les terribles effets, en terme de déscolarisation massive, durable et difficilement réversible, du choix de la solution armée par les protagonistes pour régler un dissensus politique.   Ces facteurs s’agrègent ainsi aux inégalités anciennes frappant les zones rurales pauvres en infrastructures de toutes natures (routes, salles de classe, réseaux d’électricité et internet, hôpitaux, logements…), en équipements de base (tables-bancs, bibliothèques publiques et scolaires, laboratoires, terminaux de réception numériques…). Ces inégalités touchent de même des pans entiers de nos grandes villes frappés de grande pauvreté où l’on voit les taux d’échecs aux concours d’entrée en sixième passer au-dessus de 75% comme à Douala, Yaoundé, et sans doute également à Garoua, Limbé et Bafoussam. Aussi n’est-on plus étonné (on s’habitue malheureusement à toutes les catastrophes et c’est bien dommage !) de voir le nombre d’enfants et d’adolescents qui vadrouillent dans les rues de nos villes en prériode et aux heures de classe.  

2- Quelle est la situation actuelle de l’enseignant au Cameroun ?

Elle est pire que ce qu’elle était il y a quelques décennies. Il est recruté dans le corps sur une mauvaise base (les concours s’achètent depuis des années et une détestable inflation s’est même emparé de ce marché maffieux où les enchères flirtent désormais avec les cinq millions de nos francs), il est formé avec une approximation choquante (après plus d’une décennie d’implémentation de l’APC, les produits des écoles normales arrivent toujours sur le terrain démunis sur ce plan), sa carrière est gérée avec une absence de rigueur qui est un véritable pied de nez au Président de la République (lui donc la rigueur est l’un des deux fondements de sa conception de la citoyenneté). De rustine en rustine, l’enseignant camerounais tire plus que jamais le diable par la queue. En plus, le peu qu’on lui doit, il doit se battre pour qu’on le lui donne, ce qui est véritablement un comble. Mais au Cameroun, le comble n’est jamais tout à fait le comble. Les campus scolaires sont devenus des pièges mortels pour tout enseignant qui voudrait y faire sérieusement son travail : les élèves, de plus en plus organisés en gangs, y font régner leur loi, qui est celle de la terreur. Et vous croyez qu’on en a fini ? Loin de là : le sentiment même de l’inutilité de son travail est une autre dimension du calvaire de l’enseignant aujourd’hui. Qu’il enseigne mal ou bien, qu’il enseigne tout simplement ou qu’il ne le fasse même pas, soit qu’il est en grève ou qu’il filoute, cela n’altère que très marginalement les résultats aux examens officiels. Il n’est plus qu’une caution pour un système qui usine et distribue les parchemins, en se fondant sur des critères parfois fort éloignés de la pédagogie comme celui de l’équilibre régional.

3- Le 1er octobre dernier, l’intersyndicale a rendu public un communiqué sur les actions à mener par les syndicalistes pour porter leurs revendications. Parallèlement, les représentants des mouvements Ots, Ota et Seca ont publié un communiqué pour annoncer la reprise de la grève. Le moment n’est-il pas venu pour que les enseignants parlent d’une même voix étant donné que les problèmes sont les mêmes ?

Les enseignants parlent généralement d’une même voix, ce sont leurs organisations qui ne font pas chorus. Dans la situation actuelle, le dissensus se situe à la marge, ce qui est un réel motif d’espoir. L’intersyndicale ne partage pas la même vision de l’éducation et du syndicalisme que ceux qui refusent de s’associer à sa démarche, mais cela ne constitue pas un véritable problème. L’essentiel, en somme, c’est de ne pas se tromper de cible, et il semble que cela arrive à certains groupes. L’adversaire des travailleurs, ce ne sont pas les travailleurs, ce ne sont pas les organisations des travailleurs même celles dont on ne partage pas les orientations et les stratégies, ce sont les employeurs, les détenteurs de capitaux qu’il s’agisse de capitaux financiers ou politiques dans le cas de l’Etat. Le capital a les moyens de se payer les services des meilleurs stratèges et ne s’en prive pas dans la lutte contre les travailleurs et leurs organisations. Du coup, les mouvements des travailleurs ne doivent pas être des jacqueries : ils doivent être pensés en fonction non seulement du court mais du long terme ainsi que de toute l’intelligence dissimulée du camp d’en face. Tout ce qui contribue à fragiliser les syndicats, fût-ce provisoirement au bénéfice des travailleurs, contribue à la victoire à terme des employeurs. Il est donc impératif que les gens ne se trompent pas de camp : si certains estiment avoir de meilleures idées et stratégies que les syndicats, qu’ils sachent que les syndicats sont ouverts et qu’ils ont le devoir d’y apporter ces idées et stratégies pour renforcer le camp des travailleurs. Quant au mot d’ordre de l’intersyndicale, il essaie de ne pas confondre l’école et les véritables adversaires de celle-ci, ses fossoyeurs. Il ne faut jamais verser l’enfant avec l’eau du bain. Cette école, c’est notre jeunesse ; son destin est inséparable de celui de cette jeunesse. Les syndicats se battent pour de meilleures conditions de vie et de travail de leurs membres, mais pour pouvoir prendre en charge plus efficacement cette école et la jeunesse qui la fréquente. Les stratégies de lutte doivent permettre de préserver autant que faire se peut cette ligne rouge qui est une sorte de marqueur idéologique.

4- Que faut-il faire exactement pour que l’enseignant retrouve sa dignité au Cameroun ?

Il faut repositionner l’éducation/l’école au centre du village : c’est d’une véritable révolution idéologique qu’il s’agit. Il n’y a pas d’éducation de qualité sans enseignants de qualité. A partir de là, tout est dit. Nous devons sortir de la politique des petites mesurettes qui au fond ne servent que la communication politique. L’éducation n’est pas une affaire politique, c’est une affaire d’Etat. Ce ne sont donc pas de grands hommes politiques, mais de grands hommes d’Etat qui changent l’éducation dans un pays, et ce faisant, transforment le destin de nations entières. Pour beaucoup, il ne s’agit que faire du bien aux enseignants. Erreur profonde : les meilleures conditions de vie et de travail pour les enseignants sont le prix minimal pour chaque peuple/nation à payer si celle-ci veut bénéficier d’une éducation de qualité. Et pour cela, il est nécessaire de repenser de fond en comble notre système éducatif. Des états généraux après 30 ans, pour refonder l’éducation, la doter de nouvelles stratégies et de moyens à la hauteur de la nouvelle vision qu’on aura adoptée pour elle, est-ce trop demander à ceux qui nous gouvernent et qui dépensent nos impôts et leur temps que nous payons si chers à des activités qui par comparaison s’apparentent à des futilités ?

Une interview de Roger Kaffo Fokou initialement prévue pour Mutations

REVENDICATIONS DES ENSEIGNANTS : MOT D’ORDRE DE GRÈVE DE L’INTERSYNDICALE DE L’ÉDUCATION.

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Suite au mutisme du gouvernement face aux revendications portées par l’intersyndicale depuis plusieurs années, les syndicats de l’éducation du Cameroun ont décidé de lancer une série de grèves totales sur toute l’étendue du territoire national tout le long de l’année scolaire 2022/2023.

C’est en effet ce qui transparaît dans le libellé du mot d’ordre de grève signé ce 1er Octobre 2022 par les organisations syndicales réunies sous la bannière de l’intersyndicale. Il faut dire que les motifs de cette décision peuvent se résumer aux infractions répétées du gouvernement aussi bien envers ses propres engagements nationaux et internationaux, qu’envers les textes de loi en vigueur au Cameroun. Il s’agit notamment des 4 revendications rendues publiques par l’intersyndicale dans son communiqué du 07 Septembre 2022 dont les termes sont les suivants :

  1. Dans le cadre de l’application des décrets présidentiels N° 2012/267 du 11 juin 2012 portant organisation du Ministère des Enseignements Secondaires en son article 123 et N° 2012/268 du 11 Juin 2012 portant organisation du Ministère de l’Education de Base en son article 113, de nommer les Animateurs Pédagogiques (AP) et les Animateurs Pédagogiques d’Arrondissement (APA) afin qu’ils bénéficient des primes attachées à leur fonction, nominations interrompues depuis plus de 10 ans.
  2. Afin de rendre effective la production automatique des actes de carrière qui ne le sont pas encore (les avancements de classes et de grades), de procéder à la suppression des procédures inutiles (pour les avancements de classes) et à la simplification des procédures ppnpécessaires (pour les avancements de grades).
  3. De faire procéder sans délai à la signature de la Convention Collective de l’Enseignement Privé dont la négociation du texte est achevée depuis février 2014 (en accord avec toutes les conventions de l’OIT ratifiées par l’Etat du Cameroun)
  4. De programmer, conformément à l’accord du 02 décembre 2016 entre le Gouvernement et les syndicats, et à l’une des recommandations fortes du Grand Dialogue National en 2018, la tenue du Forum National de l’Éducation.

C’est donc fort de ce constat sur le mutisme du gouvernement depuis plusieurs années et après moult interpellations restées sans réponse, que les syndicats ont décidé ce 01 Octobre 2022 de mener une série d’actions cette année scolaire 2022-2023 dont les modalités pour le premier trimestre sont les suivantes :

Pour le mois d’octobre 2022 :

  • Débrayage total de trois (03) jours consécutifs dans tous les établissements scolaires du territoire national pour la période allant du 17 au 19 Octobre 2022.

Pour le mois de Novembre 2022 :

  • Débrayage total de cinq (05) jours consécutifs dans tous les établissements scolaires du territoire national pour la période allant du 21 au 25 Novembre 2022.

Pour le mois de Décembre 2022 :

  • Débrayage administratif relatif à tous les travaux et documents en lien avec les résultats scolaires des élèves (remplissage des bulletins, dépôt de statistiques, tenue des conseils de classes …).

Poursuite du débrayage administratif relatif aux Animateurs Pédagogiques (AP) et aux Animateurs Pédagogiques d’Arrondissement (APA) durant les mois d’Octobre, Novembre et Décembre 2022.

On apprend par ailleurs que pour ne pas ouvrir la porte à la débandade, la grève sera encadré ainsi qu’il suit :

Pendant tous les jours de grève totale, les enseignants de la Maternelle, du Primaire, du Secondaire et tous les autres personnels éducatifs sont appelés à rester chez eux. Par conséquent, les parents sont invités à garder leurs enfants à la maison durant ces périodes. Par ailleurs, les enseignants sont appelés à rester attentifs aux prochaines communications de l’intersyndicale relatives aux actions qui leur seront annoncées pour les autres trimestres.

Pour sauver notre système éducatif et accéder à une éducation de qualité, les syndicats ont toujours choisi la voie du dialogue sans relâche. Mais ce dernier a été rompu unilatéralement par le gouvernement qui ne tient plus à ses propres engagements malgré tous les recours des syndicats sur les questions querellées. Les syndicats tout en déplorant cette attitude du gouvernement, s’engagent par cette démarche à obtenir l’omellette, quitte cette fois à casser quelques œufs. L’enjeu en vaut bien le sacrifice.

“La transformation de l’éducation commence avec l’amélioration de la profession enseignante”.

En cette veille du 05 Octobre 2022, Journée Mondiale des Enseignants, les syndicats rappellent par ce mot d’ordre de grève, le sens fondamental de cette journée que le gouvernement et l’univers marchand ont vite fait de pervertir en fête. Vivement que le gouvernement cesse d’attendre que les situations s’enveniment avant d’agir, parce que cette fois, les syndicats sont résolus à aller jusqu’au bout.

Roland ASSOAH, Rédacteur SNAES

Thème de la Journée Mondiale des enseignant(e)s 2022 : La transformation de l’éducation commence avec les enseignant(e)s

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La transformation de l’éducation commence avec les enseignant(e)s

EDUCATION SOCIALE FINANCIÈRE ET ENTREPRENEURIALE : Les élèves du lycée de Yaoundé 1er Elig-Essono rejoignent la dynamique.

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Chaîne de l'entrepreneuriat

Ce Mercredi 22 Septembre 2022, la trentaine d’élèves retenus pour la première cuvée classe-club d’Education Sociale Financière et Entrepreneuriale (club AFLATEEN) du lycée de Yaoundé 1er Elig-Essono a amorcé l’introduction de la série d’activités destinées à inculquer aux jeunes des compétences de vie. Il s’agissait pour les élèves de se connaitre mutuellement et aussi de saisir le but de la dynamique dans laquelle ils sont dès à présent engagés. L’encadreur de ces enfants, le formateur-maître Roland ASSOAH leur a fait comprendre que :
• Sur le plan des contenus, ils seront appelés à travailler sur cinq modules :
o la compréhension et l’exploration personnelles,
o les droits et les devoirs des enfants et des jeunes,
o leur dynamique corporelle,
o l’épargne des ressources,
o la planification et la budgétisation
o le montage et la conduite d’entreprises sociale et/ou financière.
• Sur le plan des méthodes, ils seront appelés à travailler suivant des méthodes ludiques et dynamiques qui leur permettront d’appendre en pratiquant, mais aussi en s’amusant.
• Sur le plan du réseau, ils seront connectés aux millions de jeunes des centaines de pays dans le monde qui pratiquent l’Education Sociale Financière et Entrepreneuriale.


Pour cette première session, les enfants ont mené des activités qui leur ont permis de comprendre la nécessité de la collaboration avec « la chaine de l’entreprenariat », de la responsabilité mutuelle avec « la marche de la confiance ». Pour préparer la prochaine séance, il a été demandé aux apprenant d’identifier 5 de leurs talents et de faire un portrait détaillé de ce qu’ils pensent être dans 5 ans. Toujours dans la mouvance des méthodes dynamiques centrées sur les apprenants, la date du Mercredi 27 septembre 2022 à été retenue pour la prochainaine rencontre, où les enfants continueront leur développement personnel afin de devenir des acteurs positifs du changement dans leur environnement.

Marche de la confiance.


Il faut dire que les clubs AFLATEEN sont introduits dans les établissements du secondaire au Cameroun depuis 2015 à la faveur d’une convention de partenariat signée entre le MINESEC et l’ONG AFLATOUN International. En 2016, prenant acte des bénéficies que pourrait tirer le MINESEC de la philosophie AFLATOUN, le Premier Ministre exhortait le MINESEC à travers la correspondance N° A218/d/CAB/PM du 22 Décembre 2016, à mettre un point d’honneur à l’implémentation des Clubs Aflatoun dans tous les établissements des dix régions du Pays.

Découverte de la communication du CLUB AFLATEEN ELIG-ESSONO


Le Lycée de Yaoundé 1er est résolu à implémenter l’Education Sociale Financière et Entrepreneuriale de manière à atteindre les résultats ciblés : faire des élèves des citoyens responsables, acteurs du changement et compétents pour soutenir le développement durable du Cameroun.

Roland ASSOAH,

Rédacteur SNAES

DIBOMBARI : UNE RENTRÉE SCOLAIRE HAUTEMENT ADMINISTRATIVE

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Depuis le 05 septembre, jour de rentrée, l’arrondissement de Dibombari connait une  ambiance de visite administrative. En effet après le sous-préfet Jean-Philippe  NGO’OMEBE qui a lancé la rentrée scolaire 2022-2023 au lycée de Dibombari en assistant à la levée des couleurs avant de se rendre dans les autres établissements de l’arrondissement, ce sera autour du Gouverneur de la région du Littoral Samuel Dieudonné IVAHA DIBOUA d’y faire un tour le mercredi 07 septembre pour effectivement se rendre compte de l’effectivité de la rentrée.

Pendant la levée de couleurs du 05 septembre en présence du sous-préfet  au lycée de Dibombari,  Mme NOMO ETEME le proviseur, dans sa prise de parole souhaitera tout d’abord une bonne rentrée scolaire à tous les élèves, puis leur donnera des conseils sur les mesures à prendre sur le plan sanitaire en rappelant les mesures barrières contre la Covid 19 et aussi en revenant sur le concept « Clean School », concept cher au ministre des Enseignements Secondaires. Après le départ du sous-préfet, les élèves se sont rendus chacun dans sa salle de classe suivant les orientations du censeur TEGANG Jean-Baptiste car il y a eu cette année une nouvelle répartition des salles de classes dans le but de lutter contre les flâneries des élèves. Ils y seront rejoints par les enseignants pour la prise de contact, l’évaluation diagnostique et la présentation du programme.

Le troisième jour de la rentrée, lors de sa visite dans certains établissements de l’arrondissement de Dibombari,  le Gouverneur s’arrêtera d’abord au CETIC de Dibombari puis au Lycée où l’on constatera dans l’ensemble le respect des mesures  barrières avec la présence des seaux devant les salles de classe pour le lavage des mains. Au lycée de Dibombari en particulier, le Gouverneur entrera dans deux salles de classe où il s’entretiendra avec les élèves sur comment lutter contre la Covid 19, contre le choléra et que faire pour s’assurer une année scolaire réussie. Il ne manquera pas de donner ce conseil : « la première richesse d’un élève c’est la santé, si vous n’êtes pas en santé vous n’allez pas bien étudier, dites-vous que l’examen d’abord, le plaisir après ». Mme le proviseur n’a pas manqué de présenter les difficultés que rencontre le lycée surtout en matière d’infrastructures.

ENSEIGNEMENT À DISTANCE AU CAMEROUN : une entrave supplémentaire qui creuse les inégalités dans l’accès à l’éducation.

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Du fait de la mise en œuvre du e-learning qui ne fait que prendre de l’ampleur depuis bientôt quatre ans dans le système éducatif sans jamais tenir compte de certains préalables, le gouvernement accentue les inégalités dans l’accès à l’éducation, ceci en installant des contraintes supplémentaires qui se muent en limitations pour les apprenants d’une certaine catégorie sociale, ainsi que pour ceux vivant dans les zones déconnectées des réseaux de télécommunication. Cette tranche de la population étant majoritaire, on constate que, si rien n’est fait, l’enseignement à distance va laisser l’essentiel des éducables en marge de la trajectoire du train de la digitalisation des enseignements au Cameroun.

Depuis 2019, le Cameroun comme la plupart des pays du monde a été frappé de plein fouet par une crise sanitaire marquée par la pandémie à corona virus qui s’est faite ressentir dans tous les domaines. Dans le secteur de l’éducation particulièrement, nous avons assisté impuissamment le 19 mars 2019 à l’arrêt brutal et involontaire des cours en présentiel dans le souci de protéger la population en freinant autant que faire se peut la propagation de la maladie ceci en limitant les contacts physiques entre les personnes. Pour atténuer le déficit éducatif causé par la pandémie, les ministères en charge de l’éducation au Cameroun (le MINEDUB, le MINESEC et le MINESUP) ont opté pour l’enseignement à distance.

Cette pratique jusqu’à date encore peu connue par la plupart des citoyens camerounais, a été imposée à la communauté éducative en vue de :

  • Assurer la continuité avec les enseignements brusquement interrompus suite à l’arrivée virulente du corona virus
  • Éviter une déconnexion totale avec l’école (les apprenants étant à quelques mois des examens officiels)
  • Limiter le plus possible les contacts humains entre élèves, élèves-enseignants… ainsi qu’une prolifération rapide du virus (les enfants étant des porteurs sains) ➢ Développer et vulgariser l’enseignement à distance au Cameroun
  • Répondre au déficit imposé par le fractionnement des apprenants en cohortes (système de double flux)

Seuls les trois derniers points restent d’actualité.

Cependant, bien que ce projet soit parti d’une bonne intention, l’on ne peut tout de même s’empêcher de constater amèrement que l’enseignement à distance tel que pensé reste et demeure un mirage dans sa mise en œuvre au Cameroun dans son ensemble. Cette pratique qui pour l’instant se résume à une diffusion télévisée des leçons présentées par des inspecteurs nationaux et des enseignants, via des médias sociaux comme YouTube ou encore via des interactions virtuelles (meet, jitsi meet, zoom, whatsapp…) pénalise tous les apprenants issus des familles à situation économique difficile, des familles « analphabètes » dans le domaine des NTIC ou encore simplement ceux qui vivent en marge des zones couvertes par les réseaux de télécommunication.

De ce constat, l’on est en droit de se poser les questions suivantes : l’enseignement à distance tel que pratiqué au Cameroun ne serait-il pas finalement un freint à l’éducation de nos enfants ? cette pratique telle que perçue n’induirait-elle pas dans son processus de mise en œuvre une forme de marginalisation, de discrimination à l’égard des éducables ? Dans quelle mesure l’enseignement à distance peut-elle profiter à tous les apprenants sur l’étendue du triangle national ?

Le e-learning, qui permet d’enrichir les formations en présentielles par des cours à distance (Karsenti, Karmis ; 2007), constitue assurément comme l’affirment Poliakov et Abramova, (2003)  « un objet d’intérêt en contexte africain dans la mesure où il est considéré comme un outil au service d’une population donnée, et qui la modifie en retour, mais présente néanmoins de nombreux défis liés à la question de la distance (spatiale, temporelle, pédagogique, administrative et socio culturelle) en Afrique ». Au Cameroun, ces défis sont marqués par la non prise en compte des prérequis nécessaires à l’enseignement à distance dont on peut citer entre autres :

  • la non maitrise de l’outil informatique tant par les apprenants que par certains enseignants et parents
  • l’absence de moyens financiers (pour se procurer un smartphone et ou acheter la connexion)
  • l’absence de couverture internet et d’électricité dans de nombreuses parties du pays
  • l’absence de télévision dans certains ménages

Conséquences, les apprenants n’ont pas la possibilité de suivre ni de recevoir les cours ou TP qui leur sont destinés, accusant ainsi un grand retard dans l’apprentissage. Pour ceux des élèves vivant en zones urbaines et disposant des outils et moyens appropriés (téléphones, ordinateurs, électricité, frais de connexion…), ils sont souvent confrontés à de sérieux problèmes tels que la non maitrise de l’outil informatique.

Dans un souci de la bonne marche de l’école post-covid relative à la mise en œuvre effective et optimale de l’enseignement à distance comme méthode palliative aux limitations constatées ou comme innovation dans notre système d’enseignement, il serait donc judicieux de la part des pouvoirs publics de s’assurer continuellement de la mise en place de certaines mesures qui passeraient entre autres par :

  • l’amélioration du taux de couverture nationale des réseaux de communication;
  • un Partenariat efficace entre les opérateurs téléphoniques et les ministères en charge de l’éducation au Cameroun ceci en vue de mettre à la disposition des familles des terminaux numériques (tablettes, smartphones…) des forfaits internet moins couteux;
  • multiplier les campagnes de formation pour la prise en main et la maitrise de l’outil informatique; tant par des enseignants que par les apprenants et les parents;
  • l’instauration d’une prime de connexion pour les enseignants.

En attendant, sur le terrain les inégalités ne cessent de se creuser et de s’accentuer aux grand damne des apprenants qui ne savent à quel sein se vouer.

Par Priscille Babikoussana Oki, Psychologue de l’Education

Rentrée scolaire 2022/2023 : la reprise est timide au Lycée Bilingue de Kobdombo.

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L’atmosphère de rentrée au lycée bilingue de Kobdombo dans le département du Nyong-et-Mfoumou est plutôt timide. Le 5 septembre dernier, aucun élève n’a franchi le seuil de l’établissement. Quelques personnels administratifs et enseignants étaient cependant présents. Quelques parents d’élèves ont également fait le déplacement pour s’acquitter des frais de scolarité de leurs progénitures. Et pourtant l’unique lycée de l’arrondissement de Nyakokombo affiche la splendeur de son environnement propice à l’apprentissage et n’attend plus que les apprenants et leurs encadreurs, pour rattraper le train de la rentrée scolaire qui est déjà en marche.

Le Sous-préfet de la localité a effectué une descente sur le terrain en ce jour de rentrée scolaire, pour toucher du doigt l’effectivité de cet événement solennel. La réalité est cependant implacable. L’ambiance sur le terrain rend compte d’une rentrée scolaire à deux vitesses sur l’ensemble du territoire national, l’une des raisons de ce déphasage étant le faible pouvoir d’achat des citoyens camerounais.

YONGUI HEUBO Patrick William, Rédacteur SNAES.

Rentrée scolaire 2022/2023 : le CETIC de Roum est dans les starting-blocks.

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La rentrée scolaire est à la mode dans le Mbam-et-Inoubou. Au CETIC de Roum en particulier, l’ambiance est aux retrouvailles. L’établissement est paré pour accueillir les apprenants qui se comptent encore sur le bout des doigts. Côté personnels, ce n’est pas non plus le plein d’œuf. Cette timidité dans la reprise caractéristique du milieu rural plante néanmoins le décor d’une année scolaire qui est irréversiblement lancée.

Madame le Sous-préfet de l’arrondissement de Kiki a effectué hier, 6 septembre 2022, une visite dans l’établissement. Il était question pour l’administratrice civile non seulement de renouer avec les personnels du CETIC de Roum, mais aussi de prendre le pouls de la rentrée scolaire dans son territoire de commandement.  

AMBASSA Jean Pierre, Rédacteur SNAES

Lycée Bilingue d’Application de Yaoundé : les innovations de la reprise des classes ne font pas l’unanimité.

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Le 5 septembre dernier était jour de rentrée au Cameroun. Au lycée bilingue d’application, le rassemblement a commencé à 6 heures 45 minutes, avec la présence de près de 500 élèves, d’une vingtaine d’enseignants ainsi que des membres de l’administration. Les cours se sont déroulés normalement jusqu’à 8 heures15 minutes, l’interruption étant consécutive à la projection du discours de rentrée de la ministre des Enseignements Secondaires dans l’enceinte de l’établissement. Malheureusement, des soucis techniques n’ont pas permis à l’assistance de recevoir ce message. Finalement c’est autour de 10h30 que les élèves sont retournés en classe et le reste de la journée s’est déroulé sans incident.

Quelques innovations ont marqué le début de cette année scolaire au lycée bilingue d’application (LBA), notamment le port systématique des chaussures noires pour tous les élèves. En outre, ces derniers ne sont autorisés à arborer en dessous de la tenue que des tee-shirts et démembrés bleus ou noirs. Sur la même lancée, les élèves des classes de 6e et Form 1 devront se couper les cheveux. Cette dernière mesure dans un établissement à prédominance musulmane commence à créer des remous au sein de la communauté éducative du LBA. Il est à noter que ces mesures avaient été annoncées l’an dernier et les parents sensibilisés à cet effet. Néanmoins, certains ne le voient pas toujours d’un bon œil.

Désirée KAPTCHE DEFFO, Rédactrice SNAES.

Rentrée scolaire 2022/2023 : Le Lycée de Yaoundé 1er Elig-ESSONO démarre en plein régime.

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Ce lundi 5 septembre 2022 était jour de rentrée scolaire au Cameroun. Et comme de coutume, le Lycée de Yaoundé 1er Elig-Essono n’a pas dérogé à la tradition en mettant en œuvre toute la préparation effectuée durant le mois d’Aout. Les petits plats ont donc été mis dans les grands pour accueillir tous les educables qui ont choisi ce lycée comme sanctuaire éducatif. En présence du Sous-Préfet de Yaoundé 1er, Madame Nguéle Abada, Proviseur dudit lycée, accompagné de son staff administratif et enseignant, ont tenu un rassemblement de lancement de l’année scolaire dans lequel l’essentiel des aspects disciplinaires, éthiques, pédagogiques, moraux, civiques et sécuritaires ont été publiquement auscultés de manière à servir de cadre de référence aux élèves pour leur permettre de réussir leur scolarisation sans trop de peine cette année.

Pour un démarrage de l’année scolaire, le lycée de Yaoundé 1er Élig-Essono a choisi d’adopter un régime de fonctionnement normal. De 7h30 à 15h30 pour les cohortes en plein temps et de 7h30 à 12h puis de 12h à 17 H pour les cohortes à deux flux, les enseignants se sont succédés tour à tour sans interruption dans les classes déjà prêtes pour les accueillir en même temps que les élèves, dans un environnement propre et agréable.

c’est dans une ambiance formelle, sérieuse et bon enfant que cette journée s’est achevée en augurant par ces prémisses, une année scolaire sereine et réussie.

Roland ASSOAH

Redacteur SNAES.

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